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Oscar 2012 dans la catégorie du 
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 ...merci à tous 
www.earthhour.be.
le 23/03/2013
on a aussi éteint les lumières!
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Pour une Tunisie et une Egypte
libres & démocratiques
calligraphie
bravo aux Lybiens, ya du travail encore...:

 courage aussi aux Yéménites, avec la révolution des femmes:

Drapeau du Yémen
...aux Syriens, qui paient cher:
aux Maliens, en proie au mal anti-éducation qui fait le lit de toutes les dominations:
et, que partout où
la liberté est bafouée,
la révolution se propage:
Algérie,Bahrein,Burkina Faso,Chine,
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Jordanie,Kenya,Koweit,Liban, 
Maroc,Mauritanie,Nigeria,Oman,
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...Ukraine qui choisit des valeurs de démocratie dans le rapprochement à l'Europe, au détriment d'avantages économiques à rester liée à la Russie! Avec les risques extrémistes que ça comporte...
Thaïlande...
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lettre ouverte d'un gendarme au président
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Couches Absorbées

Caplibreurs et surfeurs

Blog animé depuis bientôt 7ans

792 000 visites au 13 jan 2015
merci à tous et à toutes
...pour tous vos commentaires:
le 55 000ème, mercredi 5 nov 2014
déposé par:
bouquet rose et mauve
MERCI DE VOTRE VISITE

Je m'insurge!

Hommage à Stephane Hessel, récemment il avait subi la censure pour s'être exprimé contre les choix du gouvernement israëlien à l'encontre du peuple palestinien

 

ici, extrait de son indignation chez Taddeï

ses voeux de résistance 2011

en savoir plus à la fin de cette page en clic

******************************************************************************

L'homme que vous voyez sur la photo n'est pas un 'Black Block' ni un misérable retraité. C'est Manolis Glezos qui en 1941, sous l'occupation nazie, est monté sur l'Acropole et a retiré le symbole nazi, la croix gammée. Qui est-il?
 
Manolis Glezos Manolis Glezos
70 ans + tard des personnes en uniforme, serviteurs des banques, qui ne mériteraient même pas de lécher ses chaussures, ont l'audace de lever la main sur lui...
Ceux qui ne comprennent pas que nous voyons monter une nouvelle forme de fascisme financier devraient y réfléchir à deux fois.
 Un lien chez bernard

******************************************************************************

Suite aux pétitions de demande de soutien qui circulent:


Je déclare ne soutenir Eric Zemmour dans son combat pour la liberté d’expression qu'avec la réserve qui s'impose en regard du commerce qu'il fait de son impertinence dans sa posture d'opposition fanatique à ce qu'il appelle la pensée unique, opposition massive qui n'est qu'un grand fourre-tout de toutes les transgressions délétères par l'incitation à décomplexer toute forme de propos, de posture et d'investigation raciste.

Le poids de la parole publique enjoint une responsabilité et une prudence éthique qui, de toute évidence, lui pèsent dans son fantasme de toute puissance infantile tellement patent.

Ainsi, je NE CONDAMNE PAS LES PLAINTES ET PROCES QUI LUI SONT FAITS, NI LES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION CONTRE SES EXCES ET SES FRANCHISSEMENTS DE LIGNE. Les pressions et menaces dont il fait régulièrement l’objet, en revanche sont nulles et non avenues.
Vous pourrez vous informer sur la charte éthique professionnelle du journalisme sur ce lien, dont:
- Refuse et combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute confusion entre journalisme et communication
- Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge
- Respecte la dignité des personnes
- N’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée
- Prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles/répond devant la justice des délits prévus par la loi
- tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, la déformation des faits, le mensonge, la manipulation, (...) pour les plus graves dérives professionnelles
http://obeissancecanine.free.fr/images/exercice1.gif
 vous pouvez commenter ici >> page blanche
1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 23:17

Précédemment

Quel est l'objet de cette science? Dans le Charmide, dialogue platonicien sur la sagesse, Socrate apporte des éléments de réponse. Il réfute d'abord plusieurs formules proposées par son interlocuteur:

la sagesse n'est pas le calme, ni la pudeur, ni même l'autonomie.

Elle ne peut non plus être réduite à la seule connaissance de soi,

ni même à la connaissance de son ignorance.

On ne peut même pas se contenter de l'appeler la science des sciences.

Toutes ces définitions sont insuffisantes, parce que ces sciences ne donnent pas nécessairement la capacité d'être heureux en faisant le bien.

En fait, une seule connaissance semble digne de caractériser la sagesse,

c'est la science du bien et du mal.

La sagesse est moins la connaissance des choses que celle des valeurs. La science des valeurs, c'est la morale ou plutôt l'éthique, comme disent les philosophes grecs.

Une morale est un ensemble de règles impératives.

Alors que

l'éthique est la compréhension de

ce qui est bon et de ce qui est mauvais en vérité,

pour soi et pour tous les hommes.¹

C'est la partie la + importante de la philosophie, parce que c'est la voie qui mène à la sagesse en acte et au bonheur réel. L'éthique peut se formuler selon des principes de vie bonne, sous la forme de conseils. Mais nous devons comprendre par nous-même ce qui donne une valeur à notre vie et à nos actions, ce qui fait la valeur des choses, des actes et des êtres. Apprendre à bien vivre par notre propre jugement, c'est le programme de toute la philosophie.

"Le mot Philosophie pris dans son sens vulgaire, écrit Alain, enferme l'essentiel de la notion. C'est, aux yeux de chacun, une évaluation exacte des biens et des maux ayant pour effet de régler les désirs, les ambitions, les craintes et les regrets. Cette évaluation enferme une connaissance des choses, par ex s'il s'agit de vaincre une superstition ridicule ou un vain présage; elle enferme aussi une connaissance des passions elles-mêmes et un art de les modérer. Il ne manque rien à cette esquisse de la connaissance philosophique. L'on voit qu'elle vise toujours à la doctrine éthique, ou morale, et aussi qu'elle se fonde sur le jugement de chacunsans autre secours que le conseil des sages. Cela n'enferme pas que le philosophe sache beaucoup, car un juste sentiment des difficultés et le recensement exact de ce que nous ignorons peut être un moyen de sagesse; mais cela enferme que le philosophe sache bien ce qu'il sait, et par son propre effort. Toute sa force est dans un ferme jugement, contre la mort, contre la maladie, contre un rêve, contre une déception. Cette notion de la philosophie est familière à tous et elle suffit²."

La sophia n'est pas seulement un savoir-faire pratique et technique, mais bien une science, une compréhension théorique. La sagesse pratique peut être désignée par la notion de prudence (en grec, phronesis). La prudence est un savoir-agir qui peut en partie s'acquérir spontanément, par accumulation de l'expérience, sans la réflexion théorique de la philosophie. Elle consiste dans l'art d'adapter convenablement les moyens aux fins, d'après une perception spontanée des valeurs.

Plus je suis prudent,

mieux je saurai conduire une entreprise quelconque au succès.

La prudence est très précieuse, et même indispensable au philosophe, parce qu'elle permet la réussite effective de ses projets et de son action, de sa vie sociale et professionnelle. Mais elle n'est qu'une partie de la sophia, car seule la compréhension théorique des valeurs supérieures permet de distinguer les bons et les mauvais projets, les bons et les mauvais butsParce qu'elle est une connaissance des fins réellement nobles, des valeurs supérieures, des buts ultimes, la sagesse ne peut être acquise par la seule expérience, comme un simple savoir-faire empirique. Elle n'est pas seulement un bien-faire, elle est un faire le bien. La prudence est nécessaire pour réussir dans la vie, c'est une grande vertu, mais seule la sagesse nous dit ce qu'est, en vérité, réussir sa vie. Pour faire le bien il faut en effet le connaître avec certitude et clarté comme étant le bien. C'est pourquoi la sagesse est nécessairement fondée sur une compréhension théorique du bien. Le sage connaît avec certitude le vrai bien parce qu'il comprend l'essence même du bien. Il est savant au même titre que le physicien ou le musicien.

Sans quoi le sage ne saurait pas qu'il est sage,

ni comment l'être, ni pourquoi il l'est:

il ne serait pas dans la foi mais dans la croyance,

pas dans la confiance mais dans la confusion.

La sagesse inclut la science de la sagesse comme savoir pratique, tout en la dépassant. Car

la connaissance n'est pas le but ultime,

elle n'est que le moyen de l'action bonne.

La prudence n'est donc complète que si elle est conforme à la justice. Elle consiste à

chercher en toute circonstance les moyens d'accomplir

la meilleure action possible

et de s'assurer le vrai bonheur.

Qu'est-il nécessaire de connaître pour se comporter en sage? Rien d'autre que ce qui est nécessaire à la bonne conduite de la vie:

"Ce mot de philosophie signifie l'étude de la sagesse, écrit Descartes, et par la sagesse on n'entend pas seulement la prudence dans les affaires mais une parfaite connaissance de toutes les choses que l'homme peut savoir, tant pour la conduite de sa vie que pour la conservation de sa santé et l'invention de tous les arts.³"

Définition capitale parce qu'elle montre bien la finalité pratique de la philosophie et qu'elle définit aussi la sagesse comme une perfection dans la connaissance.

La sagesse n'est pas la connaissance de tout, ni du + de choses possibles

C'est un savoir de l'essentiel, de ce qu'il faut savoir pour bien agir.

Elle n'est pas quantitative. Elle est d'abord parfaite par son objet: ce qui entraîne le bien-vivre.

Une personne qui connaît bien peu de choses essentielles est + sage

que celui qui connaît mal beaucoup de choses sans intérêt.

"Ce qui nous fait le + défaut n'est pas la connaissance de ce que nous ignorons, dit Edgar Morin, mais l'aptitude à penser ce que nous savons*."

Socrate ne s'intéressait en effet qu'à peu de questions. Il dédaignait la quasi-totalité des sujets qui intéressent la foule. Mais il cherchait à bien comprendre la valeur de ce qu'il savait.

La sagesse est aussi parfaite par sa nature: c'est un savoir parfait, une véritable science. Non seulement parce que ce savoir est vrai, mais parce qu'il est parfaitement connu comme étant vrai. C'est donc un savoir éclairé, un savoir conscient de lui-même, de ses limites comme de sa valeur. La sagesse est le savoir parfait de ce qui a le + de valeur. Seules importent au philosophe certaines connaissances, celles qui sont à la fois certaines et essentielles.

Or l'essentiel, c'est la vie, la bonne vie, comme l'exprime bien Montaigne:

"Il n'est rien si beau et si légitime que de faire bien l'homme et dûment, ni science si ardue que de bien et naturellement savoir vivre cette vie." **

La sagesse est donc la science suprême, la "reine des sciences", parce qu'elle a pour objet l'art de vivre dans la lucidité, sans illusion. Elle n'exclut pas la fantaisie, l'exubérance, la créativité, l'originalité. Au contraire. Le sage est un homme libre, sans inhibition, parce qu'il est lucide sur l'essentiel. Son comportement est souvent déroutant. Il peut apparaître comme une folie aux yeux des ignorants qui n'en comprennent pas la cause.

La sagesse est en effet moins un savoir qu'une force psychique qui permet de lutter contre l'illusion, la grande ennemie du philosophe.

L'illusion est une ignorance au carré:

je crois savoir, et je ne sais pas que je ne sais pas.

Toute illusion est directement mauvaise, car elle est un désaccord partiel avec le réel. Mais elle est doublement mauvaise parce qu'elle se donne pour vraie et empêche donc toute recherche du vrai. L'homme illusionné ne sait pas distinguer entre son image du réel et le réel. L'état d'illusion devient la folie lorsqu'elle est généralisée au point d'engendrer une rupture totale avec la réalité, une fuite dans l'imaginaire.

La notion de folie désigne au sens strict l'incapacité à se diriger par soi-même,

à être en accord avec soi et avec les autres.

La folie est donc un bon terme pour désigner le contraire de la sagesse.

Le mot vient du latin folis qui désigne une outre remplie d'air, ballottée par le vent. Le fou est l'homme illusionné, déséquilibré, déstructuré, aliéné, l'homme esclave des images, en désaccord quasi total avec le réel, et donc avec lui-même. La philosophie trouve là une nouvelle définition, négative: c'est la lutte de l'homme contre sa folie intérieure. Le fou est l'homme submergé par l'illusion, il ne sait pas reconnaître le réel de l'imaginaire, ne dait pas distinguer le vrai du faux, le bon du mauvais. Il est l'esclave de ses idées confuses et la marionnette de ses passions. Car tout amour pathologique a pour racine l'imagination. C'est parce que j'imagine que cette chose me rendra follement heureux que je désire follement la posséder. C'est contre cette avidité que la vertu de tempérance est nécessaire, pour attribuer à chaque chose sa vraie valeur, pour la désirer à sa juste mesure. Cela ne veut pas dire que l'homme raisonnable peut éradiquer toute folie, toute force passionnelle et irrationnelle en lui, ni même toute illusion. Les sages sont peut-être aussi fous que les fous, mais seuls les sages connaissent leur part de folie, et c'est ce qui fait leur lucidité suprême. Comme le dit un proverbe bouddhiste:

"Le fou est celui qui se prend pour un sage, 

le sage celui qui connaît sa folie." ***

Quel rapport la sagesse entretient-elle avec les sciences particulières? Le savoir-vivre implique à divers degrés tous les autres savoirs: tous les arts, toutes les techniques, tous les savoir-faire, toutes les sciences -physique, biologie, écologie, psychologie, sociologie, économie, linguistique, histoire, etc... Mais aucun de ces savoirs ne peut remplacer ce que seul le savoir philosophique recherche: la sophia, qui regroupe

à la fois la science des valeurs,

le savoir-penser et le savoir-agir,

le savoir-aimer et le savoir-être.

La sagesse n'est donc pas un simple savoir. C'est plutôt

la maîtrise du savoir, un véritable art de vivre,

dont la finalité suprême est

la vie belle, la vie juste, la vie bonne.

Toutes les sciences portant sur les objets du monde sont bonnes, mais elle n'ont de valeur pour le philosophe qu'en tant qu'elles peuvent contribuer à l'augmentation de sa puissance intérieure et de sa liberté.

Le philosophe n'est pas l'homme curieux,

celui qui s'intéresse à tout et n'importe quoi.

Il est l'homme d'un seul amour, auquel il accorde

une valeur absolue.

Comme le dit pour lui-même Spinoza, le philosophe veut

"diriger toutes les sciences vers une seule fin et un seul but, qui est de parvenir à cette suprême perfection humaine dont nous avons parlé; et tout ce qui, dans les sciences, ne nous rapproche pas de notre but devra être rejeté comme inutile; tous nos travaux, comme toutes nos pensées, devront tendre vers cette fin."¤

Mais les grands sages de l'Antiquité tiennent le même discours. Socrate explique lors de son procès qu'il ne cherche pas à expliquer "ce qui se passe sous terre et dans le ciel", mais seulement à rendre chacun "le + possible excellent et raisonnable" ¤¤. A un disciple qui lui demande de répondre à des questions métaphysiques sur l'éternité du monde et sur la nature de l'âme, Bouddha répond:

"Je ne l'ai pas expliqué parce que ce n'est pas utile, cela ne concerne pas le principe d'une vie religieuse, cela ne conduit pas à l'absence de passion, à la sérénité, à la connaissance parfaite, au nirvâna, aussi ne l'ai-je pas expliqué" ¤¤¤.

Bouddha n'a expliqué toute sa vie que ce qui est vraiment utile au bonheur:

- la nature de la souffrance,

- l'origine de la souffrance,

- le moyen de détruire la souffrance,

- le chemin qui mène à la destruction de la souffrance.

Quel que soit l'objet sur lequel il s'interroge, c'est toujours la recherche du vrai bien qui motive la pensée philosophique, qui la stimule et lui donne sa force. Le "bien" est une notion problématique. Chaque philosophe doit la penser par lui-même, mais chacun peut comprendre avec Socrate que le bien suprême est nécessairement "la disposition de l'âme qui est capable de procurer à tous les hommes une vie heureuse" #.

En quoi la sagesse n'est pas seulement une science, mais aussi et avant tout un art de vivre.

à suivre (l'art de vivre)...

Bruno Giuliani

¹ La dernière partie précise la différence radicale qu'on peut faire aujourd'hui entre la morale (comme respect des devoirs) et l'éthique (comme recherche du bonheur).

² Alain, Eléments de philosophie, p.21

³ Descartes, Principes de la philosophie, préface

* Morin, Science avec conscience, p.26 Voir aussi La Méthode (4vol.)

** Montaigne, Essais, III, 13

*** Cité par Rech, Moine zen en Occident, p.56

¤ Spinoza, Traité de la réforme de l'entendement, vol1, p. 185

¤¤ Platon, Apologie de Socrate, 3,26

¤¤¤ Crépon, Les Fleurs de Bouddha, Anthologie du bouddhisme, parabole de la flèche, p42

# Platon, Philèbe, 11c

proposé par mamadomi

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30 novembre 2014 7 30 /11 /novembre /2014 23:04

Précédemment  

Mara Diop

Il est un arbre étrange qui se dresse sans racines et qui porte ses fruits sans fleurir;

n'ayant ni branches ni feuilles, il est couvert de lotus.

Kabir

Quand le foetus humain atteint l'âge d'à peu près 2 ou 3 mois, dans le sein de sa mère, le faisceau de rayons de conscience émis par l'omniprésent Amour Divin passe à travers le cerveau pour l'illuminer. Le cerveau étant en forme de prisme, ce faisceau se réfracte et se divise en 4 canaux différents, qui correspondent aux 4 aspects du système nerveux. Ce sont:

 

1. le système nerveux parasympathique

2. le système nerveux sympathique (S.N.S.) -droit

3. le système nerveux sympathique (S.N.S.) -gauche

4. le système nerveux central (notre lien cognitif avec le monde objectif).

clic schéma

Les rayons qui tombent sur la membrane fontanelle (le sommet de la tête, appelée "Talou"* la percent au centre et passent directement dans la moelle épinière, à travers le canal de la Sushumna. Cette énergie ayant laissé une trace très fine et filiforme dans la moelle épinière, va se fixer, enroulée sur elle-même, en exactement 3 ½ replis, dans l'os triangulaire qui se trouve à la base de la colonne vertébrale (mooladhara). Cette énergie est appelée "Kundalini"... Le système nerveux parasympathique est le médium par lequel nous absorbons l'énergie".

 

Toni Carmine Salerno >

  

Mais aussitôt que l'enfant est né et que le cordon ombilical est coupé, une brèche se crée dans la Sushumna, entre le plexus solaire et le nerf vague du système nerveux parasympathique. Dans la pensée hindoue, cet espace est appelé Maya (Bhav Sagar). Plus tard, quend l'ego et le super-égo se gonflent comme des ballons et recouvrent notre cerveau, au sommet des systèmes nerveux sympathiques droit et gauche, la fontanelle se calcifie et l'on est coupé de la force vitale et omniprésente de l'Amour Divin... Alors l'être humain se perçoit comme un être séparé et il est gouverné par la conscience de l'égo (Aham). C'est pourquoi l'homme ne connaît pas son Inconscient universel. Il en est coupé par son égo.

 

H.H.S.M. Nirmala Srivastava

 

"Tout ce qui est humain est relatif,

en tant que reposant

sur des contrastes intérieurs;

car tous les phénomènes

sont de nature énergétique".

C.G. Jung

 < Soa Lee


* Dans l'Aitreya Upanishad, le maître Shankaracharya observe que le Seigneur-conscience pénètre dans le corps par "la couronne de la tête", "là où les cheveux sont divisés par la raie du milieu". Encore aujourd'hui, les femmes hindoues, sans en savoir la raison, ornent cet endroit en y appliquant une poudre rouge.

à suivre...

 

Toni Carmine Salerno

proposé par mamadomi

rééd° du 10 05 13

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29 novembre 2014 6 29 /11 /novembre /2014 23:21

De l'existence des particules élémentaires

Précédemment:


Pourquoi le bouddhisme s'intéresse-t-il aux particules élémentaires, alors que leur analyse ne semble pas avoir une grande incidence sur notre vie quotidienne? Si l'on s'interroge sur la réalité, ou l'irréalité, du monde qui nous entoure, il importe d'élucider la nature de ce qui en constituerait les "briques fondamentales". Le bouddhisme n'est pas le seul à remettre en question la vision "réaliste" des phénomènes. L'interprétation de la physique quantique selon l'école de Copenhague nous conduit également à penser que les atomes ne sont pas des "choses" mais des "phénomènes observables". Débat passionnant entre tous, puisqu'il nous place d'emblée au coeur de ce que l'on nomme la matière: si sa "solidité" est remise en question, bien d'autres barrières conceptuelles peuvent et doivent à leur tour tomber.

(...)

Trinh Xuan Thuan:

(...)

Le schéma d'une hiérarchie de particules de + en + élémentaires -molécules, atomes, électrons et noyaux d'atome, protons et neutrons, quarks- semble mieux d'écrire nos observations des phénomènes atomiques et subatomiques.

 

...Suite...

 

Matthieu Ricard:

Pourtant, certains philosophes des sciences comme Bernard d'Espagnat > et v Michel Bitbol dénoncent ce schéma comme une généralisation abusive de nos perceptions grossières, associée à une tendance à réifier les phénomènes. Le 2nd affirme que

 

les phénomènes quantiques peuvent être expliqués "au moins aussi bien en se servant d'un modèle de substitution qui ne suppose aucun élément de type corpusculaire".¹

Faisant écho à Schrödinger, qui disait que

"la théorie atomique moderne a été précipitée dans une crise sans précédent²",

Bitbol poursuit:

"Ni les impacts sur les écrans ni les traces dans les chambres à bulles ni, je l'ajoute, les images si évocatrices fournies par le microscope à effet tunnel ne prouvent ce qu'ils paraissent prouver. [...] Nous ne devons pas oublier qu'en physique quantique au sens large, la possibilité d'individualiser des objets d'échelle atomique est restreinte à certaines situations expérimentales bien particulières, et qu'elle fait complètement défaut à partir du moment où ces conditions ne sont plus remplies. Dans certaines situations, la charge d'une particule, par ex, ne peut être décrite comme si elle était localisée en un seul point.¹"

Il cite également Quine qui se demande si les théories quantiques n'ont pas imposé à la physique une volte-face assez complète pour

"menacer non seulement une ontologie tendrement aimée de particules élémentaires, mais encore le sens même de la question ontologique, la question "qu'y a-t-il?" ³". 

Quant au physicien Laurent Nottale >, il remarque:

"Certains philosophes sont allés + loin, concluant à l'inexistence en soi de toutes choses, de la matière comme de l'esprit. Si nous avons pu faire remonter l'histoire de la relativité à Copernic pour ce qui concerne la pensée occidentale et les sciences de la matière, son 1er énoncé dans la pensée orientale semble remonter à Siddharta Gautama, il y a + de 2500 ans. On trouve dans la philosophie bouddhiste une authentique réflexion relativiste sur la vacuité de toutes choses, conséquence de leur non-être en soi, leur existence n'étant que dans les rapports entre elles. On ne peut qu'admirer une telle intuition, qu'on pourrait considérer comme une vision intérieure du but lointain, fondée sur le principe de la relativité. Il n'y a là aucun nihilisme, aucune négation de la réalité ni de l'existence, mais plutôt une vue profonde de la nature même de l'existence. Si les choses n'existent pas de manière absolue, mais existent néanmoins, leur nature est à rechercher dans les relations qui les unissent. Seuls existent les rapports entre les objets, non les objets par eux-mêmes. Ceux-ci sont donc vides en soi, et doivent se réduire à l'ensemble de leurs rapports avec le reste du monde. Ils sont ces rapports. [...] La physique du futur réussira-t-elle à mettre en équation ce qui relève actuellement d'une pure vision philosophique.*"

 

¹ Michel Bitbol, L'Aveuglante Proximité du réel, Flammarion

² Erwin Schrödinger, La Nature et les Grecs, précédé de M. Bitbol, La Clôture de la représentation, Le Seuil, 1992

³ W.V.Quine, La Poursuite de la vérité (trad. fr. M. Clavelin), Le Seuil, 1993, cité par M.Bitbol, inPhysique et Philosophie de l'esprit, Flammarion, 2000

* Laurent Nottale, La Relativité dans tous ses états

Thuan:

On ne peut nier que la méthode réductionniste qui vise à expliquer tous les phénomènes du monde en termes de particules élémentaires ait remporté maints succès, et certains physiciens comme Steven Weinberg défendent passionnément le réductionnisme**. Mais cette méthode a des limites certaines, notamment en ce qui concerne les propriétés émergentes de certains systèmes dont les qualités ne peuvent être expliquées par la simple addition de leurs composantes. D'autres façons d'appréhender le réel, comme celles que tu viens de mentionner, sont nécessaires.

Pour revenir à l'absence d'une réalité objective, il faut préciser qu'elle se fait surtout sentir expérimentalement dans le monde des particules. Si la réalité est décrite par des probabilités dans le monde atomique et subatomique, nous ne sentons pas cette indétermination à l'échelle des choses de la vie. Après tout, les objets macroscopiques tels que cette table ou ce libre sont faits de particules qui sont soumises au flou quantique. Pourquoi alors le livre ne quitte-t-il pas soudainement la table pour se retrouver dans un coin du jardin? Les lois de la mécanique quantique disent qu'en principe un tel événement peut survenir, mais que sa probabilité est si faible qu'il ne pourrait se produire que si l'on disposait d'une éternité. Pourquoi une si faible probabilité? Parce que les objets macroscopiques sont faits d'un nombre d'atomes tellement grand (un livre en contient env 10 puiss 25, et la terre env 10 puiss 50) que les effets du hasard se neturalisent. La probabilité que je trouve le livre dans le jardin est infiniment petite, car un grand nombre d'atomes implique une masse importante, et donc une grande inertie. Les objets ordinaires sont peu perturbés quand on les éclaire pour les observer, car l'impulsion donnée par la lumière est négligeable. Ce qui fait que la vitesse de ces objets peut être mesurée aussi précisément que possible en même temps que leur position. Le flou quantique s'estompe.

Où se situe la frontière entre le monde microscopique

où règne le flou quantique

et le monde macroscopique où l'incertitude perd ses droits?

A l'heure acruelle, les physiciens sont encore incapables de définir cette frontière, bien qu'ils tentent de repousser les limites du monde quantique chaque jour. La molécule du fullerène composée de 60 atomes de carbone est l'objet le + lourd et le + complexe qui ait jusqu'à maintenant révélé un comportement ondulatoire¤.

 

** Voir Steven Weinberg, Le Rêve d'une théorie ultime, Odile Jacob, 1997

¤ Markus Arndt, Olaf Nairz, Julian Vos-Andreae, Claudia Keller, Gerbrand Van der Zouw, Anton Zeilinger, "Wave-particle duality of C60 molecules", Nature, vol 401, n°6754 (1999)

Matthieu:

Peut-être parce que cette frontière n'existe pas. L'incertitude ne disparaît pas, elle devient simplement imperceptible dans nos conditions macroscopiques. De la même façon, dans la vie courante, nous ne percevons pas les effets de la relativité de l'espace-temps parce que nous nous déplaçons les uns par rapport aux autres à des vitesses très inférieures à celle de la lumière, mais cette relativité ne cesse pas d'exister pour autant: notre bicyclette diminue de taille quand nous commençons à rouler, mais ce changement est trop infime pour qu'une personne immobile le remarque.

La possibilité, même infime, que ce livre disparaisse soudainement de la table montre bien qu'il n'y a pas de différence fondamentale entre le macrocosme et le microcosme. Même si, à notre échelle, nous sommes dans une situation particulière où l'incertitude est imperceptible pour nos sens, cela ne remet pas en cause la nature quantique du monde. Henry Stapp, le théoricien de la physique quantique dont tu parlais, a écrit:

"Le point important du théorème de Bell est qu'il  étend clairement au monde macroscopique le dilemme posé par le phénomène quantique. [...] Cela montre que les idées ordinaires que nous avons du monde sont profondément déficientes, même au niveau macroscopique.¤¤"

Le problème majeur des réalistes est de concilier les découvertes de la physique quantique avec la réalité quotidienne du monde macroscopique. Les physiciens ne cessent d'osciller de l'un à l'autre, parlant tantôt de particules et d'objets réels, tantôt de complémentarité et de non-localisation, alors qu'il leur suffirait de tirer les conclusions de la mécanique quantique pour transformer leur vision personnelle du monde.

Pourquoi existerait-il une différence ontologique entre le macrocosme et le microcosme dont il est formé, l'un n'étant qu'une extension de l'autre? Qu'est-ce qui émerge lorsque le microcosme devient le macrocosme? Une structure, càd un ensemble de relations dont résultent des fonctions douées d'une certaine continuité et capables de transformer les phénomènes. Pourtant, ces fonctions ne confèrent pas une réalité supplémentaire à cette structure ni à ses éléments. Si les particules ne sont pas des "choses", la réalité grossière n'est pas non plus une "chose", quelles que soient son apparence et sa quantité.

 

¤¤ Henry Stapp, "S-Matrix Interpretation of Quantum Theory"

Thuan:

Dans ce cas, on peut se demander pourquoi et comment le macrocosme fonctionne. Nous sommes entourés d'objets macroscopiques avec des positions et des vitesses bien définies, qui ne sont pas soumises au principe d'incetitude de Heisenberg et ne possèdent pas la dualité onde-particule présente dans le monde atomique et subatomique. Le hasard est neutralisé au niveau macroscopique. Les objets macroscopiques ne peuvent pas être partout à la fois comme une onde. Comme je l'ai remarqué, je ne risque pas de retrouverta montre dans ma poche (à moins de jouer au pickpocket!) ou de voir la Lune aller se balader du côté de Mars.

Matthieu:

Leur solidité n'est qu'un trompe-l'oeil: une question d'échelle dans le temps et l'espace. Selon le bouddhisme, il ne s'agit que de la stabilisation momentanée d'un système de relations. Un rêve qui dure 100ans n'a pas + de réalité qu'un rêve qui dure une minute.

Notre façon de décrire le monde est conditionnée par le fait que notre expérience quotidienne ne nous permet de l'observer qu'à l'échelle macroscopique, laquelle jouit d'une + grande stabilité. Il est fort probable que si nous avions constamment le monde microscopique sous les yeux, nous n'attribuerions aucune solidité au monde extérieur. La perception que nous avons de ce monde dépend entièrement du point de vue selon lequel on se place. Selon certains physiciens comme Laurent Nottale, l'apparente incompatibilité entre la mécanique classique et les phénomènes quantiques n'est qu'une question de "relativité d'échelle#".

Prenons un ex. utilisé dans l'analyse bouddhiste: celui d'une tente. Si l'on démantèle la tente en séparant la toile, les poteaux et les cordes, il n'y a plus de tente. Mais les matériaux sont toujours présents. Lacérons la toile. Il reste les fils qu'on peut ensuite décomposer en fibres, puis en molécules, lesquelles peuvent être divisées en atomes et en particules dont la masse est finalement équivalente à de l'énergie intangible décrite par des formules mathématiques qui confèrent à cette énergie une existence nominale. Là encore, on se trouve à mi-chemin entre l'existence et la non-existence, et l'intellect perd pied. Dès lors que le discernement conclut à l'irréalité de toutes choses, il n'a plus de support, ni d'objet. Quand l'analyse n'a plus d'objet ni de support où se fixer, elle ne se manifeste plus et toutes les constructions mentales s'apaisent, comme les vagues sur l'eau.

Cette transition, de la tente à l'irréalité des particules ou, en sens inverse, des particules à la tente, ne présente aucune discontinuité qui justifierait l'établissement d'une distinction essentielle entre le microcosme et le macrocosme. Pourquoi alors percevons-nous la tente comme étant douée d'un + grand degré de réalité? Par suite d'une approximation et d'un simple manque d'investigation. Comme le disent les textes bouddhiques:

"Faute d'examiner avec un esprit ciritque, nous acceptons allègrement les choses telles qu'elles nous apparaissent.##"

Le nombre ne fait rien à l'affaire, et un milliard de particules n'a pas + de réalité propre qu'une seule d'entre elles. La non-réalité des particules est une preuve suffisante de la non-réalité des phénomènes macroscopiques. Lorsque quelqu'un est mort, il n'est pas nécessaire de le tuer une seconde fois.

Nagarjuna déclare dans le Ratnamala:

"Plus nous sommes loin du monde, + il nous paraît réel. Plus nous nous en rapprochons, moins il est saisissable, comme un mirage dénué de réalité tangible."

La solidité des phénomènes nous semble  évidente aussi longtemps qu'on ne la regarde pas en face, mais elle s'efface dès qu'on l'analyse. Si une particule élémentaire n'est ni toile ni piquet ni chaleur ni couleur, elle n'est ni "moi" ni "autre". Elle échappe ainsi au mental qui cause notre inadéquation au monde et, en le réifiant, notre souffrance. C'est ce qu'exprime Shantidéva en parlant de la connaissance qui transcende la pensée discursive:

"Quand ni la réalité ni la non-réalité ne se présentent plus à l'esprit, alors, en l'absence de toute autre démarche possible, l'esprit libéré des concepts s'apaise.¹¹"

Thuan:

Je ne vois donc pas de contradiction fondamentale entre les vues de la science et celles du bouddhisme concernant la réalité des particules élémentaires. Nous devons les considérer comme des potentialités qui ne se matérialisent que par le jeu de l'interaction avec un instrument de mesure ou avec la conscience de l'observateur. On n'arrive pas à détacher du processus d'observation une réalité complètement indépendante ou une détermination qui appartiendrait en propre à l'objet. La réalité ne peut donc pas être scindée en sujet et objet. Telle est la vue de l'école de Copenhague qui est adoptée par la majorité des physiciens.


à suivre....

Matthieu Ricard et Trinh Xuan Thuan

 

# Selon ce point de vue, l'espace-temps est de nature fractale à l'échelle microscopique et la transition entre comportement fractal et non fractal (aux + grandes échelles) s'identifie à la transition entre la mécanique quantique et la mécanique classique (voir Nottale). Les lois de la nature doivent être valides dans tous les systèmes de coordonnées, quel que soit leur état d'échelle.

## Shantarakshita, Madhyamaka-alankara (tib. dhu ma rgyen, l'ornement de la Voie du Milieu)

¹¹ Shantidéva, La Marche vers l'Eveil

 

 

proposé par mamadomi

rééd° du 17 03 14

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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 23:16

modèle allemand 

Il y plusieurs années, lorsque la social-démocratie était au pouvoir en Allemagne avec le chancelier Schröder, nous avions vivement dénoncé dans nos colonnes [1] les “réformes structurelles” du plan Hartz IV: 

- flexibilité du marché du travail,

- stagnation (ou, souvent, baisse) des salaires,

- emplois à un euro de l’heure, etc...

Bref, toutes sortes de mesures qui mettent à mal l’État-providence mais font le bonheur des économistes orthodoxes qui nous rebattent les oreilles, ad nauseam, dans l’Europe néo-libérale qu’on nous a concoctée. Car ces réformes ("douloureuse, certes" concèdent même les bonnes âmes qui nous gouvernent) expliqueraient les “performances” actuelles de l’Allemagne, devenue + forte que jamais. Toujours est-il que ces réformes ont ouvert la voie à une austérité qui n’a fait que se développer sous le gouvernement CDU d’Angela Merkel. En bref, les Allemands ne feraient que toucher les dividendes de l’Agenda 2010 de l’ancien Chancelier social-démocrate Gerhard Schröder. Ce serait donc un ex à suivre par tous les pays européens pour sortir de la crise. Les chefs d’État ou de gouvernement de l’Union Européenne ont l’air d’être tous tombés sous son charme!

Une toute autre réalité

 

 

La réalité des faits et des chiffres est pourtant là. Rappelons tout d’abord qu’il n’y a pas de salaire minimum en Allemagne, ce qui permet de limiter outrageusement le coût du travail.

Ainsi un rapport [2] de l’Institut du travail de l’Université de Duisbourg-Essen montre

- que + de 6,55 millions de personnes (soit 2,6 millions de + qu’il y a 10 ans!) touchent moins de 10€ bruts de l’heure,

- que 2 millions d’employés gagnent moins de 6€ de l’heure

- et qu’en ex-RDA de très nombreux travailleurs à temps complet reçoivent moins de 4€ de l’heure.

C’est pourquoi 15% de la population (+ qu’en France) vit en dessous du seuil de pauvreté (c’est notamment le cas de 70% des chômeurs). Entre 2000 et 2012, le pouvoir d’achat a baissé en moyenne de 2,5%. Qui + est,

les célèbres “Jobs à 1€ de l’heure”,

censés permettre aux chômeurs de garder une vie sociale

et le contact avec le monde du travail,

ne peuvent être refusés par les chômeurs

(qui, du coup, sortent des statistiques du chômage)…!

Les conséquences

 

 

Dans un entretien [3], intitulé Méfiez-vous du modèle allemand, accordé au quotidien belge Le Soir, le professeur S.Lehndorf, directeur de l’Institut du travail et des qualifications de l’université de Duisbourg-Essen, décrit ainsi le “miracle” allemand:

"La “success story” allemande est basée sur un modèle d’entreprise de + en + unilatéral. Notre industrie manufacturière exportatrice est très forte. Ce n’est pas nouveau. Ce qui est neuf, en revanche, c’est que cette locomotive est de moins en moins intégrée dans un environnement institutionnel qui permet à de + larges parts de l’économie et de la société de bénéficier de ses succès".

Il explique comment au cours des 2 dernières décennies, et surtout depuis la mise en œuvre des “réformes du marché du travail” du gouvernement Schröder, la précarisation des emplois et la baisse des salaires ont conduit à une stagnation des salaires moyens avant même qu’éclate la crise de 2007:

"L’inégalité sociale croissante en Allemagne est la source des déséquilibres économiques à l’intérieur de la zone euro, qui ont rendu les États partageant la monnaie unique particulièrement vulnérables dans la crise économique et financière mondiale actuelle. En l’absence de monnaie unique, les pays pourraient réagir individuellement – par ex en dévaluant leurs monnaies, pour le meilleur ou pour le pire. Cette porte leur est aujourd’hui fermée. Ils sont désormais l’objet de la spéculation contre leurs obligations souveraines et sont forcés de se soumettre à une dictature fiscale. Je suis malheureux de constater que le gouvernement de mon propre pays soit le moteur principal derrière cette politique".

Mais,

"tôt ou tard, cela va se retourner contre l’économie allemande, car 40% de son commerce extérieur est effectué avec la zone euro et 60 % avec l’UE. Le modèle allemand est + vulnérable que ne voudraient nous le faire croire ses défenseurs".

Lehndorf pense pourtant qu’une alternative est possible:

"Je suis convaincu, dit-il, qu’une zone euro construite sur la solidarité serait une formidable opportunité pour tous, d’un point de vue économique, social et, ce qui n’est pas moins important, politique. Je ne crois pas que la solution soit d’abandonner l’euro, même si sa conception est défaillante – avec son “monétarisme” qui date du traité de Maastricht et

cette notion folle d’une concurrence

entre des États

comme s’ils étaient des entreprises

qui pourraient être éliminées du marché

ou reprises par des concurrents.

Cette monnaie unique mal conçue est aujourd’hui au bord de l’éclatement".

 

J.-P. MON, GR, janv. 2013


[1]Voir, par ex, GR1080, oct. 2007, GR 1115, déc. 2010

[2]http://www.iaq.uni-due.de/iaq-report /2010/report2010-06.pdf

[3]Le Soir, 20-21 oct. 2012

voir ici aussi:

Éloge de l’efficacité productive du travail en France 

proposé par mamadomi

rééd° du 07 03 14

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25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 23:04

sine-mensuel-24-220px-b2744.png 

 le numéro de décembre 2013 aurait été le dernier

mais nous nous sommes mobilisés pour les sauver !

En groupe, on avance toujours à la vitesse

des plus faibles

moralité:

si l'on veut vraiment avancer plus vite, - un but?

il faut tirer vers le haut...

càd tendre la main, aider, soutenir...

Tous ensemble!

...et j'en entends gronder qu'il faut écraser les plus faibles,

voire les jeter à la poubelle, aux frontières,

sur les déchetterires du bout du monde, qu'on prend soin de laisser pourrir à cet effet...  

dites-moi, au-delà de l'émotion,

c'est pas juste un peu trop LA HONTE nationale?

l'AFFRONT NATIONAL? 

      

Problème de base: comment faire sa politique quand on arrive au pouvoir de changer les choses, tout en appliquant les lois de la précédente majorité législative, différente...?

 

De là, des grand écarts de communication, et des cas de conscience

Si l'on ne veut

- ni séparer les enfants étrangers de leur famille sans autorisation de résidence prolongée sur le territoire français 

- ni accepter que n'importe quel chef de famille menteur, mesquin, filou et arrogant comme un arracheur de dent d'ivoire louvoie entre les dispositions humanistes et les lourdeurs administratives pour pratiquer la technique de la mise au pied du mur...

- ni transgresser les lois en vigueur par des cas particuliers, favorisant ces démarches manipulatrices, qui, par l'usage malin de recours créée un chantage au droits de l'enfant et à son intérêt

- ni appliquer ces lois parfois scélérates d'abus et d'intransigeance xénophobe et protectionniste, mises en place hier par un gouvernement aujourd'hui d'opposition et qui considère l'immigration comme une invasion, l'accueil comme un squatt, et substitue l'assimilation à l'intégration... 

- ni laisser les lourdeurs administratives entraîner des enracinements irréversibles des enfants, dont l'éducation, elle, ne peut attendre... et ne sont pas cohérentes avec les lois votées... (ou inversement, donc!! on ne peut poser de lois que celles qu'on a les moyens d'actionner dans un temps raisonnable, càd vite!)

 

on fait comment?

eh bien, devant les ambivalences de chacun (la xénophobie n'a pas de camp politique), on renvoie le peuple à sa réflexion:

La culture de la gouvernance

on peut gouverner autrement, 

la responsabilité n'est pas que de la fermeté, c'est de l'écoute,

la lucidité n'est pas que de l'intransigeance, c'est de l'éducation,

la gouvernance n'est pas une tutelle, le peuple n'est pas infantile,

l'autorité ne se fait pas que par injonction, mais par proposition de réfléxion

avant de s'aviser le cas échéant

d'imposer/appliquer à chacun le choix de la majorité


... certes ce qui fut dit (de part et d'autres d'ailleurs), fut maladroit, mais chacun pourra comparer la maladresse bonhomme de celui-ci à l'arrogance manipulatrice de son prédécesseur...

il n'empêche que, dans une fine stratégie, après des destructions de campement insalubres et mal situés sans ménagement, en expulsant spécifiquement celles des personnes (rroms en l'occurrence) ne respectant pas à la lettre les devoirs (assiduité scolaire, paiement des loyers en logement social, ...ça c'est un droit d'abus réservé aux Français dits "de souche" qu'on ne supervise pas!!) tout en profitant des dispositions légales pour se maintenir autant que possible sur le territoire par de multiples recours (lents, si lents...), notre Président et ses conseillers, dans la danse de polémiques qui nous sont servies, nous renvoient à notre réflexion profonde:

- devons-nous détricoter pour pouvoir harmoniser les volontés d'une majorité gouvernementale, présidentielle et législative, sénatoriale mais aussi régionale ne l'oublions pas, et rendre les engagements applicables, sans incohérence?

- devons-nous faire un cas d'une affaire comme celle de Leonarda, dont on voit avec la sollicitation du Pdt de la République, que, comme son père, elle manque de respect aux institutions, lois et personnes en charges de les faire appliquer? Càd exercer une justice ciblée, et non groupée et amalgamée... cas dont on voit aussi qu'il sert autant à inciter à cibler les expulsions plutôt qu'à les grouper en aveugle application de lois qu'on n'a pas voulues en son temps, qu'il sert à pointer encore une fois un cas personnel litigieux au milieu de l'immense majorité de migrants intégrés, désireux de s'intégrer, et absolument sans histoires...

- y-a-t-il des dispositions à aborder pour permettre un enseignement à distance de Léonarda dans sa langue éducative, afin, qu'une fois majeure, elle puisse obtenir un droit de séjour pour toute la durée de ses études, et ce, afin de ne pas la prendre en otage de la manoeuvre de son père qui a forcé la main à l'état français, qui lui, est respectueux de l'égalité de droits à chacun sans distinction aucune (hem)... (sans compter que pour échapper à l'expulsion, léonarda a été inscrite à l'excursion in extremis la veille au soir,... histoire de provoquer la situation d'interpellation séparée par les forces de l'ordre, auquel cas on aurait arguer de la nécessité de regrouper la famille partiellement expulsée... hein... on s'en amuserait presque)

- doit-on proposer une légalisation administrative, durant leurs études, des enfants immigrés scolarisés, avec obligation de/incitation à retourner dans leur pays d'origine?... pour contribuer à l'essor de leur pays, fort d'une éducation acquise ailleurs et à transmettre... chose qu'on peut aisément comprendre aussi, tant dans la démarche individuelle que dans la responsabilité collective nationale... Souffrons d'y réfléchir...

      éducation sans frontière

Mais peut-on faire comme si on ne comprenait pas les peuples qui subissent?... à nos portes?

particulièrement ceux du Caucase, et la communauté Rrom?

parce que l'état français est généreux et protège, soigne et éduque les enfants...

- officiellement...

on peut comprendre que ce soit attractif.

- pour ceux dont c'est supposément la démarche, hein

On peut aussi tenir que les peuples doivent être courageux et oeuvrer chez eux à la construction d'un état protecteur... 

- on peut... 

Pour cela, nous avons ici, notre responsabilité à comprendre intelligemment qu'il est

- autant dans leur intérêt que dans le nôtre (on le voit ici, avec la mise en déséquilibre du pouvoir par cette impérieuse interpellation)-

de notre devoir de contribuer à aider ces pays et ces peuples à accéder aux structures d'état (politique, technique, logistique, administrative etc...) qui leur permettrait de traiter eux-mêmes efficacement le volet social, sanitaire et éducatif, législatif aussi, càd garantir les droits de chacun, etc...

 

les solutions ne sont ni politiques, ni économiques, ni partisanes ...

cette contribution ne coûte rien que du partage d'information et de formation.

les peuples du monde nous interpellent,

ils ne peuvent pas continuer à passivement se laisser tuer par des despotes,

se laisser exploiter par des dirigeants qui se laissent exploiter par les pays riches

par quelques graissages de comptes bancaires

ils ne peuvent pas se laisser mourir sans réclamer l'asile économique

autant que politique puisque ça en découle évidemment...

 

Corne de gazelle et cul d'mouton !!!

le partage d'information et de savoir-faire !!!!

 

Maintenant, l'arbre qui cache la falaise: leonarda n'est pas kosovare, et pas plus italienne que française, elle est d'abord Rrom d'Europe.

 

à réfléchir:

L'immigration ne datant pas d'hier, Rroms ou non Rroms,

et souvent sollicitée d'ailleurs par l'état français, rappelons-le,

disons que

à partir du moment où les gens ont une nationalité, statuons, en fonction de nos capacités d'accueil décentes (et oeuvrons en ce sens), 

au besoin, selon les réflexions du peuple en accord avec les moyens techniques, évaluons un quota d'immigration par pays, ça se fait ailleurs, uniquement chiffré

(et non qualitatif dirigé, merci!!!),

duquel toute immigration clandestine serait défalquée, et au-delà duquel les expulsions seraient facturées aux pays sources... ce qui les responsabiliserait,

enfin, s'ils en ont tous la capacité structurelle

etc...

rappelons aussi que les Rroms d'Europe se voient distribuée une nationalité aléatoire, vu que le droit du sol n'est pas appliqué partout, càd avoir la nationalité du pays de naissance...

cessons de parler de PROBLEMES, il n'y a de problèmes persistants

que là où on ne travaille pas aux SOLUTIONS

soyons honnêtes:

si ça continue, c'est que les options jusque là ne fonctionnent pas

depuis le temps qu'on expulse, si ça avait été efficace

ou dissuasif, ça se serait su!

Prenons la situation telle qu'elle est et réfléchissons ensemble

plutôt que de déterminer qui a le droit de réfléchir, qui a l'apanage d'une morale, de quelle politique relève chaque réflexion

ici, il n'y a qu'une politique: celle de gérer, assumer

des problèmes qu'aucune politique n'a résolu, et qu'aucun clan n'aborde de façon substantiellement différente, si ce n'est en force, mais jamais en fond.

Car traiter les problèmes comme des poussières à mettre sous l'tapis

ou à jeter par la fenêtre...

chacun sait bien ce qu'il advient de la poussière ainsi traitée...

Marine avec sa grande gorge déployée sur sa xénophobie (enfin de la majorité de ses partisans au moins, ça c'est sûr)

et sa supériorité de franchouillarde chauvine apeurée

(enfin de son électorat du moins),

qu'on se le dise, doit se protéger des autres

comme si on allait la manger, la poularde de luxe!!!

...je schématise, hein, elle ou nous autres, c'est le même topo

la tentation d'actionner la peur des autres

pour n'avoir pas à risquer de devenir autre

c'est la même peur de vieillir, peur de voyager, peur de la foule

peur de déménager, de changer d'emploi, de divorcer!!!

Mais nous sommes, de toute éternité, des sangs-mêlés!!!

C'est notre Histoire!!!

Les immigrants sont plus éduqués que la moyenne des français et rapportent à la France plus qu'ils ne coutent !

La ballade des gens qui sont nés quelque part G. Brassens 

On oublie que notre pays, si l'on ne comptait que

l'immigration et non l'émigration aussi,

càd les entrées sans les sorties, notre population augmenterait donc considérablement chaque année... ce n'est pas le cas.

Boutons les idées malsaines sur ce sujet

¤ sur un siècle d'immigration, nous avons autant d'entrées que de sorties

un solde très positif > 100 000 dans les années 1955-73, certes

mais aujourd'hui, n'excédant pas 50 000 et encore, c'est parce qu'on n'évalue

les sorties du territoire qu'au seuil inférieur, les chiffres n'étant définitifs

que longtemps après le départ des personnes...

les données corrigées arrivent plus tard, abaissant le solde migratoire.

¤ les immigrés ne font pas + d'enfant par famille en moyenne, non! 

¤ et, comme ils sont discriminés, ils acceptent les emplois que ceux qui ne sont pas discriminés se permettent de refuser...

ce qui arrange les employeurs, qui révisent les salaires autant que les droits sociaux à la baisse...

marine donne des leçons, procède par appel à la peur depuis loooongtemps

elle juge de ce qui s'est fait... et comme elle, elle n'a rien fait

elle n'a pas de bilan à défendre, elle pourrait jouir de la fraîcheur

de la lutte utopique... 

sauf que, ... ses "valeurs", sa "politque", ses "propositions", elles,

sont loin d'être fraîches non plus, et qu'il ne lui suffit pas de dire

"je ne suis pas national-socialiste

je ne suis pas pour un ethno-socialisme fascisant

 le fn n'est pas de droite", 

pour se départir du bilan de ses prédecesseurs si difficiles à assumer...

une fois encore, informez-vous

les propos séducteurs, faciles et compréhensibles par tous

particulièrement ceux qui sont louches d'appel à l'opposition

des uns contre les autres

(diviser pour mieux régner, machiavélique à souhait)

méritent aussi d'être étudiés, l'Histoire ayant laissé des traces

de ce qui a déjà été testé sur cette voie et des dérives qui en ont découlé...

et puis, le retour en arrière n'a jamais été une option d'évolution

pas plus pour l'humanité que pour le reste du vivant:

et oui, l'avenir évolutionnaire est à la symbiose

passe le message à ton voisin!!

La France s'est construite par l'immigration, 

l'argument de "n'avoir pas les moyens d'accueillir"

est ridicule à côté de cette réalité, c'est un pays qui n'a pas les moyens

de se transformer en forteresse avec ses frontières et ses côtes, 

et des réfugiés climatiques vont prochainement accentuer la situation...

...faudra bien réfléchir autrement.

on n'est quand-même pas si cons et sans imagination qu'on doivent encore,

au XXIè siècle avoir recours à la force et aux barricades, ou bien?

Et pourquoi pas encore une "bonne" guerre aussi !!

ah non, ça on le fait ailleurs, là-bas, vous savez bien...

là où les gens sont trop cons  pour qu'on fasse autrement...

et puis faut bien stimuler la croissance de l'industrie sans dégâts territoriaux

et sans casser nos oeufs...

Soldes migratoires dans le monde

la France, avec un solde migratoire positif de 93.600 personnes en 2006 soit 1,5 immigrants pour 1000 hab. accueille proportionnellement moins d’immigrés que ses voisins, ce que l’on ne dit pas. Par ailleurs, il faut rappeler que c’est aussi politiquement de courte vue, puisque le vote au sein de l’Union européenne est proportionnel au poids démographique du pays ! ^_^

A lire aussi (pour changer des a priori véhiculés):

 

• Les immigrés sont + éduqués que la moyenne des Français

et rapportent à la France + qu'ils ne coûtent

• Rroms de France, les chiffres inédits

par mamadomi

rééd° du 21 10 13

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 23:17
Diriger en croyant le monde
peuplé d'"écons"

Au travers de ses travaux et ses écrits, Daniel Kahneman a montré la complexité de nos motivations, pourquoi nous allions faire tel ou tel choix, comment ce n’était pas la simple perspective d’un gain qui allait nous décider, et combien le risque de perdre ce que nous avions déjà pouvait nous tétaniser.
Il a ainsi dressé un tableau de nous les humains, bien éloignés de ces êtres mathématiques et logiques que manipulent les économistes. Il résume ceci au travers d’une expression simple et parlante:
"Mes collègues économistes travaillaient dans le bâtiment voisin, mais je n'avais pas pris la mesure des profondes différences entre nos mondes intellectuels. Pour un psychologue, il est évident que les gens ne sont ni complètement rationnels, ni complètement égoïstes, et que leurs goûts sont tout sauf stables. C'était comme si nos disciplines étudiaient 2 espèces différentes, que l'économiste comportemental Richard Thaler a baptisées par noèmes, triturer les méningesla suite les Econs et les Humains. Contrairement aux Econs, les Humains que connaissent les psychologues ont un Système 1. Leur vision du monde est limitée par les informations dont ils disposent à un moment donné (COVERA), et par conséquent, ils ne peuvent pas faire preuve de la même constance et de la même logique que les Econs."
Les Econs et les Humains, voilà bien un des problèmes majeurs non seulement en économie, mais en management: j’ai croisé des dirigeants qui, trop bien formés et déformés par leurs études, croyaient leurs entreprises peuplés d’Econs, càd d’individus logiques et rationnels. Ces mêmes dirigeants oublient combien eux-mêmes ne sont pas des Econs, et combien ils sont mûs par leurs ambitions, leurs peurs et leurs émotions
S’ils étaient un peu + attentifs à la nature humaine des comportements, ils comprendraient pourquoi les changements qu’ils proposent génèrent + de peurs que d’adhésion, pourquoi "ceux qui risquent de perdre se battront avec + d’acharnement que ceux qui pourraient en tirer parti."
S’ils étaient un peu + informés des travaux de Daniel Kahneman, ils sauraient qu’un gestionnaire de portefeuille n’a pas un comportement rationnel, et qu’il cherchera toujours à vendre d’abord les titres sur lesquels il a le + gagné depuis leur prix d’achat, et non pas ceux qui ont le moins de perspectives de plus-value.
Dessin emprunté à la vaste bibliothèque des pensées du chat de Philippe Geluck…
Il est vrai par contre que "les vendeurs apprennent rapidement qu'en manipulant le contexte dans lequel un client voit un produit, ils peuvent profondément influencer ses préférences." La vente est souvent l’art de manipuler les réflexes induits par le Système 1 des clients.
Est-ce rêver que penser que l’on pourrait construire un monde où les dirigeants politiques comme économiques tiendraient compte de tous ces enseignements?
Pour terminer cette longue promenade dans le dernier livre de Daniel Kahneman, je lui laisse la parole avec une phrase qui résume toute son humanité:
"Les pauvres pensent comme les traders, mais la dynamique n'est pas du tout la même. Contrairement aux courtiers, les pauvres ne sont pas insensibles aux différences entre le gain et la perte. Leur problème, c'est qu'ils n'ont de choix qu'entre des pertes."

source
Article paru le 12 déc 2012

proposé par mamadomi

rééd° du 12 09 13

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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 23:24
Il ne dit pas l’essentiel!

 

 

 

Gros titre en dernière page du supplément Eco@entreprise du Monde du 6/11: Quand la Suède redressait ses finances publiques. Son auteur, J-Marc Daniel [1], met son lecteur tout de suite dans le bain:

"Dans ces périodes de débat sur l’opportunité de mener une politique budgétaire restrictive, un retour vers les expériences de redressement des finances publiques s’impose".

Il choisit de décrire la politique mise en œuvre en Suède au début des années 1990. Gouverné sans discontinuité de 1932 à 1976, puis de 1982 à 1991, par les sociaux-démocrates, le pays, célèbre par son modèle social basé sur une gestion keynésienne de l’économie et un État-providence généreux, traverse au début des années 90 une grave crise économique. Il perd les élections de 1991. Le gouvernement de centre droit qui arrive au pouvoir commande un audit sur la situation économique dont les résultats sont "accablants": fort accroissement du nombre des fonctionnaires, poids des dépenses publiques et montant des prélèvements obligatoires, représentant respectivement 61% et 57% du PIB. Le rapport d’audit se conclut bien sûr par des propositions de réforme qui vont toutes

"dans le sens d’une + grande liberté économique et d’une + grande rigueur budgétaire".

Bientôt revenus au pouvoir, les sociaux démocrates reprennent ces propositions et décident de rompre avec l’ancien “modèle suédois”. Ils intègrent même l’UE en 1995 pour s’assurer une + grande ouverture sur l’extérieur mais, pas fous, refusent d’adopter l’€ comme monnaie. C’est cette dernière décision qui leur a permis de dévaluer quand il le fallait. Mais ça, J-M Daniel n‘en parle pas une seule fois dans sa pleine page du Monde. C’est sans doute inconvenant! Il préfère s’attarder sur la “réussite” de la politique d’austérité mise en œuvre qui n’a pas pénalisé les entreprises puisque leurs impôts n’ont pas été augmentés et que la baisse du revenu des ménages, due à “la recalibration” de l’État-providence a été compensée par une certaine “desépargne”. Vous devinez la conclusion:

"À notre gouvernement de tirer les conclusions souhaitables de ce qui s’est passé dans la Suède dirigée par les sociaux-démocrates".

Il oublie simplement que la France a signé le traité de Maastricht et perdu ainsi sa souveraineté monétaire. [On ne peut donc pas appliquer les mêmes recettes dites de réussite relative (bonjour les ménages...!!) que ceux qui l'ont gardée!

 

 Parlons peu parlons bien...

L'essentiel est là:

Shadow banking
  et dark pools

 

 

Louverture à la concurrence du marché boursier traditionnel a conduit à la multiplication de marchés financiers spécialisés dans l’échange confidentiel d’actions. On les appelle les “bourses de l’ombre” ou “dark pools”[2]. Ce sont des marchés électroniques ultra sophistiqués permettant à un investisseur de vendre ou d’acheter anonymement des actions. Les banques et autres opérateurs de marché, compagnies d’assurance, fonds d’investissement, ont trouvé là une excellente opportunité de se procurer de nouvelles sources de revenus qui échappent au contrôle des autorités financières et qui ne sont pas prises en compte dans le bilan des banquesLa Banque centrale européenne envisageait de réglementer ces activités afin d’éviter de futures crises financières de grande ampleur. 3ans + tard, rien n’a encore été fait. Fin oct. 2012, à Toronto, Mme Lagarde, directrice générale du FMI, s’est emportée contre le développement du “monde bancaire de l’ombre”, et en novembre le Conseil de Stabilité Financière[3] (CSF) a évalué, pour 2011, à $67.000 milliards le montant du “shadow banking” échappant à toute régulation (soit 5 à 6 mille milliards de + qu’en 2010). Selon le rapport du CSF consacré à 25 pays (représentant 90% des actifs financiers mondiaux), ce secteur parallèle représente à lui seul la ½ du montant des actifs totaux des banques.

Rapporté au PIB, le montant des actifs des “banques de l’ombre”

est de 520% à Hong-Kong,

de 490% aux Pays-Bas,

de 370% au Royaume-Uni,

de 260% à Singapour

et de 210% en Suisse.

Dans ce secteur secret, en 2011, les États-Unis occupaient la 1ère place avec 23.000 milliards d’actifs, la zone € la 2ème avec 22.000 milliards et le Royaume-Uni la 3ème avec 9.000 milliards [4].

Le 18 novembre, le CSF a présenté ses propositions visant à mieux encadrer ce monde bancaire parallèle, mais ce n’est qu’en sept. 2013 qu’il a publié ses recommandations pour mieux surveiller et réguler les entités systémiques de ce secteur… qui a donc encore de beaux jours devant lui [4].


Nan, on ne parle pas de la source des problèmes économiques...

comme si on pouvait régler quoi que ce soit sans régler ce point d'abord,

 à la place on nous agite quoi?...

 

Toujours le chômage…

 

 

Comme si c’était inattendu, Le Monde du 29/11/12 consacrait sa page “L’événement” au chômage en France, avec des titres et sous titres propres à terroriser les populations:

- Le chômage explose en France,

- Les statistiques d’octobre sont catastrophiques,

- La France n’a jamais connu autant de demandeurs d’emploi, toutes catégories confondues

Le corps de l’article n’est guère mieux:

"en 6 mois, près de 240.000 personnes supplémentaires sont venues s’inscrire à Pôle emploi. C’est déjà presque le ¼ de toute la hausse enregistrée au cours du quinquennat de Nicolas Sarkozy" (ah! le bon temps…).

Comme si le chômage de France était uniquement un phénomène français [4]. Ces braves journalistes ont même le culot de nous proposer l’ex. des pays de l’Europe du Sud qui ont rendu les licenciements + faciles et moins coûteux [5], mais finissent tout de même par reconnaître qu’en Espagne, la réforme du droit du travail facilitant la “flexibilité” de l’emploi a conduit à l’augmentation des licenciements collectifs (+45%), des suspensions temporaires d’activité (+58%), des départs “volontaires”, suite à des modifications des conditions de travail (184%) ou de mutation (150%)…

 

J.-P. MON, GR, déc. 2012


[1]De + en + “médiatisé”, c’est un grand technocrate: Polytechnique, l’ENSAE, puis administrateur de l’INSEE, direction du Budget,… actuellement professeur à l’ESCP Europe, directeur de la revue Sociétal et membre du conseil d’administration de la Société d’économie politique

[2]Voir GR1105, janv. 2010

[3]Organisme mis en place par le G20 en avri. 2009 dont la mission est d’identifier les vulnérabilités du système financier mondial, de développer et mettre en place des principes en matière de régulation et de supervision dans le domaine de la stabilité financière

[4]Les Echos, 18/11/2012

[5]Voir, entre autres, GR 1136, nov. 2012

proposé par mamadomi

rééd° du 04 12 13

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22 novembre 2014 6 22 /11 /novembre /2014 23:04

L’allocation universelle

       

Il en est déjà beaucoup question dans les colonnes de la GR, en attirant l’attention des lecteurs sur le fait que sous cette dénomination ou sous des appellations semblables [1] se cachent des propositions bien différentes. Parmi elles, celle défendue par la branche espagnole de BIEN sous le nom de "renta basica" (=revenu de base) paraît la + intéréssante [2].

Linstauration d’un revenu de base universel figure aujourd’hui dans les programmes électoraux de plusieurs partis espagnols, moins rigides (c’est le moins que l’on puisse dire) que les partis politiques ou milieux de gauche français.

C’est notamment le cas pour les élections régionales de Galice et du Pays basque qui ont eu lieu le 21 oct. 2012.

En Galice, c’est Anova, la coalition nationaliste de gauche, qui avait mis le revenu de base dans ses propositions et, bien que le Parti Populaire (droite) y reste encore largement majoritaire, elle a réussi sa percée en obtenant 8 députés au Parlement régional. Au Pays basque, c’est Euskal Herria Bildu (la coalition basque indépendantiste) et Equo (un tout nouveau parti né l’an dernier de la fusion de 35 mouvements écologistes), qui proposaient cette renta basica. EH Bildu a obtenu la 2nde place aux élections (derrière le parti nationaliste, PNV: ils ont recueilli ensemble les 2/3 des sièges).

Si les promesses n’engagent pas que ceux qui y croient, on peut imaginer que ce sont les Basques qui vont être les 1ers à bénéficier d’un revenu de base

En attendant, on peut déjà noter que ces élections ont constitué une véritable déroute pour le PSOE (parti socialiste ouvrier espagnol) qui, par rapport aux élections de 2009, a perdu 1/3 de ses voix au Pays basque (soit 110.000 électeurs) et 40% de ses voix en Galice (soit 230.000 électeurs). Peut-être faudrait-il qu’il mette, lui aussi, à son programme l’instauration d’une allocation universelle pour qu’il retrouve le soutien des populations…

 

[1] L‘allocation universelle, GR 1097, avr. 2009

[2] Un programme pour la gauche? GR 1116, janv. 2011

Source : OCDE
NOMBRE MOYEN D'HEURES TRAVAILLÉES PAR SEMAINE
(32 PAYS - 2011)
Les 10 plus hauts Les 10 plus bas
Turquie 48,9 Belgique 36,8
Corée 44,6 Suède 36,5
Mexique 43,3 Royaume-Uni 36,4
Grèce 42,1 Autralie 36,1
Tchéquie 41,1 Allemagne 35,5
Israël 40,9 Suisse 35,2
Slovaquie 40,6 Irlande 34,9
Pologne 40,5 Norvège 33,9
Islande 39,6 Danemark 33,7
Slovénie 39,5 Pays-Bas 30,5

Un chômage croissant

 

Il n’y a pas qu’en France que le chômage augmente. Selon l’office des statistiques de l’Union européenne, Eurostat,

dans les 17 pays de l’Euroland, le taux de chômage [3] corrigé des variations saisonnières s’est élevé à 11,5% en août 2012, et à 11,6% en sept.

Tandis que dans l’UE (27 pays), le taux de chômage s’est établi à 10,6% en sept., stable par rapport à août.

Dans les 2 zones, les taux ont augmenté de façon significative depuis sept. 2011, où ils étaient respectivement de 10,3% et 9,8%.

D’après les estimations d’Eurostat, 25,751 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage en sept. 2012, dont 18,490 millions dans la zone €. Par rapport à août 2012, le nombre de chômeurs aurait augmenté de 169.000 dans l’UE et de 146.000 dans la zone €.

En ce qui concerne les jeunes de moins de 25ans, en sept. 2012, 5,520 millions étaient au chômage dans l’UE (soit 22,8 %), dont 3,493 millions (soit 23,3%) dans la seule zone €. Ces taux, 1an + tôt, étaient respectivement de 21,7% et de 21,0%.

 

[3] Ces taux sont basés sur les définitions recommandées par l’OIT (Organisation internationale du travail)

L’Islande,

laboratoire de la démocratie?

 

Dans la GR1131 (mai dernier), nous avions raconté comment le peuple islandais avait mis en échec la coalition gouvernementale au pouvoir, jugée responsable de la crise financière du pays; il avait obtenu, à la suite de 2 référendums, que le pays n’éponge pas avec des fonds publics les dettes des banques privées. Après avoir élu en 2009 un gouvernement de centre gauche, les Islandais se sont prononcés par référendum le 21 oct. 2012 sur un projet de nouvelle constitution comportant 6 questions. Ils l’ont adopté à la majorité de 2/3 des voix, mais avec un taux de participation de 48,9%. A priori, cette faiblesse du taux de participation est plutôt étonnante, compte tenu de la manière dont le projet avait été préparé pendant 2ans: en effet, pendant toute une journée, le 6 nov. 2010, s’était tenu un forum réunissant 950 citoyens tirés au sort, qui, par tables de 10, avaient dressé les “valeurs fondamentales” de l’Islande. Puis, à la fin de ce même mois de novembre 2010, 25 citoyens avaient été élus (parmi 522 candidats) pour former une assemblée constituante qui, à titre consultatif [4], avait poursuivi son travail en prenant l’avis des citoyens par Internet.

Quoi qu’il en soit, pour être définitivement adopté, un texte constitutionnel doit être voté 2x : d’abord par le Parlement actuel, ensuite, par le Parlement issu de l'élection législative d'avril 2013. 

 
Jean-Pierre MON txt réactualisé

      [4] Election invalidée par la Cour Suprême pour des raisons techniques  


Si, comme l’annoncaient les sondages, les Islandais envoient alors au Parlement une majorité conservatrice, la droite n'a pas pour autant réussi à annuler référendum et texte constitutionnel, ce bel effort a été soutenu que par une majorité de défenseurs de la démocratie, mais si la droite est revenue au pouvoir c'était dans un mouvement anti-adhésion à l'Europe, le système de vote étant ce qu'il est, à ce jour, le texte n'est pas adopté. Système d'ailleurs que ladite Constitution remettait à plat: référendum approuvé à 67%, pour d'ailleurs un système électoral avec une personne=un vote. Le système actuel est différent, le nb de sièges est réparti selon les régions, ce qui donne un poids démesuré aux régions rurales qui comptent moins d'1/3 de la population. Et, comme le gouvernement actuel a déjà montré beaucoup d'incompétences, on reverra peut-être à nouveau les gens dans la rue en 2014...

Rappel des faits2008 la principale banque du pays est nationalisée, la monnaie s'effondre la bourse suspend son activité, le pays est en banqueroute. 2009 les protestations citoyennes contre le parlement font que des élections anticipées sont convoquées, qui provoquent la démission du 1er ministre et en bloc de tout le gouvernement. La situation économique désastreuse du pays persiste par le biais de lois remboursement de la dette (à la GB et à la Hollande) de €3500 millions à un taux de 5% à rembourser par toutes les familles irlandaises sur 15ans! 2010 le peuple descend à nouveau dans la rue et demande un que la loi soit soumise à référendum. En janv 2010 le Président refuse de ratifier cette loi et annonce la consultation populaire, en mars le référendum a lieu et le non au paiement de la dette remporte 93% des voix, pdt ce temps le gouvernement a entamé une investigation pour régler juridiquement la responsabilité de la crise. Détentions de plusieurs banquiers et cadres supérieurs, enquête interpol, tous les banquiers impliqués quittent le pays. Une assemblée est élue pour rédiger une nouvelle constitution comme mentionné ci-avant. Les travaux commencent en fév 2011 pour un projet de grande charte.

Pourquoi personne n'a parlé de cette leçon de démocratie tout au long des faits? on a parlé de la Tunisie et du printemps arabe... mais pas de l'Islande... 

Ayraultport et concertation 

Et en France, où en est la démocratie ??

C’est tout le contraire de la politique de concertation promise qui se manifeste à propos de “l’Ayraultport”. Depuis 40 ans, le projet d’un aéroport dans la commune de Notre-Dame-des-Landes, est contesté pour une foule de bonnes raisons: son utilité: ce marché profitera évidemment à la multinationale Vinci et à ses filières, et il servira à développer les vols low cost dont on sait les pratiques sociales; le choix de son emplacement, qui impose la destruction de 2.000 hectares de terres agricoles et de bocages, donc des cultures maraîchères qui y sont aujourd’hui produites; ses coûts, coûts humains d’abord, des centaines d’habitants vont en être expulsés, et enfin coût financier, déjà estimé à plusieurs centaines de millions d’€.

Le 25 octobre, des représentants de la Confédération paysanne, d’Attac France, de Greenpeace France, des Amis de la Terre, de Solidaires, de Paysages de France, du Droit au Logement, de Générations Futures,de la Fédération Nationale des d’Usagers des Transports, d’Agir pour l’Environnement, du Réseau Action Climat France, et de nombreux simples “citoyens” se sont réunis pour exprimer, ensemble et pacifiquement, les raisons de leur opposition à ce projet. La réaction a été un déploiement de force brutal, des centaines de gendarmes sont maintenant sur place pour aider Vinci à expulser les habitants et raser leur terrain, afin que puissent agir ses bétonneuses.

          

Prix Nobel de quelle paix? 

après tout, c'est bien pour la Paix que l'Europe a été voulue, non?

Comment a-t-on pu choisir l’UE comme lauréat de ce prix Nobel? Parce que le prétexte avancé par les fondateurs de cette “Union” était d’abolir les frontières, donc les guerres entre les pays qui la constituent? En fait, la guerre économique y est maintenant permanente! Les peuples auraient sans doute su instaurer une véritable solidarité entre eux, donc la paix, ssi cette Union n’avait pas été construite en vue d’autres intérêts que les leurs. Et quand la Grèce a eu besoin d’aide, les gouvernements ne sont tombés d’accord que pour sauver leurs banques et serrer la ceinture aux peuples. Comme le déclare Attac, c’est un prix Nobel de l’austérité qu’il fallait remettre à cette Europe!

9 juin 2013 Paris

La dette

           

Car s’il est un sujet qui fait l’unanimité de nos gouvernements, c’est qu’il faut satisfaire les marchés financiers et pour cela réduire les dépenses sociales et aider les entreprises à être compétitives, (ce qui signifie diminuer autant que possible leurs cotisations sociales, qu’on appelle maintenant, et à dessein, des “coûts”), afin de verser une rente aux “investisseurs” sous prétexte que nous avons tous une énorme “dette” envers eux. Mais d’où sort cette dette et peut-on exiger des contribuables qu’ils la paient?

Pour qu’ils acceptent austérité, inégalités et autres injustices, les responsables politiques et médias officiels s’efforcent de faire croire que la situation actuelle de l’économie est une fatalité. C’est faux, c’est un choix… qui a été fait par une très petite minorité.

 
M-L DUBOIN

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21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 23:28

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Sous le titre du journal La Grande Relève ainsi que sur les pages de caplibre depuis désormais 6ans, on trouve ces mots de Victor Hugo

Vous voulez les pauvres secourus,

moi je veux la misère supprimée

 

...sortie de son contexte, cette citation ne dit rien sur la réalité du combat à mener.

 

A la lecture d'un récent article de Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste, Guy Evrard y a trouvé des éléments de réflexion qui en éclairent la portée aujourd'hui.

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Soyons francs, la citation ambitieuse de Victor Hugo n’a jamais donné la force de renverser l’ordre social triomphant. A-t-elle seulement été brandie en étendard lors des grands mouvements populaires depuis qu’elle fut écrite? Elle est aujourd’hui pourtant souvent citée sur internet. Pour qui n’a pas lu le chapitre du roman de Victor Hugo, Quatre-vingt-treize, publié en 1874 et dont elle est extraite [1], elle évoque plutôt Les Misérables (1862), œuvre dans laquelle les gens du peuple se sont reconnus bien au-delà de nos frontières. Mais un roman, fut-il une fresque immense, n’est qu’une représentation, une mise en scène, ici de la misère humaine. Et s’il contribue à la prise de conscience, y compris de ceux qui souffrent, il est difficile d’y voir un instrument de lutte politique. Il touche trop au cœur et au ventre et ne stimule sans doute pas assez l’analyse et la réflexion. Cela tient-il à son auteur et à ses ambiguïtés [2] ou plutôt au fait qu’il décrit une époque dépassée, dont la suite nous a montré que la lutte des classes n’est pas seulement affaire de sentiments? En tout cas, les luttes populaires de la 2nde moitié du 19ème et du 20ème s., qui sans doute ont enraciné dans l’imaginaire des hommes révoltés les œuvres de Hugo (1802-1885), puis de Zola (1840-1902), ne sont jamais parvenues à vaincre et à transformer la société en profondeur, en dépit des sacrifices consentis et d’avancées certes importantes mais sans cesse remises en question. L’aliénation des peuples reste fondamentalement inscrite dans la stratégie des oligarchies qui dominent le monde.

page-7_Box9.jpgVictor Hugo s’élève contre la misèrepage-7_Box9.jpg
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Victor Hugo
Victor Hugo vers 1875, portrait tiré de Wikipédia

 

Dans un discours à l’Assemblée Nationale le 9 juillet 1849 [3], Victor Hugo, devenu républicain après 1848, clame:

"je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère. (...) La misère est une maladie du corps social comme la lèpre est une maladie du corps humain; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. (...) Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas le fait, le devoir n’est pas rempli".

Après quelques ex dignes effectivement des Misérables, V. Hugo enchaîne:

"Eh bien (...) je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas!".

Et, avec cette grandeur d’âme qui se traduit par un vœu pieux:

"Voilà pourquoi je voudrais pénétrer tous ceux qui m’écoutent de la haute importance de la proposition qui vous est soumise. Ce n’est qu’un 1er pas, mais il est décisif. Je voudrais que cette assemblée, majorité et minorité, n’importe, je ne connais pas, moi de majorité et de minorité en de telles questions; je voudrais que cette assemblée n’eût qu’une seule âme pour marcher à ce grand but, à ce but magnifique, à ce but sublime, l’abolition de la misère".


Bien sûr que la loi a le pouvoir d’éradiquer la misère, c’est même l’outil obligé aujourd’hui dans les riches démocraties occidentales. Et pourtant, Victor Hugo doit revenir sur le sujet dans Quatre-vingt-treize en 1874 et nous... dans La Grande Relève en 2012. C’est que nous cherchons en vain, dans son discours de 1849, la moindre référence à la société de classes, au rapport de force entre exploiteurs et exploités. Comme s’il suffisait d’appeler à un effort du pouvoir pour changer les choses, sans s’interroger sur la constitution de ce pouvoir:

"Et (...) je ne m’adresse pas seulement à votre générosité, je m’adresse à ce qu’il y a de + sérieux dans le sentiment politique d’une assemblée de législateurs!".

La suite nous dit pourquoi les aspirations du peuple en lutte ne sont pas près d’être satisfaites, référence aux journées de 1848:

"avec le concours de la garde nationale, de l’armée et de toutes les forces vives du pays, vous venez de raffermir l’Etat, ébranlé encore une fois. Vous n’avez reculé devant aucun péril, vous n’avez hésité devant aucun devoir. Vous avez sauvé la société régulière, le gouvernement légal, les institutions, la paix publique, la civilisation même".

On se rappelle aussi que Victor Hugo ne soutint pas davantage la Commune de Paris en 1870-71, même s’il condamna la répression Versaillaise lors de la Semaine sanglante.


La fin du discours montre que cette volonté de supprimer la misère, si elle est bien celle d’un humaniste, répond davantage à un réflexe de morale et de charité qu’à la revendication d’un droit de justice sociale:

"Vous n’avez rien fait (...) tant que l’ordre matériel n’a pas pour base l’ordre moral consolidé! Vous n’avez rien fait tant que le peuple souffre (...) tant qu’il y a au-dessous de vous une partie du peuple qui désespère! (...) tant que ceux qui sont dans la force de l’âge et qui travaillent peuvent être sans pain! tant que ceux qui sont vieux et ont travaillé peuvent être sans asile! tant que l’usure dévore nos campagnes, tant qu’on meurt de faim dans nos villes, tant qu’il n’y a pas des lois fraternelles (...) qui viennent de toutes part en aide aux pauvres familles honnêtes, aux bons paysans, aux bons ouvriers, aux gens de cœur!".

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Cosette - Illustration pour Les Misérables par Emile Bayard (Wikipédia)

Et pour preuve que l’idée de changer fondamentalement la société n’était pas à l’ordre du jour:

"Vous n’avez rien fait tant que l’esprit de révolution a pour auxiliaire la souffrance publique! (...) tant que dans cette œuvre de destruction et de ténèbres, (...) l’homme méchant a pour collaborateur fatal l’homme malheureux!".

page-7_Box9.jpgQuatre-vingt-treizepage-7_Box9.jpg

 

Dans son refus de la misère, de 1849 (discours à l’Assemblée) à 1874 (Quatre-vingt-treize), Victor Hugo semble pourtant être passé de l’idée d’une sorte de charité institutionnelle à une interrogation sur la légitimité à se révolter contre la misère. Il ne s’agit plus de concéder aux + pauvres des moyens de survivre dans un monde au fond immuable, mais d’accéder à la remise en cause de ce monde. En situant le roman dans la période la + exigeante de la Révolution française, écrit après l’expérience de la Commune de Paris, l’auteur poursuit, dans le chapitre d’où est extraite la citation évoquée précédemment, ses interrogations sur le sens des révolutions.

La scène se passe dans un cachot, la nuit qui précède l’exécution de Gauvain, jeune révolutionnaire empreint d’idéal et d’humanité, visité par Cimourdain, qui fut son précepteur et lui transmit son idéal républicain, mais est aujourd’hui l’envoyé du Comité de Salut Public et décida de sa condamnation à mort, au nom de la loi. Le 1er illustre la République magnanime et fraternelle, alors que le 2nd représente la République inflexible, poursuivant un objectif de justice impitoyable. Leur échange, dans ces circonstances, puise au fond des convictions les + intimes de tous ceux qui luttent pour changer le monde et pose, bien sûr, avec force, la question de la soumission de l’individu (sa liberté, sa vie, ses rêves) au groupe (l’intérêt général, la responsabilité collective). V. Hugo ne tranche pas dans le texte et on ne sait pas s’il comprend déjà que des individus + libres contribuent d’autant mieux au bonheur collectif quand ce bonheur est bien l’objectif commun, dans l’égalité de tous.

Quelques extraits:

— Gauvain: Les grandes choses s’ébauchent. Ce que la révolution fait en ce moment est mystérieux. Derrière l’œuvre visible, il y a l’œuvre invisible. L’une cache l’autre. L’œuvre visible est farouche, l’œuvre invisible est sublime. En cet instant je distingue tout très nettement. C’est étrange et beau. Il a bien fallu se servir des matériaux du passé. De là cet extraordinaire 93. Sous un échafaudage de barbarie se construit un temple de civilisation.

— Oui, répondit Cimourdain. De ce provisoire sortira le définitif. Le définitif, càd le droit et le devoir parallèles, l’impôt proportionnel et progressif, le service militaire obligatoire, le nivellement, aucune déviation, et, au-dessus de tous, reste cette ligne droite, la loi. La république de l’absolu.

(...)

— Cimourdain: La république c’est 2 et 2 font 4. Quand j’ai donné à chacun ce qui lui revient.

— Gauvain: Il vous reste à donner à chacun ce qui ne lui revient pas.

— Qu’entends-tu par là?

— J’entends l’immense concession réciproque que chacun doit à tous et que tous doivent à chacun, et qui est toute vie sociale.

— Hors du droit strict, il n’y a rien.

— Il y a tout.

— Je ne vois que la justice.

— Moi, je regarde plus haut.

— Qu’y a-t-il donc au-dessus de la justice?

— L’équité.

— Précise, je t’en défie.

— Gauvain: Soit, vous voulez le service militaire obligatoire. Contre qui? Contre d’autres hommes. Moi, je ne veux pas de service militaire. Je veux la paix. Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée. Vous voulez l’impôt proportionnel. Je ne veux point d’impôt du tout. Je veux la dépense commune réduite à sa + simple expression et payée par la plus-value sociale.

— Qu’entends-tu par là?

— Ceci: d’abord supprimez les parasitismes; le parasitisme du prêtre, le parasitisme du juge, le parasitisme du soldat. Ensuite, tirez parti de vos richesses; vous jetez l’engrais à l’égout, jetez-le au sillon. Les trois quarts du sol sont en friche, défrichez la France, supprimez les vaines pâtures; partagez les terres communales. Que tout homme ait une terre, et que toute terre ait un homme. Vous centuplerez le produit social.

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(Wikipédia)

Cet échange imaginé par V. Hugo résonnerait aujourd’hui sans doute davantage sur le plateau d’un théâtre de la Révolution française que dans une manifestation de rue, mais nous sommes en littérature et la citation qui nous occupe niche bien au milieu d’ambitions qui n’ont pas fini de nous questionner dans la lutte contre l’aliénation des hommes. En cela, elle continue d’être un message révolutionnaire.

page-7_Box9.jpgTant qu’il y aura de la charité, il y aura de l’injusticepage-7_Box9.jpg

 

L’article de Gérard Mordillat, paru en octobre dans l’Humanité des débats [4], nous a fourni l’occasion de revenir sur cette évidence de l’actualité à l’approche de l’hiver: sans la résoudre, la charité souligne la misère qui, dans nos pays riches, ne résulte que de l’injustice sociale. C’est à la lutte politique qu’il revient alors de vaincre celle-ci. Et, plutôt que les propos de V. Hugo devant l’Assemblée en 1849, Gérard Mordillat nous rappelle ce que déclarait Robespierre à la Convention le 7 décembre 1792:

"Quel est l’objet de la société? C’est le maintient des droits imprescriptibles de l’homme. Quel est le 1er de ces droits? Celui d’exister. La 1ère loi sociale est donc celle qui garantit à tous ses membres les moyens d’exister".

V. Hugo disposait en fait d’une analyse politique, qu’il semble avoir ignorée, pour son sujet favori.


Mais, qu’est-ce qui empêche la réalisation de cette évidence, si bien énoncée, dans notre démocratie, sinon justement la volonté de ceux qui nous gouvernent d’y faire obstacle? Gérard Mordillat poursuit:

"Dans notre société, le droit d’avoir des droits est combattu par toutes les forces réactionnaires. Les sans-droits prolifèrent: sans-papiers, sans-abri, sans-travail, sans-logement [sans mariage, sans enfants...!]. Ces individus n’ont plus le droit d’exister. Ils sont, mais ils n’existent pas. Une fois rompu le principe d’égalité entre les citoyens, une fois vendue l’idée de 2 réalités sociales et politiques, l’une supérieure à l’autre, une fois acceptée comme naturelle et inévitable la multiplication des injustices, que voit-on? On voit la charité se substituer à l’égalité".


À l’origine, la charité est une notion religieuse, présente aussi bien dans l’islam que dans la tradition juive et chrétienne.

"Mais il est évident que le geste charitable est d’abord gratifiant pour celui qui l’accomplit, avant même d’atteindre celui qu’il secourt. Gratifiant dans la mesure où la charité est toujours publique et doit toujours l’être pour exprimer sa valeur sans attendre la rétribution de l’au-delà. Il faut non seulement donner mais se montrer donnant, depuis l’antiquité jusqu’au déploiement médiatique de la charité business d’aujourd’hui".

Et "Cette idée de charité a désormais glissé du champ du religieux pour s’enraciner dans celui du politique" qui s’exonère à bon compte des devoirs qui lui incombent.

"Ainsi, dans la société où nous vivons, on est passé du droit d’exister à l’existence d’aumône (...) pour survivre. La charité ne coûte rien (...) alors que l’application de lois sociales remettrait en cause l’injuste répartition des richesses et la criminelle inégalité qu’elle produit entre les citoyens".

V. Hugo avait seulement fait un bout du chemin. 

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Le Grand Retournement Film de Gérard Mordillat (sortie janv. 2013)

C’est la crise, la Bourse dégringole, les banques sont au bord de la faillite, le crédit est mort, l’économie se meurt... Pour sauver leurs mises les banquiers font appel à l’État. L’État haï est soudain le sauveur ! Les citoyens paieront pour que le système perdure, que les riches restent riches, les pauvres, pauvres. Adapté de la pièce de Frédéric Lordon cette histoire d’aujourd’hui se raconte en alexandrins classiques. C’est tragique comme du Racine, comique comme du Molière...

Gérard Mordillat poursuit, sans concession, l’analyse politique: 

 "Il suffit de regarder autour de soi pourvoir que les désengagements successifs de l’État, l’idéologie capitaliste néolibérale, la loi du marché font que (...) la 1ère des lois sociales, celle qui garantit à tous ses membres les moyens d’exister, est vilipendée, stigmatisée, obsolète (...)".

Ainsi, "petit à petit s’est imposée la pratique d’une charité à grande échelle se substituant à la nation et à l’État", quitte à consentir un allègement fiscal limité aux donateurs en échange de cette lâcheté politique. La pérennisation et l’extension des restos du cœur, que Coluche avait imaginés pour pallier à une situation qu’il jugeait inacceptable mais provisoire, constituent l’accusation la + éclatante de cette défaillance politique. Et pour éclairer encore le détournement du don dans le système capitaliste, G. Mordillat évoque cette notion, solidement ancrée dans les consciences, de l’employeur qui donne du travail à un employé:

"C’est un marché parfaitement inégalitaire, que le vocabulaire voudrait draper de vertu. La charité est cousue d’un drap de même tissu".      

Face à une main tendue dans la rue, je me rappelle toujours cette réponse que me fit la personne lorsque je lui dis, dans un réflexe, que déjà hier elle m’avait sollicité:

"je suis comme vous, je mange tous les jours!".

Comme précédemment l’ex des Restos du cœur, elle signifiait que si la charité est, dans l’urgence, toujours un témoignage de solidarité, elle ne règle rien au fond, en ne s’attaquant pas aux causes.

"La réponse est nécessairement politique, puisqu’il y va de la justice et du rétablissement de l’égalité entre tous".

Il y va donc du droit,

"le droit d’exister comme un droit imprescriptible, garanti par la loi et non dépendant de la bonne ou de la mauvaise conscience individuelle".

page-7_Box9.jpg3341594392.pngpage-7_Box9.jpgDe la charité à la lutte politiquepage-7_Box9.jpg

 

Le week-end des 8-9 décembre 2012 vit l’édition annuelle du Téléthon, que Gérard Mordillat range au rayon de la “charité business” ou "autre bazar des bonnes œuvres et des grands profits". L’approche des fêtes de Noël et de fin d’année, avec leurs débordements consuméristes, n’est évidemment pas étrangère au choix de la période,

en misant sur "la bonne ou la mauvaise conscience individuelle".

Le lundi 11 décembre s’ouvrit la conférence contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, avec pour objectif déclaré de tenter d’endiguer la pauvreté, qui ne cesse de s’étendre en ce début du XXIème s. dans le pays d’Hugo comme ailleurs. Il est trop tôt pour apprécier la portée de l’évènement à l’heure où ces lignes sont écrites. Mais, si l’initiative gouvernementale n’est pas sans rappeler celle de Victor Hugo en 1849 devant l’Assemblée nationale, nous pouvons néanmoins approuver l’approche politique.

Le seuil de pauvreté est défini comme le revenu disponible (après impôts et prestations sociales) égal à 50% ou le + souvent à 60% du revenu médian (l’INSEE le fixe désormais à 60%, comme Eurostat), soit €803 ou  €964 pour une personne seule en 2010. À cette date, 4,755 millions de Français vivaient sous le seuil de pauvreté fixé à 50% et 8,617 millions sous le seuil fixé à 60%.

Voir les commentaires et les données en fonction de la composition du foyer sur le site de l’Observatoire des inégalités.

http://inegalites.fr/spip.php?article343

Que le pouvoir ait été contraint d’ouvrir le dossier ne doit rien au hasard et ne répond à je ne sais quelle promesse de la campagne électorale. C’est que la pauvreté est redevenue un phénomène de masse. Près de neuf millions de Français vivent aujourd’hui officiellement sous le seuil de pauvreté (voir encadré) et chacun sait qu’il ne suffit pas de franchir ce seuil pour vivre bien.icon_rolleyes.gif L’accroissement des inégalités, avec l’étalage des richesses de ceux qui passent les frontières pour alléger leur charge fiscale, peut lever un vent de révolte contre l’injustice et l’absurdité des politiques d’austérité qui voudraient faire courber l’échine aux peuples. Un vent qui souffle déjà au sud de l’Europe. En France, le renvoi de Nicolas Sarkozy et de la majorité de droite à l’Assemblée nationale avait donné un peu d’espoir, mais très vite il est apparu qu’en ne s’attaquant pas aux puissances financières et en poursuivant une stratégie de soumission aux marchés, la nouvelle majorité ne ferait que poursuivre, pour l’essentiel, la politique précédente, même si elle parvient à raboter un peu les inégalités.


La presse opposée au néolibéralisme dénonce bien sûr cette situation et ouvre ses lecteurs aux réalités. Ainsi, Alternatives Economiques [5] titrait "Pauvreté, ça suffit!" et l’Humanité dimanche [6], avec une pointe d’humour noir "La pauvreté... ça n’existe pas!" et un dossier appelant à "Combattre la pauvreté!". Mais aussi celle des affaires, Les Échos [7], devait rapporter les résultats d’un sondage d’opinion commandé par le journal:

"Un Français sur 2 se dit pauvre ou en passe de le devenir".

Pourtant, le + significatif est peut-être l’arrivée du mouvement associatif dans la protestation publique. Le constat de l’aggravation de la pauvreté est partagé du Secours catholique [8] au Secours populaire. Le Secours populaire [9], [10], [11] organisa une opération "Assiettes vides" en entrée des manifestations contre l’austérité à l’occasion de la Journée européenne pour l’emploi et la solidarité, le 14 novembre dernier. L’objectif:

"faire revenir Bruxelles sur sa décision de couper le plan européen d’aide alimentaire [PEAD]".

Arrêter le PEAD, "c’est couper les vivres à 18 millions d’Européens, dont 4 millions de Français". L’action commune avec la Croix rouge et la Banque alimentaire avait réussi à repousser ce projet de 2012 à 2014. Ensuite?

On le voit, une solidarité efficace, qui vise réellement à réduire la misère, ne peut ignorer l’analyse et l’action politiques. Les lecteurs de la GR savent que les principes de l’économie distributive, en assurant à la source une répartition équitable des richesses créées par la collectivité, permettraient, dans notre pays riche, de faire disparaître la pauvreté.

 

G. EVRARD, GR, janv 2013

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Le “Airfood” organisé par le Secours populaire

(L’Humanité 11)page-7_Box9.jpg

[1] Victor Hugo, Quatre-vingt-treize, partie III: En Vendée, livre 7: Féodalité et Révolution, chap. V: Le cachot, dialogue entre Cimourdain et Gauvin

http://fr.wikisource.org/wiki/Quatr...treize/III,_7#V_LE_CACHOT

[2] L’Humanité Dimanche, N°324, 9-22 août 2012, n° spécial pour le 150e anniv. de l’éd° des Misérables

[3] Victor Hugo, Discours sur la misère à l’Assemblée Nationale le 9 juillet 1849, voir dans réf 2 ou 

http://mamytartine.blog.lemonde.fr/...

[4] Gérard Mordillat, Tant qu’il y aura de la charité, il y aura de l’injustice, l’Humanité des débats 5-7 oct 2012, p.18 Voir aussi: Contre la charité, par Gérard Mordillat, l’Humanité.fr, 5 oct 2012.

http://www.humanite.fr/politique/co...

[5] Pauvreté, ça suffit !, Alternatives économiques, n°319, déc 2012

[6] La pauvreté... ça n’existe pas !, l’Humanité dimanche, 6 déc 2012

[7] Stéphane Dupont: Un Français sur deux se dit pauvre ou en passe de le devenir , Les Echos.fr, 6 déc 2012

http://www.lesechos.fr/economie-pol...

[8] Bernard Thibaud, secrétaire général du Secours catholique, La pauvreté s’est durablement installée en France, France Info, 8 nov 2012

http://www.franceinfo.fr/print/795043

[9] Des assiettes vides en entrée des manifestations contre l’austérité, l’Humanité.fr, 13 nov 2012

http://www.humanite.fr/social-eco/d...

[10] L’intolérable retour de l’Europe de la faim, l’Humanité.fr, 21 nov 2012

http://www.humanite.fr/societe/l-in...

[11] Secours populaire, L’aggravation de la pauvreté en Europe n’est pas une fatalité !, 23 nov 2012

 http://www.secourspopulaire.fr/actu...

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proposé par mamadomi

rééd 13 03 14

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20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 23:03

 

provence, Hans Ulrich Kekow

Ostsee

blumen

 

Le meilleur moyen de prendre un train à l'heure,

c'est de s'arranger pour rater le précédent.

Marcel Achard

 

Quand un philosophe vous répond,

on ne comprend même plus ce qu'on lui avait demandé.

André Gide

 

Quand on vient au monde,

on est tous de la même couleur: violette... 

Yvon Deschamps

 

C'est parce que la fortune vient en dormant

que celle-ci arrive si lentement.

Alphonse Allais

http://www.certiferme.com/blog/imgs/articles/blog-1828-bon-dimanche-040410143023-1090570544.gif

 

proposé par mamadomi

rééd° du 29 08 10

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