illustrations par Danny O'Connor
Précédemment
Il arrive qu'on rencontre au fil des jours des interlocuteurs fâcheux... vous savez ces usagers du langage toxique... Vous ne sauriez dire comment ni pourquoi, mais... vous sentez bien que systématiquement les phrases sont assénées comme des reproches, des attentes incisives... c'est pénible... surtout parce qu'on n'est pas préparé à cela. D'ordinaire on part d'un a priori confiant, on aborde le dialogue totalement sécurisé, ouvert... habitué à la socialisation et à l'abord avenant...et puis là, paf, on se sent giflé à chaque réplique, au point de devenir hésitant et de calculer, parce que c'est ce que notre empathie nous dicte, calculer ce qu'on dit pour être le plus politiquement correct...
mais ça non plus ça ne fonctionne pas... et c'est là qu'il faut avoir appris à déceler les échanges toxiques qui caractérisent l'interlocuteur de type "pervers narcissique" (voir ici) reconnaissable à certaines tournures rhétoriques et pratiques de communication de type "double blind"... il est alors vain d'espérer un dialogue vrai.
C'est pas que je veuille vous démoraliser, mais à la tournure que prennent les débats télévisés, et les plateaux d'animation, comme les programmes de type reality show, ...je me dis qu'on n'a pas fini d'en voir poindre, avec les exemples décomplexés donnés dans ces échanges, programmes qui font un audimat incroyable, ... car en effet, ce type de communication anime beaucoup des plateaux télé et radio, et finit par envahir notre quotidien hors de toute proportion usuelle dans la population ... C'est ainsi qu'est maintenue, hors de toute éthique, l'attention de l'auditeur/spectateur autour finalement d'effets de style "à qui a la + grosse", plutôt qu'autour des sujets de fonds, lancés pour appâter le challand...
C'est tout vu, je me décide,
et j'édite un nouveau billet sur le sujet des manipulateurs...
Et je ferai des piqûres de rappel complémentaire!! pour notre bien (parce que justement, notre bien, eux, ne le veulent pas!) "Eux"? Ah oui, je ne vous ai pas tout dit...
A force, nous pourrions devenir aussi des "eux"... par imprégnation... par habitude, par facilité, par négligence...
Définition de l'éthique
Etymologie: du grec ethikos, moral, de ethos, moeurs.
L'éthique est la science de la morale et des moeurs. C'est une discipline philosophique qui réfléchit sur les finalités, sur les valeurs de l'existence, sur les conditions d'une vie heureuse, sur la notion de "bien" ou sur des questions de moeurs ou de morale.
L'éthique peut également être définie comme une réflexion sur les comportements à adopter pour rendre le monde humainement habitable. En cela, l'éthique est une recherche d'idéal de société et de conduite de l'existence.
Etymologiquement le mot "éthique" est un synonyme d'origine grecque de "morale". Il a cependant, de nos jours, une connotation moins péjorative que "morale" car plus théorique ou philosophique. Tandis que la morale est un ensemble de règles ou de lois ayant un caractère universel, irréductible, voire éternel, l'éthique s'attache aux valeurs et se détermine de manière relative dans le temps et dans l'espace, en fonction de la communauté humaine à laquelle elle s'intéresse.
Dans "Le capitalisme est-il moral ?" (Albin Michel), le philosophe André Comte-Sponville distingue l'ordre moral de l'ordre éthique. Pour lui, la morale est ce que l'on fait par devoir (en mettant en oeuvre la volonté) et l'éthique est tout ce que l'on fait par amour (en mettant en oeuvre les sentiments).
source
Comment le manipulateur exploite
les croyances classiques
Le manipulateur utilise une des armes les + puissantes qui soient: les croyances admises par la société et celles qu'il détecte chez vous avec la + grande facilité.
La plupart des manipulateurs relationnels ne sont pas conscients de leur façon de procéder, car ils ont eux-mêmes un nombre phénoménal de cognitions irrationnelles et de principes préétablis. Ils n'y répondent pas chaque fois pour eux-mêmes, mais ils les appliquent aux autres (leurs discours et leurs actes peuvent répondre au schéma opposé ). Voici quelques cognitions sur lesquelles ils s'appuient:
- Il faut tout savoir.
- Il ne faut pas se tromper.
- Il ne faut jamais se montrer ignorant.
- Il faut montrer aux autres que l'on est cultivé, intelligent, intéressant.
- Il faut être compétent en toutes circonstances pour être valable.
- Il faut être parfait sinon on n'est rien.
- Il ne faut pas changer d'avis sinon on est instable.
- Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis (inverse du précédent)
- Quand on s'engage, on doit absolument tenir parole.
- Il ne faut jamais être ingrat.
- Si je donne, il y a obligatoirement un retour.
- Les gens doivent prouver leurs compétences sans aucune aide, sinon ce n'est pas valable.
- Il faut être généreux ent toutes circonstances sinon on est égoïste.
- Il faut être gentil et aimable en toutes circonstances sinon on est méchant, insensible ou agressif.
- Il ne faut pas (me) faire de mal. C'est insupportable.
- Les gens doivent être punis de leur méchanceté (avec moi).
- Chaque fois qu'il y a erreur, cela prouve que l'on ne peut pas faire confiance aux autres.
- J'ai toujours raison et les gens devraient le savoir.
- Si les gens se plaignent, c'est leur faute.
- J'ai le droit de donner mon avis en toutes circonstances.
- Il est toujours + facile d'éviter les difficultés de la vie plutôt que d'y faire face.
- Si les gens sont intelligents (et il le faut), ils devraient me comprendre à demi-mot.
- On doit toujours prendre les bonnes décisions sinon on est stupide.
- On doit toujours répondre aux besoins de toute sa famille quelles que soient les demandes;
- Etc....
[une belle liste de "pétitions de principe" pour l'essentiel moralisatrices
Un certain nombre de ces cognitions sont les vôtres, même si elles sont erronées. C'est précisément ce qui explique que le manipulateur ait autant d'influence sur vous et provoque autant d'émotions! Si un manipulateur familial vous demande une somme d'argent que vous ne pouvez (voulez prêter), il va vous rappeler en une phrase:
"Je suis ton frère quand même!",
sous-entendu:
"On doit toujours répondre aux besoins de toute sa famille quelles que soient les demandes".
Si vous-même avez intégré cette dernière croyance comme une vérité universelle, vous allez être profondément déstabilisé et culpabilité pour avoir voulu faillir à cette règle. C'est ainsi que le manipulateur vous fait faire des choses que vous n'auriez probablement pas acceptées.
La peur du jugement des autres (et du manipulateur en particulier) est votre + grande faille. Le manipulateur ne joue pas les demi-mesures: si vous n'êtes pas tout blanc pour lui, vous devenez tout noir. Si vous-même vous considérez comme minable lorsque vous n'êtres pas parfait, ou égoïste lorsque vous ne consacrez pas 100% de votre temps libre aux autres, vous êtes pris dans votre propre piège. Le manipulateur l'a tendu et cela fonctionne à merveille. Il suffit d'un:
"Tu n'es pas sympa. Tu n'as pas d'enfants, tu peux donc me remplacer au bureau samedi!"
Si l'idée de ne pas être "sympa" en toutes circonstances vous effraie, vous préférerez abandonner vos projets (égoïstes?) pour répondre à cette image. Il vous renvoie en miroir votre propre schéma! Si vous faites l'effort de passer outre et ne répondez pas à la demande (imposée?) du manipulateur, il se peut qu'ensuite le sentiment de culpabilité et de malaise vous tienne au corps. C'est alors que la S.R.E. (Stratégie Rationnelle Emotive) peut vous aider à remettre les choses en place:
Suis-je vraiment quelqu'un de "pas sympa"?
Est-ce qu'il m'arrive de faire des choses "sympa" pour les autres?
Souvent?
Suis-je responsable du choix de ma collègue d'avoir des enfants?
A-t-elle fait un choix d'en avoir?
Sans enfant, ne suis-je pas censé avoir mes propres besoins ce samedi?
Mes besoins sont-ils moins importants que les siens si je n'ai pas d'enfants?
En quoi respecte-t-elle mes besoins en général?
Si je ne respecte pas moi-même mes besoins, est-elle prompte à les respecter?...
Prenons un dernier ex. Le manipulateur vous en veut de ne pas avoir pris la bonne décision lorsque les résultats ne sont pas à la hauteur de ce qu'il en attendait. Si vous-même ragez, car votre croyance profonde vous dit qu'il ne faut jamais se tromper, que l'imperfection est insupportable et que l'on doit toujours prendre les bonnes décisions, le manipulateur a touché la bonne cible! Approfondissons ce qui se passe ici.
En réalité, une décision n'est ni bonne ni mauvaise. Quand la situation l'exige, il est important de prendre un décision face à un double ou à un triple choix. Une décision se prend grâce à des critères de temps et d'efficacité (moments et buts précis). Or, vous ne pouvez pas être à 100% certain de l'efficacité finale. Personne n'a de contrôle absolu sur le futur et les événements extérieurs qui peuvent entraver le déroulement de prévisions. [d'autant que certains manipulateurs actionnent justement le critère temps, en limitant les délais de décisions, et donc nombre de choix dans la précipitations qui se font "au moins pire"]
Si, par ex, vous devez suivre un stage ou un congrès professionnel à Lyon et que vous habitez Paris, 2 choix peuvent s'imposer en dehors de l'avion: prendre votre voiture ou le train. Imaginons que votre meilleur ami habite à Grenoble et que vous ne l'avez pas vu depuis un an. Vous calculez donc que grâce à la voiture, il vous serait + facile de rejoindre votre ami et de passer une soirée avec lui. Vous alliez ainsi l'utile à l'agréable. De +, l'opportunité de lui rendre visite compense largement pour vous les frais d'essence et de péages d'autoroute. Ecouter de la musique à souhait tout seul dans la voiture et conduire ne vous dérange aucunement. Dans ces conditions, la voiture vous laisse plus de liberté. Pas d'impératifs horaires à respecter. Vous décidez donc, après avoir réfléchi aux avantages et aux inconvénients, de prendre votre voiture plutôt que le train. Une fois votre décision prise, vous appelez votre ami pour lui faire part du projet. Il se montre ravi de votre visite.
Or, 2 jours + tard, votre ami vous rappelle afin d'annuler: une obligation professionnelle l'oblige à s'absenter de Grenoble durant votre séjour. Vous êtes donc amené à repenser votre moyen de transport. En effet, vous aviez établi qu'il était important pour vous de rencontrer votre ami, même si le transport en voiture coûtait cher; mais le principal facteur de votre décision 1ère ayant disparu, vous reconnaissez qu'un aller et retour en TGV sera + rapide, + sécurisant et + économique étant donné que vous n'avez + aucune raison de bouger de Lyon. Vous décidez donc de prendre le train le 1er jour de votre congrès professionnel, très tôt le matin, pour arriver dès l'ouverture.
Malheureusement, au milieu du trajet, le convoi est stoppé. On annonce qu'une grève des employés de la SNCF dans la région traversée provoque l'arrêt du TGV: les employés grévistes occupent la voie. Ce n'était pas prévu. Le train reste bloqué pendant 3h 20minutes. Vous êtes maintenant certain de rater au moins la 1ère matinée du congrès et vous êtes nerveux. C'est alors que certains d'entre vous se disent:
"Que je suis bête! Je n'aurais jamais dû prendre le train. J'aurais dû prendre ma voiture comme je voulais le faire. Je suis stupide!..."
et continuent à se sentir coupables de ne pas avoir pris la "bonne" décision.
Première question à se poser avant de continuer à s'auto-réprimander:
"Comment aurais-je pu savoir quel était le bon choix à faire?"
Deuxièmement:
"Quel est le fait ou l'événement qui me permet de conclure que j'ai fait un mauvais choix?"
Troisièmement:
"Ce fait ou cet événement estt-il arrivé avant ou après la prise de décision?"
Quatrièmement:
"Aurais-je pu le prévoir avec une grande probabilité?"
Cinquièmement:
"Qui dit que j'aurais dû le prévoir? Ai-je des qualités de voyant ou ai-je autant de pouvoir sur les autres et la réalité extérieure?"
Cet auto-questionnement, et surtout les réponses objectives que vous y apportez vous permettent de faire efficacement l'analyse de la situation et de vous déculpabiliser d'une faute que vous n'avez en réalité jamais commise.
En effet, si vous prenez vous décisions en pesant le pour et le contre, il s'agit d'une analyse cohérente de choix en présence et non d'une réaction impulsive non réfléchie. L'analyse de la situation a pu être faite grâce aux informations que vous aviez alors. Dans notre ex, nous sommes volontairement passés par 2 étapes. Chacune d'entre elles s'est terminée par une décision différente. Pourquoi? A cause des informations que vous aviez à ces instants différents. Vous ne pouvez prendre de décisions qu'en fonction des informations multiples que vous avez au moment présent mais jamais au moment futur. Il n'existe qu'une prévision des conséquences et il s'agit alors d'un calcul rationnel des probabilités. Nous disons qu'une décision qualifiée de "bonne" ne l'est pas en fonction de son résultat mais en fonction de sa structure rationnelle ou non. [en revanche reproduire en même contexte une décision dont le résultat fut dommageable est une décision non rationnelle] Il existe des gens qui ne veulent jamais prendre un train, une voiture ou un avion, par crainte d'accident. Leur calcul de probabilité est erroné à partir du moment où ils sont persuadés qu'il est fortement probable qu'il leur arrive un grave problème (ou une grève en période calme) s'ils se déplacent en train, en voiture ou en avion. Dans leur esprit, la chose est tellement probable qu'ils décident de ne pas utiliser du tout le transport en question. Les faits, et non pas les croyances, prouvent que les accidents de trains, d'avions et de voitures sont extrêmement rares sous nos latitudes, si l'on considère les milliards d'heures de trajets chaque jour. Ce processus mental est donc décrit comme irrationnel, car il ne prend pas en considération les faits, les mesures réelles et objectives environnantes. En cela, beaucoup de personnes font de "mauvais" choix, car en définitive, ils ont de moins en moins de liberté (ou de temps) et finissent par "ne plus avoir le choix"!
Analysez plutôt votre prise de "bonnes" ou "mauvaises" décisions, intégrez-la dans votre vie quotidienne et déresponsabilisez-vous des résultats négatifs imprévisibles. Certaines personnes n'osent jamais prendre de décisions de peur de ne pas les voir aboutir à des résultats parfaits. Ces gens-là s'exposent à bien peu d'expériences nouvelles et sensationnelles. Soyez de ceux qui font des choix [y compris de ne rien changer quand c'est un choix possible!!]. Les risques font partie intégrante des choix même s'ils sont bien réfléchis, car nous n'avons que peu de pouvoir sur les événements extérieurs (le climat, par ex).
Le manipulateur omet cette vérité et vous reproche "après" de ne pas avoir tout prévu "avant". Demandez-lui calmement si lui-même avait prévu cet obstacle? S'il vous répond par la positive, demandez-lui alors pourquoi il ne vous avait pas prévenu, ou bien comment lui-même pouvait-il savoir de façon si certaine? s'il a réponse à tout, il doit être un ex exceptionnel de perfection sur notre planète.
I. Nazare-Aga
Notez bien parallèlement à cela, que les gens qui ont réellement des réponses à beaucoup de choses "avant" les faits, réponses que vous auriez pu avoir par ailleurs avec un peu de réflexion, qui vous ont préalablement invités à ces choix, qui vous ont parfois même proposé/inspiré de faire autrement, qui ont proposé donc des solutions accompagnant les mises en garde préalable, ne sont pas, eux, des manipulateurs. Il y a alors tout lieu de penser qu'on peut prendre en considération les raisons de notre réticence à suivre un bon conseil, quand on ne peut plus se cacher derrière la négligence ou l'imprévoyance, du fait de l'interpellation préalable. Ce sont là encore les conséquences de nos "croyances" (probabilités décidées favorables, pour ne pas avoir à modifier son choix; "ça ne m'arrivera pas à moi"; "chacun sa méthode"; "je vois pas où est le problème"; "c'est pas important"; "n'importe quoi, ça ne me concerne pas"...)
proposé par mamadomi