Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bienvenue!

  • : caplibre
  • : lieu d'échanges et de convivialité, en toute simplicité sur tous les sujets qui vous intéressent, des débats, de l'actualité, musique, poésie, humour, partage... bienvenue à tous les gourmands de la vie et aux adeptes de la pensée sans frontière!...ou de la non-pensée :) n'hésitez pas, proposez vos questions/sujets en cliquant sur "contact", en bas de page...ce sera publié!
  • Contact

T'entends quoi?

http://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gifhttp://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gifhttp://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175
Oscar 2012 dans la catégorie du 
 court métrage documentaire
pour "Saving Face":la réalisatrice pakistanaise
Sharmeen Obaid-Chinoy lance sa campagne
contre les attaques à l'acide qui chaque année
défigurent + d'une centaine de femmes.
http://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175
Pour suivre les décisions et les changements
voulus par le peuple et pour le peuple
c'est ICI, dossier ALUR pour ex
►oops ça coupe, suite ici 
+ de zik ici [les notes que j'aime]

HOME
...pour voir le film de Yann Arthus-Bertrand
et une critique ici
; autre film (7'30):
Des fOrêts et des hommes
horloge mondiale
un moment Ted ici, avec Jill Bolte
hymne à la beauté de la nature ici
à lire absolument:
comprendre l'histoire d'Israël
par le grand universitaire Ilan Pappe
août 06 et toujours actuel...
138 pays reconnaissent la Palestine
en tant qu'état, 179 pays maintiennent leurs relations
diplomatiques, le pays est devenu membre de l'ONU
en 2011 (actuel statut d'observateur) mais
la demande d'adhésion n'aboutit pas à cause
du véto des E.U. et des pressions d'Israël
le 31 oct 2011:
la Palestine siège enfin à l'UNESCO
le 29 nov 2012
la Palestine devient
"un ETAT observateur
'non-membre' de l'ONU"

alerte huiles frelatées, à lire d'urgence
lexique pour les achats de poisson
dossier Red Bull, chez terre et mer
(plusieurs liens) ne pas consommer
Champs électromagnetiques et santé -
les REM, rayonnements électromagnétiques
les limites de la liberté d'expression:
incitations sans équivoques...
attention Printemps de Bourges en observation
HADOPI,
ses sanctions son vote aléatoire
pédagogie, pourquoi craindre Hadopi
sitôt votée, sitôt contournée, *ICI*
héhé...
riposte graduée censurée
les bibliothèques numériques sur Internet
Les 10 multinationales les + dangereuses
ICI
tout OGM = dépendance,...
moratoires nationaux et mobilisation

fruits et légumes de saison
chez Pol  merci 
scandale écologique de la fraise espagnole
chez
 Béa K

Où Qu'il Est, L'article?

Cap à citer

earth hour
 Samedi 29/03/14:
20h30/21h30
 ...merci à tous 
www.earthhour.be.
le 23/03/2013
on a aussi éteint les lumières!
http://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gifhttp://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gifhttp://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175

Tunisie-drapeau.jpg

Pour une Tunisie et une Egypte
libres & démocratiques
calligraphie
bravo aux Lybiens, ya du travail encore...:

 courage aussi aux Yéménites, avec la révolution des femmes:

Drapeau du Yémen
...aux Syriens, qui paient cher:
aux Maliens, en proie au mal anti-éducation qui fait le lit de toutes les dominations:
et, que partout où
la liberté est bafouée,
la révolution se propage:
Algérie,Bahrein,Burkina Faso,Chine,
Djibouti,Haïti,Irak,Iran,Japon, 
Jordanie,Kenya,Koweit,Liban, 
Maroc,Mauritanie,Nigeria,Oman,
Palestine et Israël,Somalie,Soudan 
 ...France!
...Ukraine qui choisit des valeurs de démocratie dans le rapprochement à l'Europe, au détriment d'avantages économiques à rester liée à la Russie! Avec les risques extrémistes que ça comporte...
Thaïlande...
http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gif
l'origine du  mot  bug
Severn, la voix de nos enfants
 http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gif
de notre ami Vladimir Vodarevski
ZEM apprenti maître zen
ici

cannabis, attention quand même...
dangers, alerte, qlqs infos
chez cardamome
http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gif
lettre ouverte d'un gendarme au président
de la république M. Hollande:

Couches Absorbées

Caplibreurs et surfeurs

Blog animé depuis bientôt 7ans

792 000 visites au 13 jan 2015
merci à tous et à toutes
...pour tous vos commentaires:
le 55 000ème, mercredi 5 nov 2014
déposé par:
bouquet rose et mauve
MERCI DE VOTRE VISITE

Je m'insurge!

Hommage à Stephane Hessel, récemment il avait subi la censure pour s'être exprimé contre les choix du gouvernement israëlien à l'encontre du peuple palestinien

 

ici, extrait de son indignation chez Taddeï

ses voeux de résistance 2011

en savoir plus à la fin de cette page en clic

******************************************************************************

L'homme que vous voyez sur la photo n'est pas un 'Black Block' ni un misérable retraité. C'est Manolis Glezos qui en 1941, sous l'occupation nazie, est monté sur l'Acropole et a retiré le symbole nazi, la croix gammée. Qui est-il?
 
Manolis Glezos Manolis Glezos
70 ans + tard des personnes en uniforme, serviteurs des banques, qui ne mériteraient même pas de lécher ses chaussures, ont l'audace de lever la main sur lui...
Ceux qui ne comprennent pas que nous voyons monter une nouvelle forme de fascisme financier devraient y réfléchir à deux fois.
 Un lien chez bernard

******************************************************************************

Suite aux pétitions de demande de soutien qui circulent:


Je déclare ne soutenir Eric Zemmour dans son combat pour la liberté d’expression qu'avec la réserve qui s'impose en regard du commerce qu'il fait de son impertinence dans sa posture d'opposition fanatique à ce qu'il appelle la pensée unique, opposition massive qui n'est qu'un grand fourre-tout de toutes les transgressions délétères par l'incitation à décomplexer toute forme de propos, de posture et d'investigation raciste.

Le poids de la parole publique enjoint une responsabilité et une prudence éthique qui, de toute évidence, lui pèsent dans son fantasme de toute puissance infantile tellement patent.

Ainsi, je NE CONDAMNE PAS LES PLAINTES ET PROCES QUI LUI SONT FAITS, NI LES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION CONTRE SES EXCES ET SES FRANCHISSEMENTS DE LIGNE. Les pressions et menaces dont il fait régulièrement l’objet, en revanche sont nulles et non avenues.
Vous pourrez vous informer sur la charte éthique professionnelle du journalisme sur ce lien, dont:
- Refuse et combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute confusion entre journalisme et communication
- Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge
- Respecte la dignité des personnes
- N’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée
- Prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles/répond devant la justice des délits prévus par la loi
- tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, la déformation des faits, le mensonge, la manipulation, (...) pour les plus graves dérives professionnelles
http://obeissancecanine.free.fr/images/exercice1.gif
 vous pouvez commenter ici >> page blanche
19 novembre 2014 3 19 /11 /novembre /2014 23:30

L'abandon physique

 

 

L'abandon physique peut se visualiser comme étant un canal où circulent les émotions reliées à l'échange d'affection. Voilà ma vision de ce que sont les émotions, leur provenance, ce qui les déclenche, leurs effets sur le corps et les pensées, et l'objectif de les "maîtriser". Les émotions font partie des fonctions sous le contrôle de notre système nerveux parasympathique comme celles de la digestion, du rythme cardiaque et de la sécrétion d'hormones. L'affection se vit dans l'abandon émotionnel, ce qui signifie que nous nous laissons contrôler par nos émotions. Évidemment, le fait de perdre le contrôle nous rend vulnérables face à l'autre. L'abandon nous plonge dans un vide rationnel, constituant ainsi une perte de contrôle sur nos pensées et nos actions.

L'émotion, qui sous-tend un besoin d'affection, se rattache au sentiment d'être fragile et sans défense. Pour enclencher un échange d'affection, il faut laisser émerger notre sentiment de vulnérabilité originel. Et pendant que dure un échange d'affection, la vulnérabilité n'est plus seulement un sentiment, elle se vit réellement.

Les émotions sont des sensations physiques diffuses à travers tout le corps. Les émotions sont générées par le corps et nous en prenons conscience avec notre intelligence. Elles indiquent le degré d'intensité des efforts fournis par le corps pour rétablir l'équilibre de son métabolisme. Or la vie tient au maintien d'un équilibre qu'on appelle l'homéostasie. À chaque instant de notre vie, femmeplusieurs choses déstabilisent le fonctionnement de notre corps, et nos organes des sens détectent tout changement dans notre environnement. Pour maintenir une température constante de 37,5°C, notre corps doit produire de la chaleur en brûlant nos graisses si la température est froide et libérer de la sueur pour faire diminuer sa chaleur si la température est chaude. Dans cet ex, l'émotion survient au moment précis où le corps fait des efforts pour maintenir sa température constante. Plus la température sera chaude ou froide, + l'émotion sera intense. L'émotion associée au froid peut se décrire comme une sensation de panique et d'excitation tandis que celle associée au chaud se décrit comme une lourdeur et un état apathique.

Notre psychologie est en rapport direct avec la manière dont on interagit socialement. Il existe aussi un niveau d'équilibre psychologique qui doit être maintenu sans quoi cela peut causer une maladie mentale. Ce niveau d'équilibre est caractérisé par un état et un sentiment de sécurité. Notre équilibre physiologique n'est pas menacé seulement par l'environnement physique comme la température, mais aussi par l'environnement social. Nous naissons sauvages comme les animaux de la forêt et nous sommes bien seulement en compagnie de nos parents avant l'âge de 2 ans. Les bébés ont une réaction de frayeur en présence d'une personne étrangère. Je conçois la socialisation comme la capacité d'apprivoiser et d'être apprivoisé par l'entourage. Apprivoiser signifie de rassurer l'autre en lui démontrant que nous ne constituons pas un danger pour lui ou elle. Cette crainte instinctuelle envers toutes les personnes est nécessaire à notre survie.

La présence d'une personne modifie dès les 1ers instants notre niveau d'équilibre femmepsychologique. Plus nous vivons des émotions intenses avec elle, + ce niveau d'équilibre est modifié par le fait que le corps doit fournir + d'énergie pour rétablir son équilibre. Le déséquilibre sera aussi grand avec une personne que nous haïssons qu'avec une personne que nous aimons beaucoup. Celui-ci sera rétabli par un comportement de fuite ou de désintéressement face aux personnes qui nous sont désagréables, et par un comportement affectueux envers la personne avec qui on se sent le mieux. L'affection rétablit le niveau d'équilibre psychologique par le sentiment de sécurité que cela procure. Avec les personnes qui sont nos amis(es) par ex, le fait de leur parler nous redonne notre sentiment de sécurité.

L'émotion de base dans les relations humaines est la peur. Toutes les personnes de notre entourage représentent potentiellement un danger pour notre intégrité physique (être battu) et psychologique. L'intégrité psychologique se rapporte à l'estime de soi et à la peur qu'on se moque de nous. Rire et ridiculiser une personne fait partie de la violence psychologique. Nous protégeons notre estime avec des façades. Or une façade correspond à un comportement destiné à camoufler nos vraies émotions afin d'empêcher une personne malvenue de jouer avec pour nous démolir. Nous sommes à l'image de ce que sont nos émotions; notre personnalité se définit par la manière dont notre corps réagit à tous les stress de la vie. #Abstract #Art #BeautyFinalement, toutes nos émotions ont leur raison d'être et c'est à partir d'elles que nous nous accrochons à la réalité. La dévalorisation intervient par la négation de l'existence de certaines émotions chez soi ou chez l'autre. Elle est un non respect du vécu et de la personnalité de l'autre pour la contrôler et la forcer à faire certaines choses.

Zhu Yu > 

Lorsque nous étions enfant, nos parents nous ont appris à reconnaître les personnes dangereuses, tout en étant présents pour nous protéger. En grandissant, nous avons appris à nous protéger nous-mêmes. Quand nos relations amicales vont bien, la peur sommeille en nous, prête à refaire surface au besoin si l'une de celles-ci devient conflictuelle. Notre équilibre psychologique se situe entre 2 pôles émotionnels. Le 1er serait une situation où l'on pourrait se révéler complètement à l'autre, chose pratiquement possible à l'intérieur d'un couple: c'est le pôle de la parfaite sécurité. L'autre serait la fermeture émotionnelle complète et le comportement de fuite. En réalité, nous ne pouvons avoir une confiance absolue envers la personne que nous aimons le + et cette limite constitue notre soupape de sécurité en cas de complications. Une partie de soi n'est jamais révélée à personne afin de préserver son identité: l'amour n'est pas une fusion mais un échange d'émotions entre 2 êtres différents.

Notre niveau de sécurité ou d'équilibre diffère pour chaque personne que nous connaissons. Plus on se sent en sécurité avec une personne, + on se révèle tel que nous sommes. Avec les personnes qui nous rendent mal à l'aise, nous utilisons beaucoup de façades pour nous en protéger. On se rapproche de celles avec qui on se sent bien et on s'éloigne des indésirables. Cette distance émotionnelle constitue le point d'équilibre qui se déplace pour nous maintenir en sécurité.

L'estime de soi n'est pas une chose absolue: personne n'en possède une parfaite. D'ailleurs, le niveau d'estime varie d'une personne à l'autre en fonction de l'éducation reçue et du cheminement personnel. Moins on s'estime, + il est difficile d'identifier avec précision son point d'équilibre. Inversement, + on s'estime, + on est en mesure d'évaluer avec précision le niveau de confiance que nous pouvons accorder aux autres. Ainsi, une personne qui s'estime peu a + de chance de se tromper: elle pourrait se révéler à quelqu'un qui lui veut du mal et se fermer à celui qui sait l'apprécierPlus celle-ci se trompe, + elle devient craintive et + elle s'isole des autres. En visualisant bien son point d'équilibre, on peut aller de l'avant pour apprivoiser et se laisser apprivoiser par les êtres humains sans malice. Avec une bonne estime de soi, on connaît ses limites, on sait quoi dire et ne pas dire en fonction du niveau de confiance qu'on accorde à une personne.

Gina Kiel > 

Nous vivons tous une certaine fragilité par le fait que nous ne pouvons posséder une parfaite estime de soi. Cette fragilité produit des fissures dans nos façades qui laissent passer des émotions sans qu'on s'en rende compte, à travers nos paroles et nos gestes. Cette fuite d'émotions peut avoir 2 conséquences:

- faire vivre des choses désagréables aux autres

- ou bien risquer que d'autres utilisent nos émotions pour nous manipuler ou nous abuser, en nous insultant par ex.

 < Cris De Lara

Il nous arrive souvent de nous échapper en laissant transparaître des émotions qu'on désire cacher consciemment. Cette situation nous fait vivre des expériences bonnes ou mauvaises, tout dépendant si les personnes rencontrées ont tendance à abuser des autres ou pas.

Toute expérience,

qu'elle soit valorisante ou décevante,

nous permet de progresser

dans notre connaissance de soi

dans le but de mieux contrôler nos émotions.

Ce contrôle émotionnel consiste à colmater les fissures de nos façades et à reconnaître les situations qui nous permettent de les retirer, en fonction du niveau de confiance qu'on accorde aux personnes de notre entourage.

Pour former un couple, le développement d'une relation de confiance est essentiel. La rencontre de l'âme soeur se fait en 2 étapes.

Dans un 1er temps, il se passe un déclic: nous tombons amoureux l'un de l'autre parce que nous partageons le même besoin d'affection. Tomber en amour constitue un coup de dés car c'est par hasard qu'on rencontre une étrangère avec qui on se sent naturellement bien pour oser manifester notre besoin d'affection et d'attention, car faire une rencontre amoureuse constitue un risque.

Dans un 2ème temps, on tente de l'apprivoiser: nous faisons tout pour que cette femme ait confiance en nous. Il est impossible d'être totalement bien et en amour dans les 1ers jours d'une rencontre. Le fait d'aimer, soit d'être bien avec sa nouvelle amie de coeur, grandit avec le temps, l'intérêt et l'amour qu'on décide de lui accorder. Aimer sa partenaire signifie que nous nous sentons en sécurité physique et psychologique avec elle.

Un échange d'affection constitue un abandon physique ou émotionnel. Pour s'abandonner, les 2 partenaires doivent être en parfaite sécurité psychologique l'un face à l'autre. S'abandonner, c'est retirer nos façades pour afficher sa vulnérabilité. Dans cette situation, nous devenons fragiles: l'autre peut facilement abuser et nous manquer de respect. Une personne qui connaît toutes nos émotions et nos faiblesses possède toutes les armes pour nous démolir. Faire partager sa vulnérabilité, c'est être authentique et se dévoiler tel que nous sommes. L'abandon physique exige une très bonne estime de soi: elle nous donne la capacité de vivre avec les émotions reliées à notre vulnérabilité. Quand on se sent comme la + mauvaise des personnes, on refuse de se percevoir comme vulnérable. Lorsque nous avons une faible estime de soi, nous entretenons des façades face aux autres mais aussi face à soi-même pour ne pas ressentir sa vulnérabilité. Ainsi, cela nous empêche d'être en contact avec notre besoin d'affection, en raison d'une incapacité à vivre avec le sentiment d'être fragile et sans défense. Ce sentiment constitue le déclencheur dans un comportement d'affection. 

L'abandon physique permet un échange: on dévoile les émotions qui nous habitent. Les 2 principaux sens sollicités dans l'affection sont le toucher et l'odorat. C'est à travers eux qu'on capte les émotions se dégageant du corps de l'autre. L'affection constitue le seul moment où il y a échange émotionnel en temps réel, càd qu'il n'y a pas de délai entre le moment où je reçois une émotion et celui où j'y réagis. Quand nous ne sommes pas en contact physique avec notre partenaire, on demeure un peu sur la défensive. On ne réagit pas immédiatement aux émotions qu'elle nous fait vivre; on va prendre le temps d'analyser la situation et, dans bien des cas, on ne réagit pas. Dans une vie de couple, on doit maintenir certaines de nos façades pour préserver notre indépendance et notre identité, et se prémunir d'un éventuel changement de comportement de notre partenaire envers nous.

Les façades nous servent aussi à être à l'écoute et à aider sa partenaire. Par ex, lorsque notre partenaire vit une mauvaise expérience dans ses relations de travail ou avec ses parents, on peut l'écouter nous en parler sans s'emporter émotionnellement comme elle peut le faire. Quand on enlève ses façades, on devient perméable aux émotions de l'autre; ainsi, si ses émotions sont troublées, les nôtres le deviendront également. Avec l'aide de nos façades, on peut analyser les évènements vécus par notre partenaire tout en étant détaché de son contenu émotionnel. Ce qui nous permet d'intervenir pour lui dire des choses qui la/le calmeront, qui dédramatiseront sa situation et l'encourageront, enfin de lui dire qu'elle/il demeure toujours une bonne personne à nos yeux.

Pour entretenir un lien d'affection, un couple doit continuellement s'apprivoiser mutuellement.

Le dialogue aide à développer une relation de confiance.

Dans la communication, l'amour entre en ligne de compte par les efforts que cela demande de faire. Communiquer, c'est savoir écouter sa/son partenaire et poser des questions pour mieux la/le comprendre; c'est lui accorder toute notre attention et lui faire sentir qu'elle/il est important/-e pour nous.  Cette attitude lui prouve que nous sommes engagés émotivement envers elle/lui. C'est à partir de cet engagement qu'elle se sentira en sécurité avec nous, présents et disponibles pour elle. Avec l'amour, on crée une atmosphère où notre partenaire se sent bien en notre présence et on fait tout pour qu'elle/il nous aime. Aimer, c'est se sentir en sécurité avec sa/son partenaire. L'affection se vit dans un sentiment de sécurité mutuelle.

Pour aider à maintenir un climat sécurisant dans le couple, nous devons être attentifs à notre partenaire. Ce comportement nous permet d'identifier de jour en jour les facteurs responsables de ses états émotionnels afin de la/le comprendre et d'intervenir de façon appropriée aux situations.

L'amour, ça se construit comme une maison:

quand on n'est pas en présence de sa/son partenaire, on pense à elle/lui pour prévoir son état émotionnel lorsqu'on sera à nouveau ensemble, et prévoir ainsi certaines activités et discussions pour faire évoluer la relation. L'amour de sa/son partenaire constitue la principale préoccupation de sa vie. Rappelez-vous que l'amour est motivé par le bien-être que procure l'échange d'affection.femme

Dans l'abandon physique, on ne révèle pas tout ce que l'on est comme personne. Notre partenaire n'a pas besoin de connaître tous les détails concernant notre enfance et nos expériences antérieures. Durant un échange d'affection, on ne fait que révéler à l'autre notre sentiment de vulnérabilité, soit que l'on se sente petit et fragile face à notre vie. Et les émotions qui y circulent concerne uniquement la relation affectueuse. Par ex, dans les 1ers temps d'une perte d'emploi, toutes les émotions reliées à cet évènement ne doivent pas surgir durant un échange d'affection car cela empêcherait que l'on s'abandonne physiquement. Notre esprit doit être entièrement présent à cette activité et au bien-être de notre partenaire. Si on arrête de penser à notre partenaire, on se coupe de la relation parce que nos façades refont automatiquement surface. Les émotions que l'on vit lors d'un contact physique se limitent à celles reliées au besoin de sécurité. Donc un échange d'affection ne menace pas notre intégrité psychologique: certains aspects de notre vie demeureront toujours secrets.

Lorsque 2 corps humains se touchent affectueusement, il se crée un conduit virtuel d'énergie où les émotions circulent librement. L'abandon physique fait surgir des émotions qui nous maintiennent éveillés malgré l'absence de stress associé à la peur. Dans la vie de tous les jours, nous sommes continuellement sur nos gardes face à une situation qui menacerait notre intégrité physique et psychologique. Nous sommes habités par une émotion de peur nécessaire à notre survie et qui est responsable de notre état d'éveil. Celle-ci nous quitte seulement durant un échange d'affection parce que nous sommes en parfaite sécurité à ce moment-là. Certaines émotions associées à l'affection servent à maintenir un certain niveau de stress pour éviter que l'on s'endorme. Cet état d'éveil provient de la sécrétion de l'hormone qui nous rend euphorique, qui est une drogue naturelle modifiant notre état de conscience. L'affection se vit dans un rêve éveillé: nous planons dans les nuages, on ne s'appartient plus, on se laisse porter par les émotions, on ne contrôle plus rien et on est comme une feuille au vent. Un accouplement se fait dans un élan d'affection et sans préméditation. Le fait de pénétrer sa partenaire ne signifie pas qu'on lui fait l'amour. Faire l'amour, ça se fait avec de la tendresse et de l'affection.

L'amour est une étape précédant un échange d'affection qui se concrétise à travers les efforts qu'on fait pour sa partenaire. Or pendant un contact physique, on n'a plus à faire d'efforts: on s'abandonne à l'autre pour se laisser porter au gré des émotions qui vont et viennent. L'échange d'affection est l'activité de relaxation la + efficace qui soit. Nos préoccupations disparaissent, il n'y a plus de passé ni de futur, seul l'instant présent compte. L'abandon physique nous repose physiquement et mentalement.

L'affection est la seule activité qui soit spontanée et relationnelle en même temps. Avec notre entourage, on peut avoir des comportements spontanés reflétant les émotions qui nous habitent à ces moments-là. En étant spontané, nous nous révélons un peu aux autres au plan émotionnel, mais cela reste à sens unique. Ce n'est pas parce nous manifestons de l'ouverture que les autres le feront à leur tour. Tandis que dans l'affection, les 2 partenaires s'ouvrent émotionnellement en même temps: c'est ce que j'appelle de la spontanéité relationnelle.

Pour résumer, l'abandon physique permet d'être transparent face à ses émotions et perméable face à celles de notre partenaire. Il faut être authentique et avoir une bonne estime de soi et de sa partenaire afin de retirer ses façades. L'échange d'affection comble un besoin de sécurité, procure du bien-être et réénergise le corps. Le besoin d'affection nous pousse à désirer une relation amoureuse afin d'être en santé physique et psychologique.

 

source

      femme

proposé par mamadomi

rééd° 09 03 14

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2014 7 16 /11 /novembre /2014 23:00

Précédemment

doigts de pieds en bouquets de violettes

Rachelle Kearns

rappel:

Jésus lui dit:

"Marie!"

Elle se retourna et lui dit en hébreu:

"Rabouni!"

Ce qui signifie "Maître chéri". (Jean, XX,16)

   

Sa soeur Marthe s'active en cuisine pour préparer le repas dans sa maison de Béthanie. Marie-Madeleine, elle, reste assise auprès de Jésus. Marthe le lui reproche. Jésus intervient:

"Elle a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée."

Dérangeant, n'est-ce pas? Il apparaît là l'une des raisons concrètes pour lesquelles la personne de Marie-Madeleine, si elle avait pris auparavant sa pleine mesure, aurait tant risqué de remettre en cause l'ordre établi. La question posée n'est pas seulement:

"Qui va garder les enfants?¹"

mais:

"Qui va s'occuper du ménage et de la cuisine?".

En effet, la femme qu'elle incarne n'a pas pour priorité l'organisation de la maison. Elle ose être elle-même, suivre son désir, attentive à celui qui a dit:

"Je suis le chemin, la Vérité et la Vie."

Marie-Madeleine est l'image même de la réceptivité. De l'intériorité.

Selon les Pères de l'Eglise, Marthe symbolise l'Occident qui s'active, par ex dans des oeuvres humanitaires autrfois appelées "oeuvres de charité", Marie-Madeleine, elle, symboliserait l'Orient, plus contemplatif. Marthe et Marie-Madeleine vivent en chacun et chacune de nous. Et nous avons souvent tendance, nous aussi, comme l'a fait l'Eglise, à mettre Marie-Madeleine aux oubliettes au profit de Marthe. Toutes 2 nous sont indispensables. La contemplation, si elle n'est pas préalable à l'action, peut tourner à l'attentisme. Sans intériorité, l'action tourne à l'agitation, voire à l'activisme. L'efficacité devient pur matérialisme dénué de sens.

Marie-Madeleine incarne successivement tous les aspects de la femme, du + charnel au + spirituel: la pécheresse, la contemplative, l'amie intime de Jésus. L'ouvrage qui fait référence en matière de vie des saints, écrit par des moines bénédictins, la décrit comme l'incomparable amante du Seigneur.² Lorsqu'elle le rencontre pour la 1ère fois après sa Résurrection, il lui dit:

Ne me touche pas. Je ne suis pas encore retourné près du Père.³

Une fois traversée l'épreuve de l'absence, l'amour charnel, fusionnel, peut se transformer en amour spirituel. Marie-Madeleine est en train de dépasser ce stade. Son lien à Jésus participe encore des 2 mondes, il apparaît ici en pleine métamorphose.

 

V. Colin Simard

¹ Question posée par Laurent Fabius en 2007 à l'adresse de Ségolène Royal, candidate à la présidence de la République.

² R.P. Piolin Paul, Les Petits Bollandistes, Vies des siants, Palmé, 1867, cité in France Schott-Billmann, Le Féminin et l'amour d el'autre, Odile Jacob, 2006.

³ Jean, XX, 17.

Timothy W.Jahn

 

proposé par mamadomi

rééd° du 29 04 14

Partager cet article
Repost0
15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 23:00

green-sky-brooklyn.jpgtravailler-tue.jpg?w=665

 

Instaurer une alternative à un capitalisme moribond, c’est comme vouloir sauver une épave qui dérive dangereusement: il faut s’assurer de l’existence et de la fiabilité des conditions nécessaires. Comment connaître aujourd’hui le niveau d’engagement altruiste dont est capable l’être humain?

Quelle est sa propension à participer activement à l’œuvre sociale?

Quel comportement coopératif peut-il offrir qui puisse aider

à la mise en place et au développement d’une alternative au capitalisme 

telle l’économie distributive?

Les choix individualistes sont aujourd’hui encouragés et gratifiés par le libéralisme, par ceux qui trouvent intérêt à maintenir les différences de classes qui sont garantes de leur domination.

Un tel conditionnement ne forme t-il qu’une couche superficielle

dont il est aisé de se débarrasser?

Ou bien constitue t-il désormais la nature de l’homme moderne?icon_rolleyes.gif

Le capitalisme, et sa dérive extrême qu’est le néo-libéralisme, ont tellement harcelé les cerveaux de propagandes pour justifier leur authenticité et leur crédit, qu’il semble judicieux de faire le point.

Essayons de “débroussailler” le chemin qui mène à la prise de confiance envers cette nouvelle voie.

la-confiance-en-soi-.jpg

Cupidité, égoïsme et besoin de domination ont été présentés comme utiles à notre espèce, comme facultés d’adaptation créatrices de l’équilibre des échanges et de la circulation des richesses. Qu’en est-il vraiment de ces soi-disant vices innés de l’être humain? Ne s’agit-il pas d’un subtil et ingénieux stratagème qui, soumis à l’épreuve du temps, s’est révélé totalement caduc? C’est ce que soutient par ex Karl Polanyi[1]: 8183562_p.jpg

"un marché s’ajustant lui-même était purement utopique. Une telle institution ne pouvait exister de façon suivie sans anéantir la substance humaine et naturelle de la société, sans détruire l’homme et sans transformer son milieu en désert".

Si le résultat s’avère désastreux et détermine l’abandon d’un tel système économique,

...l’argumentation qui tend à le justifier

n’en demeure pas moins intacte dans les esprits.icon_rolleyes.gif

Dans la conversation courante, on voit combien la nature humaine a toujours mauvaise réputation: les pires accusations sont sans cesse proférées à son encontre[2]. L’idée judéo-chrétienne selon laquelle  chacun de nous hérite du _0000010.jpgpéché originel a la peau dure. Elle affaiblit, elle étouffe toute révolte contre ce système inhumain: quel esprit sacrilège oserait remettre en question une punition divine…?

Que se passerait-il si après un printemps arabe survenait celui du monde occidental?

Selon les philosophes et économistes libéraux des 18è et 19è siècles, qui servent encore de référence, c’est l’individualisme qui prévaudrait et une nouvelle société de classes verrait le jour, dominée par les + aptes à s’adapter. Il suffirait donc de laisser faire, de laisser passer, pour qu’un nouvel “équilibre” s’instaure, proche de l’actuel.

Mais des anthropologues et des penseurs contemporains s’interrogent à propos du communisme primitif que les groupes humains ont connu pendant des dizaines de milliers d’années.

Et ils y voient l’avènement possible d’un monde convivial.

Si dans les temps reculés, l’humain possédait la capacité à donner avant de recevoir, en est-il encore capable aujourd’hui? — Oui, parce que la supériorité de la coopération sur la compétition réside dans l’existence d’un élément économique essentiel qu’on peut appeler “abondance”. Au sein d’un régime de rareté, la compétition s’avère probable et nécessiter une autorité suprême. Quand l’abondance est possible, le capitalisme mène au productivisme, donc au pillage des ressources, il est incapable de réaliser un partage équitable de l’abondance. C’est la coopération, basée sur la réciprocité, qui permet alors une juste répartition d’une production raisonnée.

L’abondance est la garantie, c’est la condition économique nécessaire à la mise en œuvre et à la fiabilité d’une telle nouvelle organisation sociale. C’est cette condition qui a manqué, par ex, à l’instauration d’un véritable socialisme soviétique.

La réponse à la question

"l’humain est-il naturellement individualiste ou bien altruiste?"

dépend donc des conditions politiques et économiques dans lesquelles sa faculté d’adaptation est appelée à s’exercer. L’homme est façonné par son milieu. La coopération, la solidarité, la convivialité dépendent de la culture. Des conditions politiques et économiques sont nécessaires pour que l’individu se sente suffisamment en confiance, suffisamment autonome et reconnu par le groupe dans lequel il vit. De la cohésion de celui-ci, donc de l’investissement de chacun, dépendent sa liberté et sa sécurité.

Dans les sociétés évoluées, la division des tâches est indispensable pour produire biens et services. Personne, malgré l’encouragement à l’individualisme, ne peut vivre seul; personne ne peut subvenir à ses besoins essentiels sans l’apport des autres.petit_medicament.jpg

Alors comment concilier ceci avec la séparation entre revenu et travail, comme l’implique l’économie distributive?

Libéré de l’obligation de vendre son temps de vie contre l’accès à la consommation, qui voudra participer, qui offrira volontairement son temps à la communauté pour produire biens et services?

— Quand l’abondance est possible, la séparation entre sécurité matérielle et exercice d’une activité professionnelle le devient aussi.

Avec l’abolition du salariat, l’activité n’est plus motivée par le besoin d’assurer sa sécurité matérielle, mais elle l’est par le besoin, pour chacun, d’y trouver son développement personnel, un enrichissement intellectuel, une gratification, etc…

Or toutes ces motivations sont indispensables à son équilibre psychique, et c’est par cette recherche d’épanouissement personnel dans une activité choisie que l’abondance se trouve garantie.

brcampnuagetourttlyon.png

La société, càd le groupe humain dans lequel vit tout individu, lui offre d’abord éducation, formation et santé. Puis les moyens de vivre libre, et d’acquérir, par son activité personnelle, le savoir faire, la reconnaissance, le prestige, voire la renommée. Bref, de parvenir à la réalisation de sa personne, de son autonomie intellectuelle, de grandir dans son humanité et de réaliser l’être social qu’il est par naissance. En d’autres termes d’être reconnu, d’exister dans son individualité propre.

Réciproquement, par son activité, l’individu offre une partie de son temps et de ses compétences à la société, ce qui permet à celle-ci de vivre pour apporter cette même abondance à ses membres, et de progresser pour les générations futures.

Dans cet échange, dans ces dons réciproques, non quantifiables, non “marchands”, l’individu découvre l’estime de soi, indispensable pour découvrir l’estime des autres. Car la singularité de chacun ne s’exprime ni ne se reconnaît en vivant “chacun pour soi”, mais par l’expérience de la vie parmi ses semblables.

Cette réciprocité mettant en jeu la psychologie des rapports sociaux et des sentiments humains, génère ainsi de la force de cohésion et du ciment social.

Albert_W._Tucker.gifSavoir donner, recevoir et rendre,

voilà un art qui donne toute sa valeur aux relations humaines,

même si la base reste l’intérêt.

Afin d’appréhender la propension de l’être humain à coopérer, R.Axelrod et W.Hamilton[3] ont eu recours au "dilemme du prisonnier", présenté à Princeton en 1950 par < A.W. Tucker:

Le dilemme du prisonnier

 

Avec un complice, vous avez fait un cambriolage et vous êtes tous 2 interrogés par la police.

Faute de preuve, le procureur ne peut vous condamner que s’il obtient des aveux.

On vous isole de façon à ce que vous ne puissiez pas communiquer.

Et le marché suivant vous est proposé :

• Si seul l’un de vous 2 avoue et dénonce son complice, il sera libéré, l’autre condamné à 5ans;

• Si vous avouez tous les 2, vous serez tous les 2 condamnés à 3ans;

• Si aucun n’avoue, vous serez tous les 2 condamnés à 1 an.

Dans l’ignorance de ce que décide votre complice, votre intérêt, rationnellement, est de le trahir en avouant. Et comme vous êtes tous les 2 rationnels, le procureur obtient ainsi les aveux, il a gagné. 

Chacun des 2 acteurs a donc à choisir entre sa rationalité individuelle, qui lui dicte de dénoncer son complice, et la rationalité collective qui lui dicte de se taire.

Ce dilemme présente la situation la + fréquente dans les interactions sociales: le conflit entre l’intérêt individuel et l’intérêt collectif. Il a fait l’objet d’un grand nombre d’investigations scientifiques. Il est utilisé dans la théorie économique, en politique, en sociologie, en anthropologie. Par ex, 2 entreprises leaders sur un marché ont souvent tendance à se livrer une concurrence sans merci (en termes de prix, de publicité, etc.) alors qu’une entente permettrait de limiter les coûts pour chacune d’entre elles.

L’intérêt immédiat pousse chacun à trahir, càd adopter un comportement individualiste.

Mais, que se passe t-il si cette situation se répète plusieurs fois entre 2 protagonistes, ce qui se produit souvent dans la vie courante?

— Les travaux de Robert Axelrod, dans les années 1980, ont montré la supériorité, sur toutes les autres stratégies, de la stratégie dite de coopération conditionnelle particulière[4]. Souvent qualifiée de stratégie “donnant-donnant” (ou tit-for-tat), elle consiste à jouer la coopération lorsque l’autre joueur a lui-même coopéré, mais à ne plus coopérer dès que l’autre cesse de le faire.

• Si les adversaires ont peu de chances de se retrouver face-à-face, la trahison systématique est la meilleure stratégie. ^_^

• Si les adversaires vont jouer ensemble encore et encore, trahir systématiquement n’est pas du tout efficace, pas + que collaborer systématiquement.

La meilleure stratégie consiste à opérer de la façon suivante: si, au cours d’une partie, un joueur trahit, son adversaire trahira lors de la partie suivante. Et ainsi de suite. De sorte que si un joueur coopère, son adversaire coopère lors de la partie suivante. Si 2 joueurs appliquant cette stratégie se rencontrent, ils vont longtemps collaborer.

On vit en société, on ne disparaît donc pas après ses mauvais coups. Il faut rejouer, et rejouer encore. Axelrod.jpgLa situation est alors toute autre, et Axelrod > écrit:

"La coopération basée sur la réciprocité [tit for tat] peut démarrer dans un monde majoritairement non coopératif, elle peut se développer dans un environnement complexe et elle peut se défendre elle-même une fois qu’elle s’est répandue."

Il démontre qu’une fois installée, la stratégie "tit for tat" ne peut pas être battue: être méchant peut d’abord sembler prometteur, mais,

sur la durée, cette stratégie

détruit l’environnement qui lui permet de réussir.

Nash en déduit que le dilemme fournit un contre-exemple incontournable au mythe de la “main invisible” du marché.

Le dilemme du prisonnier est souvent donné comme ex pour montrer que la libre concurrence ne conduit pas forcément au résultat optimal.

Elle ne maximise même pas la somme des gains de tous les joueurs!

Dans les villages isolés, la grande proximité des individus favorise la coopération. Dans les sociétés + vastes, l’étranger pourrait survenir, trahir (càd profiter) et partir, mais les moyens actuels de communications rendent les étrangers moins étrangers.icon_smile.gif

À l’avenir, ils favoriseront la coopération à une échelle que l’humanité n’a jamais connue.

Cette étude montre combien, plongé dans un milieu où les relations sont suivies, l’être humain est porté à coopérer. Même en supposant que l’individu soit mu par son intérêt personnel, il n’empêche que s’il cherche à optimiser son projet, la coopération s’avère la stratégie la + favorable.

"Ainsi, la société humaine devrait, par les seules forces de la rationalité individuelle de ses membres, tendre vers la coopération! On pourra finalement faire remarquer que les recherches récentes en neurosciences tendent à confirmer l’idée que l’homme a été programmé génétiquement, au cours de l’évolution de l’espèce, pour coopérer avec ses congénères[5]".

Donc si le salariat était aboli, chacun aurait intérêt à entretenir de bonnes relations, à s’assurer une bonne réputation pour que les autres coopèrent avec lui. En économie distributive, la promotion de la coopération spontanée est donc primordiale, elle permet à l’individu d’avoir un environnement relationnel favorable qui lui apporte

accueil, savoir, sécurité, liberté, reconnaissance, estime et,

pourquoi pas, renommée.peter_singer_140x140.jpg

Selon < Peter Singer et Henri Laborit >, toute société augmente ses chances d’atteindre sesm_222248740_0.jpg objectifs sociaux et économiques quand elle intégre une vision scientifique de la nature humaine. Pour cela, il faut considérer que la “coopération“ est, elle aussi, un fait naturel, que la théorie darwinienne de l’évolution ne contredit pas. Contrairement aux darwinistes sociaux qui n’admettaient que la concurrence comme processus naturel.icon_rolleyes.gif

C’est surtout v Patrick Tort[6], qui soutient l’idée que

"par le biais des instincts sociaux et de l’accroissement des capacités rationnelles,

PatrickTort.jpgla sélection naturelle sélectionne

la civilisation qui s’oppose à la sélection naturelle".icon_lol.gif

Dans une chronique publiée en 2008, Michel Onfray se réfère à La descendance de l’homme et la sélection naturelle, un livre de Darwin dans lequel, au contraire de L’origine des espèces, il est question de l’homme en tant qu’être moral, naturellement et génétiquement. En effet, seul parmi les mammifères, il dispose d’un sens moral inné par lequel il juge ses actes, puis les condamne ou les approuve en fonction de leur utilité pour la vie et la survie de l’espèce.

"La coopération humaine doit pourtant pouvoir s’expliquer dans le cadre de la théorie de l’évolution puisque cette aptitude fait partie de notre héritage phylogénétique. En effet, cette coopération a des bases neuronales (King-Casas et al. 2008) et hormonales (Bos et al. 2010)"

et

"Il y a donc incontestablement chez Homo sapiens… une aptitude exceptionnelle à la coopération, bien au-delà de la parenté et du groupe d’appartenance… S’il devait y avoir un seul principe dominant représentant la nature humaine dans cette argumentation, ce devrait être le + certainement la coopération[7]".

Pour cette raison, il existe donc chez l’homme des tendances instinctives à la sympathie et à l’entraide qui visent le perfectionnement de l’espèce. Michel Onfray > conclut:Onfray58.jpg

"enseignons donc le Darwin qui célèbre l’humanité du mammifère susceptible de solidarité, naturellement doué pour l’entraide, capable d’éducation mutuelle, porteur d’un sens inné de la république (au sens étymologique: de la chose publique)[8]".

La religion chrétienne a instauré l’individualisme par la notion du péché, de la responsabilité individuelle. L’Église, seule intermédiaire déclarée entre l’individu et Dieu, a remplacé la communauté dans la recherche de la reconnaissance. Peu à peu, c’est l’État qui a hérité du pouvoir de reconnaissance et de punition, pouvoir qu’il partage aujourd’hui avec l’entreprise privée. Ainsi

chacun recherche la reconnaissance du pouvoir ou du système.

C’est une manière de perdre un lien avec les autres,

alors qu’en réalité nous leur devons tout…icon_rolleyes.gif

Ne pas chercher la reconnaissance des autres, c’est détruire les rapports sociaux. L’ex "du dilemme du prisonnier" montre qu’à l’aide de la stratégie “CRP“ (=coopération - réciprocité - pardon) un équilibre optimal est trouvé entre les intérêts individuels et les intérêts collectifs. Un système qui privilégie les échanges par le don/contre-don (et sur lequel les humains ont pendant très longtemps fonctionné) est à même de transformer le travail en service rendu au groupe social. Chacun donne de son temps et de sa personne pour une activité choisie, et, en contre-partie, la société lui assure tout un processus lié à la gratification et à la reconnaissance. L’activité professionnelle est ainsi incluse dans un système de réciprocité, basé sur la personne, et déconnecté de toute recherche de sécurité matérielle puisqu’en économie distributive celle-ci est assurée par le revenu garanti.

Vouloir toutes les chances de réussite à une nouvelle société, s’assurer de la coopération de tous, c’est donc avant tout donner ce pouvoir d’estime, de 989722-qu-est-ce-qu-une-monnaie-virtuellreconnaissance, de renommée, ni à l’État[9], ni à l’entreprise privée, mais à l’environnement relationnel de chacun, au groupe social auquel l’individu aura choisi d’appartenir pour mener à bien un projet.

Dans un excellent article sur la coopération[10], < Michel Cornu présente son expérience sur le sujet. Il y énumère les risques de déviations, fait les recommandations et présente les règles de réussite.

En voici quelques extraits :

img19"Chacun sera poussé non par contrainte ou par altruisme, mais parce que, par ex, l’environnement fait que son intérêt propre rejoint l’intérêt du groupe."

Il s’agit ici de l’application aux relations sociales du dilemme du prisonnier réitéré à l’infini, par lequel même le + individualiste mesure son intérêt à coopérer afin de se trouver parmi les gagnants.

"La réconciliation de l’intérêt individuel et collectif est favorisée par:

Un environnement d’abondance qui permet une économie du don et provoque des mécanismes de contrepartie collectifs.

• La mise en place d’une communauté qui multiplie les interactions entre ses membres et qui s’instaure pour durer.

• Une nouvelle façon d’évaluer les résultats a posteriori qui implique l’ensemble de la communauté.

Lorsque monnayer un bien n’a plus de sens car il est abondant et facile à trouver, et lorsqu’on a satisfait ses besoins minimaux de survie, la seule chose qu’on puisse encore rechercher est l’estime de la communauté. Le fait que la contrepartie du don passe par l’ensemble des autres personnes aide à faire converger les intérêts individuels et collectifs.

L’un des éléments clés qui favorise le basculement d’une économie d’échange vers une économie du don est le passage de la pénurie à l’abondance. L’abondance signifie que les acteurs ont résolu leurs besoins de sécurité et qu’ils recherchent autre chose, par exemple la reconnaissance."

"Le sentiment d’appartenance et l’existence de particularités spécifiques au groupe sont indispensables pour qu’une communauté existe. Mais elle ne peut s’enrichir qu’en restant ouverte sur l’extérieur.

Il existe 2 critères qui favorisent l’ouverture du groupe vers l’extérieur :

• Chaque participant doit pouvoir en sortir à tout moment.

• L’appartenance à d’autres groupes doit être autorisée et même encouragée pour enrichir le groupe au travers de ces liaisons informelles.

Il existe des règles du don qui, si elles ne sont pas respectées, conduisent à des déviations :

• 1. L’abondance doit être préservée et bien répartie pour éviter le retour à une économie de la consommation.

• 2. L’évaluation doit être globale et décentralisée pour ne pas qu’un don particulier serve à écraser l’autre.

• 3. Donner à chacun une vision à long terme pour permettre le développement de comportements du type CRP (coopération - réciprocité - pardon)

• 4. Développer un historique pour préserver l’héritage commun pour éviter les "retours à zéro"

• 5. Permettre à tous de sortir à tout moment et encourager l’appartenance à d’autres groupes pour éviter la sectarisation d’un groupe fermé.

L’abandon total du pouvoir coercitif donné par le titre hiérarchique ou le contrat d’engagement est remplacé par l’incitation à coopérer par les résultats et l’estime obtenus.

Notre image du fainéant est celle d’une personne qui ne fait rien. Notre image d’une personne efficace est celle de quelqu’un qui fait de nombreuses choses. Le langage commun est assez pauvre pour décrire quelqu’un qui fait le minimum de choses ayant le maximum d’impact et sait conserver du temps pour de nouvelles opportunités. …il vaut mieux autant que possible que chacun puisse choisir son rôle, cherchant alors à s’investir dans les fonctions non ou mal remplies pour "trouver sa place", plutôt que d’affecter des rôles à l’avance".

Le milieu éducatif, l’environnement social, la sollicitation des pairs, l’encouragement et l’apprentissage du succès, la relation de confiance réciproque, participent à la réussite du projet.

Si la société démocratique se pose comme une représentation de la volonté du peuple, la participation et le rôle de chacun ne peuvent correspondre qu’à un choix individuel libre.

Une coopération entre société et individu permettra d’accompagner chacun à trouver son rôle gratifiant. Le temps consacré au travail choisi, considéré désormais comme un moyen d’épanouissement et de réalisation de son être, relève de la liberté de chacun, puisque ce travail est devenu une activité gratifiante.83795.jpg

En retour, c’est à la société de protéger ce libre choix et d’assurer cette gratification.

Ainsi chacun se trouve récompensé, rémunéré par l’exercice de sa liberté, par le bénéfice d’une formation appropriée et par l’exercice d’une profession gratifiante, favorable à sa réalisation personnelle.

L’engagement à exercer une profession tient à la fois de la réalisation personnelle, d’une marque de reconnaissance envers l’environnement social et éducatif auquel chacun doit tout, et de la qualité de l’accueil accordé à chacun par ce groupe social.

D’un côté, l’individu autonome a conscience de son intérêt et de ses besoins envers la société pour maintenir et même améliorer son Être, alors que la société connaît son intérêt et ses besoins envers l’individu pour maintenir sa situation et même l’améliorer.

La réciprocité s’exerce en toute égalité et sans contrainte.

Cet échange fructueux permet aux individus d’acquérir la liberté et l’autonomie, et au groupe d’y gagner cohésion et équilibre en se protégeant de tout pouvoir coercitif.

Selon F. Lordon:

"Être autant que possible utile aux autres pour l’unique et bonne raison d’être le + utile à soi, telle est la perspective éthique de la philosophie spinoziste".

"La décision de passage à l’acte pour coopérer à un projet se fait de façon brutale, tel un basculement. Elle se réalise lorsque la somme de toutes les incitations dépasse un certain seuil (le neurone dans le cerveau humain fonctionne d’ailleurs de cette façon). La transformation d’un membre passif en contributeur actif dépend donc à la fois des différentes incitations et de la hauteur du seuil, de la motivation par la reconnaissance, le plaisir et l’acquisition de savoir-faire."

Genndy-Tartakovsky-dirige-Braccio-di-fer

Les personnes passent à l’acte grâce à l’estimation des gains qu’elles peuvent attendre du don de leur temps et de leur personne. Ils sont de 3 ordres:

1• Le savoir-faire: toute participation à un projet doit permettre d’acquérir des savoir-faire dans les domaines opérationnels où nous nous impliquons.

2• Le plaisir: dans les projets coopératifs, le plaisir n’est plus apporté indirectement grâce aux gains en argent, mais directement par le projet lui-même, par l’exercice d’une passion, d’une vocation. Il agit comme un moteur pour susciter l’implication qui est une des clés de la réussite de tout projet.

3• La reconnaissance: elle apporte par ricochet plusieurs avantages:

- Un moyen très efficace pour attirer la coopération des autres dans les projets proposés.

- La satisfaction du besoin de reconnaissance que nous avons tous.

- L’acquisition possible de l’estime et de la renommée qui vont permettre de susciter des engagements et des vocations à l’origine d’élargissement et d’évolution des projets.

Les 6 règles de la contrepartie au sein d’une communauté fonctionnelle s’énoncent ainsi:

1. L’estime, qui est une des principales contreparties, doit être apportée de façon globale par l’ensemble de la communauté et non par la décision d’une personne;

2. La contrepartie doit être obtenue a posteriori (par ex l’estime acquise par les résultats obtenus) et non a priori (telle que la nomination à un titre);

3. L’amélioration ou la diminution de l’estime doit être un processus continu. Chacun récolte l’estime qu’il mérite. Faire circuler l’information sur les réalisations de chacun, conserver un historique des réalisations, sont des moyens efficaces de faciliter l’autorégulation par l’estime;

4. L’évaluation ne doit pas se faire uniquement en fonction de critères objectifs mesurables, elle doit prendre en compte les ressentis subjectifs de chacun;

5. Le rôle du manager n’est pas de reconnaître seul le travail de chacun mais de favoriser les mécanismes de contrepartie collectifs (estime, plaisir, acquisition de savoir-faire);

6. Il faut être attentif à ce que la contrepartie ne soit pas demandée, mais reçue"[10].

L’absence de crainte à propos de l’engagement de chacun à coopérer va permettre de séparer définitivement d’une part l’œuvre humaine et de l’autre la sécurité matérielle, la consommation. Le revenu universel garanti est totalement détaché des relations humaines, de l’exercice réciproque du don/contre-don en vigueur au sein du groupe social.

La seule différence avec les sociétés ancestrales vient du fait que l’abondance venait d’une nature providentielle, alors

qu’elle sera demain la conséquence de la réussite de l’organisation sociale.

Mieux la coopération sera assurée, meilleurs seront les résultats productifs [anglicisme!], et ils seront bien mieux adaptés à ce que peut fournir un système prônant l’individualisme et la compétition.

Les études sociologiques et économiques le garantissent.

La substitution d’une monnaie non “fructifiable” à la monnaie capitaliste empêche la formation des inégalités qui sont responsables de la prise de pouvoir et de la Euros.jpgconfiscation des libertés. Afin d’empêcher ce processus déstabilisateur de l’équilibre du groupe, certaines sociétés primitives avaient recours à la fête pour qu’y soient dépensés les surplus créateurs de différences socialesicon_wink.gif. Chaque membre du groupe apportait ses réserves et la fête se poursuivait jusqu’à leur épuisement.

La caducité de la monnaie, après un certain délai fixé par la société,

est un procédé similaire qui permettrait, si besoin,

de remettre les pendules à zéro. 

F.Chatel, GR, Avril 2013

Fond-pour-montage.jpg

[1] La grande transformation, Karl Polanyi éd.Tel, Gallimard, 1985

[2] Voir François Chatel, Nature humaine et agressivité  GR 1118

[3] dans The Evolution of Cooperation Science, 211, 1981

[4] Cette stratégie la + efficace a été découverte en 1974 par le philosophe & psychologue Anatol Rapaport

[5] A Neural Basis for Social Cooperation, J Rilling, D Gutman, T Zeh, G Pagnoni, G Berns & C Kilts, Neuron, 35, 395-405, [2002]

[6] spécialiste de l’œuvre de Darwin, notamment à travers 2 ouvrages, le 1er: La Pensée hiérarchique et l’Évolution publié en 1983 et le 2nd, L’Effet Darwin, publié en 2008

[7] Pourquoi coopérer, Joël Candau, Université de Nice Sophia Antipolis, Laboratoire d’anthropologie et de sociologie, “Mémoire, Identité et Cognition sociale” (Lasmic)

[8] Pour une gauche darwinienne, La chronique mensuelle de Michel Onfray N° 34, mars 2008

[9] Voir L’État est-il indispensable?, GR1136

[10] extraits de La coopération, par Michel Cornu, Nouvelles approches, Version 1.2 24/12/2004

Fond-pour-montage.jpg

Patrick Di Frusciapatrick-di-fruscia-here-i-stand.jpg

proposé par mamadomi

rééd° du 18 08 14

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2014 5 14 /11 /novembre /2014 23:00

Aujourd'hui mon enfant de 9ans m'a fait une réflexion sur un instant de pédagogie scolaire et ses conséquences immédiates... Le 11 novembre arrivant, on lui explique qu'il y aura une commémoration. On lui précise qu'il s'agit de l'armistice d'une 1ère guère mondiale, pas le même donc que celui commémoré autour d'une stèle le 8mai dernier. Il lui revient à l'esprit une anecdote qu'elle me confie alors.

En substance, la maîtresse a posé une question sur les armes, aucun garçon n'a répondu, et la tiote a levé le doigt et a répondu. La maîtresse a levé les yeux au ciel et a clashé les garçons. Après la réponse, qui était bonne, les garçons n'ont pas cessé de se moquer... Pourquoi? parce qu'elle avait juste connaissance d'un point sur l'Histoire au sujet de la guerre, domaine de connaissance considéré ici comme du registre exclusivement masculin, ce que l'attitude de leur encadrant pédagogique confirmait, dans la confiance conférée à l'expression de son discernement ou de sa morale comportementale...

Illustrations de Catherine Abel

De l'éducation...

Précédemment


Guy Evrard a fort bien fait l’éloge de J-J Rousseau, et montré que ses écrits sont au cœur de la plupart des grands débats d’actualité sur la démocratie, sur l’égalité, sur la liberté et sur les rapports de l’homme avec la nature. En ces domaines, ce sont les penseurs les + progressistes qui reprennent les idées de ce citoyen autodidacte qui apparaît ainsi, 300 ans après sa naissance, comme un remarquable précurseur.

Par contre, certaines de ses vues ne sont plus guère partagées aujourd’hui que par les + réactionnaires, surtout celles qui se rapportent à cet autre sujet d’actualité qu’est la “parité hommes-femmes”.

La + critique des féministes à cet égard est évidemment aussi la + virulente: Élisabeth Badinter > , philosophe et historienne spécialiste du XVIIIème s.. Elle se veut objective:

"Je peux juger Rousseau sévèrement en tant que féministe. Je l’aime cependant beaucoup en tant que citoyenne. Je suis hostile, récalcitrante à "Émile". Mais totalement admirative par rapport au "Contrat social" que j’estime être un texte sacré, fondamental, à l’origine de la démocratie" 

a-t-elle précisé, lors d’une interview[1].  Elle estime que

"Rousseau a structuré l’inégalité des sexes  Rousseau est l’antiféministe par excellence  Rousseau est celui qui aura enfermé les femmes dans les maisons, afin qu’elles soient de bonnes mères et de bonnes ménagères". 

 

Elle précise cependant qu’à l’époque de Rousseau, les femmes (hormis les “femmes de salon”) n’ayant pas de rôle assigné, il leur en a conféré un, qui doit leur amener gloire et bonheur. Et elle ajoute:

"Les choses ont-elles beaucoup changé? Quand je vois aujourd’hui le thème de la mère idéale qui se sacrifie pendant 6mois pour allaiter son enfant, je redécouvre les mêmes arguments. Tout le discours écolo-féministe emprunte énormément à ce philosophe. La conjonction de la philosophie naturaliste écologique, consistant à placer les biens de la nature avant le bien-être personnel, associé au discours féministe, basé sur la différence des sexes, nous renvoie peu ou prou aux textes de Rousseau. Les petits bourgeois et moralisateurs de la Révolution française vont reprendre et durcir les propos de Rousseau. Plus tard, le code de la famille de Napoléon est lui aussi déduit de la philosophie rousseauiste. Nous assistons aujourd’hui à un retour de cette pensée naturaliste, écologique qui tend à assigner de + en + les femmes à leur rôle maternel. Il faudra du temps pour que l’on s’en rende compte. À mon avis, il est encore un peu trop tôt."

[je m'inscris en faux et précise pour ma part que ladite pensée naturaliste n'est pas la philosophie naturaliste écologique, qui elle, assigne aussi les hommes à l'éducation des enfants et ne féminise pas les taches, il les rends collectives!]

Pour v Danielle Sallenave, membre de l’Académie française, on a plutôt abondé dans l’éloge et la reconnaissance à l’occasion de cet anniversaire, mais il y aurait à redire sur certains points, dont les thèses de Rousseau sur l’éducation. Elle a précisé[2]:

"Oui c’est vrai, Rousseau est le 1er à avoir attiré l’attention sur ce qu’est l’enfant, son évolution. Mais son idée de la spontanéité d’une éducation naturelle est inquiétante car c’est d’elle que sont sorties beaucoup de réformes, voire d’hérésies, pédagogiques. Quant à l’éducation des filles, là, c’est tout un programme. La femme, dit-il en substance, est faite pour plaire à l’homme. La dépendance est son état naturel, l’assujettissement est son lot. Il faut l’habituer à se gêner, l’exercer à se contraindre parce que toute sa vie, elle aura à subir la gêne et la contrainte. Jeune, elle doit s’accoutumer à avoir à interrompre ses jeux sans se plaindre, à ne rien faire quand il lui plairait de travailler, à n’avoir ni goût, ni volonté. Elle ne peut sentir de trop “bon heur”, de trop bonne heure, qu’elle n’est rien au regard de l’homme, que l’homme est le maître, que, pour elle, sa destinée est de céder, d’obéir et d’avoir tout à subir, même l’injustice".

Et elle n’hésite pas à commenter:

"Il souhaite que Sophie (la future compagne de son Émile dont il raconte l’éducation)… cultive ses talents avec autant de soins pour le mari qu’elle aura, qu’une jeune albanaise pour le harem d’Ispahan".

 

"… Il faut ma chère enfant, que je vous explique mes vues dans la conversation que nous eûmes tous 3 avant-hier. Vous n’y avez peut-être aperçu qu’un art de ménager vos plaisirs pour les rendre durables. Ô Sophie! Elle eut un autre objet + digne de mes soins. En devenant votre Époux, Émile est devenu votre chef; c’est à vous de l’obéir, ainsi l’a voulu la nature; et c’est pour vous rendre autant d’autorité sur son cœur que son sexe lui en donne sur votre personne que je vous ai faite l’arbitre de ses plaisirs. Il vous en coûtera des privations pénibles mais vous régnerez sur lui si vous savez régner sur vous..."

 

J-Jacques Rousseau, Émile ou de l’éducation, in œuvres complètes
Éd° Gallimard, Paris 1969,p. 706

Anna Durnova, auteure de "Et Dieu créa la femme...La condition féminine chez J-J. Rousseau" complète ceci en ces termes:

"La connaissance de la culture générale étant pour les femmes, d’après Rousseau, guère utile, voire négligeable, il faut tourner l’intérêt des petites filles  sur des travaux pratiques tels que la couture ou la cuisine. Il n’oublie pas d’affirmer que ce type d’éducation correspond tout à fait au caractère naturel des femmes".

Citons enfin Geneviève Fraisse, philosophe et historienne, directrice de recherche au CNRS. Elle s'exprimait le 23 avril 2012 à propos de ce tricentrenaire:

"…il y a une omission de taille au tableau annoncé des commémorations: le féminisme. Pourtant Rousseau s’est largement exprimé sur la femme. Ainsi dans l’Émile:

"toute l’éducation des femmes doit être relative aux hommes. Leur plaire, leur être utile, se faire aimer et honorer d’eux, les élever jeunes, les soigner grands, les conseiller, les consoler, leur rendre la vie agréable et douce: voilà les devoirs des femmes en tout temps, et ce qu’on doit leur apprendre dès l’enfance" "

ou encore ce délicieux passage à remettre néanmoins dans le contexte du XVIIIème siècle:

"… Ce principe établi, il s’ensuit que la femme est faite spécialement pour plaire à l’homme; si l’homme doit lui plaire à son tour, c’est d’une nécessité moins directe, son mérite est dans sa puissance, il plaît par cela seul qu’il est fort. Ce n’est pas ici la loi de l’amour, j’en conviens; mais c’est celle de la nature, antérieure à l’amour-même...". 

Cette commémoration, dit-elle,

"évacue les questions sexuées qui ont trait à la problématique du genre. On a célébré Darwin, on célèbre Rousseau, on met en scène Ibsen... À chaque fois je constate la même répulsion concernant le féminisme. Comme s’il s’agissait d’un sujet déclassé, secondaire, minoritaire. Rousseau est un grand penseur, un philosophe qui a écrit sur la sexuation du monde. Pas uniquement dans l’Émile ou dans la Nouvelle Héloïse. Il s’est attaqué à la question dans la Lettre à d’Alembert.

Les femmes ont-elles accès

à l’espace public?

Ont-elles le droit d’écrire?

Ces questions sont liées à la question de l’égalité qui fonde la démocratie. En déniant le droit aux femmes à l’espace public, Rousseau les prive de la citoyenneté. Les femmes font les mœurs: elles restent à la maison. Les hommes font les lois: ils sont dans l’espace public".

"Rousseau dénie aux femmes le droit d’écrire. Il a compris qu’il s’agit là de stratégies individuelles de liberté. Si on obtient l’égalité dans la sphère publique, alors pour tout être rationnel qui veut mettre en place les préceptes des Lumières, on est en droit de demander l’égalité dans la sphère privée. Une situation dangereuse pour qui veut faire cesser l’analogie entre le père et le roi, entre la famille et la cité. Le partage des 2 gouvernements est essentiel pour construire la notion de citoyenneté et de république".

 

 M.-L. DUBOIN, GR, août 2012


[1] à Chantal Savioz, le 31 janvier 2012

[2] dans l’émission, Les idées claires, le 13 juillet 2012

proposé par mamadomi

rééd° du 07 11 2013

Partager cet article
Repost0
12 novembre 2014 3 12 /11 /novembre /2014 23:00

Barre scintillante

 

Ce mot désigne l'ensemble des substantifs, verbes, adjectifs, adverbes, appartenant au registre sensoriel utilisé par une personne quand elle parle. Il nous intéresse dans la mesure où il renvoie au mode de représentation du monde que la personne privilégie.

Quand on vous dit:

"Je vois bien notre projet se dérouler comme nous l'avons imaginé",

vous pouvez être à peu près sûr que votre interlocuteur a bien construit une ou plusieurs images mentales de ce projet.

Pour se sensibiliser, sur un mode ludique, aux différents registres des prédicats regroupés en 4 grands systèmes de représentation: visuel, auditif, kinesthésique et olfacto-gustatif, voici le thème suivant:

Cette importante affaire de double facturation a permis de découvrir d'autres malversations tout aussi graves. Si la direction s'en mêle, elle confiera sûrement une enquête au chef du personnel qui la mènera à bien.

Mode visuel:

L'éclat de cette affaire de double facturation a permis de mettre à jour des malversations peu reluisantes. Il est clair que si cela tombe sous les yeux de la direction, le chef du personnel se verra confier une enquête qui aboutira à faire toute la lumière sur ces affaires.

Mode auditif:

Le bruit retentissant de cette affaire de double facturation a amplifié les rumeurs d'autres malversations. Si tout cela arrive aux oreilles de la direction, elle entendra sûrement que toute la vérité soit dite et en parlera au chef du personnel qui arrivera au fin mot de l'histoire.

Mode kinesthésique:

Cette triste affaire de double facturation a permis de mettre en relief d'autres malversations. Il tombe sous le sens que la direction aura à coeur de chercher la vérité et poussera le chef du personnel à prendre les choses en main.

Mode olfacto-gustatif:

Cette écoeurante affaire de double facturation se mêle aux relents d'autres malversations tout aussi dégoûtantes. Cela ne sera sûrement pas du goût de la direction qui demandera au chef du personnel d'y mettre le nez.

Ce n'est ici qu'un jeu, mais en y prêtant attention vous constaterez que ce type de langage est assez fréquent.

Remémorez-vous cette publicité pour une voiture haute de gamme qui vantait le véhicule en faisant entendre le bruit de la portière qui se fermait et invitait à sentir le moelleux des sièges. La richesse de ce message tenait à l'utilisation volontaire de plusieurs canaux de représentation mentale.

Par ailleurs tout ce qui n'entre pas dans le VAKO (Visuel-Auditif-Kinesthésique-Olfactif) fait partie des prédicats "neutres". Tous les discours techniques et politiques en sont truffés!

 

Barre scintillante

A quoi servent les prédicats?

Barre scintillante


Identifier les prédicats sert à comprendre comment notre interlocuteur vit ce qu'il raconte. Dans un dialogue, qu'il soit thérapeutique, commercial ou simplement amical, être attentif aux prédicats permet de reformuler les propos qui nous sont tenus et de poser des questions avec tact dans le même registre sensoriel. Cela contribue à faciliter le dialogue sans déstabiliser notre interlocuteur.

Voici un contre-exemple. Un scientifique de grand renom était interviewé par un non moins célèbre homme de télévision. Pendant cette émission le 1er s'exprima dans un registre "kinesthésique auditif". Ses yeux allaient alternativement du bas à gauche au bas à droite, ses phrases étaient lentes et son vocabulaire presque exclusivement du registre "K-A". Le 2nd s'exprimait essentiellement de façon visuelle et parlait + vite. Vers la fin de l'interview, il demanda ainsi à son invité:

"Quand on voit l'avenir qu'ont les jeunes aujourd'hui, ne trouvez-vous pas que leur horizon paraît bien sombre?"

Le scientifique fit alors une pause; en fronçant les sourcils il releva un peu les yeux, puis avoua:

"Leur horizon... Je ne sais pas..."

Ses yeux alors se dirigèrent en bas à droite puis à gauche et il déclara:

"En revanche, quand je pense à leur avenir, je me dis que cela ne va pas être facile pour eux."

Une grande partie de l'entretien avait été gâchée par de telles ruptures de rythme et de compréhension. Le dialogue aurait gagné en fluidité et en richesse si les questions, aussi intéressantes qu'elles fussent, avaient été posées dans le registre des prédicats de l'interviewé.

 

Nelly Bidot et Bernard Morat

Barre scintillanteBarre scintillante

proposé par mamadomi

rééd° du 07 12 12

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2014 2 11 /11 /novembre /2014 23:00
BARRE ORIENTALE BARRE ORIENTALE
... intelligent et sage
BARRE ORIENTALE
 
 

Précédemment

Vivre sans plaisir? Ce serait ne pas vivre...

suite:

Plus souvent nos plaisirs sont à extraire de notre quotidien, comme on extrait des minéraux de la terre sous nos pieds. Ou bien ils sont à cueillir, comme des fruits ou des fleurs. Bref, il faut agir: ouvrir les yeux, se baisser ou tendre la main. On dit bien "prendre" du plaisir ... Attitude active, donc, qui implique de faire au moins un petit pas. Les minuscules plaisirs du quotidien, célébrés par les poètes et les écrivains, supposent ainsi une réceptivité, une ouverture qui les rend + fragiles qu'on ne croit: les soucis et les émotions négatives, qui nous renferment sur nous-même, peuvent nous faire passer à côté d'eux. Car le plaisir, c'est aussi une attitude face à la vie, sur la durée. Ce mélange de réceptivité et de démarche active et patiente, c'est une forme de sagesse du quotidien, proche de celle du jardinage. On ne force pas l'arrivée du plaisir, on ne le convoque pas. Mais on facilite sa venue. On crée les conditions de son éclosion, de son jaillissement. Puis on continue de vivre, simplement. Pas d'attentes, pas d'exigences: juste la curiosité souriante de voir ce qui va se passer.

Arrivé à ce stade, on a en général compris que le plaisir existe sous mille et une formes:

- subtiles ou intenses (la boule de feu de l'orgasme),

- poétiques ou triviales (ah! le plaisir de faire pipi quand on en a très envie...),

- manuelles ou intellectuelles (apprendre et comprendre).

Il y a le plaisir des

commencements,

mais aussi celui des

recommencements,

des approfondissements.

Voyez comme il est célébré par Raymond Radiguet, dans ce passage du Diable au corps:

"La saveur du 1er baiser m'avait déçu comme un fruit que l'on goûte pour la 1ère fois. Ce n'est pas dans la nouveauté, c'est dans l'habitude que nous trouvons les + grands plaisirs."

L'intelligence de la vie, c'est d'accueillir tous ces plaisirs, sans les hiérarchiser, et de toujours s'en réjouir.

Il n'y a pas que le plaisir, bien sûr, pour remplir une existence. Il faut aussi, envers soi, du recul et de la lucidité, pour ne pas transformer notre vie en cette seule quête: ce serait l'appauvrir. Envers les autres, un souci de morale: notre plaisir ne doit pas détruire ni faire souffrir. Et il faut aussi une certaine confiance, une foi: être prêt à lâcher prise, càd à s'abandonner à quelque chose de + grand et de + fort que nous. Car le plaisir n'est pas borné, pas limité pour qui a les yeux de l'esprit et du coeur grands ouverts. Ce plat délicieux dégusté chez un parent, quel bonheur de comprendre aussi toute l'affection qu'il représente. Et cette guérison d'une mauvaise grippe, d'une fracture ou d'une entorse, ce plaisir de sentir que son corps s'est réparé, c'et aussi celui de l'émerveillement face au vivant.

Vertige et profondeur du plaisir. Dans Le Prophète, Khalil Gibran écrit:

"Le plaisir est un chant de liberté, mais il n'est pas la liberté."

Est-ce juste un véhicule,

un vecteur.

Mais vers quoi?

Qui le sait...

Peut-être les poètes, comme Arthur Rimbaud dans les Illuminations:

"J'ai tendu des cordes de clocher à clocher; des guirlandes de fenêtre à fenêtre; des chaînes d'or d'étoile à étoile; et je danse."

Alors dansons et savourons.

 

Christophe André

médecin psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne (Paris), il est spécialiste de la psychologie des émotions

lire: De l'art du bonheur, 25 leçons pour être heureux, l'iconoclaste 2006

 

BARRE ORIENTALE

  

Et les splendides vues de la compagnie brésilienne Grupo Corpo, fondée en 1975

...samedi dernier c'était la 23è édition du festival Europalia à Tourcoing

j'aurais pu vous prévenir... vi...

BARRE ORIENTALE
smilie

 

 

Pour me faire pardonner,

une petite douceur, que nombre d'entre vous

connaissent déjà:

BARRE ORIENTALE

proposé par mamadomi

rééd° du 07 12 11

Partager cet article
Repost0
10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 23:00

gifs barres de séparations étoiles

voulez-vous m'accompagner à la découverte des oeuvres de

Kristeen Van Ryswyck  ?

gifs barres de séparations étoiles

amphitrite image blog

amphitirite

gifs barres de séparations étoiles

estampe image blog

estampe

gifs barres de séparations étoiles

image blog krvan r

fudji

gifs barres de séparations étoiles

manhattan city img blog

manhattan city

gifs barres de séparations étoiles


Soyez patient avec vous-même, autorisez-vous à prendre le temps

dont vous avez besoin pour grandir. Soyez affectueux, tendre et aimant

envers vous-même, de cette façon vous prendrez bien soin de vous.

 

La Lumière de la Vie trouve parfois de drôles de chemins

pour s'insinuer de la profondeur de l'Etre jusqu'à la surface de notre conscient.

 

Puissiez-vous rayonner avec douceur l'Amour qui émane de votre cœur.

Puisse la Lumière de la Conscience éclairer votre âme

afin qu'elle vous guide sur le sentier de la Vie.

Puissiez-vous vivre vos rêves et réaliser tout ce qui vous tient à cœur.

L'Univers entier vous soutient, ne l'oubliez pas.

 

 

 - Totem -

gifs barres de séparations étoiles

http://avatara.unblog.fr/files/2009/10/22343931411.jpg

gifs barres de séparations étoiles

proposé par mamadomi

rééd° 26 11 10

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2014 7 09 /11 /novembre /2014 23:00
fractale

Nous sommes tous devenus si sérieux!
(euh...plus moi mais bon, c'est ce que je crois fermement, ne me découragez pas merci...)
Les gens sont si contractés qu'un rien les excède...
un retard de 5 mn à un rendez-vous, un embouteillage, un regard de trop ou un mot de travers, les factures dans la
boîte aux lettres, les files d'attente, un rôti brûlé, etc...
Pourquoi une telle tension?
Avons-nous tant de mal à accepter que nos vies ne soient pas à la hauteur de nos espérances?

"Nos vues étroites, nos espoirs et nos appréhensions
sont notre seule mesure;
si les circonstances ne correspondent pas à notre attente,
elles deviennent des obstacles."
Benjamin Franklin

Nous passons notre temps à vouloir que les objets, les hommes et les événements se plient à nos désirs; et quand ils s'y montrent rebelles,

nous endurons le martyre...!!

Admettre le problème, avoir la volonté de changer, reconnaître que cette raideur, ce sérieux affiché trop souvent sont largement notre création...haha quelle blague...!!
ça résulte de notre façon d'aborder les choses et d'organiser notre vie...ben voyons hein?!!

Bon ok, on prend
conscience du lien direct entre nos attentes et notre taux de frustration...
et après?
La réalité nous déçoit, on éprouve colère et dépit...ok...
bon et après...tout ça est dûment constaté...
on fait quoi maintenant...?!! hein?!!!


ben il paraît qu'il faut lâcher prise...hahaha...et qu'on se sent plus léger après...si, si...
même que j'ai testé pour vous...
mais je ne vous dirais pas ce que j'ai lâché (lol)


bon allez, dites si vous avez essayé de lâcher prise une fois, rien qu'une...
Vous êtes un(e) coincé(e), un(e) vrai(e)?
un(e) râleur(-se), un(e) dépité(e), un(e) grincheux(-se)?

...Je sens que ça va être dur de passer aux aveux...mdr...

¤ ajout du 21 01 09, pour compléter, faites un tour chez alphomega
son article du 05 10 08
                                             fractale
par mamadomi
rééd° du 05 09 08
Partager cet article
Repost0
7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 23:00

L'homme craint-il le sommeil?

Il prépare son lit pour bien dormir.

Le sommeil est une mort temporaire.

La mort est un sommeil prolongé;

L'homme qui meurt lorsqu'il est vivant

ne doit pas se sentir affligé par la mort des autres.

L'expérience individuelle est évidente avec ou sans le corps,

comme dans l'état d'éveil, le rêve et le sommeil.

Alors, pourquoi l'individu ne cherche-t-il pas à rompre

les entraves du corps?

Que l'homme trouve son Soi éternel, qu'il meure,

qu'il soit immortel et heureux.

 

Shri Ramana Maharshi

illustré par Jungshan et Kanamm

Propositions du jour:

Clare Goodwin

- j'ai de la volonté

- l'aventure est au coin de la rue

- doucement, je me réjouis

sunshine splash by kanamm Digital Art by Kanamm

proposé par mamadomi

rééd° du 19 05 14

Partager cet article
Repost0
6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 23:00

 

zd8bsyhzog3.gif

 

 

Quand, de nuit, je vais seule à mon rendez-vous d'amour, les oiseaux ne chantent pas, le vent ne souffle pas; des deux côtés de la rue les maisons sont silencieuses.

A chaque pas  mes pieds deviennent plus lourds et je suis honteuse.

 

Quand je reste assise sur mon balcon et que j'écoute si j'entends venir mon bien-aimé, les feuilles ne bruissent pas sur les arbres et l'eau est calme dans la rivière, comme l'épée sur les genoux de la sentinelle endormie.

C'est mon coeur qui bat follement. Je ne sais comment l'apaiser.

 

Quand mon bien-aimé vient et s'assied près de moi, tout mon corps tremble, mes paupières s'alourdissent; la nuit s'assombrit; le vent éteint la lampe et les nuages étendent des voiles sur les étoiles.

Seul le joyau de mon sein brille et répand sa clarté; je ne sais comment la cacher.

 

Rabindranath Tagore,

Le Jardinier d'Amour

 

 

 

 

proposé par mamadomi

rééd° du 28 04 12

Partager cet article
Repost0