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T'entends quoi?

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Oscar 2012 dans la catégorie du 
 court métrage documentaire
pour "Saving Face":la réalisatrice pakistanaise
Sharmeen Obaid-Chinoy lance sa campagne
contre les attaques à l'acide qui chaque année
défigurent + d'une centaine de femmes.
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Pour suivre les décisions et les changements
voulus par le peuple et pour le peuple
c'est ICI, dossier ALUR pour ex
►oops ça coupe, suite ici 
+ de zik ici [les notes que j'aime]

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...pour voir le film de Yann Arthus-Bertrand
et une critique ici
; autre film (7'30):
Des fOrêts et des hommes
horloge mondiale
un moment Ted ici, avec Jill Bolte
hymne à la beauté de la nature ici
à lire absolument:
comprendre l'histoire d'Israël
par le grand universitaire Ilan Pappe
août 06 et toujours actuel...
138 pays reconnaissent la Palestine
en tant qu'état, 179 pays maintiennent leurs relations
diplomatiques, le pays est devenu membre de l'ONU
en 2011 (actuel statut d'observateur) mais
la demande d'adhésion n'aboutit pas à cause
du véto des E.U. et des pressions d'Israël
le 31 oct 2011:
la Palestine siège enfin à l'UNESCO
le 29 nov 2012
la Palestine devient
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Où Qu'il Est, L'article?

Cap à citer

earth hour
 Samedi 29/03/14:
20h30/21h30
 ...merci à tous 
www.earthhour.be.
le 23/03/2013
on a aussi éteint les lumières!
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Tunisie-drapeau.jpg

Pour une Tunisie et une Egypte
libres & démocratiques
calligraphie
bravo aux Lybiens, ya du travail encore...:

 courage aussi aux Yéménites, avec la révolution des femmes:

Drapeau du Yémen
...aux Syriens, qui paient cher:
aux Maliens, en proie au mal anti-éducation qui fait le lit de toutes les dominations:
et, que partout où
la liberté est bafouée,
la révolution se propage:
Algérie,Bahrein,Burkina Faso,Chine,
Djibouti,Haïti,Irak,Iran,Japon, 
Jordanie,Kenya,Koweit,Liban, 
Maroc,Mauritanie,Nigeria,Oman,
Palestine et Israël,Somalie,Soudan 
 ...France!
...Ukraine qui choisit des valeurs de démocratie dans le rapprochement à l'Europe, au détriment d'avantages économiques à rester liée à la Russie! Avec les risques extrémistes que ça comporte...
Thaïlande...
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l'origine du  mot  bug
Severn, la voix de nos enfants
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de notre ami Vladimir Vodarevski
ZEM apprenti maître zen
ici

cannabis, attention quand même...
dangers, alerte, qlqs infos
chez cardamome
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lettre ouverte d'un gendarme au président
de la république M. Hollande:

Couches Absorbées

Caplibreurs et surfeurs

Blog animé depuis bientôt 7ans

792 000 visites au 13 jan 2015
merci à tous et à toutes
...pour tous vos commentaires:
le 55 000ème, mercredi 5 nov 2014
déposé par:
bouquet rose et mauve
MERCI DE VOTRE VISITE

Je m'insurge!

Hommage à Stephane Hessel, récemment il avait subi la censure pour s'être exprimé contre les choix du gouvernement israëlien à l'encontre du peuple palestinien

 

ici, extrait de son indignation chez Taddeï

ses voeux de résistance 2011

en savoir plus à la fin de cette page en clic

******************************************************************************

L'homme que vous voyez sur la photo n'est pas un 'Black Block' ni un misérable retraité. C'est Manolis Glezos qui en 1941, sous l'occupation nazie, est monté sur l'Acropole et a retiré le symbole nazi, la croix gammée. Qui est-il?
 
Manolis Glezos Manolis Glezos
70 ans + tard des personnes en uniforme, serviteurs des banques, qui ne mériteraient même pas de lécher ses chaussures, ont l'audace de lever la main sur lui...
Ceux qui ne comprennent pas que nous voyons monter une nouvelle forme de fascisme financier devraient y réfléchir à deux fois.
 Un lien chez bernard

******************************************************************************

Suite aux pétitions de demande de soutien qui circulent:


Je déclare ne soutenir Eric Zemmour dans son combat pour la liberté d’expression qu'avec la réserve qui s'impose en regard du commerce qu'il fait de son impertinence dans sa posture d'opposition fanatique à ce qu'il appelle la pensée unique, opposition massive qui n'est qu'un grand fourre-tout de toutes les transgressions délétères par l'incitation à décomplexer toute forme de propos, de posture et d'investigation raciste.

Le poids de la parole publique enjoint une responsabilité et une prudence éthique qui, de toute évidence, lui pèsent dans son fantasme de toute puissance infantile tellement patent.

Ainsi, je NE CONDAMNE PAS LES PLAINTES ET PROCES QUI LUI SONT FAITS, NI LES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION CONTRE SES EXCES ET SES FRANCHISSEMENTS DE LIGNE. Les pressions et menaces dont il fait régulièrement l’objet, en revanche sont nulles et non avenues.
Vous pourrez vous informer sur la charte éthique professionnelle du journalisme sur ce lien, dont:
- Refuse et combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute confusion entre journalisme et communication
- Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge
- Respecte la dignité des personnes
- N’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée
- Prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles/répond devant la justice des délits prévus par la loi
- tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, la déformation des faits, le mensonge, la manipulation, (...) pour les plus graves dérives professionnelles
http://obeissancecanine.free.fr/images/exercice1.gif
 vous pouvez commenter ici >> page blanche
19 février 2019 2 19 /02 /février /2019 23:47

 

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1952) 
Stig DAGERMAN. (Traduit du suédois). Extraits 
.. 
Mais l’humanité n’a que faire d’une consolation en forme de mot d’esprit : elle a besoin d’une consolation qui illumine. Et celui qui souhaite devenir mauvais, càd devenir un homme qui agisse comme si toutes les actions étaient défendables, doit au moins avoir la bonté de le remarquer lorsqu’il y parvient.
... 
Personne ne peut énumérer tous les cas où la consolation est une nécessité. Personne ne sait quand tombera le crépuscule et la vie n’est pas un problème qui puisse être résolu en divisant la lumière par l’obscurité et les jours par les nuits, c’est un voyage imprévisible entre des lieux qui n’existent pas. Je peux, par exemple, marcher sur le rivage et ressentir tout à coup le défi effroyable que l’éternité lance à mon existence dans le mouvement perpétuel de la mer et dans la fuite perpétuelle du vent. Que devient alors le temps, si ce n’est une consolation pour le fait que rien de ce qui est humain ne dure. 
... 
Pour finir, je peux m’apercevoir que cette terre est une fosse commune dans laquelle le roi Salomon, Ophélie et Himmler reposent côte à côte. Je peux en conclure que le bourreau et la malheureuse jouissent de la même mort que le sage, et que la mort peut nous faire l’effet d’une consolation pour une vie manquée. Mais quelle atroce consolation pour celui qui voudrait voir dans la vie une consolation pour la mort !
... 
Mais, venant d’une direction que je ne soupçonne pas encore, voici que s’approche le miracle de la libération. Cela peut se produire sur le rivage, et la même éternité qui, tout à l’heure, suscitait mon effroi est maintenant le témoin de mon accession à la liberté. En quoi consiste donc ce miracle ? Tout simplement dans la découverte soudaine que personne, aucune puissance, aucun être humain, n’a le droit d’énoncer envers moi des exigences telles que mon désir de vivre vienne à s’étioler. Car si ce désir n’existe pas, qu’est-ce qui peut alors exister ?
... 
Puisque je suis au bord de la mer, je peux apprendre de la mer. Personne n’a le droit d’exiger de la mer qu’elle porte tous les bateaux, ou du vent qu’il gonfle perpétuellement toutes les voiles. De même, personne n’a le droit d’exiger de moi que ma vie consiste à être prisonnier de certaines fonctions. Pour moi, ce n’est pas le devoir avant tout mais : la vie avant tout. Tout comme les autres hommes, je dois avoir droit à des moments où je puisse faire un pas de côté et sentir que je ne suis pas seulement une partie de cette masse que l’on appelle la population du globe, mais aussi une unité autonome
... 
Thoreau avait encore la forêt de Walden – mais où est maintenant la forêt où l’être humain puisse prouver qu’il est possible de vivre en liberté en dehors des formes figées de la société ?
Je suis obligé de répondre : nulle part. Si je veux vivre libre, il faut pour l’instant que je le fasse à l’intérieur de ces formes. Le monde est donc plus fort que moi. A son pouvoir je n’ai rien à opposer que moi-même – mais, d’un autre côté, c’est considérable. Car, tant que je ne me laisse pas écraser par le nombre, je suis moi aussi une puissance. Et mon pouvoir est redoutable tant que je puis opposer la force de mes mots à celle du monde, car celui qui construit des prisons s’exprime moins bien que celui qui bâtit la liberté. Mais ma puissance ne connaîtra plus de bornes le jour où je n’aurai plus que le silence pour défendre mon inviolabilité, car aucune hache ne peut avoir de prise sur le silence vivant.
... 
Telle est ma seule consolation. Je sais que les rechutes dans le désespoir seront nombreuses et profondes, mais le souvenir du miracle de la libération me porte comme une aile vers un but qui me donne le vertige : une consolation qui soit plus qu’une consolation et plus grande qu’une philosophie, càd une raison de vivre.
 

 

parcourez les vers des anciens, 
qui dans vos âmes chantent encore,
usez vos mains,
respirez fort
 
l'esprit bavard quand l'aube point,
égare l'homme qui prend le mors
A l'esprit sain
il doit son sort.
par mamalilou
 
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16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 23:41

Valérie Sjodin

barre étoiles multicolores animées

"Tu verras de + grandes choses

que celle-là"

(Jean 1,50) 

Précédemment

 

Cette réponse de Jésus à Nathanaël passe souvent inaperçue. Il semble que Jésus vienne de révéler un secret de conscience à son disciple, qui "priait sous le figuier", un endroit commode pour être seul et... à l'ombre. Jésus appelle à regarder d'un oeil neuf les moments ordinaires de l'existence.

C'est peut-être, déjà, le sens profond de la résurrection, une autre vie qui commence ici et maintenant.

En tout cas, Nathanaël est invité à sortir de son problème, qui occupait toute sa prière dans la solitude, sous le figuier. Le goût d'aujourd'hui pour ce qu'on appelle la méditation n'est-il pas un formidable égoïsme, une passion effrénée de soi-même? Il en est ainsi de la psychanalyse, étude de son moi, le seul sujet qui ne fatigue personne. Jésus appelle son disciple à cesser de se regarder lui-même à travers sa prière, si fervente soit-elle. L'amour de soi-même reste solide, et il survit encore dans l'examen de conscience. Les nouvelles communautés ont encore trop d'intérêt pour ceux qui les composent et se discréditent dans l'autocentrisme: Un jour, Jésus parlera de mourir pour vivre à nouveau.

 

J-Claude barreau

Alessio Atzeni

 

proposé par mamadomi

rééd° du 18 11 2014

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15 février 2019 5 15 /02 /février /2019 23:48


Moebius

Précédemment

Celui qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience. 

René Char

Où les enfants du futur trouvent-ils la force d’oser? Dans Eros, il y a oser. Sur les ailes de l’extase amoureuse, leur sensualité s’envole du nid vibrant des sensations pour fusionner à un même souffle qui se transmue jusqu’à devenir le souffle du Même.


En actualisant les voies des anciennes érosophies, ils puisent à même la puissance de leur désir pour en extraire une jouissance solaire qui prend sa source à la joie d’être. Leur corps est la racine de cet arbre de vie tendu vers l'essentiel.


Leur sensibilité tisse avec l’invisible des liens secrets grâce auxquels ils communiquent sans paroles. D’esprit à esprit, la télépathie est ce fil supra-sensible qui relie les transparences au-delà des apparences.


Leurs perceptions se développent à travers tous leurs véhicules, physiques et subtils, dans le réseau intime de leur ressenti. En retrouvant les clés d’une énergétique qui, dans les cultures traditionnelles, faisait de l’être humain un pont entre matière et esprit, ils inventent une Cosmodernité qui intègre la sensibilité concrète de la tradition et la pensée abstraite de la modernité.

L'intention créatrice



A la source du silence, les mots retrouvent leur puissance de feu: n'ayant plus rien à dire, ils ont tout à enchanter. Parce qu’ils habitent l’instant comme la pulsation même du Verbe créateur, les enfants du futur attirent à eux l’évènement qui les fera advenir à ce qu’ils sont.

Ils connaissent la puissance créatrice de l’intention et s’ils osent l’imaginaire, c’est parce qu’ils en font le vecteur d’une force spirituelle capable d’inventer un nouveau monde. Ils n’enferment pas l’infini de l’esprit dans une définition. La forme leur apparaît comme l'épiphanie sensible d'un mystère qui se révèle à travers elle.

Si leur vie est poésie, c’est que la poésie leur est vitale: une manière pour eux de participer à l’unité organique qui relie l’homme au monde et les deux à une même source.

Plus qu'un art de vivre, la poésie devient un art de vibrer. L’art d’interpréter leur expérience avec profondeur en percevant chaque évènement comme un signe des temps et chaque forme comme l’expression d’une force dynamique à laquelle ils participent intuitivement.

Chaque phénomène leur apparaît comme la simple manifestation d’une irréductible complexité et chaque individu comme un "lieu géométrique dans le temps et dans l'espace du devenir de l'esprit" selon la belle définition du poète Roger Gilbert-Lecomte qui ajoutait comme un clin d’œil: "Et ce lieu géométrique que je suis n'a pas à s'enorgueillir de sa qualité d'individu qui ne lui vaut en propre que son coefficient d'erreur individuelle".

mais rhooo céki ki lit de travers....

Poéscience



Les enfants du futur participent intimement à cette force créatrice qui fait mouvoir les étoiles, les hommes et les particules dans un rêve harmonique qui ressemble à la réalité d’un Kosmos multidimensionnel en évolution. Leur pensée concrète est non duelle: elle voit les choses et les formes la trace secrète de l'être et dans l'être, cette totalité qui les constitue comme partie intégrante.

Pour les enfants du Futur, la poésie est poéscience: connexion intuitive de la sensibilité au Kosmos en évolution. Non pas une science exacte qui fige le devenir dans le regard instrumental de l’observation. Mais une science de l'exactitude qui participe de manière intime à ce devenir et qui anticipe en s’accordant à une intuition visionnaire, irréductible à la mesure et à l'abstraction.

Cette gnose évolutionnaire perçoit l’histoire comme l’avènement de l’esprit et l’évènement comme une expression ponctuelle de cet avènement, à travers laquelle l’Esprit actualise le potentiel infini de son énergie créatrice.

Une longue chaîne évolutive



En honorant ceux qui les ont précédés, les enfants du Futur savent reconnaître une partie d’eux-mêmes dans le miroir tendu par le passé: leur vie s’inscrit comme le maillon transitoire d’une longue chaîne évolutive dont ils sont les héritiers.

Leur mémoire a des milliards d'années. L'Univers est leur famille, la Vie est leur mère et leur père est l'Esprit. Leur arbre généalogique correspond à celui, immémorial, de l’évolution qui puise ses racines dans le temps et qui élève ses branches vers l’intemporel.

Parce qu’ils veulent transmettre cet héritage en partageant leur émerveillement, ils luttent contre cette folie collective qui s’est emparée de nos contemporains et qui consiste à dilapider en quelques générations le patrimoine de l’évolution.

Possédés par l’avidité, défigurés par l’égoïsme, les contemporains sont si pauvres d’esprit qu’ils se comportent en nouveau riches: ils se croient propriétaires de ce dont ils ont hérité alors qu'ils n'en sont que les dépositaires chargés de le préserver, le développer et le transmettre.


Sans racines et sans passé, l’homme abstrait et narcissique de l’hypermodernité est incapable d’imaginer le futur, préférant se divertir pour oublier et préférant oublier pour ne pas se désespérer d’une condition devenue inhumaine.

C’est pourquoi les enfants du futur aux yeux de force et de feu sont la cible émouvante des chiens de garde dont la mission est de dévaluer les paroles inspirées qui dérangent le désordre établi, fondé sur le déni de l’essentiel.

Les chiens de garde


Toute l’histoire humaine naît de la tension entre dynamique spirituelle et inertie matérielle. A la force de l'esprit qui est celle des visionnaires, s'oppose la force des choses- celle de l'inertie - nourrie et entretenue par les intérêts dominants qui habillent le conformisme aux couleurs de l’institution.

Ainsi la puissance créatrice de l'intuition rencontre-t-elle toujours la résistance conformiste de l'institution qui la dénature pour neutraliser sa force subversive.

Depuis tout temps, la stratégie des chiens de garde est la même: ils projettent leur duplicité sur les visionnaires en les désignant comme des boucs émissaires destinés à être sacrifiés sur l’autel des évidences. Un autel dressé par la bêtise, cet autre nom du conformisme.

C’est ainsi que les penseurs canins assurent leur mission avec ces armes que sont le terrorisme intellectuel et la violence symbolique, le dogme académique et le mépris savant, l’ironie des bien pensants et le cynisme des malfaisants. La peur, c'est ce qui reste quand, l'espoir ayant disparu, la hantise remplace, telle une seconde nature, l'enchantement premier.


Derrière chacun de ces masques, les enfants du futur perçoivent le même visage haineux: celui que prennent le conformisme et l’institution – c’est la même chose – quand ils sentent leur inertie en danger.

Une autre légitimité


A la légitimité conformiste de l’institution, les enfants du futur opposent la légitimité visionnaire de la création: celle qui révèle les formes de pensée, de sensibilité et d'organisation à travers lesquelles se manifeste aujourd’hui la dynamique évolutive de la vie.

Telle est la source de toute autorité: la connexion intime de l'homme à l'élan créateur qui fait de lui l'auteur de sa vie et son interprète. Privée de cette autorité, l'institution est incapable de participer à l'esprit du temps en parlant le langage de l’époque. Condamnée à répéter inlassablement les litanies du passé, elle transforme le pouvoir en une emprise qui se nourrit de soumission.

Vient un moment où les masques tombent quand, sous le poids de leurs contradictions, les institutions apparaissent pour ce qu’elles sont: des formes qui ont fait leur temps et qui, pour cela même, se révèlent impuissantes à inventer celui qui advient.

Vecteurs d’une dynamique instituante, les visionnaires sont alors reconnus - souvent trop tard pour eux - comme des émissaires du devenir de l'Esprit. En reconstruisant, pièce après pièce, la figure d’une totalité qui les relie, les unit et les dépasse, les enfants du futur savent qu’ils ont d'ores et déjà gagné la partie. C’est pourquoi ils la jouent avec courage et détermination, traversant les épreuves comme autant d’occasions d’éprouver leur inspiration.

Ils ne cherchent pas le bonheur comme le porc cherche la truffe. Le bonheur leur est donné comme une conséquence de leur quête: né du dépassement de leurs limites, il nécessite, pour mieux s’éprouver et s’approfondir, d’accueillir aussi la souffrance comme une intensité à reconnaître, à intégrer et à transformer.

Au service de l'Esprit

 

Les enfants du futur ne s’identifient ni à leurs besoins vitaux, ni à leur environnement, ni à un rôle social, ni à un groupe d’appartenance, ni à une tradition particulière mais à la dynamique évolutive qui traverse toutes ces identifications successives et qui est la vie même càd l'Esprit.

"C'est parce que nous ne sommes rien que nous pouvons devenir tout, disent-ils. Devenir tout c'est se faire les interprètes sensibles d'un ensemble évolutif qui, parce qu'il nous transcende, nous constitue". La recherche effrénée d’une jouissance individuelle et d’une réussite personnelle est alors transfigurée par une vision + large fondée sur la conscience de l'évolution, le service de l'Esprit et la participation à une intelligence collective.

Les enfants du futur ne mesurent par leur bonheur à ce qu’ils ont. Ils le démesurent au fur et à mesure où ils deviennent ce qu’ils sont en intégrant tout ce dont ils ont hérité pour l’actualiser et le transmettre de manière vivante et inspirée.

 

Transformer le poids d'un destin en une destinée créatricetel est le sens d’une vie qui, plutôt que la soumission à l'inertie, fait le choix d’une subversion métaphysique qui remet à l’endroit une conscience pervertie par l'oubli.

Un destin d'architecte

 


N’attendez d’eux rien d’autre que l’exactitude. Jamais là où on les attend, leur liberté est mouvement et création continue. Ils n'inventent rien. Tout se dévoile à travers eux.

Ne cherchez pas à les rencontrer. Ils viendront à vous comme le reflet de ce que vous êtes, une fois que vous aurez suffisamment fait la paix avec vous-même pour confier toute votre vie à l’être plutôt qu’aux appâts rances de l’ego.

Les enfants du Futur sont déjà là, parmi nous. Facile de les reconnaître: quand on ne les ignore pas, on s’en moque et on en rit, on les couvre de ridicule et de mépris, on les juge fantaisistes, peu sérieux, ingérables, dangereux, asociaux, incapables de coucher avec la renommée dans le lit de Procuste des normes dominantes.

Tous ces index pointés vers eux montrent qu'ils sont sur la bonne voix/-e. Si ces esprits sont libres c’est qu’ils ne se laissent intimider par aucune stratégie inspirée par la peur, le conformisme et l’impuissance. S’ils avancent ainsi, l’air si assuré, c’est qu’ils savent que le vieux monde n'a plus à être détruit puisqu'il est déjà en ruine.

Sur ce champ de ruines, ils cheminent en chantant et s’inventent ensemble, en riant, un destin d’architecte.

source

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28 juin 2017 3 28 /06 /juin /2017 20:00

Logion 58


Jésus disait:
Heureux qui a connu l'épreuve.
Il est entré dans la vie.


On dit généralement de quelqu'un qui n'a pas souffert: "Il ne sait pas", "Il ne peut pas comprendre". Les épreuves, les difficultés pour celui qui est engagé sur le chemin, sont un enseignement. Acceptée mais non subie et non entretenue, l'épreuve peut devenir facteur d'illumination et de connaissance. L'absurdité, la souffrance, la solitude et la mort, tous ces inévitables qu'il nous faut un jour ou l'autre rencontrer sont alors assumés, puis transcendés. En toute circonstance, il s'agit de chercher et de trouver la vie. Mais seul quelqu'un qui a connu la souffrance et l'a réellement traversée peut dire cela, sinon cela sonne faux; mieux vaut se taire auprès d'un agonisant. Si nous voulons lui "transfuser" quelque sérénité, mieux vaut connaître en soi ce qui est déjà au-delà de la mort.

traduit et commenté par J.-Y. Leloup

http://magmalou.m.a.pic.centerblog.net/2riprybu.jpg

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rééd° du 26 12 09
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2 janvier 2015 5 02 /01 /janvier /2015 15:17

 

Contre le remords

 

 

 

Le penseur cherche à trouver telle ou telle explication dans ses propres actes, dans ses recherches et ses interrogations:

le succès ou l’insuccès sont pour lui avant tout des réponses.

Cependant, se fâcher de ce que quelque chose ne réussisse pas, ou même éprouver des remords

— il laisse cela à ceux qui agissent, parce qu’on le leur ordonne, et qui s’attendent à des coups si leur gracieux maître n’est pas satisfait du résultat.

 

F.Nietzsche 

proposé par mamadomi

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1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 22:43

      hebergeur d'image

 

 

"La joie est sans cause; vous lui attribuez une cause, mais elle n’en n’a pas, aussi n’essayez pas de relier cette joie à une cause.

Quand vous le faites, vous injuriez la joie!

Mais quand vous percevez réellement qu’elle est sans cause, elle deviendra très puissante en vous; elle sera avec vous.Image du Blog soaz.centerblog.net

Quand vous voyez qu’elle est sans cause, en un certain sens, elle s’accroît; mais vous l’affaiblissez si vous la reliez à une cause, parce que vous faites d’elle un état.

Un jour vous serez à même d’entrer en elle sciemment et de vous perdre en elle; ce sera comme votre ultime demeure.

Liberté, amour, paix sont sans cause.

Vous ne pouvez les insérer dans le cadre du déjà connu".

 

Jean Klein, Transmettre la lumière


Origines et traditions de Noël ... 1ère partie !

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rééd° du 08 01 13

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24 décembre 2014 3 24 /12 /décembre /2014 23:31

Tubes pour vos créationsTubes pour vos créations

Journée Mondiale de l'Orgasme...

rééd° du 21 12 2013, journée mondiale pour public averti, ^ cliquez

Tubes pour vos créationsTubes pour vos créations

Méthode socratique

 

Tubes pour vos créationsTubes pour vos créations

Précédemment

Socrate n'enseigne pas. Il dialogue, interroge, en conduisant le raisonnement par des questions habiles. Son but n'est pas de transmettre des connaissances, mais de pousser son interlocuteur à se mettre lui-même en question,friend - emoticonswallpapers.com

à examiner la valeur de ses convictions,

à user de sa raison,

jusqu'à lui faire reconnaître ses préjugés,

son ignorance, ses contradictions, ses illusions.

En bon disciple d'Eros, Socrate possède le don d'accoucher les esprits, le don de la maïeutique, qu'il dit avoir hérité de sa mère Sophronisque, une sage-femme. Il sait accoucher un être de son âme. La philosophie commence toujours par une renaissance,friend - emoticonswallpapers.com

lorsqu'on entre en soi-même,

dans le silence de sa conscience,

pour une épreuve de vérité.

Que sais-je de moi? Qui suis-je? Quel est mon désir? Quelle est mon essence? voilà la 1ère question philosophique. Elle ne porte pas seulement sur notre personnalité mais sur notre être, notre puissance intérieure ignorée, notre raison. C'est cette question existentielle que Socrate fait naître chez ses interlocuteurs.

"Connais-toi toi-même", telle est la devise socratique.friend - emoticonswallpapers.com

Par le dialogue, Socrate accouche son interlocuteur de la raison qu'il porte inconsciemment dans son esprit. Par ses questions, il le conduit à examiner sa véritable valeur:

"Toi qui dis être savant, explique-moi ce qu'est la science. Toi qui te dis courageux, dis-moi ce qu'est le courage. Et toi qui prétends enseigner la justice, apprends-moi ce qu'est le justice. Et toi qui dis aimer, peux-tu me dire ce qu'est l'amour?"

friend - emoticonswallpapers.comUn philosophe pose toujours la question "qu'est-ce que?" La question de l'essence. Quelle est l'essence de la justice? L'essence de la vérité? Que signifient "amour", "nature", "justice" ou "bonheur"?

Quelle est la réalité désignée par ces concepts?

Nous ne le savons pas, et c'est pourquoi il nous faut philosopher, penser par concepts.¹

Mais l'essentiel n'est pas le concept. Le concept n'est qu'un outil.

L'essentiel, c'est l'homme réel.

L'individu concret et sa vie. La personne et sa destinée.

Le soi, corps, coeur et âme.

Yuta Onoda

La méthode socratique du questionnement authentique est la pédagogie même parce que la question s'adresse à un être singulier, dans l'exercice de sa vie et de sa pensée. Elle met en jeu cet être dans son être. Elle le force à l'authenticité et friend - emoticonswallpapers.comà l'exercice de son jugement, par la seule force de son esprit.

"Es-tu en accord avec toi-même?" demande Socrate.

"Es-tu satisfait par ta vie?

Que désires-tu réellement et essentiellement?

Que comprends-tu réellement de ce que tu dis,

et de ce que tu penses?"

Telles sont les questions clés. Le but de Socrate n'est pas le savoir, il est de révéler un homme à lui-même, dans la vérité de son essence. C'est pourquoi on peut dire avec Kant que toutes les questions de la philosophie se ramènent à une seule:

friend - emoticonswallpapers.com

"Qu'est-ce que l'homme?

Mais cette question ne doit pas être seulement comprise de manière théorique et générale. Pour être philosophique, elle doit être posée par soi et porter sur l'essence de l'humanité dans l'individu que je suis. Elle doit venir du centre de soi-même et porter sur sa propre essence, selon l'exigence subjective de l'amour. Or, ce qui définit l'homme dans son essence, c'est précisément qu'il ignore ce qu'il est, et qu'il peut se penser comme ignorant de ce qu'il est, en réfléchissant sur le sens même de cette question: qu'est-ce que être? L'homme est par essence à la recherche de son essence. Il est le seul être ayant pour essence de se poser la question de son être et du sens de son être³. C'est pourquoi un vrai maître ne transmet pas une science. Il éveille dans son disciple le sens de la question en révélant son ignorance fondamentale sur lui-même. Et la question humaine par excellence, c'est la question du sens.friend - emoticonswallpapers.com

Quel est le sens de ma vie?

Socrate n'enseigne pas une science, il engendre le désir de se connaître soi-même, pour donner un sens à sa vie, à sa recherche incessante du bonheur. Car là est le sens de la vie humaine. La seule science essentielle, la seule qui conduise aux autres sciences et leur donne leur sens, c'est la connaissance de soi comme sujet d'un bonheur sensé. Seule cette connaissance mène au désir de connaître les autres et le monde. Un vrai maître ne communique donc jamais une vérité, il donne à son élève les moyens de la comprendre par une démarche interrogatrice, génétique et créatrice. Pour cela, il le conduit d'abord à éprouver son ignorance sur lui-même, pour susciter le désir de se connaître. Il provoque en lui l'expérience fondatrice de la philosophie, celle de l'étonnement. C'est pourquoi l'enseignement de la philosophie doit se faire oralement, par un dialogue vivant, essentiel et existentiel. On ne peut apprendre la philosophie comme un savoir, on ne peut que philosopher,

chercher sa sagesse, pour aller vers son bonheur,

en réalisant son désir, par son propre effort de pensée.

Carlos Lerma

friend - emoticonswallpapers.comL'enseignement philosophique de connaissances et de concepts est utile, mais il doit être le contraire d'un endoctrinement: il doit être une interrogation en commun, une recherche vivante.

La philosophe est le contraire de l'idéologie. Elle est toujours un dialogue, au sens fort du terme: non pas un échange de paroles à plusieurs, comme on le croit généralement, mais le mouvement dynamique d'un esprit vers la vérité. Au sens strict, dia-logos signifie: recherche de la vérité par la raison. Un dialogue est le mouvement d'une pensée à travers (dia) le langage réfléchi (logos). Le dialogue ne s'oppose pas au monologue. Il s'oppose au bavardage, aux discours futiles et vains, à friend - emoticonswallpapers.coml'échange des opinions sans souci de sagesse. Le vrai dialogue s'effectue d'abord avec soi-même. Il advient rarement avec les autres. Car ceux qui parlent sans raison, sans respecter l'exigence de vérité du langage, ne dialoguent pas. Ce sont ces hommes qui sont dans ce que les Grecs appellent la doxa, càd l'opinion, la pseudo-pensée, le pseudo-savoir. C'est eux que Socrate veut éveiller à la raison, c'est eux qui ont le + besoin -et le plus peur- de la philosophie.

Le vrai dialogue commence

lorsqu'on perçoit en soi-même les dangers de l'opinion

et la valeur essentielle de la vérité.

Les hommes parlent généralement sans savoir de quoi ils parlent, ils énoncent des avis sans s'interroger sur leur valeur réelle et s'opposent dans les polémiques stériles parce que chacun veut avoir raison de l'autre et non connaître la réalité.friend - emoticonswallpapers.com

Un vrai philosophe ne polémique pas, il n'oppose pas son opinion.

Il est de progresser, de comprendre et faire comprendre la vérité,

non de dominer.

Il a compris qu'il existe un savoir unique au-delà des opinions, parce qu'il existe nécessairement une seule réalité à travers toutes les apparences, une seule vérité au-delà de toutes les connaissances. Parce qu'elle correspond à la réalité,

la vérité est toujours universelle, absolue, intemporelle.

La connaissance est toujours particulière, relative, historique.

friend - emoticonswallpapers.comNos connaissances sont toujours relativement vraies, et la plupart du temps incertaines C'est pour cela que nous devons les mettre en question. Le propre de l'opinion est d'être acceptée sans remise en question. Une opinion est une idée qu'on prend pour la vérité alors qu'elle n'est qu'une connaissance partielle de la réalité, une idée incertaine. Là est la 1ère résolution et la grande révolution philospophique:

se détacher de l'opinion pour se libérer

de l'inévitable conflit qu'elle engendre par nature.

"Voici le point de départ de la philosophie: la conscience du conflit qui met aux prises les hommes entre eux, la recherche de l'origine de ce conflit, la condamnation de la simple opinion et la défiance à son égard, une sorte de critique de l'opinion pour déterminer si on a raison de la tenir, l'invention d'une norme."*

Carlos Lerma

friend - emoticonswallpapers.comIl n'y a donc de dialogue philosophique que lorsqu'on se consacre à la recherche amicale, libre et vivante de la vérité, càd de l'idée conforme à la réalité. L'unique manière de pratiquer la philosophie est de dialoguer, seul ou avec autrui, en critiquant toutes les opinions qui masquent la réalité.

La philosophie implique et produit donc une foi, càd une confiance, étrangère à toute croyance. La foi philosophique est la bonne foi, càd la foi bonne: foi dans la vérité et foi en soi-même. Parce qu'il aime la vérité, le philosophe est délivré du besoin de croire. La foi est la confiance totale dans l'idée (ou la personne que je comprends comme digne de confiance). La croyance est la soumission à une opinion que j'admets pour vraie sans la comprendre avec certitude.friend - emoticonswallpapers.com

La foi est un amour éclairé et éclairant, une confiance totale, lucide et joyeuse.

La croyance est un amour obscur et éteint, une adhésion partielle, illusoire et dangereuse.

Bien sûr, le philosophe n'est pas sûr de trouver la vérité. Mais il est sûr qu'elle existe -puisque le réel existe-, il la désire et fait tout pour s'en approcher par le dialogue sans jamais adhérer aveuglément et totalement aux opinions.

"Croire est agréable, dit Alain, mais c'est une ivresse dont il faut se priver. Ou alors dites adieu à liberté, à justice, à paix. Le vrai est qu'il ne faut jamais croire, et qu'il faut examiner toujours."

friend - emoticonswallpapers.comUn vrai philosophe ne croit donc en rien. S'il admet une opinion, parce qu'il doit choisir, c'est en y croyant le moins possible, et de la manière la + raisonnable possible. Il aime trop la vérité pour cela. Il cherche avec foi, mais n'admet rien tant qu'il n'est pas certain d'être dans le vrai. Il juge mais n'affirme rien, ne nie rien tant qu'il ne comprend pas. Il doute, et son doute est encore un acte de foi dans la vérité. Car ce doute n'exprime pas une incertitude, mais la certitude rationnelle que son idée n'est pas certaine. Un philosophe est une sceptique par essence. Non parce qu'il doute de tout (car il ne doute que de ce qui est incertain), mais que sa foi en la vérité et son amour de la sagesse le rendent constamment vigilant et questionnant (sceptikos: qui observe, qui examine).

Tertia du Toit

L'amour de la vérité libère le philosophe du besoin de foi.

friend - emoticonswallpapers.com"Le besoin d'une foi puissante n'est pas le signe d'une foi puissante, écrit Nietzsche. Quand on l'a, on peut se payer le luxe du scepticisme."**

Mais le scepticisme et la vérité ne sont pour le philosophe que des moyens. Son but est de posséder le bien souverain, un savoir que les Grecs plaçaient + haut que toute science et qu'ils appelaient la sophia, la sagesse.

 

Bruno Giuliani

 

¹pour une présentation + approfondie de la méthode socratique, voir Chatelet, Platon, et Goldschmidt, Les Dialogues platoniciens.

²Kant, Logique, p25

³Heidegger, Être et Temps

*Epictète, Entretiens, II

**Nietzsche, Le Crépuscule des idoles

proposé par mamadomi

rééd° du 21 12 13

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6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 23:26

 


         

A nos dirigeants

 

 

Lire dix mille volumes, c'est parcourir dix mille lieues.

Discute amicalement avec les simples,

tu pourras trouver en eux la joie de vivre avec simplicité.

friend - emoticonswallpapers.com

  

Si  l'on gouverne le peuple selon les lois d'une bonne administration, et qu'on le maintienne dans l'ordre par la crainte des supplices, il sera circonspect dans sa conduite, sans rougir de ses mauvaises actions.

Mais si on gouverne selon les principes de la vertu, et qu'on le maintienne dans l'ordre par les seules lois de la politesse sociale (qui n'est que la loi du Ciel), il éprouvera de la honte d'une action coupable et il avancera dans le chemin de la vertu.

 

Les désastres du monde naissent de la haine du monde;

le bonheur est le fruit de la générosité.

Qui est apte à être un officier n'est pas belliqueux.

Qui est apte à combattre ne se met jamais en colère.

Qui est apte à vaincre son ennemi ne l'affronte jamais.

Qui est apte à employer les hommes se met au-dessous d'eux.

C'est là la vertu de non-rivalité;

c'est là aussi la capacité d'employer les hommes,

c'est là enfin l'apogée d'être digne du Ciel.

Gouverner son pays avec la vertu et la capacité nécessaires, c'est ressembler à l'étoile polaire qui demeure immobile à sa place, tandis que toutes les autres étoiles circulent autour d'elles et la prennent pour guide.

 

Proverbes chinois

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proposé par mamadomi

rééd° du 07 12 13

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6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 09:32


La plupart des hommes accomplis sont sujet

à une certaine forme de vanité.

Au cours de leur vie, il arrive un moment où

ils se laissent aller à l'égotisme et se vantent en public

de leur exceptionnelle réussite.


Madiba (Nelson) Mandela, Conversation avec moi-même

Logion 98

 

Jésus disait: 

Le Royaume du Père peut être comparé

à un homme qui veut tuer un grand personnage.

Il dégaine d'abord dans sa maison,

perce le mur pour savoir si sa main est ferme.

Alors, il peut tuer le grand personnage.

 

 

Pour tuer le grand personnage, ou celui qui se croit tel, càd notre ego avec ses prétentions et les images qu'il a de lui-même, il faut d'abord s'attaquer à ce qui sépare, à ce qui nous sépare de Dieu, nous sépare les uns des autres. Percer un trou dans le mur, dégainer pour se frayer un passage.

Lorsque le mur est percé, alors le grand personnage peut être tué parce que celui-ci trouve sa force, son "identité" dans l'opposition, à ce qui l'entoure. L'ego est une immense crispation, un mécanisme de défense contre le flux de la vie qui nous porte et nous emporte.

Mais on peut interpréter ce logion dans un sens purement éthique: contrairement  à la femme insouciante qui a laissé couler la farine, l'homme vigilant se prépare (comme aux logions 21, 76, 103) à lutter contre les brigands.

Il faut avoir la main, l'esprit "fermes" pour lutter contre les pulsions de mort qui nous habitent: "l'Ennemi du Vivant" est aussi une réalité qu'il faut savoir démasquer.

 

Evangile de Thomas,illustré par Valérie Sojdin

traduit et commenté par J.-Y. Leloup

illustré par Valérie Sjodin

proposé par mamadomi

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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 23:17

Précédemment

Quel est l'objet de cette science? Dans le Charmide, dialogue platonicien sur la sagesse, Socrate apporte des éléments de réponse. Il réfute d'abord plusieurs formules proposées par son interlocuteur:

la sagesse n'est pas le calme, ni la pudeur, ni même l'autonomie.

Elle ne peut non plus être réduite à la seule connaissance de soi,

ni même à la connaissance de son ignorance.

On ne peut même pas se contenter de l'appeler la science des sciences.

Toutes ces définitions sont insuffisantes, parce que ces sciences ne donnent pas nécessairement la capacité d'être heureux en faisant le bien.

En fait, une seule connaissance semble digne de caractériser la sagesse,

c'est la science du bien et du mal.

La sagesse est moins la connaissance des choses que celle des valeurs. La science des valeurs, c'est la morale ou plutôt l'éthique, comme disent les philosophes grecs.

Une morale est un ensemble de règles impératives.

Alors que

l'éthique est la compréhension de

ce qui est bon et de ce qui est mauvais en vérité,

pour soi et pour tous les hommes.¹

C'est la partie la + importante de la philosophie, parce que c'est la voie qui mène à la sagesse en acte et au bonheur réel. L'éthique peut se formuler selon des principes de vie bonne, sous la forme de conseils. Mais nous devons comprendre par nous-même ce qui donne une valeur à notre vie et à nos actions, ce qui fait la valeur des choses, des actes et des êtres. Apprendre à bien vivre par notre propre jugement, c'est le programme de toute la philosophie.

"Le mot Philosophie pris dans son sens vulgaire, écrit Alain, enferme l'essentiel de la notion. C'est, aux yeux de chacun, une évaluation exacte des biens et des maux ayant pour effet de régler les désirs, les ambitions, les craintes et les regrets. Cette évaluation enferme une connaissance des choses, par ex s'il s'agit de vaincre une superstition ridicule ou un vain présage; elle enferme aussi une connaissance des passions elles-mêmes et un art de les modérer. Il ne manque rien à cette esquisse de la connaissance philosophique. L'on voit qu'elle vise toujours à la doctrine éthique, ou morale, et aussi qu'elle se fonde sur le jugement de chacunsans autre secours que le conseil des sages. Cela n'enferme pas que le philosophe sache beaucoup, car un juste sentiment des difficultés et le recensement exact de ce que nous ignorons peut être un moyen de sagesse; mais cela enferme que le philosophe sache bien ce qu'il sait, et par son propre effort. Toute sa force est dans un ferme jugement, contre la mort, contre la maladie, contre un rêve, contre une déception. Cette notion de la philosophie est familière à tous et elle suffit²."

La sophia n'est pas seulement un savoir-faire pratique et technique, mais bien une science, une compréhension théorique. La sagesse pratique peut être désignée par la notion de prudence (en grec, phronesis). La prudence est un savoir-agir qui peut en partie s'acquérir spontanément, par accumulation de l'expérience, sans la réflexion théorique de la philosophie. Elle consiste dans l'art d'adapter convenablement les moyens aux fins, d'après une perception spontanée des valeurs.

Plus je suis prudent,

mieux je saurai conduire une entreprise quelconque au succès.

La prudence est très précieuse, et même indispensable au philosophe, parce qu'elle permet la réussite effective de ses projets et de son action, de sa vie sociale et professionnelle. Mais elle n'est qu'une partie de la sophia, car seule la compréhension théorique des valeurs supérieures permet de distinguer les bons et les mauvais projets, les bons et les mauvais butsParce qu'elle est une connaissance des fins réellement nobles, des valeurs supérieures, des buts ultimes, la sagesse ne peut être acquise par la seule expérience, comme un simple savoir-faire empirique. Elle n'est pas seulement un bien-faire, elle est un faire le bien. La prudence est nécessaire pour réussir dans la vie, c'est une grande vertu, mais seule la sagesse nous dit ce qu'est, en vérité, réussir sa vie. Pour faire le bien il faut en effet le connaître avec certitude et clarté comme étant le bien. C'est pourquoi la sagesse est nécessairement fondée sur une compréhension théorique du bien. Le sage connaît avec certitude le vrai bien parce qu'il comprend l'essence même du bien. Il est savant au même titre que le physicien ou le musicien.

Sans quoi le sage ne saurait pas qu'il est sage,

ni comment l'être, ni pourquoi il l'est:

il ne serait pas dans la foi mais dans la croyance,

pas dans la confiance mais dans la confusion.

La sagesse inclut la science de la sagesse comme savoir pratique, tout en la dépassant. Car

la connaissance n'est pas le but ultime,

elle n'est que le moyen de l'action bonne.

La prudence n'est donc complète que si elle est conforme à la justice. Elle consiste à

chercher en toute circonstance les moyens d'accomplir

la meilleure action possible

et de s'assurer le vrai bonheur.

Qu'est-il nécessaire de connaître pour se comporter en sage? Rien d'autre que ce qui est nécessaire à la bonne conduite de la vie:

"Ce mot de philosophie signifie l'étude de la sagesse, écrit Descartes, et par la sagesse on n'entend pas seulement la prudence dans les affaires mais une parfaite connaissance de toutes les choses que l'homme peut savoir, tant pour la conduite de sa vie que pour la conservation de sa santé et l'invention de tous les arts.³"

Définition capitale parce qu'elle montre bien la finalité pratique de la philosophie et qu'elle définit aussi la sagesse comme une perfection dans la connaissance.

La sagesse n'est pas la connaissance de tout, ni du + de choses possibles

C'est un savoir de l'essentiel, de ce qu'il faut savoir pour bien agir.

Elle n'est pas quantitative. Elle est d'abord parfaite par son objet: ce qui entraîne le bien-vivre.

Une personne qui connaît bien peu de choses essentielles est + sage

que celui qui connaît mal beaucoup de choses sans intérêt.

"Ce qui nous fait le + défaut n'est pas la connaissance de ce que nous ignorons, dit Edgar Morin, mais l'aptitude à penser ce que nous savons*."

Socrate ne s'intéressait en effet qu'à peu de questions. Il dédaignait la quasi-totalité des sujets qui intéressent la foule. Mais il cherchait à bien comprendre la valeur de ce qu'il savait.

La sagesse est aussi parfaite par sa nature: c'est un savoir parfait, une véritable science. Non seulement parce que ce savoir est vrai, mais parce qu'il est parfaitement connu comme étant vrai. C'est donc un savoir éclairé, un savoir conscient de lui-même, de ses limites comme de sa valeur. La sagesse est le savoir parfait de ce qui a le + de valeur. Seules importent au philosophe certaines connaissances, celles qui sont à la fois certaines et essentielles.

Or l'essentiel, c'est la vie, la bonne vie, comme l'exprime bien Montaigne:

"Il n'est rien si beau et si légitime que de faire bien l'homme et dûment, ni science si ardue que de bien et naturellement savoir vivre cette vie." **

La sagesse est donc la science suprême, la "reine des sciences", parce qu'elle a pour objet l'art de vivre dans la lucidité, sans illusion. Elle n'exclut pas la fantaisie, l'exubérance, la créativité, l'originalité. Au contraire. Le sage est un homme libre, sans inhibition, parce qu'il est lucide sur l'essentiel. Son comportement est souvent déroutant. Il peut apparaître comme une folie aux yeux des ignorants qui n'en comprennent pas la cause.

La sagesse est en effet moins un savoir qu'une force psychique qui permet de lutter contre l'illusion, la grande ennemie du philosophe.

L'illusion est une ignorance au carré:

je crois savoir, et je ne sais pas que je ne sais pas.

Toute illusion est directement mauvaise, car elle est un désaccord partiel avec le réel. Mais elle est doublement mauvaise parce qu'elle se donne pour vraie et empêche donc toute recherche du vrai. L'homme illusionné ne sait pas distinguer entre son image du réel et le réel. L'état d'illusion devient la folie lorsqu'elle est généralisée au point d'engendrer une rupture totale avec la réalité, une fuite dans l'imaginaire.

La notion de folie désigne au sens strict l'incapacité à se diriger par soi-même,

à être en accord avec soi et avec les autres.

La folie est donc un bon terme pour désigner le contraire de la sagesse.

Le mot vient du latin folis qui désigne une outre remplie d'air, ballottée par le vent. Le fou est l'homme illusionné, déséquilibré, déstructuré, aliéné, l'homme esclave des images, en désaccord quasi total avec le réel, et donc avec lui-même. La philosophie trouve là une nouvelle définition, négative: c'est la lutte de l'homme contre sa folie intérieure. Le fou est l'homme submergé par l'illusion, il ne sait pas reconnaître le réel de l'imaginaire, ne dait pas distinguer le vrai du faux, le bon du mauvais. Il est l'esclave de ses idées confuses et la marionnette de ses passions. Car tout amour pathologique a pour racine l'imagination. C'est parce que j'imagine que cette chose me rendra follement heureux que je désire follement la posséder. C'est contre cette avidité que la vertu de tempérance est nécessaire, pour attribuer à chaque chose sa vraie valeur, pour la désirer à sa juste mesure. Cela ne veut pas dire que l'homme raisonnable peut éradiquer toute folie, toute force passionnelle et irrationnelle en lui, ni même toute illusion. Les sages sont peut-être aussi fous que les fous, mais seuls les sages connaissent leur part de folie, et c'est ce qui fait leur lucidité suprême. Comme le dit un proverbe bouddhiste:

"Le fou est celui qui se prend pour un sage, 

le sage celui qui connaît sa folie." ***

Quel rapport la sagesse entretient-elle avec les sciences particulières? Le savoir-vivre implique à divers degrés tous les autres savoirs: tous les arts, toutes les techniques, tous les savoir-faire, toutes les sciences -physique, biologie, écologie, psychologie, sociologie, économie, linguistique, histoire, etc... Mais aucun de ces savoirs ne peut remplacer ce que seul le savoir philosophique recherche: la sophia, qui regroupe

à la fois la science des valeurs,

le savoir-penser et le savoir-agir,

le savoir-aimer et le savoir-être.

La sagesse n'est donc pas un simple savoir. C'est plutôt

la maîtrise du savoir, un véritable art de vivre,

dont la finalité suprême est

la vie belle, la vie juste, la vie bonne.

Toutes les sciences portant sur les objets du monde sont bonnes, mais elle n'ont de valeur pour le philosophe qu'en tant qu'elles peuvent contribuer à l'augmentation de sa puissance intérieure et de sa liberté.

Le philosophe n'est pas l'homme curieux,

celui qui s'intéresse à tout et n'importe quoi.

Il est l'homme d'un seul amour, auquel il accorde

une valeur absolue.

Comme le dit pour lui-même Spinoza, le philosophe veut

"diriger toutes les sciences vers une seule fin et un seul but, qui est de parvenir à cette suprême perfection humaine dont nous avons parlé; et tout ce qui, dans les sciences, ne nous rapproche pas de notre but devra être rejeté comme inutile; tous nos travaux, comme toutes nos pensées, devront tendre vers cette fin."¤

Mais les grands sages de l'Antiquité tiennent le même discours. Socrate explique lors de son procès qu'il ne cherche pas à expliquer "ce qui se passe sous terre et dans le ciel", mais seulement à rendre chacun "le + possible excellent et raisonnable" ¤¤. A un disciple qui lui demande de répondre à des questions métaphysiques sur l'éternité du monde et sur la nature de l'âme, Bouddha répond:

"Je ne l'ai pas expliqué parce que ce n'est pas utile, cela ne concerne pas le principe d'une vie religieuse, cela ne conduit pas à l'absence de passion, à la sérénité, à la connaissance parfaite, au nirvâna, aussi ne l'ai-je pas expliqué" ¤¤¤.

Bouddha n'a expliqué toute sa vie que ce qui est vraiment utile au bonheur:

- la nature de la souffrance,

- l'origine de la souffrance,

- le moyen de détruire la souffrance,

- le chemin qui mène à la destruction de la souffrance.

Quel que soit l'objet sur lequel il s'interroge, c'est toujours la recherche du vrai bien qui motive la pensée philosophique, qui la stimule et lui donne sa force. Le "bien" est une notion problématique. Chaque philosophe doit la penser par lui-même, mais chacun peut comprendre avec Socrate que le bien suprême est nécessairement "la disposition de l'âme qui est capable de procurer à tous les hommes une vie heureuse" #.

En quoi la sagesse n'est pas seulement une science, mais aussi et avant tout un art de vivre.

à suivre (l'art de vivre)...

Bruno Giuliani

¹ La dernière partie précise la différence radicale qu'on peut faire aujourd'hui entre la morale (comme respect des devoirs) et l'éthique (comme recherche du bonheur).

² Alain, Eléments de philosophie, p.21

³ Descartes, Principes de la philosophie, préface

* Morin, Science avec conscience, p.26 Voir aussi La Méthode (4vol.)

** Montaigne, Essais, III, 13

*** Cité par Rech, Moine zen en Occident, p.56

¤ Spinoza, Traité de la réforme de l'entendement, vol1, p. 185

¤¤ Platon, Apologie de Socrate, 3,26

¤¤¤ Crépon, Les Fleurs de Bouddha, Anthologie du bouddhisme, parabole de la flèche, p42

# Platon, Philèbe, 11c

proposé par mamadomi

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