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T'entends quoi?

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Oscar 2012 dans la catégorie du 
 court métrage documentaire
pour "Saving Face":la réalisatrice pakistanaise
Sharmeen Obaid-Chinoy lance sa campagne
contre les attaques à l'acide qui chaque année
défigurent + d'une centaine de femmes.
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Pour suivre les décisions et les changements
voulus par le peuple et pour le peuple
c'est ICI, dossier ALUR pour ex
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+ de zik ici [les notes que j'aime]

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...pour voir le film de Yann Arthus-Bertrand
et une critique ici
; autre film (7'30):
Des fOrêts et des hommes
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un moment Ted ici, avec Jill Bolte
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comprendre l'histoire d'Israël
par le grand universitaire Ilan Pappe
août 06 et toujours actuel...
138 pays reconnaissent la Palestine
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diplomatiques, le pays est devenu membre de l'ONU
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du véto des E.U. et des pressions d'Israël
le 31 oct 2011:
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Où Qu'il Est, L'article?

Cap à citer

earth hour
 Samedi 29/03/14:
20h30/21h30
 ...merci à tous 
www.earthhour.be.
le 23/03/2013
on a aussi éteint les lumières!
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Tunisie-drapeau.jpg

Pour une Tunisie et une Egypte
libres & démocratiques
calligraphie
bravo aux Lybiens, ya du travail encore...:

 courage aussi aux Yéménites, avec la révolution des femmes:

Drapeau du Yémen
...aux Syriens, qui paient cher:
aux Maliens, en proie au mal anti-éducation qui fait le lit de toutes les dominations:
et, que partout où
la liberté est bafouée,
la révolution se propage:
Algérie,Bahrein,Burkina Faso,Chine,
Djibouti,Haïti,Irak,Iran,Japon, 
Jordanie,Kenya,Koweit,Liban, 
Maroc,Mauritanie,Nigeria,Oman,
Palestine et Israël,Somalie,Soudan 
 ...France!
...Ukraine qui choisit des valeurs de démocratie dans le rapprochement à l'Europe, au détriment d'avantages économiques à rester liée à la Russie! Avec les risques extrémistes que ça comporte...
Thaïlande...
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l'origine du  mot  bug
Severn, la voix de nos enfants
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de notre ami Vladimir Vodarevski
ZEM apprenti maître zen
ici

cannabis, attention quand même...
dangers, alerte, qlqs infos
chez cardamome
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lettre ouverte d'un gendarme au président
de la république M. Hollande:

Couches Absorbées

Caplibreurs et surfeurs

Blog animé depuis bientôt 7ans

792 000 visites au 13 jan 2015
merci à tous et à toutes
...pour tous vos commentaires:
le 55 000ème, mercredi 5 nov 2014
déposé par:
bouquet rose et mauve
MERCI DE VOTRE VISITE

Je m'insurge!

Hommage à Stephane Hessel, récemment il avait subi la censure pour s'être exprimé contre les choix du gouvernement israëlien à l'encontre du peuple palestinien

 

ici, extrait de son indignation chez Taddeï

ses voeux de résistance 2011

en savoir plus à la fin de cette page en clic

******************************************************************************

L'homme que vous voyez sur la photo n'est pas un 'Black Block' ni un misérable retraité. C'est Manolis Glezos qui en 1941, sous l'occupation nazie, est monté sur l'Acropole et a retiré le symbole nazi, la croix gammée. Qui est-il?
 
Manolis Glezos Manolis Glezos
70 ans + tard des personnes en uniforme, serviteurs des banques, qui ne mériteraient même pas de lécher ses chaussures, ont l'audace de lever la main sur lui...
Ceux qui ne comprennent pas que nous voyons monter une nouvelle forme de fascisme financier devraient y réfléchir à deux fois.
 Un lien chez bernard

******************************************************************************

Suite aux pétitions de demande de soutien qui circulent:


Je déclare ne soutenir Eric Zemmour dans son combat pour la liberté d’expression qu'avec la réserve qui s'impose en regard du commerce qu'il fait de son impertinence dans sa posture d'opposition fanatique à ce qu'il appelle la pensée unique, opposition massive qui n'est qu'un grand fourre-tout de toutes les transgressions délétères par l'incitation à décomplexer toute forme de propos, de posture et d'investigation raciste.

Le poids de la parole publique enjoint une responsabilité et une prudence éthique qui, de toute évidence, lui pèsent dans son fantasme de toute puissance infantile tellement patent.

Ainsi, je NE CONDAMNE PAS LES PLAINTES ET PROCES QUI LUI SONT FAITS, NI LES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION CONTRE SES EXCES ET SES FRANCHISSEMENTS DE LIGNE. Les pressions et menaces dont il fait régulièrement l’objet, en revanche sont nulles et non avenues.
Vous pourrez vous informer sur la charte éthique professionnelle du journalisme sur ce lien, dont:
- Refuse et combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute confusion entre journalisme et communication
- Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge
- Respecte la dignité des personnes
- N’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée
- Prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles/répond devant la justice des délits prévus par la loi
- tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, la déformation des faits, le mensonge, la manipulation, (...) pour les plus graves dérives professionnelles
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 vous pouvez commenter ici >> page blanche
7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 14:47

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Georges Jeanclos 

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One world at a time

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précédemment

 

J-Philippe de Tonnac:

Entrez dans la chambre d'un adolescent: l'état de désordre et de saleté vous fera craindre pour la santé mentale de son locataire. Mais si vous retrouvez celui-ci 30ans + tard, vous aurez peut-être afaire à un adulte maniaque, champion de l'aspirateur et grand défenseur de l'environnement. Et si l'humanité traversait une sorte de crise d'adolescence qui annoncerait des jours meilleurs?

       Théodore Monod:

Votre hypothèse n'est recevable que si vous supposez que l'espèce humaine dispose de quelques milliers d'années devant elle. A la manière des groupes zoologiques ou botaniques, l'homme est certainement programmé lui aussi pour vivre un certain laps de temps avant de céder sa place. Mais c'est un fait qu'il cherche à abréger cette durée en prenant des risques inconsidérés.

 

Georges Jeanclos >

J-Philippe de Tonnac:

Dites-nous plutôt comment convertir les gens à l'espérance active et les faire renoncer à ces attitudes suicidaires?

Théodore Monod:  

Je ne sais pas.

 

 

J-Philippe de Tonnac:

Comment alerter tous ces gens qui dorment? Comment leur dire que nous courons de vrais dangers parce qu'ils ne veulent pas, précisément, sacrifier quelques heures de leur sommeil? Vous n'avez pas une recette?

Théodore Monod:  

Je n'en ai pas.

Georges Jeanclos

 

J-Philippe de Tonnac:

Et si l'Education nationale permettait aux enfants de passer une année entière au cours de leur scolarité dans le désert, dans la forêt tropicale, dans la savane... Cette éthique du respect ne compterait-elle pas quelques adeptes de plus?

Théodore Monod:  

Certainement. Il faudrait essayer. Mais vous parlez déjà des temps messianiques. Aujourd'hui, ce ne sont que quelques jeûneurs rassemblés à Taverny, ou à Kaysersberg pour protester contre les dangers du nucléaire civil et militaire. Rien de +.

J-Philippe de Tonnac:

Puisque l'Etat met notre avenir en danger, nous devons entrer en résistance, c'est ce que vous voulez dire?

Théodore Monod:  

Le mouvement de désobéissance civile est né avec l'écrivain < H. David Thoreau, l'auteur de Walden ou la vie dans les bois. Il avait passé une nuit en prison parce qu'il avait refusé de payer une taxe réclamée par la législation sur les esclaves et son ami, le philosophe panthéiste Ralph Emerson, est venu le délivrer. Thoreau rédigea ensuite un essai, Désobéissance civile, dont procède un mouvement non-violent particulièrement important. Il existe aujourd'hui des stages où on apprend aux citoyens à désobéir, à tromper l'adversaire, à détourner les panneaux indicateurs comme les Tchèques l'ont fait au moment de l'invasion de laTchécoslovaquie par les chars russes.

 

 

J-Philippe de Tonnac:

Les Français sont aujourd'hui capables de tromper l'Etat en trichant sur leur déclaration de revenus, mais pourquoi ne mettent-ils pas leur ruse au service d'une action + courageuse?


Théodore Monod:  

Il faudrait exiger que toutes les décisions qui engagent notre avenir soient prises devant le peuple, que ce ne soit plus le fait du prince. Mais le prince a des complices.

 

 

J-Philippe de Tonnac:

Nous sommes complices en nous taisant.

Théodore Monod:  

Absolument. Nous devons obtenir que l'Etat procède à un vrai désarmement. Il est déjà très important que la France ait supprimé la conscription obligatoire. Les jeunes Français ne sont plus obligés de consacrer un an de leur vie à l'armée. C'est un progrès considérable! Le statut d'objecteur de conscience, rédigé par Robert Debré, le père du 1er ministre de De Gaulle, prévoyait d'affecter les objecteurs à des tâches d'intérêt général, mais les traitait comme des coupables. Mon fils Ambroise a été parmi ces 1ers jeunes Français ojecteurs de conscience expédiés dans le Var pour porter secours aux accidentés de la route. C'était pourtant une belle manière de servir la nation! il se trouve que le père de l'auteur de ce statut était rabbin à Rouen et qu'il a été le collègue de mon père. il n'y a plus qu'une armée de métier aujourd'hui en France. C'est un progrès indéniable.

 

 

J-Philippe de Tonnac:

Il serait amusant de convertir cette année qu'on donnait à la guerre pour la consacrer à l'édification de la paix.

Théodore Monod:  

Ce serait magnifique. Nous avons enterré récemment Mouna, André Dupont > de son vrai nom, un pacifiste convaincu, une grande âme qui haranguait la foule et rassemblait des auditoires considérables.

 

 

J-Philippe de Tonnac:

Un espèce de Diogène.

Théodore Monod:  

C'était un prophète. Il évoluait surtout dans le 5ème et le 6ème arrondissement. Nous nous embrassions chaque fois que nous nous rencontrions. J'aimais beaucoup Mouna. Je me souviens que nous avions passé plusieurs heures dans la cage grillagée d'un commissariat de police de la rue de Thorel à la suite d'une manifestation sur les grands boulevards en faveur des objecteurs de conscience, précisément. Nous nous étions attachés ensemble avec de la ficelle et nous avons donc été ramassés ensemble! Une fois dans le commissariat, il faut un certain temps aux flics pour aller vérifier les déclarations que vous leur avez fournies. Puis lorsqu'ils vous lâchent, c'est au compte-gouttes: ils ont trop peur que, relâchés ensemble, vous finissiez par vous agglutiner à nouveau. Mouna avait une petite trompette avec lui et portait un insigne de non-violent fabriqué par mon fils Ambroise. Il a été incinéré au crématorium du Père-Lachaise le 18 mais dernier. Beaucoup de jeunes gens étaient présents. J'ai pris la parole pour rappeler ce que nous devions à ce personnage.

 

 

J-Philippe de Tonnac:

Pourtant la majorité d'entre nous continuent à ne pas percevoir la gravité des menaces et donc ne comprennent pas la nécessité de réformer leur conduite. On ne voit pas, dans ces conditions, que le mouvement de "Désobéissance civile" soit si contagieux![c'était avant l'avènement des réseaux sociaux...]

Théodore Monod:  

Tout cela est savamment arrangé, ne vous inquiétez pas! De brillants technocrates organisent la mise en condition du citoyen. Et voyez les résultats: un troupeau passif qui n'ose pas ou ne croit même pas utile de protester.

 

 Richard Bello >

J-Philippe de Tonnac:

Soyons un peu utopiste.

Théodore Monod:  

L'utopie est simplement ce qui n'a pas encore été essayé.

 

 

J-Philippe de Tonnac:

Bien. Imaginons que toutes les associations dont vous êtes membre, par la voie de leur secrétariat, contactent des mouvements associatifs idéologiquement ou politiquement proches ou amis pour informer leurs adhérents qu'un grand rassemblement non-violent se tiendra un dimanche du mois d'août 2000 sur les Champs-Elysées. Tous les adhérents préviennent par voie postale, téléphonique, électronique, les relations, amis, familles de la tenue de cette réunion. Le prétexte est, naturellement, de demander aux gouvernements de répondre, point par point, aux grandes interrogations touchant le nucléaire civil et militaire. Mais l'occasion est aussi de se réunir pour chanter, pour célébrer une ère nouvelle qui marque la fin des démocraties autoritaires et chauvines. Il est recommandé aux manifestants d'emporter leur couverture pour se coucher par terre, le moment venu. Si les adhérents ont bien fait leur travail de propagande, il n'est pas impensable d'envisager que des militants du monde entier se sentent bientôt concernés par cette action et organisent, dans chaque grande capitale, une manifestation de même tonalité et de même ampleur.

Théodore Monod:  

Pourquoi pas?

 

 

J-Philippe de Tonnac:

Supposons maintenant que des milliers de personnes, dans chaque pays, se réunissent à l'appel de ces organismes, à l'appel de leurs proches et amis, comme on réussit à réunir en quelques semaines des millions de personnes pour voir le même film. Résultat: dans chacune de ces grandes agglomérations, la circulation s'arrête. La politique marque le pas.

Théodore Monod:  

Ah!

Richard Bello

 

J-Philippe de Tonnac:

Les citoyens réalisent tout d'un coup qu'ils sont une force d'opposition considérable.

Théodore Monod:  

Ce serait évidemment extraordinaire si l'on y parvenait. Mais j'ai peur de vous décevoir encore: les gens ne voient pas aussi loin, vous savez, ils vivent au jour le jour. Pour les gouvernants c'est encore pire! Pensent-ils seulement à ce qui se passera dans 5000ans? La ligne d'horizon, ce sont les prochaines élections.

 

 

J-Philippe de Tonnac:

Finalement qui se sent concerné? La plupart du temps, ceux qui militent pour la paix sont également ceux qui militent pour les prisonniers politiques et ceux qui protestent contre les méthodes d'abattage sont ceux qui voudraient interdire la chasse: une poignée de combattants, de pionniers de la désobéissance civile.

Théodore Monod:  

On a vu cependant des associations de citoyens contrecarrer des projets gouvernementaux, empêcher la construction d'une centrale nucléaire, exiger la modification du tracé d'une autoroute. Mais les succès sont dérisoires au regard de ce que l'Etat a fait sans nous consulter ou en profitant du fait que les Français ne répondaient pas à ses appels feutrés. Nous profitons simplement aujourd'hui de ce que les certitudes du lobby nucléaire sont ébranlées au moment où se posent le problème des déchets d'une part et celui du vieillissement des centrales d'autre part. Les communes choisies pour l'enfouissement des déchets refusent de recevoir ce cadeau empoisonné et les centrales parviennent toutes à l'âge de la retraite. Pour ne rien dire des incidents graves survenus aux Etats-Unis, en Russie... Et tous ceux pour lesquels nous n'avons pas été informés. Qu'allons-nous faire?

Richard Bello

 

J-Philippe de Tonnac:

La situation est donc, à vous entendre, suffisamment grave pour justifier un coup de force? On en revient alors à notre grand rassemblement sur les Champs-Elysées?

Théodore Monod:  

J'ai participé à ce genre de manifestation en Bretagne -un dye-ing plutôt qu'un sit-ing. Nous nous étions donc couchés par terre mais je me souviens que le sol était mouillé!

 

 

J-Philippe de Tonnac:

Imaginons que ce petit livre n'ait servi qu'à cela: lancer l'idée d'un rassemblement international pour le respect de la vie marquant une nouvelle prise de responsabilité des citoyens pour l'avenir de leur jardin cosmique.

Théodore Monod:  

Pourquoi pas? On retrouverait peut-être en fin de compte sur les Champs-Elysées les mêmes 20 ou 30 personnes qui viennent chaque année à Taverny! Il faudrait éviter que les gens multiplient les initiatives et les fragilisent de cette manière. Green peace lance par ex un appel qui veut réunir 100 000 signatures en France pour stopper le nucléaire. Tout se fait en général dans le + grand désordre et sans aucune concertation. Chacun lance son mot d'ordre sans se soucier de ce que les autres ont entrepris. Et c'est à nouveau la vieille règle qu'appliquent tous les puissants de la terre et dont les mouvements associatifs ont été victimes sans même s'en rendre compte: diviser pour mieux régner.

Richard Bello - et vous pouvez commenter sur sa gallerie

 

J-Philippe de Tonnac:

Au moment où nous entrons dans l'Europe, ne croyez-vous pas que cette grande fête aurait la valeur d'un magnifique symbole? Vous y croyez, à cette Europe?

Théodore Monod:  

Les Etats Unis d'Europe, ce serait probablement une belle chose, mais ce n'est pas encore fait.

 

Igor Morski >

 

J-Philippe de Tonnac:

Vous avez pourtant bien l'éternité devant vous, non?

Théodore Monod:  

Je n'affirme rien dans ce domaine parce que je ne sais pas. Je vous l'ai dit, j'ai simplement le droit d'espérer. Vous vous souvenez de ce que Thoreau a dit avant de mourir? On le pressait de questions à propos de ce grand passage et lui a seulement répondu: "One world at a time". ("Un monde à la fois") Je ne sais même pas si cet au-delà existe. Mais j'approche du moment où je vais peut-être savoir.

 

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Cedric Cazal

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proposé par mamadomi

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 12:35

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JPEG - 22.9 koRéunions des ministres des finances de la zone €, G8, G20, rencontres quasi hebdomadaires Merkel-Sarkozy, qualifiées de "sommets de la dernière chance pour l'€" se seront succédées en vain, et ça continue.

Même les traders ne sont pas d'accord sur la marche à suivre à propos des dettes souveraines: serait-on allé trop loin? Le plaidoyer de l'un d'eux, Américain, Marshall Auerback ▼, souligne, au passage, un nouvel aspect du "flou" des statuts de la BCE. Voici, traduit par JPierre Mon, l'essentiel de son texte publié dans New Economic perspectives du 9 nov dernier, sous le titre "The road to serfdom".

Les marchés sont à nouveau en chute libre et, une fois de +, il faut blâmer un méditerranéen dépensier. Ce n’est plus de Berlusconi qu’il s’agit mais de son compatriote Mario Draghi, le nouveau président de l’inconsistante Banque Centrale européenne (BCE).

Un point positif cependant: il semble que les marchés ne sont plus considérés comme le Paradis d’Alice au pays des merveilles

Un échec prévisible

 

 

La réaction d’euphorie qui avait salué, quelques semaines auparavant, l’annonce de la création du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et de la réduction “volontaire” de 50% de la dette grecque, avait été spectaculaire. (En réalité, cette réduction de 50% était tout aussi “volontaire” que celle d’un caissier qui ouvre sa chambre forte pour donner l’argent qu’elle contient à un braqueur qui lui met un pistolet sur la tempe!). Pour quelqu’un qui a une connaissance moyenne de la monnaie moderne, il était évident que le CDO [*“obligation adossées à des actifs”] créé par le FESF était une escroquerie qui ne pouvait pas bien finir

JPEG - 19.1 koL’absence d’un rôle substantiel de la BCE dans son montage était l’assurance de son échec. Dans la mesure où on avait décidé cette “réduction”, il fallait faire preuve de volontarisme pour éviter de déclencher la création de CDS [*contrats de protection contre les risques de défaut de paiement] sur la dette grecque. Leur répugnance à éliminer des innovations financières à la Frankenstein, comme on en a vu après le désastre de 2008, a souligné l’impuissance des régulateurs globaux: ils ont été pris à leur propre piège. On peut dire ce qu’on veut de Silvio Berlusconi (et il y a beaucoup à dire…). Mais il a eu raison de s’opposer au stratagème grossier que la BCE, les Français et les Allemands voulaient lui imposer pour qu’il accepte un programme d’austérité fiscale irrationnel et économiquement contre-productif, en échange d’une aide de la part d’une sorte de FMI. Berlusconi a tout simplement jeté un coup d’œil de l’autre côté de l’Adriatique et il s’est aperçu des effets évidents de la politique qu’on voulait lui imposer. La réaction des marchés à sa démission a été surréaliste: comme celle de dindes votant pour l’arrivée des fêtes de fin d’année!

En bref, 3 constats s’imposent, à l’issue de ces réunions.

• Premièrement, ce qu’un gouvernement peut faire de + imprudent, de + irresponsable, de + inadmissible, c’est consulter son peuple sur les mesures qui conditionnent sa vie.

• Deuxièmement, il y a eu des interventions publiques et éhontées du “Monstre Merkozy”[1] dans les affaires intérieures d’un autre pays (Sarkozy a même salué le rôle "courageux et responsable" du principal parti d’opposition grec – ce qui équivalait à 1 appel au remplacement d’un gouvernement élu).

• Troisièmement, la BCE avait brutalement et grossièrement menacé l’Irlande de détruire son système bancaire si elle n’indemnisait pas les actionnaires de la banque Anglo-Irlandaise[1], si bien que son ministre des finances s’est incliné en versant un milliard de $ à ladite banque.

 

L’impuissance volontaire
de la BCE

 

 

L’Irlande, la Grèce, le Portugal, l’Italie, l’Espagne sont soumis à des plans de rigueur de + en + durs, entraînant une croissance de + en + faible, qui se propage de pays en pays, à la France bientôt, et finalement à l’Allemagne. Aucun passager n’est à l’abri lorsque le Titanic heurte un iceberg!

Pratiquement toute la zone € subit déjà une forte récession. Et pourtant, la BCE, la majorité des responsables politiques, les Allemands, les Français, continuent à défendre une rigueur fiscale qui est l’équivalent économique d’une saignée médiévale. Et, malgré cela, ô surprise, le déficit public continue à croître!

Il y a une solution, mais les dirigeants politiques de la zone € persistent à ne pas vouloir la mettre en œuvre. Elle consiste à utiliser la seule institution (la BCE) qui a le pouvoir de créer des €, de manière illimitée, et donc de fournir la seule garantie crédible aux marchés qui continuent de s’interroger sur la solvabilité individuelle des États de ces pays.

Les dirigeants européens sont comme des généraux qui refusent d’aller au combat pleinement armés, en déclarant qu’ils haïssent la guerre et qu’ils limiteront le + possible leur intervention. Certains d’entre eux sont tellement bouleversés à l’idée de partir en guerre qu’ils quittent l’armée. Les autres préviennent l’ennemi que leur offensive ne sera que temporaire et que l’armée rentrera chez elle dès que possible. L’issue probable d’une telle guerre est la défaite totale.

LBCE s’est comportée comme ces généraux. En annonçant son programme d’achat d’obligations d’État, elle a fait savoir aux marchés (à l’ennemi) qu’elle détestait ça et qu’elle suspendrait ces achats dès que possible. Quelques membres du Conseil des Gouverneurs de la BCE ont démissionné, dégoûtés à l’idée d’acheter des obligations pourries. Comme une armée bien équipée, la BCE a une puissance de tir écrasante (en fait, illimitée) mais elle proclame qu’elle n’est pas prête à utiliser sa pleine puissance de création monétaire. Et, là encore, le résultat probable d’un tel programme est, vous l’avez deviné, sa déroute devant les marchés financiers.

Après cette réduction de 50% imposée aux détenteurs de la dette grecque, qui va acheter de la dette italienne? Ou d’un autre pays membre? La BCE est la seule entité qui puisse, après cela, acheter de telles obligations nationales!

LBCE devrait mettre en œuvre une politique économique équivalente à la doctrine Powell. Selon cette doctrine, lorsqu’une nation se lance dans une guerre, elle doit utiliser tous ses moyens pour constituer une force décisive, pour minimiser les pertes et pour terminer rapidement le conflit en forçant le + faible à capituler.

Or la BCE a le monopole de la fabrication des liquidités, elle peut donc fixer le taux auquel elle prête, par ex. 5% pour l’Italie. Et quand elle a fixé ce taux, il ne peut plus y avoir défaut de paiement. Capituler devant les marchés ou entrer dans la bataille à contre-cœur entraîne non seulement + de dommages économiques collatéraux, mais aussi enhardit les spéculateurs…

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1118.gifFaux prétexteshttp://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1118.gif

 

 

 

Pour justifier son inaction, la BCE continue à se cacher derrière les textes fondateurs. C’est une plaisanterie quand on sait toutes les falsifications des comptabilités nationales qui ont été tolérées depuis la création de l’Euroland!

Laffirmation selon laquelle elle ne peut pas agir comme prêteur en dernier ressort est fausse. La BCE a le mandat légal d’assurer sa “stabilité financière”, ce mandat lui a été attribué par le traité de Maastricht.

Il est vrai que ce traité est plein d’ambiguïtés. Les statuts du Système des Banques Centrales Européennes (SBCE) ne désignent pas de prêteur en dernier ressort. Et le protocole établissant la BCE permet, mais n’exige pas, qu’elle le soit, et c’est ce que Draghi met en avant aujourd’hui pour justifier son inaction. Pourtant, la BCE exploite cette ambiguïté quand ça l’arrange, comme le montre son programme d’achat d’obligations. L’article concerné dit qu’elle ne peut pas acheter des obligations d’États sur le marché primaire [*], elle a donc utilisé cette règle pour ne pas garantir les obligations des gouvernements nationaux. Mais elle a acheté des obligations sur le marché secondaire [*] parce qu’elle a aussi pour mandat de maintenir la stabilité financière...

Elle pourrait continuer à le faire, mais c’est maintenant l’objet d’un profond désaccord au sein de la BCE. L’affaire a été soumise au département juridique, qui est lui-même divisé. Ce qui montre que c’est une affaire politique, et qu’elle conduit l’Italie (et bientôt la France) vers le précipice.

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1118.gifAlors que faire ?http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1118.gif

 

 

Revenir à la vieille approche bancaire. Autrefois le banquier limitait ses risques en faisant une analyse du crédit. S’il jugeait qu’un client présentait trop de risque, il ne lui prêtait pas… Avant d’accorder un prêt ou de le prolonger, il faut s’assurer que l’emprunteur a un projet favorisant la création d’emplois, l’augmentation des salaires, et qu’il a les moyens d’assurer le service de sa dette. Au bon vieux temps, la banque était une activité fondamentalement optimiste parce que le succès du prêteur était lié à celui de l’emprunteur. Nous n’avions pas ce spectacle de vampires pariant contre le succès de leurs clients, à l’aide d’instruments comme les CDS qui sont à la couverture contre les risques financiers ce que les armes nucléaires sont à la défense nationale: théoriquement, les 2 paraissent être des armes de dissuasion raisonnables pour éviter une catastrophe, mais si vous les utilisez, tout saute!

Quoi qu’il en soit, la façon dont des eurocrates incompétents ont traité le désastre des dettes souveraines aura, au moins, créé un sous-produit inattendu: le probable discrédit des CDS comme outil de couverture… Les marchés commencent lentement mais sûrement à s’apercevoir que leurs couvertures sont inefficaces… bien qu’elles aient été très utiles pour remplir les poches de JP Morgan et Goldman Sachs.

Avant toute chose il faut stimuler la croissance économique dans la zone € pour créer des emplois pour ceux qui en cherchent. La dépense privée stagnant, il faut la remplacer par la dépense publique, sinon le PIB diminuera encore. [reste encore à définir le champ d'applicationd de la croissance]

Mais les eurocrates semblent incapables de comprendre que même si, à court terme, le déficit budgétaire augmente, il baissera ensuite, au fur et à mesure que le PIB croîtra, parce qu’il y aura + de rentrées d’impôts et moins de personnes ayant besoin d’aide de l’État.

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1118.gifConclusion

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1118.gif

 

 

Tant que la foi, basée sur le culte de l’austérité, continuera à dominer la politique, il faudra affronter une récession majeure en Europe.

Il est, hélas, peu probable que cela change avant que des gens soient tués dans les rues de Madrid ou de Rome. 

(< ici à Madrid il y a 2jours, 60 blessés)

 LBCE doit acheter la dette de la plupart des nations membres, il n’y a pas d’alternative pour assurer la survie de l’Union.

Lorsqu’elle se décidera à le faire, ce sera un soulagement massif dans tous les pays, ce stupide problème de solvabilité nationale sera résolu une fois pour toutes, de la seule façon qui soit crédible, et celui du renforcement de l’€ le sera aussi.

Mario Draghi, vous avez une chance de vous racheter, vous et votre pays. Ne gâchez pas l’occasion!


M. AUERBACK, GR, mars 2012  

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1118.gif

NDLR: Et lorsque l’oligarchie aura décidé que la BCE rachetait la dette,

tout pourra recommencer comme avant ?

 http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1118.gif

[*]La “nov’langue” des marchés

CDO = collateralized debt obligation. Ce sont ces “obligation adossées à des actifs” qui ont permis de titriser des créances douteuses, en les mélangeant à d’autres, et déclenché la crise des subprimes en 2007

CDS = credit default swap. Ce sont des contrats que passent entre eux acheteurs et vendeurs financiers pour se protéger contre les risques de défaut de paiement. Ce sont dc des produits dérivés sur des crédits

Parmi les marchés financiers, on distingue marché primaire et marchés secondaires.
- Sur un marché primaire se rencontrent acheteurs et vendeurs de produits et de services financiers pour faire des propositions d’investissement, les propositions des vendeurs peuvent être cotées, amenées sur ce marché et vendues. Dans ce contexte, le vendeur est appelé un émetteur et le prix de ce qui est vendu est un prix d’émission. En ce qui concerne le marché des obligations, les dettes arrivent en 1er sur le marché primaire
- Après avoir ainsi été émis sur le marché primaire, actions et obligations sont des "instruments négociables" … bon week-endsur les marchés secondaires, où se rencontrent, pour les mégocier, les investisseurs désireux de vendre et les investisseurs désireux d’acheter. Ce processus donne lieu à un cours déterminé par le niveau de l’offre et de la demande à un moment donné: le prix du marché

Tout ceci est expliqué simplement dans le livre Mais où va l’argent? voir p16

[1]Voir: Fintan O’ Toole, Triumph of the spivs as democracy is sidelined, (Le triomphe des voyous quand la démocratie est mise de côté), Irish Times, 08/11/2011

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 12:09

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http://a2.idata.over-blog.com/128x128/0/44/90/99/PERSO/TEXTUREtreillage.jpgEloge de la passivité,

de la vulnérabilité et autres viceshttp://a2.idata.over-blog.com/128x128/0/44/90/99/PERSO/TEXTUREtreillage.jpg

Précédemment

 

Aujourd'hui, les valeurs yin, autrement dit les valeurs du féminin, sont dénigrées; nous ferons donc l'"Eloge de la passivité, de la vulnérabilité et autres vices."

      par Lynn Lupetti >


L'un des actes les + essentiels qui soit est de mettre un enfant au monde. Or, que doit faire une femme pour mettre un enfant au monde? Rien. Ou le moins possible. Juste accueillir, prendre soin d'elle-même et attendre. Comment dire mieux que la passivité est nécessaire à la vie?

Nous avons oublié l'importance du repos, de l'intériorité et de la réflexion, préalables nécessaires à une action juste, consciente. Nous avons oublié qu'un arbre doit plonger ses racines profond dans la terre s'il veut monter haut vers le ciel. Et que cela prend du temps.

Il est aussi important de connaître sa force que d'accepter sa vulnérabilité. Elle est notre réalité à tous. Or, le contact avec la réalité nous donne de la force. Vulnérabilité et puissance forment un couple indissociable.

^ par Ray Caesar

Il est aussi important de savoir être indépendant que de savoir être dépendant. Si vous le voulez bien, retrouvons Elise, mère de 3 enfants, où nous l'avons laissée:

"Et maintenant, là tout de suite, avec moi, est-ce que vous vous sentez infériorisée?" 

Elle a du mal à le dire, puis se lance:

"Oui. Je dépends de vous pour comprendre tout cela. Je devrais ne pas avoir besoin de vous."

< par Lynn Lupetti

 

Elle m'avait expliqué également quelques minutes auparavant qu'il n'était pas question pour elle de confier ses enfants une heure ou 2 à une autre mère de famille. Je le lui rappelle. Elle insiste:

"Beaucoup de mères me confient leur enfant. Moi, je ne veux pas".

Je réponds:

"Imaginons que je vous confie mes enfants une fois, deux fois et que vous ne le fassiez pas en retour... Cela va finir par me gêner. C'est moi qui me sentirais infériorisée et je n'oserais plus le faire. Il n'y aura plus d'échange."

Paradoxalement, sa volonté d'autonomie fait d'Elise une esclave. De sa famille, de son mari. Concrètement, elle ne peut même pas s'absenter une heure pour aller danser. Elle est pieds et poings liés. Un esclavage volontaire et absolu.

"Votre besoin de moins, lui, est relatif, lui dis-je. C'est une dépendance provisoire qui va durer le moins longtemps possible."

Dans notre société où les valeurs viriles d'action, de compétition et de performance sont mises au pinacle, la dépendance a mauvaise presse. Elle est presque devenue synonyme de déchéance. Elle est diabolisée. En réalité, nous avons tous besoin les uns des autres et nous sommes dépendants de ceux que nous aimons. Heureusement, car c'est ainsi que se créent des liens.

L'échange, c'est la vie.

Interrompre ce processus, c'est comme mettre le pied sur un tuyau d'arrosage. La vie ne peut plus passer. C'est seulement quand elle est absolue que la dépendance devient dangereuse, elle est alors une drogue. Nous y perdons notre force, nous y perdons notre âme.Lynn Lupetti

 

par Lynn Lupetti >


C'était le cas hier des femmes envers les hommes. Depuis, beaucoup d'entre elles se voudraient autonomes de façon absolue vis-à-vis des hommes, comme pour compenser la dépendance absolue dans laquelle auparavant elles se trouvaient. Elles ne s'autorisent à demander aucun soutien, sous peine d'humiliation. Cela s'appelle jeter le bébé avec l'eau du bain.

Au fil des siècles, le système patriarcal, gouverné par les seules valeurs masculines, s'est raidi et rigidifié. Sans le contrepoids des valeurs féminines, il a tourné à la caricature. Sans souplesse, sa fermeté est devenue sclérose. Sacapacité d'action, sans temps d'intériorité et de repos, a tourné à l'activisme. Son pouvoir de pénétration, sans limites de l'attention à l'autre, est devenu violence et domination. Il faut posséder, accumuler, amasser. Toujours +. C'est la toute-puissance de l'avoir au détriment de l'être. Le progrès matériel fut longtemps seul censé nous apporter le bonheur. Nous commençons tout juste à prendre conscience non seulement de ses limites mais des dégâts que sa poursuite effrénée occasionne, aussi bien à l'échelle de la planète que dans nos vies.

Il serait absurde de passer d'un extrême à l'autre, de réhabiliter dans nos vies nos valeurs féminines aux dépens de nos valeurs masculines. Ce serait accorder à un enfant trop de récréation, donner trop d'importance à nos émotions au détriment de notre travail, de notre efficacité ou de notre raison.

La difficulté est de trouver l'équilibre entre les 2 pôles de notre être. Comme nous le rappellent encore (heureusement qu'ils sont là!) les symboles du yin et du yang, féminin et masculin sont indissociables. De même que femmes et hommes sont égaux en droit, valeurs féminines et masculines sont d'égale importance devant la vie. Elles sont différentes et complémentaires. Elles ont besoin les unes des autres. Dans le symbole du tao, le yin et le yang s'interpénètrent. On dirait qu'ils dansent.

 

< par Nathan Brutsky


Le pari aujourd'hui, pour les hommes comme pour les femmes, est de réussir à harmoniser leurs "centres" féminin et masculin, sans laisser le pouvoir à l'un au détriment de l'autre. Le symbole du tao nous montre le chemin et c'est celui du milieu.

Il est urgent de retrouver notre équilibre intérieur. De guérir notre féminin blessé.

 

Valérie Colin-Simard       

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 12:35

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Quand on regarde la réalité en face, il est clair que le capitalisme néo-libéral nous entraîne à la catastrophe: des crises multiples et interconnectées se déchaînent, tandis que le cours de l’histoire s’accélère et nous entraîne irrésistiblement, comme un fleuve dont les eaux se précipitent vers une insondable cataracte. N’est-il pas trop tard pour s’extraire de ce courant fatal? 9782707157300.jpgUne transformation sociale radicale, à la hauteur des périls qui nous menacent est-elle encore possible?

C'est le thème du propos ci-dessous. Son auteur, Bernard Blavette, précise que ce texte se conjugue modestement au conditionnel car il repose sur des hypothèses formulées à partir des données présentement disponibles, alors que l'histoire peut nous réserver bien des surprises. Et il souligne que son article doit beaucoup aux travaux du philosophe et historien de la psychologie Bertrand Méheust [1]

 

La révolution

est-elle encore possible?

 

"Ce que nous essayons de créer c’est une humanité factice, frivole, qui ne sera plus jamais accessible au sérieux ni à l’humour, qui vivra jusqu’à sa mort dans une quête désespérée du “fun” et du sexe, une génération de “kids” définitifs."

Michel Houellebecq [2]

Nous savons aujourd’hui que la domination peut prendre différentes formes, se couler dans des moules inattendus. Dans le passé, l’oppression était facile à définir: un dictateur bien personnalisé, une police féroce, une justice aux ordres, une propagande et une censure omniprésentes. De Staline à Hitler en passant par Franco et Salazar, tout était clair. Mais l’histoire nous a montré que cette forme primitive d’asservissement n’est pas pérenne, l’exaspération du + grand nombre finit tôt ou tard par entraîner la libération. C’est ce que nous voyons se produire sous nos yeux avec le “printemps arabe”: les peuples mettent à bas des “dinosaures”, des survivances du passé, que les dominants actuels voient disparaître sans réel déplaisir.aldous_huxley_portrait.jpg

Dans sa préface (1946) à son ouvrage prophétique Le meilleur des mondes Aldous Huxley > définit en quelques lignes les formes modernes d’oppression:

"Un état totalitaire vraiment efficient serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d’esclaves qu’il serait inutile de contraindre parce qu’ils auraient l’amour de leur servitude. La leur faire aimer, telle est la tâche assignée dans les états totalitaires d’aujourd’hui aux rédacteurs en chef des journaux, aux maîtres d’école…"

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Il faut bien se rendre compte qu’il s’agit ici d’une forme de domination d’une AVT2_Meheust_9845.jpegprofondeur inouïe que < B. Méheust compare à une véritable “domestication”[3]. Ce terme, qui désigne généralement le pouvoir que nous exerçons sur les animaux, peut se définir suivant 3 caractéristiques:

• 1 – Elle suppose un “dénivelé des psychismes”, évident entre les animaux et nous. Mais appliqué aux relations humaines entre le maître et l’esclave, elle implique en ce qui concerne les dominés, un effondrement des capacités cognitives qui se manifeste par une plongée dans l’insignifiance et la banalité, comme l’a très bien vu Castoriadis [4] v.

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Perte des repères moraux, égocentrisme exacerbé, relâchement des attitudes et du langage, délitement de l’imagination entraînant l’incapacité à concevoir un monde différent, on pourrait multiplier les ex. à l’infini pour caractériser l’homme néo-libéral. Tout cela est la conséquence directe d’une addiction généralisée à un hédonisme vulgaire, à la consommation et aux divertissements de masse, conduisant à la recherche exclusive et toujours renouvelée d’un plaisir immédiat, privé de sens.

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Incapacité à concevoir

un monde différent…

 

• 2 – La domestication génère la totale dépendance. Ainsi de nombreux animaux seraient incapables de survivre sans les soins de leurs maîtres humains: un oiseau qui ne connaît que sa cage ne peut s’adapter au monde extérieur. Il en est de même pour la multitude. L’homme du XXIè s. se pense libre, maître de son destin, alors qu’il n’a jamais été + dépendant. Dépendant de toute une infrastructure qui assure sa vie de tous les jours:corrige-complet-sujet-bac-philo-serions- réseaux énergétiques, de transports, de communications, d’alimentation, de loisirs, système de santé qui tout au long de son existence lui fournira les béquilles techniques lui permettant de réparer son corps, de soulager artificiellement un psychisme égaré par la vacuité de son existence. Sur tous ces systèmes, personne n’a plus de prise, bien peu nombreux sont ceux qui sont capables d’appréhender les techniques utilisées, mais personne ne souhaite s’en passer. Ils tissent une cage bien + infranchissable que celle de l’oiseau, un réel univers carcéral, d’autant + efficace qu’il n’est pas perçu comme tel. La coercition n’est + vraiment nécessaire, elle n’intervient qu’à la marge, en dernier recours vis à vis de quelques “inadaptés” [réfractaires donc].

 

L’homme du XXIème siècle

tisse sa cage…

 

• 3 – La domestication est irréversible et ne peut s’interrompre que par la disparition du maître, mais le “sevrage” peut alors s’avérer terrible. Nous pouvons difficilement nous faire une idée de ce à quoi pourrait ressemblerVirilio.jpg un effondrement général du système à l’échelle planétaire, cet “accident global” évoqué par le philosophe des catastrophes Paul Virilio[5]: troubles sociaux gigantesques, des systèmes de contrôle à la dérive qui rendraient les centrales nucléaires de + en + dangereuses, l’eau impropre à la consommation, disparition de la médecine, réduction drastique de l’espérance de vie[6] … La conscience d’une telle catastrophe est bien propre à encourager le statu quo. Comme le souligne Bertrand Méheust

"C’est là le signe le + certain de l’aptitude du capitalisme à créer de l’irréversible que même ses adversaires les + décidés ne peuvent + sans frémir souhaiter son effondrement"[7].


[1]Bertrand Méheust a notamment publié: La politique de l’oxymore – Comment ceux qui nous gouvernent nous masquent la réalité du monde en 2009, et La nostalgie de l’Occupation – Peut-on encore se rebeller contre les nouvelles formes d’asservissement? en 2012 éd. La découverte

 [2]La possibilité d’une île p. 36 – Le livre de poche 2005

[3]Pour + de détails sur la notion de “domestication” voir La nostalgie de l’Occupation §10

[4]Cornélius Castoriadis: La montée de l’insignifiance 1996 – Ed. du Seuil

[5]L’accident originel, Paul Virilio – Ed. Galilée 2005

[6]Suivant une récente étude de l’Institut Nationale des Etudes Démographiques, l’Espérance de Vie Sans Incapacité (EVSI), chiffre rarement publié, baisse en France dep. 2008: de 62,7 à 61,9ans pr les hommes, et de 64,6 à 63,5ans pr les femmes. Après la baisse de l’espérance de vie aux États n-is en 2010 (15 jours) pr la 1ère X dep. 1945, est-ce le début d’une tendance lourde?

[7]La nostalgie de l’Occupation p.71


La conscience d’une catastrophe

qui encourage le statu quo…

 

Pourtant nous savons que notre société d’hyper consommation est sans issue, moralement et au point de vue écologique. Moralement car elle n’est pas généralisable et elle condamne l’immense majorité de “nos frères humains” à la misère. Et par ailleurs, nous allons immanquablement butter sur le “mur écologique” (réchauffement climatique, pollutions généralisées, perte de l’indispensable bio-diversité…) d’ici à quelques décennies. Nous ne disposons donc que de très peu de temps, alors que l’énergie qu’il faudrait déployer pour réorienter l’idéologie mondialisée est proprement colossale, inimaginable…

Il ne faut donc pas se bercer d’illusions,

une transformation sociale de grande ampleur est improbable

dans l’immédiat.http://www.les-crises.fr/images/0010-pdg/dessins/dessin-pdg-8.jpg

Tout au + pouvons-nous espérer grappiller quelques avancées positives à la faveur des processus électoraux, retarder quelques échéances dans le cadre de résistances ponctuelles, cela n’étant pas à dédaigner, mais nullement à la hauteur des enjeux.

Certains se tournent alors vers une fuite en avant techno-scientifique, en imaginant des “post-humains” totalement déconnectés de leurs racines naturelles, survivant parmi des artefacts technologiques suivant le principe de ces cultures et de ces élevages industriels hors-sol dont les produits fades et toxiques dominent le marché de l’agroalimentaire… Mais cette fuite incontrôlée au-delà de l’humain, à supposer qu’elle soit possible, ne conduit fort probablement qu’à des impasses monstrueuses et grotesques[8].

[8]Sur ce thème, lire Les particules élémentaires -1998 et La possibilité d’une île -2005 de Michel Houellebecq. Ces 2 ouvrages, considérés à tort comme sulfureux, se situent en fait dans la continuité du Meilleur des Mondes d’Huxley

• Une porte de sortie ?

 

Pourtant, en dépit du fait que la raison la + élémentaire semble avoir déserté notre espèce, une porte de sortie vers le haut existe peut-être; elle est étroite, très étroite, mais on peut l’imaginer. Cela dit, il faut s’habituer dès aujourd’hui à l’idée que rien ne sera facile, et le moment semble venu de paraphraser Winston Churchill qui, en 1940, faisait entrevoir à ses concitoyens la possibilité de la victoire, mais promettait aussi "du sang et des larmes" ce qui, en l’occurrence, ne sera que la conséquence de notre inertie actuelle.

Les chercheurs semblent converger sur l’estimation que la catastrophe écologique commencera à devenir réellement insupportable autour des années 2030. C’est tout particulièrement le cas du GIEC (Groupe International d’Experts sur le Climat) qui estime que si rien n’est fait (ce qui est le + probable), les conséquences du réchauffement climatique seront évidentes pour tous autour de cette période:

- montée des eaux des océans entraînant la submersion de larges portions des terres habitées,

- multiplication de tempêtes extrêmement violentes perturbant gravement l’agriculture, les transports aériens et maritimes…

Ces désordres d’une gravité sans précédent entraîneront vraisemblablement un délitement général de la société mondialisée, une dislocation des processus de domination: la multitude domestiquée verra alors s’entr’ouvrir les portes de la cage. Mais livrée à elle-même, non préparée, l’humanité sombrerait probablement dans le chaos. Il nous reste donc une petite vingtaine d’années pour tenter de tirer profit de l’inéluctable.

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Comment procéder? —Peut-être en s’inspirant des processus de reproduction du règne végétal. Beaucoup de plantes se reproduisent par la germination de graines. Ces dernières sont disséminées en quantités considérables, principalement par les vents, par le déplacement des animaux et des êtres humains. Sur les centaines, sur les milliers de graines produites, une certaine quantité parviendra à germer, à se développer; certaines attendront plusieurs dizaines d’années avant de rencontrer des conditions favorables. Les + conscients et les + responsables d’entre nous doivent donc se transformer en semeurs, en diffuseurs d’idées et de projets. L’éventail est large:

- actions d’éducation populaire,

- organisation de coopératives, de monnaies parallèles,

- d’AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne),

- occupation de logement vides pour abriter les sans-abri…

Chacun agissant en fonction de ses compétences, de ses moyens, de ses goûts… Nous sommes interdits, réprimés ici ou là? Peu importe on arrête et on recommence ailleurs…

v chambre forte mondiale de graines du svalbard: le grenier de l'apocalypse v

écologie urgentiste et survivaliste

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Se transformer en semeurs d’idées…

 

Le but est de multiplier les expériences, de nous former à l’approfondissement des processus démocratiques, de réapprendre la véritable autonomie, de se préparer à faire face à la catastrophe annoncée, d’être capables de prendre la relève. arton10607-0d1ad.jpgIl nous faut ainsi étendre petit à petit, presque subrepticement, notre influence auprès de ceux qui ont su résister à la domestication, réaliser un véritable travail de sape, en évitant, pour l’instant, toute confrontation trop brutale et trop directe avec le système dominant, confrontation dont nous ne pourrions que sortir vaincus et affaiblis.

Le meilleur ex. de ce type de démarche que l’on puisse trouver est sans aucun doute le jeune mouvement des “Villes en transition”, créé en 2006 au Royaume-Uni par l’universitaire v Rob Hopkins[9]. Les initiatives de transition (à ce jour 400 initiatives officielles recensées dans une vingtaine de pays, mais seulement 3 en France, et réunies dans un réseau internet le “Transition Network”) reprennent largement les expériences énumérées ci-dessus, souvent DSC_0113-385x250.jpgavec l’appui de municipalités sympathisantes. Mais s’y ajoute un élément décisif: l’importance donnée à la préparation psychologique aux temps difficiles qui se profilent, et aux luttes qu’il faudra alors mener. Philosophes, sociologues, psychologues sont régulièrement convoqués pour des réunions publiques au cours desquelles sont développés les principes de la résilience, càd la capacité à surmonter, à réagir, à conserver sa raison et son humanité dans des situations de chaos, et ceci est d’une importance capitale.camille-daum-lobko.jpg

Transportons-nous maintenant dans les années 2030 et écoutons Charlotte Astier et Camille Daum-Lobko >, 2 responsables de la transition au Canada, cités par Rob Hopkins:

"Au moment où les chocs que nous promettent le système économique globalisé, le pic pétrolier et les changements climatiques, pour n’évoquer qu’eux, entraîneront la faillite de la civilisation actuelle, la transition atteindra un point crucial. Dans ce contexte de débâcle, les “transitionneurs” deviendront des ressources essentielles pour leur communauté et auront un rôle décisif à jouer dans les transformations sociales et politiques à l’échelle mondiale. L’affrontement direct avec le système en place deviendra alors inévitable. Durant cette époque charnière et chaotique, le mouvement de Transition devra prendre le dessus pour s’ériger comme nouveau modèle de société viable. En attendant il faut agir ici et maintenant"[10].

devenez-le-changement-que-vous-voulez-vo

Il faut bien "mettre les points sur les i", l’affrontement dont il est question n’aura que peu de choses à voir avec les "manifestations festives et conviviales" auxquelles nous sommes régulièrement conviés. D’une part, le système capitaliste, bien qu’affaibli, fera tout pour "persévérer dans son être" et les oligarques ne renonceront jamais de bon gré à leurs privilèges. D’autre part, le mouvement social devra aussi lutter contre les forces du chaos qui, dans une société malade comme la nôtre, pourraient prendre des aspects terrifiants. Le recours à des formes d’actions violentes nous sera fort probablement imposé, bien qu’on ne puisse aujourd’hui en mesurer l’ampleur.

220px-Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Lordon.JPGNous ne pouvons que difficilement nous faire une idée de ce que pourra être une telle révolution mondialisée, car notre histoire n’a jamais connu des événements aussi considérables. Tout ce que l’on peut dire c’est que, comme le pense le sociologue et économiste < Frédéric Lordon, nous assisterons "au déchaînement de forces immenses" qui pourraient se dérouler sur une longue période, plusieurs dizaines d’années au moins[11] ….

Notons au passage le bel héritage que notre lâcheté présente laisse aux enfants qui naissent aujourd’hui…icon_rolleyes.gif


[9]Pour + de détails sur le mouvement des Villes en transition lire la traduction française de l’ouvrage de Rob Hopkins Manuel de transition  Ed. Ecosociété (2010). Cet ouvrage étant difficile à se procurer, on peut consulter sur internet villesentransition.net qui fournit aussi des liens avec les sites en anglais.Voir aussi B. Blavette L’heure de déserter  GR 1107 – Mars 2011

[10]Manuel de transition p. 179

http://www.rue89.com/sites/news/files/assets/image/2010/11/wiki.gif 

Avant le déchaînement,

et des années de violences…

 

Pour résister au milieu de ce maelström, pour conserver notre humanité, il nous faudra, bien sûr, des convictions fortes, mais aussi une éthique rigoureuse et certains philosophes en appellent à un retour du “sacré”.

 

Notamment Jean Pierre Dupuy La marque du sacré Ed. Flammarion / Champs-Essais (2010), Bertrand Méheust La nostalgie de l’Occupation p. 125 à 165.

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Que le lecteur se rassure, il ne s’agit pas de fonder on ne sait quelle nouvelle secte, mais bien plutôt de souligner que “le sacré” va bien au-delà de la stricte notion religieuse et contribue fortement à structurer une vie humaine. Le “sacré”, c’est ce qui permet à l’être humain de se transcender, de participer à l’harmonie de l’univers à travers des valeurs de justice, de démocratie et de respect de l’altérité. Le “sacré”, par l’immense respect du Vivant qu’il implique, donne un sens et une grande puissance à l’indispensable démarche écologique[12]. Au Barres & décos diverses ...niveau individuel, le sacré réenchante nos vies: le simple acte de se nourrir peut ainsi atteindre un grand raffinement, l’acte sexuel de reproduction devient un échange intense entre 2 êtres, le “sacré”, c’est ce qui fait monter en nous cette émotion profonde à l’écoute d’un Nocturne de Chopin… Cette vie mérite alors que l’on se batte pour elle, que l’on prenne des risques pour la défendre et la transmettre à notre descendance. Au niveau collectif c’est le “sacré” qui permit, à la bataille de Valmy, à une troupe de gueux, de mettre en déroute l’armée coalisée des + puissants monarques d’Europe, c’est le “sacré”, qui était au côté de ces communards qui défendirent la barricade jusqu’au bout, sans se rendre, c’est le “sacré”, qui incita des personnes ordinaires à se dresser contre la barbarie nazie… Ainsi selon B.Méheust, Emile Durkheim, le fondateur de la sociologie, considérait le sacré "comme une source de puissance dans laquelle les sociétés peuvent puiser pour se maintenir, se transformer et transformer le monde"[13]. Il revient donc à chacun d’entre nous de restaurer ce contact perdu avec la grande harmonie de l’univers, de la diffuser autour de nous. Elle seule peut donner réellement un sens à la lutte qui s’annonce et, peut-être, permettre ainsi à notre espèce d’effectuer ce "saut qualitatif" au niveau individuel et collectif sans lequel rien ne sera possible.amc3a9rique-chrc3a9tienne.jpg%3Fw%3D490

Quel sera en définitive le destin de notre espèce? On ne peut pas, bien sûr, répondre à cette question, mais ce qu’on peut remarquer c’est l’étrange caractère prophétique des 1ères paroles de l’Internationale, "la lutte finale". Car, pour le coup, c’est bien de cela qu’il s’agit: si nous échouons, l’humanité s’enfoncera fort probablement à jamais dans une longue agonie crépusculaire; au contraire, si notre volonté et notre courage restaurés nous permettent de triompher de l’épreuve, nous verrons les portes de l’avenir s’ouvrir largement devant nous.

 

Donner un sens à la lutte finale…


B. BLAVETTE, GR, juin 2012

 

[11]Voir le long interview accordé par Frédéric Lordon à La revue des livres – Janv/ fév2012

[12]C’est ainsi que la dernière livraison d’Entropia, la revue théorique de la Décroissance, s’interroge sur la relation entre “le sacré”, l’écologie et la Décroissance – Entropia n°11 :  Le sacré, une constante anthropologique? Automne 2011

[13]La nostalgie de l’occupation p.133

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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 12:18

Il est devenu banal de déclarer que l’approfondissement de la démocratie exige une réelle égalité des sexes, qui passe notamment par une large participation des femmes aux postes de responsabilité, dans le cadre des affaires publiques ou privées. Mais, comme cela est souvent le cas, ce genre d’annonce, reprise http://us.cdn1.123rf.com/168nwm/karlstury/karlstury1202/karlstury120200049/12603067-pink-glossy-button-with-white-female-symbol-isolated-over-white-background.jpgà satiété par les grands médias, pèche par son caractère superficiel, et il est nécessaire d’aller y voir un peu + près


Pièges de l’égalité hommes-femmes

 

Remarquons tout d’abord que le but affiché est très loin d’être atteint.

Mais il y a + important: les femmes qui, actuellement, parviennent à s’imposer, doivent cette réussite (en dehors de leurs qualités professionnelles) au fait qu’elles ont réussi à imiter le comportement du mâle dominant. Par ailleurs, il est largement reconnu que les femmes sont souvent + dures que les hommes en politique et en affaires. Comme le souligne Pierre Bourdieu dans La domination masculine (éd. du Seuil/Liber p.100), cela résulte du fait

"qu’elles doivent payer leur élection par un effort constant pour satisfaire aux exigences supplémentaires qui leur sont à peu près toujours imposées".

Afin de demeurer crédibles, les femmes en position d’exercer un pouvoir sur les hommes sont donc condamnées à assumer en permanence la tension née de cet exercice, à fournir sans cesse de nouveaux gages à l’idéologie prédatrice qui nous gouverne. Il s’agit ici de rien de moins que du processus par lequel le dominé se soumet aux exigences du dominant, et la prétendue égalité n’est qu’une illusion. (+ généralement, le même cheminement s’applique à l’ensemble des populations discriminées: classes sociales défavorisées, immigrés).

JPEG - 18.5 ko       

Dans ces conditions sommes-nous toujours aussi sûrs que l’accession des femmes à des postes de pouvoir soit un progrès pour la démocratie? Ne s’agit-il pas plutôt d’une victoire à la Pyrrhus, en réalité d’une extension de l’idéologie dominante à la fraction féminine de la population?

La société solidaire, que nous appelons de nos vœux, privilégie l’émulation au détriment de la compétition, la solidarité au détriment de la lutte de tous contre tous, càd le respect vis-à-vis de l’ensemble du Vivant. Ces valeurs, qui sont au cœur de toute société réellement humaine, semblent, depuis l’aube des temps, avoir été plutôt l’apanage de nos compagnes, elles qui, chargées de donner la vie, en connaissent tout particulièrement le prix.

Légalité véritable des sexes ne sera en vue que lorsque les femmes pourront s’épanouir dans la plénitude véritable de leur personnalité sans avoir à abdiquer leur être profond face aux stéréotypes dominants. Elles pourront ainsi, et ainsi seulement, exercer une influence déterminante vers l’instauration d’une démocratie rénovée.

 

GRmai 2010

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 13:25

Une révolution, un espoir,

la voiture qui fonctionne avec de l'air...

Commercialisée au mois d'août 2012 en Inde!? 
Il s'agit d'un moteur automobile qui fonctionne avec de l'air. 
ATT111
C'est vrai, l'air n'est pas du gaz ou du diesel ou électrique,
mais seulement l'air qui nous entoure. 
Autonomie 200km en cycle urbain.

Tata Motors en Inde a donc prévu que la voiture à air
devait sillonner les rues indiennes dès 2008, pour 3500€...
Mais... de puissants intérêts financiers...
des reports d'homologation pour 2009... zaï zaï zaï...
...finalement, il aura fallut attendre août 2012...
ah non, fin 2012 annonce-t-on, voire début 2013...
un calcul de programmation sur la flambée des prix du carburants?

La voiture à air comprimé, développé par l'ex-ingénieur (français) de Formule Un, Guy Nègre, de MDI basée au Luxembourg, utilise l'air comprimé pour pousser les pistons de son moteur et faire avancer la voiture.
Guy Nègre a produit ses premières voitures avec ce type de moteur dès 1998!!! Brignolles dans le Var avait déjà testé un modèle avec un moteur comparable depuis 2008...
Des moteurs de + forte puissance sont prévus aussi pour équiper les camions et les transports en commun (200cv).
 

La voiture à air comprimé est appelée "Mini CAT" - autour de 365 757 roupies en Inde soit $ 8 177, ou encore € 5 225. C'est un simple véhicule urbain léger, avec un châssis tubulaire, un corps en fibre de verre qui est collé pas soudé et alimenté par l'air comprimé. Un microprocesseur est utilisé pour contrôler toutes les fonctions électriques de la voiture. 

Un petit émetteur radio envoie des instructions à l'éclairage, clignotants et tous les autres appareils électriques sur la voiture. Qui ne sont pas nombreux.
La température de l'air pur expulsés par le tuyau d'échappement se situe entre -15°C et 0°C, ce qui le rend approprié pour une utilisation par le système de climatisation intérieure sans avoir besoin de gaz ou de perte de puissance.
Il n'y a pas de clé, juste une carte d'accès qui peut être lue par la voiture depuis votre poche.
Selon les concepteurs, il en coûte moins de 50 roupies/100 km, c'est à peu près 1/10ème du coût d'une voiture fonctionnant au gaz. Son kilométrage est d'env. le double de celui de la voiture électrique la + avancée, un facteur qui en fait un choix idéal pour les automobilistes urbains. La voiture a une vitesse de pointe de 110 km/h ou 60 mph et aurait une autonomie d'environ 300 km ou 185miles. Le remplissage de la voiture aura lieu dans les stations service adaptées avec des compresseurs d'air spéciaux. Remplir ne vous prendra que 2 à 3 minutes et coûtera environ 69 roupies (€1) et la voiture pourra faire encore 300 kilomètres.
 ATT333
Cette voiture peut également être remplie à la maison avec son compresseur de bord. Il faudra 3 à 4h pour remplir le réservoir, mais ça peut se faire pendant que vous dormez.

Parce qu'il n'y a pas de moteur à combustion, le changement de 1 litre d'huile végétale n'est nécessaire que tous les 50.000 km ou 30.000 miles. Grâce à sa simplicité, il y a très peu d'entretien à faire sur cette voiture.

Cette voiture à air semble presque trop belle... 
Que feront les compagnies pétrolières pour l'arrêter? La mise en circulation a failli se faire au mois d'août... D'autres modèles ont déjà été présentés en France notamment depuis 2009... finalement la circulation des premiers véhicules en Inde a été reportée à fin 2012 début 2013...  ya moquage?
Cette voiture écologique arrive sur le marché en même temps que les générateurs à fusion froide... ça ne peut évidemment pas être une coïncidence...

Vous pouvez également voir la fiche du motoriste sur Wikipédia et un article sur caradisiac...
La mafia du pétrole
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29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 17:46


Maya Beach, dans l'île de Ko Phi Phi (Thaïlande)
Ravagée par le tsunami en 2004, elle a retrouvé son apparence d'origine.

1ère au classement 2008 par le magazine Professionnal Travel Guide
 











maya beach est juste là














 

Bon ben voilà, c'est la plus belle au classement 2008
faut l'savoir, c'est pas ma préférée, mais je peux m'en contenter
d'autant qu'avec les trombes d'eau qui plombent notre été
cette année... 
voilà pourquoi cette réédition améliorée
histoire de remettre un peu de soleil dans votre mois de juillet
Et, pour parfaire cette ambiance,
vous trouverez les plages suivantes au classement ici:
Les plus belles • 2 • 3 • 4 • 5 • 6 • 7 • 8 • 9 • 10

 Nous ne sommes que des grains de sable
mais nous sommes ensemble.
Nous sommes comme les grains de sable sur la plage,
mais sans les grains de sable
la plage n'existerait pas.

Bernard Werber

 proposé par mamadomi
rééd° du 04 10 09
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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 19:31

  (photo : Bohman - Flickr - cc)

Justifications du revenu universel

 

(photo : Bohman - Flickr - cc)

 

Depuis plus d’une décennie, l’idée d’accorder aux gens un revenu qui ne dépende pas de leur travail ni d’aucune forme d’activité de leur part, s’est répandue dans les milieux avancés de ceux qui pensent sérieusement à l’état de nos sociétés et aux nouvelles politiques destinées à y répondre. Un certain accord paraît s’être établi à son sujet pour le définir parmi d’autres idées analogues. Le revenu universel se caractérise par le fait qu’il est attribué également à tous, aux riches comme aux pauvres, automatiquement, sans avoir à être demandé, sans aucune contrepartie, sans aucune limitation de son usage.
Par opposition à un salaire minimum ou aux pensions de sécurité sociale, il se distingue par le fait qu’il ne dépend pas des revenus qu’ont par ailleurs les gens, si bien que tous le reçoivent. Par opposition à toutes les formes de salaire social donné pour participer à des activités visant le bien public, il se distingue par le fait qu’il n’exige aucune compensation, ni en travail ni autrement. Selon les conceptions, il est ± compatible avec d’autres revenus de ce type, ± exclusif de certaines de leurs formes, ± destiné, à terme, à s’y substituer.
http://www.crij-haute-normandie.org/uploads/image/Actus/actu_international/2010.jpgSans doute le motif principal qui a orienté les esprits vers l’idée d’un tel dispositif est-il l’apparition dans les sociétés riches d’un chômage croissant que les mesures traditionnelles ne parviennent pas à réduire ni même à endiguer. La lutte contre la pauvreté a pris diverses formes, particulières, installant peu à peu un système complexe et d’une efficacité insuffisante. Il s’agissait déjà de trouver une manière + directe et générale d’envisager l’ensemble de ce problème.
D’autre part, toutes nos façons d’atténuer les effets de la pauvreté, particulièrement dus au chômage, prenaient place dans une forme d’extension de la charité traditionnelle, qui mobilise l’idée du don, et suppose par conséquent la supériorité morale de celui qui donne, et donc la relative indignité de celui qui reçoit, ou pire encore, qui demande. Or, dans une société où le chômage est inévitable, il est injuste de soumettre le chômeur à cette honte en l’obligeant à se sentir coupable de ne pas faire ce que la société ne lui donne pas la possibilité de faire. On voit bien comment il fallait trouver une manière d’attribuer à ceux qui en ont besoin un revenu qui ne réponde plus à cette conception du don ou de la charité, marquant d’indignité ses bénéficiaires. C’est l’une des raisons pour lesquelles ce revenu doit être universel, attribué automatiquement à tous, sans que personne ne puisse se situer par rapport à lui du côté de ceux qui le donnent et ne le reçoivent pas. Il faut bien sûr, pour la même raison, qu’il soit égal pour tous.
http://storage.canalblog.com/18/29/656288/51303033.gifCes raisons habituellement avancées, avec la mise en évidence des avantages du revenu universel pour remplacer les formes communes d’allocations aux chômeurs et aux pauvres, me paraissent convaincantes et suffisamment évidentes à quiconque prend la peine d’y réfléchir en faisant l’effort (surhumain pour beaucoup, je l’accorde) de sortir de ses scléroses idéologiques. Et les argumentations qui circulent en sa faveur me paraissent suffisantes pour pousser les politiciens consciencieux à désirer établir quelque forme de revenu universel. Il faut donc en défendre une conception + essentielle et en montrer la cohérence et l’importance.
Dans les années 80 du siècle dernier, réfléchissant aux divers aspects des transformations qui s’effectuaient du fait de la présence des ordinateurs, et persuadé que l’automatisation croissante faisait diminuer la quantité de travail humain direct, conduisant au chômage,
même avec une politique
de réduction progressive des heures de travail
-nécessaire sans doute,
la solution de ce que j’appelais alors salaire automatique, dans le chapitre 2,3 des Machines à penser¹, s’est présentée à moi comme capable de résoudre
- non seulement la question du chômage,
- mais d’inaugurer un changement d’attitude face à l’idéal classique de l’"industrie" avec sa forte mise en valeur de la vertu du travail.
Et c’est encore ainsi que je revenais à cette idée une dizaine d’années + tard dans le chapitre 9,5 de La fin de l’ordre économique², dans le cadre d’une réflexion sur les limites du marché et de l’économisme. Voyons donc ici certains aspects qui donnent à l’idée du revenu universel une portée + large que celle de la solution sectorielle de problèmes politiques largement reconnus.
L’idée d’automatisme que je mettais en évidence dans les termes de salaire automatique ou de rente automatique, devait bien sûr mettre l’accent sur le fait que ce type de revenu n’était pas facultatif, mais qu’il revenait à tous automatiquement. Il s’agissait aussi de marquer le lien entre ce revenu automatique et sa raison, l’automatisation qui rend de + en + autonome le travail des machines, y compris les complexes qu’elles forment par leur liaison.
Car s’il est vrai que c’est le phénomène du chômage qui nous pousse pratiquement vers la recherche de ce genre de solution, celle-ci ne dépend pourtant pas de ce motif à la manière dont en dépendent les solutions classiques -qui ont conduit par ex. aux soutiens nés de la solidarité des travailleurs et aux politiques de sécurité sociale.
D’une manière ou de l’autre, lorsqu’on se concentre sur la seule solution de ces problèmes, on court le risque de rester pris dans la logique de l’état économique et idéologique qui les a engendrés et qui a inspiré la plupart des solutions partielles qu’on en a trouvées.
Nous avons vu que le revenu universel doit se distinguer radicalement de toute forme d’allocation spécifique pour une catégorie défavorisée quelconque de la population, parce que cette manière de lui venir en aide commence par reconnaître et par figer le statut des membres de cette classe comme celui de défavorisés réclamant le secours de la société, ce qui situe inévitablement ce genre d’intervention dans le cadre de la charité organisée.
Pour abolir ce partage, il faut que le revenu n’en tienne pas compte, et qu’il aille donc aux riches comme aux pauvres, quel que soit le paradoxe que puisse représenter cette égalité de traitement dans la perspective morale et politique traditionnelle du secours aux pauvres par les riches.
http://www.ccl-cca.ca/NR/rdonlyres/3D184D9D-31A6-4B0E-BEBF-F385DC67DA36/0/F331FR.gif 
Statistique, Canadiens dévoués, Canadiens engagés 
points saillants de l’Enquête nationale de 2004 sur le don, le bénévolat et la participation

Mais il ne suffit pas, pour supprimer le fossé entre ceux qui donnent et ceux qui reçoivent, de tenter de le masquer en obligeant pour ainsi dire les riches à se donner également à eux-mêmes ce qu’ils donnent aux pauvres. Par là, on reste dans la logique du don et dans les raffinements destinés à cacher le don, à le rendre + éthéré et + vertueux encore, et par là donc, + écrasant.
Autrement dit,
si la seule raison pour laquelle on rend universel ce revenu est une forme de charité + raffinée, qui, sensible aux souffrances des assistés sociaux, liées à la honte de recevoir sans pouvoir rendre, trouve un moyen de déguiser le don,
alors on n’a réussi qu’à déguiser la situation aux yeux des moins perspicaces, puisque les autres seront bien capables de remonter la chaîne des raisons et de percevoir
- soit la bonne conscience des généreux donataires,
- soit les réticences des moins généreux qui se trouvent péniblement contraints à la charité obligatoire, pour retrouver toutes les raisons de retomber dans le sentiment et la situation qu’on voulait leur éviter. (...on respire!)
Si tout le monde reçoit le revenu universel et ne se distingue pas en cela des autres, il restera néanmoins la différence entre ceux qui en ont besoin pour vivre et les autres, qui contribuent à financer une institution dont ils ne profitent pas en réalité, bien au contraire, de sorte que le revenu universel ne se distinguera pas, sur ce plan, d’autres formes de redistribution telles que l’impôt négatif, voire l’assistance sociale.
Pour éviter cet effet, il faut abandonner l’idée d’une redistribution.http://a21.idata.over-blog.com/0/58/28/37/R--pertoire-1/ISF.gif Car celle-ci suppose qu’il y ait alors 2 distributions:
- l’une, primaire, découlant par ex.des lois du marché, ou d’un quelconque ordre juste premier, et selon lequel se répartiraient les richesses entre les riches et les pauvres,
- l’autre, secondaire, par laquelle on viendrait reprendre dans les coffres des plus riches de quoi permettre aux pauvres de vivre.
Or, dans cette vision, il faut commencer par admettre que la 1ère distribution est juste et légitime, sans quoi, comme il n’y aurait pas lieu de se fonder sur elle pour effectuer une redistribution, il faudrait l’abolir, en tant qu’injuste, pour la régler d’une autre manière. Et si cette 1ère distribution est juste, c’est donc en allant au-delà de la stricte justice, dans quelque mouvement de charité - qu’il paraîtra d’ailleurs peu légitime de vouloir rendre obligatoire -, qu’on pourra effectuer la 2ème. Nous retrouvons donc nécessairement nos 2 classes, avec d’un côté ceux qui, de bon ou de mauvais gré, font la charité et de l’autre, ceux qui, de bon ou de mauvais gré, en vivent.
Tant qu’on ne change pas radicalement de perspective, on reste pris dans le piège inévitable de faire revenir chaque fois dans le dispositif même qui devait l’éliminer la distinction entre l’obligeant et l’obligé. Autrement dit, il semble impossible, en se concentrant sur la situation du chômeur, de trouver une solution qui ne le maintienne pas dans la honte de son infériorité morale et sociale. De cette manière, on ne peut tout au + que l’atténuer extérieurement, par une sorte de procédé de politesse. C’est pourquoi, si la question du chômage doit être vraiment résolue, il faut que ce soit accessoirement, en résolvant un autre problème, même si celui-ci a été manifesté par celui du chômage.
Mais quel est cet autre problème? C’est nécessairement celui de la 1ère distribution. Car si celle-ci est juste et pertinente, alors il est également juste et pertinent que les pauvres soient pauvres et qu’ils doivent subir l’adoucissement de leur sort comme l’effet d’un acte charitable de la part des + riches, même si l’on en vient dans ce but à une redistribution officielle.
En revanche, si la 1ère distribution n’est pas juste ou pertinente, alors c’est elle qu’il s’agit de transformer.
Et alors, si cette transformation modifie le sort des actuels défavorisés, ils ne doivent plus l’amélioration de leur condition à la bonté des riches, mais au fait qu’ils reçoivent ce qui leur revient au niveau de la 1ère distribution, sans en rien devoir à personne (sinon à la société même, comme tout le monde), puisque leur revenu est aussi originaire que celui de tous.
Or c’est bien ce qui arrive lorsqu’on se pose la question plus générale de trouver la bonne manière d’opérer la 1ère distribution des richesses. Sans entrer ici dans le détail, nous pouvons accepter comme juste une distribution qui réponde à l’un ou l’autre des critères suivants.
- En 1er lieu, évidemment, elle sera considérée comme juste lorsqu’elle découle de la volonté des autorités dont nous dépendons, càd habituellement, des lois.
- Deuxièmement, elle sera vue comme juste si elle correspond aux mérites de ses bénéficiaires (leur travail, l’intelligence qu’ils ont exercée, l’échange, etc.).
- Troisièmement, c’est la répartition égale qui est considérée comme juste là où des mérites particuliers ne s’imposent pas.
- Enfin, lorsque les autres critères ne s’appliquent pas, le hasard peut être admis comme juste aussi.
De ces 4 principes, il faut bien sûr éliminer le 1er ici, puisqu’il ne s’agit pas de savoir si nous devons ou non respecter la loi, mais de savoir au contraire comment modifier celle-ci, et qu’elle ne peut donc pas nous servir de critère.
http://vazy-jetecrois.com/IMG/gif/gaspillage-2.gifLa distribution des richesses que nous connaissons actuellement se réfère aux trois critères du mérite, de l’égalité et du hasard. Pour l’essentiel, nos biens sont censés être les produits de notre travail et de nos échanges, parmi lesquels toutes nos opérations sur le marché, comme l’investissement. Bref, nous concevons avoir mérité nos richesses. Mais le hasard intervient d’une manière importante aussi, notamment par l’héritage, dépendant de la famille dans laquelle nous sommes par hasard nés. Quant à l’égalité, elle joue son rôle le plus grand hors de l’économie, où nous jouissons également, en commun, de l’air, de l’espace, de l’eau (quand elle n’a pas été mise en marché), de services publics, etc.
Or, sans même modifier ces critères, ni contester leurs champs d’application actuels, il est évident que le développement des machines et de l’automatisation pose un problème non résolu en ce qui concerne la distribution des biens qui résultent de leur opération.
Pour une part, les machines exigent un travail humain pour fonctionner. Mais leur intérêt vient de ce qu’elles produisent bien plus que ce travail. Jusqu’à une époque récente, on avait pu considérer que le produit du travail des machines pouvait se diviser ± entre les travailleurs qui les utilisent et leurs propriétaires. Cette grossière division n’a plus guère de sens au moment où les machines opèrent d’une manière de + en + automatique, et la question se pose alors de savoir à qui leur production appartient.
Le travailleur disparaissant, ce sont les propriétaires et ceux qui dirigent pour eux les entreprises qui en conservent l’essentiel, selon la formule actuelle. La lutte pour donner au travailleur une part + grande n’aboutit à aucune solution satisfaisante, dans la mesure où justement les travailleurs eux-mêmes deviennent de moins en moins nombreux, et cela précisément dans les secteurs où l’automatisation a fait son œuvre.
Tant qu’on ne change pas de perspective, il ne reste donc plus qu’à corriger la 1ère distribution par une 2nde, et à obliger les plus riches à abandonner une part de leurs revenus au profit des plus pauvres.
Mais précisément, il est fort contestable que la production des machines doive se diviser entre les propriétaires et les travailleurs. Le mérite des uns et des autres ne suffit à le justifier que dans une faible mesure. Ce qui est à l’œuvre dans nos machines, c’est la science et l’invention de milliers d’hommes, dont la plupart sont morts depuis longtemps, et qui n’ont légué à personne leurs découvertes, si ce n’est aux générations suivantes en général. C’est cet héritage collectif qui fructifie pour l’essentiel dans le travail des machines. Or quelle raison aurions-nous de le partager selon une autre formule que celle de l’égalité? Et si nous y avons également droit, il faut trouver le dispositif par lequel nos revenus peuvent nous être remis. Et voici comment nous tombons sur l’idée du revenu universel, sans avoir cherché à en faire un moyen de charité particulièrement poli à l’égard de ceux de ses bénéficiaires qui en ont besoin.
On me dira peut-être qu’il importe peu de justifier le revenu automatique ou universel par ces raisons plutôt que par d’autres, pourvu qu’on y arrive et qu’on le mette en place. Ce serait évidemment, en premier lieu, oublier l’importance de son statut symbolique, qui le distingue d’autres méthodes utilisées pour aborder la question de la redistribution. Et de plus, la manière dont on l’implantera dépendra certainement de la façon dont il sera conçu.
- Si on le comprend comme un moyen de redistribution, on tendra à le financer par les mêmes procédés que les autres, par l’intermédiaire de l’impôt habituel, et on en fixera le montant à travers des débats politiques perpétuels, qui feront intervenir dans cette fixation quantité de considérations conjoncturelles liées notamment à la situation économique et à l’importance momentanée de groupes de pression. Tout cela manifestera le caractère secondaire de ce revenu, et le maintiendra.
- Au contraire, s’il s’agit d’un élément de la distribution première des richesses, il faudra trouver un moyen de le réaliser qui soit + direct, et qui ne commence pas par confondre le revenu direct des citoyens avec les finances de l’État³.
Il conviendra donc de les séparer rigoureusement et d’établir une caisse indépendante, dont les fonds soient destinés à la seule distribution du revenu universel, en fonction d’une évaluation du travail des machines établie sur les critères les + stables possibles, et qu’il s’agira d’établir.
C’est alors seulement que nous pourrons envisager l’avenir
sans la menace de nous voir éjecter hors du monde technique
que notre société construit,
et sans devoir les moyens de notre survie
à la tolérance et à la supposée charité
de ses prétendus propriétaires.

 

1. Gilbert Boss, Les machines à penser - L’homme et l’ordinateur,

Éditions du Grand Midi, Zurich, 1987

  2. Gilbert Boss, La fin de l’ordre économique, Éd° du Grand Midi, Zurich,

Québec, 2000

3. dans cet esprit, l’idée d’une taxation du travail des robots, et suggestions d’autres manières de concevoir la propriété qui pourraient s’appliquer à ce problème 

 

Gilbert Boss, 12 04 2006

(photo : Bohman - Flickr - cc)

  vous trouverez un bel article aussi chez Lung Ta

voir aussi l'appel au revenu de vie

et trois textes sur le revenu universel d'existence

mais aussi le projet de loi suisse déposé en mars 2010

ouf, j'ai tout transmis... voilà, vous pouvez reprendre une activité normale...!!!!

http://www.adapei66.org/UserFiles_adapei/image/Ni%20pauvre%20ni%20soumis%202%20copie.jpg

proposé par mamadomi

rééd° 18 05 10

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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 18:43

  http://storage.canalblog.com/26/36/630869/65118655.jpg

Almoustapha Tambo, peintre touareg

http://cindyfeedesongles.free.fr/images/bouton%20jaune.gif

Pas de nom

 

IssaNon, frère d'outre-mer 

surtout pas de nom

Je ne suis pas le fils

Du vent et des nuages

Je suis le fils de la fange stériel et rouge

Sables, montagnes et pierres

Je suis le fils de la terre

Maternelle

Silence, oubli, mépris

Je suis l'enfant des douleurs éternelles

Non, frère, je ne suis pas

Je ne suis plus

Le Seigneur du désert

Mais l'esclave

Des horizons nus


Rhissa Rhossey, poète touareg

http://cindyfeedesongles.free.fr/images/bouton%20jaune.gif

Almoustapha Tambo, peintre touareg 

http://cindyfeedesongles.free.fr/images/bouton%20jaune.gif

Une parcelle de l'Esprit de Dieuhttp://cindyfeedesongles.free.fr/images/bouton%20jaune.gif

 

J-Philippe de Tonnac:

Pensez-vous que l'Occident soit à nouveau en situation d'élaborer une vision cosmique?

Théodore Monod:

La Théorie de l'évolution a certainement renforcé, pour une part non négligeable, un certain sentiment de solidarité avec les autres êtres vivants. Comment, dans ces conditions, continuer à brutaliser ceux qui, au même titre que nous, font partie de cette aventure? Il semble difficile de nier en effet que nous sommes le produit d'une nébuleuse primitive, de morceaux d'univers, dont notre sang porte les éléments. Les Anciens avaient intuitivement pressenti ce que la science aujourd'hui vient confirmer: tout ce tient.

 

J-Philippe de Tonnac:

Je vous cite encore: "L'unité du monde vivant est prodigieuse, non seulement en ce qui concerne les noyaux des cellules et la composition de l'ADN mais jusque dans des détails très curieux. Par ex le nombre d'éléments qui compose les flagelles est identique chez tous les êtres vivants, algues, animaux, tissus de toutes sortes." Que sont les flagelles?

Théodore Monod:

Les flagelles sont les propulseurs grâce auxquels les cellules dites flagellées se déplacent. Il se trouve que le nombre d'éléments qui composent ces flagelles est identique chez tous les êtres vivants.

 

J-Philippe de Tonnac:

Cette approche de l'unité à laquelle vous nous invitez, votre expérience du désert vous l'a-t-elle rendue + aiguë, + évidente?

Théodore Monod:

Au désert on perçoit mieux qu'ailleurs cette origine commune des choses. Bien entendu.

"Il y a en chaque descendant d'Adam une parcelle de l'Esprit de Dieu",

disait Tierno Bokar.

Il faudrait élargir la formule pour inclure tous les êtres vivants. Le groupe des crustacés que j'ai étudié présente d'une espèce à l'autre de telles différences qu'on n'imaginait pas, au temps de Cuvier, sans même parler des quantités d'espèces inconnues qu'on découvre chaque année! Et tout cela procède pourtant d'une même origine. C'est prodigieux!

 

La femme est un rayonnement de lumière divine - Rumi

Abd Al Malik Nounouhi

J-Philippe de Tonnac:

L'oeuvre et la pensée d'Albert Schweitzer vous ont influencé, mais vous n'avez pas hésité aussi à puiser à d'autres sources?

Théodore Monod:

J'accueille toute proposition qui me paraît digne d'intérêt et quelle que soit son origine; tout ce qui n'est pas vénéneux en somme. On a bien tort par ex de juger l'islam à partir des faits et gestes des fondamentalistes arabes. Le soufisme, qui en est le coeur vibrant, véhicule quelques-unes des + hautes formes d'expression de la sagesse universelle. Tenez, connaissez-vous cette histoire du soufi qui arrive à la porte du Paradis, tout étonné de se trouver là? "Pourquoi serais-je convié à fouler l'herbe de ce jardin?" se demande-t-il. Il avise le portier auquel il demande de lui dire ce qu'il fait là. Est-il là parce qu'il a beaucoup prié? "Non, ce n'est pas pour cela", répond le portier. Est-il là parce qu'il a beaucoup jeûné? "Mais non, il n'est pas question de ça. - Alors, pourquoi est-ce que je suis là?", insiste le soufi. "Une nuit d'hiver, à Bagdad, il faisait très froid, et tu as recueilli une petite chatte perdue et tu l'as réchauffée dans ton  manteau." L'islam ne se réduit pas à cela mais c'est aussi cela.

http://1.bp.blogspot.com/-fJYB71jicGQ/T2B8DmS3AII/AAAAAAAACOA/oB-NG1Hhb8c/s1600/devichestourneurs.jpg

J-Philippe de Tonnac:

Vous nous parlez souvent de Tierno Bokar...

 

Théodore Monod:

Tierno Bokar vivait à Bandiagara, au coeur du pays des Dogons. Tailleur et brodeur de son état, il avait rejoint la Tidjâniyya, une con frérie soufie très active dans le continent africain. On rapporte que dans le vestibule où se réunissaient ses élèves, un poussin d'hirondelle dégringola un jour de son nid en plein milieu du cours de théologie. Comme personne n'avait réagi, Bokar demanda qu'on lui apporte "ce fils d'autrui". Puis en inspectant le nid d'où le poussin était tombé, il remarqua que celui-ci était endommagé et risquait de laisser choir les autres oisillons qui s'y trouvaient. Grimpé sur un escabeau, il répara donc, avec du fil et une aiguille, devant ses élèves interloqués, le nid d'hirondelles. Puis, au lieu de reprendre son cours il dit (ses paroles sont rapportées dans le livre qu'Amadou Hampâté Bâ lui a consacré):

"Il est nécessaire que je vous parle de la charité, car je suis peiné de voir qu'aucun de vous n'a suffisamment cette vraie bonté du coeur. Et cependant quelle grâce! Si vous aviez un coeur charitable, il vous eût été impossible de continuer à écouter une leçon quand un petit être misérable à tous points de vue nous criait au secours et sollicitait notre pitié."

On retrouve ici quelque chose de la morale de l'histoire soufie que je vous ai racontée. "Eh bien, mes amis, reprend Bokar, en vérité, celui qui apprendrait par coeur toutes les théologies de toutes les confessions, s'il n'a pas de charité dans son coeur, ses connaissances ne seront qu'un bagage sans valeur."

 

J-Philippe de Tonnac:

Votre ami Hampâté Bâ avait-il reçu l'enseignement de Tierno Bokar?

Théodore Monod:

Ils avaient une passion commune pour les chiffres et la valeur numérique des lettres de l'alphabet. Je me souviens avoir vu dans le vestibule de la maison de Bokar à Bandiagara les dessins très particuliers qu'il faisait. Hampâté Bâ était membre de la Tidjâniyya Hamalliyya, branche de la Tidjâniyya fondée par le cheikh Hamallah qui a été exilé en France où il est mort. Hampâté Bâ travaillait à la mairie de Bamako et parce qu'il était hamalliste, il connaissait toutes sortes de difficultés avec l'administration coloniale. C'est de là que je l'ai tiré en obtenant sa mutation à l'Institut français d'Afrique noire que je dirigeais alors. Il a raconté un peu partout que je lui avais sauvé la vie. Je ne crois pas que ce soit vrai.

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Almoustapha Tambo 

J-Philippe de Tonnac:

Comment l'aviez-vous connu?

Théodore Monod:

Il m'avait écrit. Hampâté Bâ avait quelque chose de la lumière de Tierno Bokar et c'était un grand conteur. L'IFAN n'a été pour lui qu'un marche pied vers l'Unesco et la diplomatie. Parmi tous les écrits qu'il a laissés se trouve le 3ème volume de son autobiographie commencée avec L'enfant peul et Bonjour mon commandant. C'est dans ce 3ème volume qu'il doit parler de notre rencontre et je suis très impatient de le lire.

 

J-Philippe de Tonnac:

Vous vous êtes toujours senti proche de ces gens dont les actes, l'existence même témoigne d'une approche éthique du monde. C'est dans cette direction-là que vous aimeriez que les chrétiens et les gens qui pensent en Occident s'engagent?

Théodore Monod:

Il faudrait déjà s'accorder sur un ensemble de décisions à l'échelle internationale pour empêcher que la planète ne soit entièrement ravagée. Une convention internationale liant tous les Etats qui se partagent le territoire de l'Antarctique stipule qu'on ne pourra pas y toucher pendant 50ans. C'est une mesure de protection utile, mais que se passe-t-il au-delà de ce délai? Il est facile de faire des prévisions...

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A.Tambo 

J-Philippe de Tonnac:

Si les individus ne comprennent pas la nécessité de protéger la planète que nous habitons, faut-il s'orienter vers une Déclaration des devoirs de l'être humain et du citoyen qui aient valeur prescriptive?

Théodore Monod:

Pourquoi ne pas essayer?

 

J-Philippe de Tonnac:

Ceux qui n'auraient pas trié correctement leurs poubelles, qui n'auraient pas fait contrôler leur véhicule, qui laisseraient derrière eux les reliefs de leur pique-nique, seraient passibles d'une amende et d'une procédure judiciaire.

Théodore Monod:

Un philosophe américain du nom d'Aldo Leopold se demande même s'il ne faudrait pas envisager un droit de la planète incluant les êtres vivants qu'elle abrite, les océans, les terres émergées, la géologie... Mais ce n'est pas le principal souci des êtres humains et la guerre continue à mobiliser les intelligences.

 

J-Philippe de Tonnac:

Ne peut-on attendre des prochains voyages dans l'espace qu'ils rendent + évidente la nécessité de protéger notre planète?

Théodore Monod:

Pourquoi?

 

J-Philippe de Tonnac:

Si la preuve nous était donnée qu'il existe d'autres formes de vie dans l'univers, nous serions sans doute amenés à repenser notre histoire, à reformuler les termes de la relation entre les espèces, à manifester + de solidarité avec les créatures qui peuplent cette planète face à l'inconnu?

Théodore Monod:

Si l'homme est en mesure de conquérir et de s'installer sur Mars ou Titan, pensez-vous qu'il se comportera autrement qu'il s'est comporté sur la Terre?

 

J-Philippe de Tonnac: 

Prenant un peu de hauteur, l'homme modèlera ses ardeurs destructrices.

Théodore Monod:

Parce qu'il pourra les transporter ailleurs!

 

J-Philippe de Tonnac:

Regardez comment certains problèmes sont envisagés de nos jours à une échelle internationale lorsqu'ils appelaient autrefois des réponses locales et contradictoires. Dans l'histoire de l'humanité, c'est assez nouveau...

Théodore Monod:

Les changements que vous attendez ne sont pas impossibles... mais ils concernent les temps messianiques. Ce n'est pas nous qui les verrons.

J-Philippe de Tonnac: 

Comment réussissez-vous à concilier ce pessimisme teinté d'espérance messianique et ce militantisme teinté de pessimisme?

Théodore Monod:

Je continue à chercher, à essayer de nourrir une foi qui soit crédible. Les gens sont souvent scandalisés lorsqu'on leur dit qu'il faut faire évoluer la foi. Et pourtant il est + que jamais temps de rebâtir une pensée chrétienne.

 

J-Philippe de Tonnac:

Mais pourquoi, encore une fois, ce pessimisme?

Théodore Monod:

Il me semble que l'aventure des primates est mal engagée. Peut-être accepteraient-ils encore de changer d'attitude et je ne désespère pas qu'ils le fassent un jour. il est cependant très difficile de revenir en arrière pour rejoindre ce point de bifurcation où s'est présentée à eux la possibilité d'un choix. Je ne crois pas non plus qu'il existe des raccourcis transversaux qui permettraient de quitter une voie pour une autre.

 

J-Philippe de Tonnac:

A quand remonte cette bifurcation?

Théodore Monod:

Il est difficile de la situer. Sans doute à partit du moment où il y a eu la ville avec son temple, son palais, sa prison, sa banque et son mauvais lieu.

 

J-Philippe de Tonnac:

La science vous fait dire que tout est perdu et la foi que tout est gagné, c'est cela?

Théodore Monod:

Je vous l'ai dit, je tiens beaucoup à l'espérance. C'est une espérance à visée messianique, qui concerne donc la fin du monde.

 

J-Philippe de Tonnac:

Vous vous rendez peut-être compte de ce que l'être humain a déjà exploré, inventé, créé, ordonné qui pourrait, si nous le voulions bien, faire oublier ses mauvais coups, ses échecs, ses brutalités... Höderlin dit que là "où croît le danger croît aussi ce qui sauve"...

Théodore Monod:

Il faudrait beaucoup tout de même pour arriver à orienter autrement cette aventure. Et pendant ce temps le chronomètre nucléaire est en marche: de combien de temps disposons-nous pour désamorcer toutes les bombes que nous avons stockées sur la Terre? Comment influencer les crocodiles qui nous gouvernent?

 

J-Philippe de Tonnac:

Mais pourquoi, encore une fois, ne privilégier que les mauvais côtés? Si nous nous attachions à tout ce que nous avons réussi?

Théodore Monod:  

Nous avons réussi sur un plan matériel, c'est vrai.

 à suivre...

source images

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http://storage.canalblog.com/63/50/630869/71971228.jpgAlmoustapha Tambo

http://cindyfeedesongles.free.fr/images/bouton%20jaune.gif

When there's no turning back,

we should concern ourselves only with the best way of going forward

 

Paulo Coelhohttp://cindyfeedesongles.free.fr/images/bouton%20jaune.gif

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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 12:04
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Sciences citoyennes
pour un projet politiquehttp://www.maxi-gif.com/gif-ressource-webmaster/barre/barre-mandala-00007.gif

 

 

Répondant à ce souci exprimé par B.Blavette, Guy Evrard résume l’enchaînement des idées qui le conduisent aujourd’hui à proposer d’inscrire dans un projet politique la mise en place d’une structure chargée d’étudier et de suivre en permanence les équilibres de notre biosphère, afin d’observer et de réguler l’influence des activités humaines. Cette structure aurait un devoir d’alerte et ouvrirait un nouvel espace à la démocratie pour les choix de société.

http://www.ifsttar.fr/uploads/pics/encart-recherche-1.jpg

• Crise économique et sociale, (...)
Sciences et démocratie
Quelle structure ?

Une définition synthétique de la biosphère est donnée par le Petit Larousse: ensemble des écosystèmes de la planète, comprenant tous les êtres vivants et leurs milieux.

La biosphère correspond à la mince couche (20 km au max) comprenant les portions de l’atmosphère, de l’hydrosphère et de la lithosphère où la vie est présente.  

Crise économique et sociale,
crise écologique

La crise globale actuelle est la conjonction historique d’une crise économique et sociale et d’une crise écologique majeures. Celles-ci résultent de la globalisation capitaliste et de sa logique productiviste sur une planète dont l’espace et les ressources apparaissent désormais finis.http://energie.lexpansion.com/partners/expansion/cacheDirectory/HTMLcontributions/img/20120613143810_automobile_planete_Scanrail_-_Fotolia_com.jpeg

Assurer un avenir à une humanité toujours animée par la volonté d’aller de l’avant implique:

1- des transformations sociales radicales, visant à l’égalité politique et à la satisfaction équitable des besoins matériels et sociaux de tous les citoyens du monde;

2- la surveillance des équilibres, certes évolutifs, de notre biosphère, qui seule contient toutes les ressources nécessaires à la vie, du moins à notre échelle.

Admettre l’interaction forte entre ces 2 dynamiques devrait être au cœur d’une nouvelle utopie mobilisatrice des peuples, sans renier les revendications inscrites de longue date dans la lutte collective.

 

Sciences et démocratie

 

 

Chacun voit l’importance des sciences, aussi bien des sciences dites exactes que des sciences humaines, mais qui échappent pour l’essentiel aujourd’hui à l’intervention démocratique des citoyens, sous les prétextes des nécessaires compétences et, + hypocritement, de la liberté des chercheurs. Cette situation conduit généralement à une collusion entre le pouvoir politique, dont la légitimité ne saurait être universelle, les experts et les tenants du pouvoir économique.

Dans le système capitaliste,

au lieu d’être mobilisées

- au service de l’intérêt général,

les sciences sont ainsi de + en + instrumentalisées

- au service du profit,http://static1.7sur7.be/static/photo/2012/4/6/7/20120515110111/media_xll_4829842.jpg

souvent au mépris de l’environnement,

de la sécurité et de la santé des populations,

- ou par les complexes militaro-industriels, pour lesquels les conflits armés constituent évidemment l’horizon.

D’où une défiance fréquemment manifestée par la population.

Logo Collectifs Associations Citoyennes 

Il s’agit donc de donner de nouveaux outils à la démocratie, au-delà de la démocratie représentative, permettant aux citoyens de contribuer directement aux choix décisifs pour l’avenir de nos sociétés, en particulier ici sur la finalité et les applications des recherches scientifiques. L’interprétation des mécanismes de notre biosphère constitue justement, à cet égard, un observatoire et un champ d’expérience privilégiés, où le chercheur peut admettre de cohabiter avec le citoyen, pour tenterhttp://leylaloukoum.l.e.pic.centerblog.net/a67ifoxr.jpg de comprendre l’impact des activités humaines et de formuler publiquement des recommandations au pouvoir politique afin de les réguler.

L’approche scientifique des phénomènes à l’œuvre dans notre biosphère, aussi bien physiques que sociaux, est, par essence, pluridisciplinaire. Elle pourrait prendre appui au CNRS, mais sans exclusive, encourageant les initiatives des universités et des territoires. Un modèle déjà ± fonctionnel aujourd’hui, mais encore trop souvent coupé de la société civile dans ses différentes composantes.

  http://www.zolux.com/media/planete-7.gif

 
 
Quelle structure ?
 
Parc ornithologique du Marquenterre (Picardie)
nov 2009 photo Guy Evrard▼
   
JPEG - 14.9 ko

On peut se faire une idée de la structure à mettre en place en examinant dans le détail celle du GIEC [*] et son mode de fonctionnement, mais en la complétant d’une dimension essentielle, absente de l’organisation internationale, qui permettrait aux citoyens volontaires à la fois d’acquérir une compétence suffisante à la compréhension de travaux scientifiques spécifiques, d’intervenir éventuellement dans le processus d’acquisition des données (sciences participatives), puis dans leur questionnement et leur exploitation, au même titre que les pouvoirs publics. Le mode associatif actuel des ONG, trop calqué sur la technique du lobbying, est probablement une forme insuffisante d’expression de la citoyenneté et ne protège pas de l’expertocratie. Les conventions de citoyens ou les forums citoyens sont à considérer pour tendre vers l’objectif, qui doit aussi motiver l’enrichissement et l’attractivité de la formation initiale. Le 15 juin, le FMSD organise une conférence au Sommet des Peuples à Rio

La structure d’expertise et d’échange, à définir dans sa composition et son mode de renouvellement, aurait en charge l’analyse et la synthèse des travaux effectués par les différents laboratoires ou entités souhaitant contribuer à l’objectif, y compris la prise en compte des travaux publiés à l’étranger. Elle aurait ensuite à créer les conditions pour l’information des pouvoirs publics, des élus (à l’échelle territoriale appropriée) et de la société civile dans son ensemble (citoyens, associations, entreprises), jusqu’à la publication officielle d’un état de situation de notre biosphère et les incidences aussi précises que possible de nos comportements, tant industriels que collectifs ou particuliers. La fréquence de cette publication pourrait être comprise entre 2 et 5 ans, telle qu’elle oblige à une réaction relativement rapide de la société. Les données suffisamment établies et documentées impliqueraient des décisions de régulation des pouvoirs publics, aussi bien au plan national que par les exécutifs régionaux.

La mission d’échange vers la société civile, réellement au cœur des changements de société à entreprendre, impliquerait un tissu permanent d’initiatives de formation, d’information et de débat, en ligne et localisées, permettant aux citoyens de s’approprier les connaissances et les http://www.futura-sciences.com/fileadmin/Fichiers/images/ActHumour/110508_FS_AH_BEB.jpgéléments de la discussion, d’éprouver leur propre analyse face aux autres et en présence d’experts, sur chaque sujet bien délimité. Le rapport de situation intègrerait les résultats de ces actions.

 

Néanmoins, la reconnaissance démocratique et l’efficacité de cette structure devraient être régulièrement évaluées pour apporter les ajustements nécessaires. Le financement serait d’origine publique et indépendant des budgets des laboratoires ou organismes réalisant les études de base.


G. ÉVRARD, GR, janvier 2012

 

[*]GIEC = groupe d’experts international sur l’évolution du climat en anglais IPCC = intergovernmental panel on climate change

FMSD, fondation mondiale sciences démocratie

Sciences citoyennes sur wiki

http://roseric.r.o.pic.centerblog.net/71080756.gif 

proposé par mamadomi

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