Le philosophe n'a guère le choix qu'entre deux possibles:

le désespoir ou la crise de fou rire.

Lucien Jerphagnon

Au 1er cours de l'année donné au 5ème étage de l'université de Caen, Lucien Jerphagnon fournissait son mode d'emploi: il annonçait qu'il y aurait un devoir et donnait la date de remise des copies, il ajoutait qu'il le signalerait une autre fois, donnait également la date de la piqûre de rappel et ajoutait qu'une copie non rendue ce jour-là, ce serait zéro. "À bon entendeur...". Pas utile d'arguer de la 3ème mort de son grand-père, d'un glissement de terrain ou d'une grève des trains.

Ensuite, il donnait son adresse, précisait qu'il répondrait à chaque lettre le jour même et qu'on recevrait une réponse le lendemain dans sa boîte aux lettres - c'était l'époque où l'on n'avait pas besoin d'affranchir le courrier au prix du caviar pour que, nonobstant, il prenne son temps en route. Pendant des années, il répondit à chacune de mes lettres le jour même. Je garde ce précieux trésor dans une chemise à la couleur passée.

Enfin, il concluait son topo en citant Montherlant:

"Qui vient me voir me fait plaisir...",

puis il marquait un temps de silence, et il ajoutait, goguenard:

"...Qui ne vient pas me voir me fait + plaisir encore!"

Pendant des années, je lui ai offert le 1er plaisir, pendant d'autres années, le 2nd.

Concernant ses relations avec Jankélévitch, dont il fut l'assistant, il écrit: "Mai 68 nous avait éloignés, point séparés." Il y eut aussi entre nous un éloignement qui ne fit pas une séparation. Tel ou tel journaliste fit de son édition de saint Augustin en Pléiade le motif de cet éloignement, l'auteur du Traité d'athéologie ne pouvant qu'être un allumeur de bûcher sur lequel il sacrifiait son vieux maître! Mais c'était me prendre pour un imbécile: quand j'eus le coup de foudre pour ce professeur exceptionnel, j'ai tout lu de lui et, à 17 ans, je n'ignorais pas qu'il avait publié des textes qui sentaient l'eau bénite aux éditions du Vitrail (sic)! Pas besoin de chercher de ce côté-là.

Quand il arrivait dans la salle, grand, maigre, la moustache d'un officier de la coloniale toujours impeccablement symétrique, il posait son cartable, sortait son volume de Budé, posait une grosse montre sur le bureau et commençait un spectacle extraordinaire. Seul, il jouait tous les rôles du théâtre antique: il fulminait, susurrait, ricanait, délirait, le tout avec une érudition époustouflante. Drôle, malin, ironique, vachard, intelligent, cultivé, il assassinait, portait au pinacle, tirait une balle entre les deux yeux de tel ou tel professeur parisien, citait une lettre envoyée par un ami cardinal ou académicien, faisait un genre de revue de presse de la semaine et n'oubliait jamais le cours - qui était clair, limpide, impeccable, bourré de références, et vrai.

À l'époque, l'idéologie faisait la loi: Marx - Freud, Lacan - Foucault. À Caen, nous avions le subversif de service, jadis Mao - Badiou, puis Sade - Bataille (aujourd'hui Aristote - saint Paul), l'apparatchik communiste, Lénine - Althusser, le fainéant, rien - rien, le dandy, Wagner - Varèse, le professeur modèle, Kant - Hegel, etc.

Lui se moquait de tout cela et parlait des preuves de l'existence de Dieu chez saint Thomas d'Aquin, des hypostases de Plotin, du plaisir chez Lucrèce. S'il parlait d'un bordel, c'était avec la caution de Juvénal, d'une partie de jambes en l'air, avec celle de Perse, d'un trait d'esprit, avec Tibulle, s'il lançait une saillie contre les grands de ce monde, c'était sous couvert de Tacite - Suétone. On ne savait comment il s'y prenait, mais on avait l'impression d'un one-man-show effectué par un genre de Monsieur Hulot de la philosophie. Une fois sur le campus, on avait beaucoup appris, tout compris et, surtout, tout retenu... J'ai encore un gros paquet de notes prises au cours donné par le membre du PCF sur Victor Cousin et la philosophie française, mais ne me souviens de rien; j'ai gardé les quelques notes du cours sur Lucrèce, je me souviens de tout, comme si le cours avait eu lieu hier. Or, il a + de 30ans...

Il m'a tout appris: ne rien tenir pour vrai qu'on ne l'ait vérifié expressément. Lire, beaucoup lire, encore lire, toujours lire, travailler sans cesse. Aller directement au texte et économiser les gloses. Se moquer des travaux universitaires, jamais très utiles: ils obscurcissent la plupart du temps, alors que la lecture et la méditation du texte même forcent les pages les + difficiles. Il ne sacrifiait à aucune mode de lecture - ni freudienne, ni lacanienne, ni marxiste, ni structuraliste. Il disait pratiquer "une méthode érudite". De fait, pour comprendre Lucrèce, je m'étais inscrit à des valeurs d'histoire de l'archéologie antique, ou d'histoire ancienne, je lisais sur l'époque, je bricolais un peu de latin. À rebours du structuralisme, il voulait le texte et le contexte - il avait ô combien raison! Ma Contre-histoire de la philosophie est un hommage à sa méthode. Un hommage dont j'entame la 10ème année.

Tout nous séparait: homme de droite, très conservateur, agnostique, mais, quoi qu'il en dise, mystique plus proche du Dieu des chrétiens que de l'Un-Bien de Plotin, pestant contre Mai 68, ami de gens d'Église, dont, paix à son âme, un évêque athée. Bien qu'il s'en défendît, il goûtait les honneurs comme un petit garçon les friandises, et je crois qu'il aurait aimé le bicorne et l'épée du Quai Conti, un lieu qu'il aurait enchanté par son éternelle jeunesse, ses pétillements d'intelligence, ses mots en pointe sèche aiguisée d'acide. Tout nous séparait, donc. Et alors? Je l'aimais ainsi.

Voilà quelques jours, passant chez Grasset, mon éditeur J-Paul Enthoven m'apprit qu'il était entré dans une chambre de soins palliatifs. De là-bas il a envoyé une lettre de dandy à la maison d'édition des Saints-Pères qui fut aussi la sienne: joli papier filigrané, incrustation de titres, dont Membre correspondant de l'Académie d'Athènes, il y tenait.

L'encre violette de son Montblanc ("Regardez, mon cher Onfray, c'est le supertanker avec lequel j'ai écrit tous mes bouquins", me dit-il quand je vis son bureau pour la 1ère fois...) avait pâli, le trait était resté net, mais la plume grattait le papier et avait des ratés. Il remerciait la maison qui l'avait édité, rigolait au bord de la tombe, continuait le spectacle, mais savait que le rideau allait tomber très vite. J'ai pleuré. Il était né la même année que mon père.

J'ai lu son dernier livre qui vient de paraître en librairie, j'ai entendu sa voix en le lisant. J'ai fermé le livre. J'ai vieilli un peu +. Adieu, mon vieux maître, adieu - je vous aimais...

M. Onfray, 22.09.11

L.Jerphagnon, La sottise? (28 siècles qu'on en parle)

C'était mieux avant (collection de réflexions négatives et de défaitismes sur le bonheur, la politique, l'amour... 30 siècles de ronchonnements traités avec savoir et jamais trop de sérieux)

proposé par mamadomi

proposé par mamadomi

rééd°du 16 05 11

bientôt le 51 000 ème commentaire déposé ici!!

c'est sympa pour fêter bientôt le 5ème anniversaire de... 

ce blog en partage avec vous

yep yep yep!

mais comment vous faites? après la lecture d'articles souvent longs, pour trouver la force, l'énergie et un bout de cerveau de disponible pour commenter aussi passionnément?

"incroyable tout ce qu'on a à se dire sur les blogs", me disait, goguenard, un zigoto ...,

et bien moi je dis merci,

merci pour vos témoignages, mots d'esprits, débats entamés, et parfois approfondis aussi, merci pour vos ptits bonjour pleins d'amitié, déposés héroïquement entre deux dossiers,

merci pour vos mercis aussi, ça compte vraiment...

merci pour ces innombrables bisous éphémères pour le plaisir de les renouveler, merci pour toutes ses délicates attentions, pour tous les développements les plus nobles de l'être ici partagés, altruisme, empathie, bienveillance, partage, comme autant de gouttes d'eau de cet océan d'amour pur universel...

merci

à vous tous qui êtes ici

- oui vous êtes nombreux désormais, et je cours je cours, et me fais souvent attendre, à mon grand regret, mais vous êtes patients, et savez le contenu de ces 3 pages de liens:

Les Anciens à la page!

Les Djeunss de cités

Caplibreurs en herbe

oui, vous êtes mes héros:

j'aborderai encore et toujours différents thèmes, 

des sujets de société ou le mordant le dispute au navrant,

aux injonctions les plus lucides

dénonçant le malveillance qui se cache partout,

jusque derrière nos mots

  ... et pour ceux qui veulent rappeler que la France est à la traîne

derrière même les pays les + catholiques et les + royalistes

qui ont déjà rétabli l'égalité devant le contrat de mariage ...

n'oubliez pas d'apporter votre voix dans la rue dimanche, 

pour clamer votre esprit de fraternité dans le rétablissement

égalitaire de l'accès à la liberté de s'engager contractuellement,

et à remplir diverses obligations pour accéder à aux mêmes droits

que les autres dans les mêmes circonstances.

Faisons-leur, faisons-nous cette amitié de l'accueil,

le plus total et sans distingo.

Dans cet esprit, mais pas que,

vous pourrez aussi lire cet excellent édito ici, chez fred :

Chroniques et éditos

rappelons que

- l'argument "un papa et une maman" est cruel et culpabilise toutes les familles monoparentales (des papas seuls et des mamans seules) dont pourtant les enfants poussent dans l'amour et la bienveillance

- que l'argument "l'enfant n'est pas un dû" culpabilise tous les adoptants, qui pourtant font le bonheur de tant d'orphelins, mais aussi tous ceux qui enquillent 5, 6, 7enfants et plus..

- et culpabilise aussi tous ceux qui, privés par la nature de la possibilité de procréer se font aider par la science, et le don de sperme ou d'ovocyte, avant tout parmi les hétérosexuels, et à des âges parfois très tardifs (être mère à 50ans comme Geena Davis, ou père à 70ans...)

- l'argument de l'altérité sexuelle lui culpabilise en outre les familles monoparentales qui se soutiennent dans la pauvreté, où plusieurs mamans/soeurs vivent sous le même toit à élever leurs enfants...avec parfois aussi la grand mère...

- 200 à 300 000 enfants ont déjà au moins un parent homosexuel, il est urgent pour eux que les droits à l'héritage, à la protection sociale, aux allocations familiales et logement, aux parts d'impôts sur le budget parental etc... soient rétablis, afin de faciliter leur existence, et ne pas les léser par une illégitime défaveur administrative, juridique, sociale et fiscale.

- un parent rejeté, qui ne peut se confier aux autres parents, ni être soutenu par eux, et par sa famille, sera lui aussi lésé dans l'exercice de la parentalité

- des enfants qui n'auront plus à taire le cadre réel de leur famille, parce que la société ne leur fera plus obligation de se mettre en retrait pour les choix de leurs parents, pour ne pas "choquer".

- l'argument des problèmes de filiations, qui chevauche le débat sur la PMA (don d'ovocytes/de sperme) est d'un obsolète sans fond à l'ère des < caryotypes et de la contraception... Les enfants issus de la PMA, quel que soit le statut sexuel officiel de leurs parents, n'auront pas + de risque qu'aujourd'hui de rencontre dite consanguine, et le cas échéant, la PMA restera une option pour les couples à venir, comme c'est le cas aujourd'hui, pour tous ceux qui rencontrent des soucis d'incompatibilité génétique (dépistage croisé des maladies) indépendamment de toute consanguinité présumée.

En réalité les points soulevés autour de l'intérêt de l'enfant (filiation, PMA, adoption etc...) ont été débattus bien avant au fil des lois antérieures sur la PMA et l'adoption, où le souci de filiation génétique, de représentation de la procréation et de l'altérité sexuelle est survenu. Il l'ont été aussi dans de nombreux autres pays, qui ont de l'expérience désormais des suites de cette loi de rétablissement de droits à tous vis à vis du mariage et de l'adoption. Pourquoi en redébattre spécifiquement à nouveau autour de l'homosexualité du couple de parents? D'autant qu'hors mariage, il y a déjà près 300 000 enfants (sur cette seule génération) issus de ces familles homosexuelles pour constater qu'il n'y a pas de trouble, ni de préjudice. Pourquoi faire comme si les études n'étaient pas faites, comme si la réalité ne parlait pas d'elle-même?

Si ça ce n'est pas du distingo, de la peur, de l'homophobie quoi, c'est quoi? Il faut être clair, observer honnêtement qu'on remet sur le tapis ce qui a déjà été éthiquement tranché pour les couples hétérosexuels dans l'intérêt des enfants, ... et qui a déjà été dûment débouté par les constats sur les enfants adoptés et conçus dans le cadre de familles homosexuelles, en France comme ailleurs...

  et pour ceux qui ont maloncontreusement échappé au premier billet 

sul sujet, le revoici en lien:

Le peuple va dans la rue

...manifester pour l'accès à ses propres droits on connaissait,

manifester contre l'accès d'autrui à ses droits,

apparemment, ça en aura choqué plus d'un...

en vous souhaitant que cette année aux 2013 pourquois, vous permette d'user de discernement dans l'amour du prochain, et le respect de son désir d'engagement moral et pragmatique.

et si, vous chers 600 000 visiteurs, commentateurs,

vous voulez vous arracher les cheveux sul sujet,

tachez d'être joli(e)s

proposé par mamadomi

meuh non je ne m'en vais pas....

je vais et je viens...

entre vos...

 liens...

- hey... what did you expect!!? :o))

eh oui, vous êtes ici:

alors, je vous dois une explication tout de même... au bout d'un million de pages vues (si si, c'est overblog qui me le signale...) le temps passant, vos liens passent d'une "page de liens" à l'autre, évidemment

-si, c'est évident!

...si bien que vous pouvez être un ptit jeune de 25ans et votre lien se trouver parmi les Anciens, ou encore afficher un âge canonique et vous retrouver dans les jeunes pousses!!! et le tout indépendamment de la pérennité de votre blog d'ailleurs... ou de leurs différentes moutures au gré des hébergeurs, plateformes, logiciels, rémunérations (!)... et autres turpitudes ou lubies (si, on a le droit au lubies, farpaitement!)... Voici donc ci-dessous lesdites "pages de liens" où vous vous retrouverez et pourrez même réactualiser des liens perdus...:

Les Anciens à la page! 

Les Djeunss de cités

Caplibreurs en herbe

oui, vous, tous et toutes qui avez posté sur caplibre

et puis il y a aussi des liens de sites en colonne,

pas tous interactifs, pas tous blogosphériques,

vous m'êtes des trésors d'inspiration, de ressourcement,

d'amitié, cet amour pur universel

té, aujourd'hui, je partage avec vous

ces 5 liens épanouissants:

 Chez joëlle

Chez pia

Chez  roselyne

Chez  yazid

Chez  fontaine

La pitié anesthésie

Socrate

Et ta nouvelle méthode?

Alexandre

Tous ces événements me firent prendre conscience que j'appartenais à un "autre monde". Dès lors, il fallait tout mettre en oeuvre pour s'intégrer, pour apprendre le langage de ce monde, ses codes et ses interdits. Je commençai par observer.

Socrate

L'observation est peut-être la qualité première du philosophe et plus généralement de...

Alexandre

Sûrement. Je me mis donc à examiner de près ces créatures différentes de moi pour tenter de me faire accepter par des gars qui me dépassaient d'une bonne tête, qui couraient 10x plus vite. A les entendre, ils emballaient les filles avec une facilité déconcertante, fuyaient avec leur vélomoteur devant la police. Et moi, face à eux, titubant, paumé, et piéton, je compris très tôt que plus je serais joyeux, dynamique et plein d'humour, + il me serait aisé de devenir des leurs.

Je m'attelai donc à manier les mots, à provoquer le rire chez mes chers camarades. Très vite, à l'étonnement général, je me fis une place parmi eux. Curieusement, mes amis authentiques ne se trouvaient pas parmi les 1ers de classe, ni parmi les dociles, mais bien chez les derniers, les indisciplinés, ceux qui ricanent "tout derrière", ceux qui savent se montrer cruels. Ceux-là mêmes manifestaient à mon endroit une tendresse, une innocence, un amour que je n'ai jamais trouvés ailleurs. Leur façon de m'aider, d'entrer en contact avec moi revêtait une forme de nudité. Ce n'était pas la pitié des vieilles qui me donnaient 100 sous (ce qui du reste ne me déplaisait pas toujours), ni l'altruisme ostentatoire du fils à papa qui démontre sa bonne éducation, son savoir-vivre. L'amitié du cancre était maladroite, discrète, sincère. Je me rappelle toujours cet esprit rebelle à qui j'adressai ma salutation habituelle:

"sois sage."

Un jour, il me répondit à brûle-pourpoint:

"Et toi, marche droit!"

Cela me procura un plaisir extrême. Il m'estimait pour moi-même et n'avait pas pris les pincettes que prennent ceux qui me sourient béatement quand, à la caisse, je paie mon paquet de spaghettis aux herbes. Il y a des sourires qui blessent, des compliments qui tuent.

Socrate

Tout cela voudrait dire que la pitié blesse plus que le mépris?

Alexandre

Oui, pas de pitié. Une fois de +, je donne raison à Nietzsche. Je crois qu'il voit juste quand il condamne la pitié, l'hypocrisie ou le paraître. Chaque jour, je rencontre ce regard condescendant qui croit me faire plaisir, peut-être sincèrement, mais qui nie ma liberté et me nie ipso facto.

Socrate

Bien. En quoi la liberté te semble-t-elle niée par la pitié?

Alexandre

Je pense que le mépris est tonique, comme disait Balzac... En revanche, la pitié, par sa fadeur, anesthésie. Un jour, je me promenais avec un mai qui circulait sur une moto pour personnes âgées. Heureux, nous arpentions librement les rues de la villes délivrés du regard à l'avance réprobateur d'un éducateur. Ici, et là, les habitants se mettaient à leur fenêtre pour épier la progression de notre curieux équipage.

Nous nous sentions libérés et criions à tout vent notre bonheur quand nous éprouvions de la joie, nous voulions absolument la partager. Et pour ce faire, nos manifestations se devaient d'être très démonstratives.

Tandis que, les yeux ves le ciel, nous roulions sur le coteau, au bord de la route, quelques vieillards édentés lorgnaient à travers leurs lunettes à double foyer.

Bientôt ils firent cercle autour de nous, nous observant sous tous les angles. Peu importait après tout, seule notre promenade comptait. Or, soudain, une voiture de police empêcha nos zigzags tonitruants. Un gendarme surgit du véhicule et nous invita instamment à rentrer au Centre. Notre liberté, on l'étouffait dans l'oeuf! Nous fûmes contraints de retourner chez nous. La pitié et le souci mal placé de ces vieillards avaient fait + de tort que de bien.

Socrate

La bonne conscience ne suffit pas.

Alexandre

C'est exactement ce que dit Nietzsche.

Le soir, je m'interrogeai au + profond de mon être: "Suis-je moins libre que les autres? Se trouvera-t-il toujours quelqu'un, qui, au-delà de sa peur, me rappellera, en toute bonne foi, que je suis handicapé?"

Socrate

La bonne conscience ne suffit donc vraiment pas et chacun peut l'observer. Les 361 juges qui m'ont condamné à mort n'ont finalement fait qu'exercer leur fonction, en bonne conscience.

Alexandre Jollien, Eloge de la faiblesse

Propositions du jour:

Clare Goodwin

- Respirez profondément et relaxez-vous

- Il y a tant de raisons de se réjouir

- Je suis conscient de l'énergie circulant dans mon corps

proposé par mamadomi

art. amitié n°50

A l'honneur de l'amitié

Le fait que le sentiment de l’amitié était considéré par l’antiquité comme le sentiment le + élevé, supérieur même à la fierté la + vantée des gens sobres et des sages, un sentiment qui serait l’unique rival de cette fierté, + sacré encore:

ce fait est très bien exprimé par l’histoire de ce roi macédonien qui avait fait hommage d’un talent à un philosophe d’Athènes méprisé du monde, lequel le lui avait rendu.

"Comment? s’écria le roi, n’a-t-il donc pas d’ami?"

Il voulait dire par là:

"J’honore cette fierté du sage et de l’homme indépendant, mais j’honorerais davantage encore son humanité, si l’ami en lui avait remporté la victoire sur sa fierté. Le philosophe s’est amoindri devant moi en montrant qu’il ne connaissait pas l’un des deux sentiments,

et c’est celui des deux qui est supérieur!"

Amour

L’amour pardonne à son objet même le désir.

F. Nietzsche, le Gai Savoir 

proposé par mamadomi