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T'entends quoi?

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Oscar 2012 dans la catégorie du 
 court métrage documentaire
pour "Saving Face":la réalisatrice pakistanaise
Sharmeen Obaid-Chinoy lance sa campagne
contre les attaques à l'acide qui chaque année
défigurent + d'une centaine de femmes.
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Pour suivre les décisions et les changements
voulus par le peuple et pour le peuple
c'est ICI, dossier ALUR pour ex
►oops ça coupe, suite ici 
+ de zik ici [les notes que j'aime]

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...pour voir le film de Yann Arthus-Bertrand
et une critique ici
; autre film (7'30):
Des fOrêts et des hommes
horloge mondiale
un moment Ted ici, avec Jill Bolte
hymne à la beauté de la nature ici
à lire absolument:
comprendre l'histoire d'Israël
par le grand universitaire Ilan Pappe
août 06 et toujours actuel...
138 pays reconnaissent la Palestine
en tant qu'état, 179 pays maintiennent leurs relations
diplomatiques, le pays est devenu membre de l'ONU
en 2011 (actuel statut d'observateur) mais
la demande d'adhésion n'aboutit pas à cause
du véto des E.U. et des pressions d'Israël
le 31 oct 2011:
la Palestine siège enfin à l'UNESCO
le 29 nov 2012
la Palestine devient
"un ETAT observateur
'non-membre' de l'ONU"

alerte huiles frelatées, à lire d'urgence
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dossier Red Bull, chez terre et mer
(plusieurs liens) ne pas consommer
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les limites de la liberté d'expression:
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attention Printemps de Bourges en observation
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Les 10 multinationales les + dangereuses
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fruits et légumes de saison
chez Pol  merci 
scandale écologique de la fraise espagnole
chez
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Où Qu'il Est, L'article?

Cap à citer

earth hour
 Samedi 29/03/14:
20h30/21h30
 ...merci à tous 
www.earthhour.be.
le 23/03/2013
on a aussi éteint les lumières!
http://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gifhttp://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gifhttp://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175

Tunisie-drapeau.jpg

Pour une Tunisie et une Egypte
libres & démocratiques
calligraphie
bravo aux Lybiens, ya du travail encore...:

 courage aussi aux Yéménites, avec la révolution des femmes:

Drapeau du Yémen
...aux Syriens, qui paient cher:
aux Maliens, en proie au mal anti-éducation qui fait le lit de toutes les dominations:
et, que partout où
la liberté est bafouée,
la révolution se propage:
Algérie,Bahrein,Burkina Faso,Chine,
Djibouti,Haïti,Irak,Iran,Japon, 
Jordanie,Kenya,Koweit,Liban, 
Maroc,Mauritanie,Nigeria,Oman,
Palestine et Israël,Somalie,Soudan 
 ...France!
...Ukraine qui choisit des valeurs de démocratie dans le rapprochement à l'Europe, au détriment d'avantages économiques à rester liée à la Russie! Avec les risques extrémistes que ça comporte...
Thaïlande...
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l'origine du  mot  bug
Severn, la voix de nos enfants
 http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gif
de notre ami Vladimir Vodarevski
ZEM apprenti maître zen
ici

cannabis, attention quand même...
dangers, alerte, qlqs infos
chez cardamome
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lettre ouverte d'un gendarme au président
de la république M. Hollande:

Couches Absorbées

Caplibreurs et surfeurs

Blog animé depuis bientôt 7ans

792 000 visites au 13 jan 2015
merci à tous et à toutes
...pour tous vos commentaires:
le 55 000ème, mercredi 5 nov 2014
déposé par:
bouquet rose et mauve
MERCI DE VOTRE VISITE

Je m'insurge!

Hommage à Stephane Hessel, récemment il avait subi la censure pour s'être exprimé contre les choix du gouvernement israëlien à l'encontre du peuple palestinien

 

ici, extrait de son indignation chez Taddeï

ses voeux de résistance 2011

en savoir plus à la fin de cette page en clic

******************************************************************************

L'homme que vous voyez sur la photo n'est pas un 'Black Block' ni un misérable retraité. C'est Manolis Glezos qui en 1941, sous l'occupation nazie, est monté sur l'Acropole et a retiré le symbole nazi, la croix gammée. Qui est-il?
 
Manolis Glezos Manolis Glezos
70 ans + tard des personnes en uniforme, serviteurs des banques, qui ne mériteraient même pas de lécher ses chaussures, ont l'audace de lever la main sur lui...
Ceux qui ne comprennent pas que nous voyons monter une nouvelle forme de fascisme financier devraient y réfléchir à deux fois.
 Un lien chez bernard

******************************************************************************

Suite aux pétitions de demande de soutien qui circulent:


Je déclare ne soutenir Eric Zemmour dans son combat pour la liberté d’expression qu'avec la réserve qui s'impose en regard du commerce qu'il fait de son impertinence dans sa posture d'opposition fanatique à ce qu'il appelle la pensée unique, opposition massive qui n'est qu'un grand fourre-tout de toutes les transgressions délétères par l'incitation à décomplexer toute forme de propos, de posture et d'investigation raciste.

Le poids de la parole publique enjoint une responsabilité et une prudence éthique qui, de toute évidence, lui pèsent dans son fantasme de toute puissance infantile tellement patent.

Ainsi, je NE CONDAMNE PAS LES PLAINTES ET PROCES QUI LUI SONT FAITS, NI LES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION CONTRE SES EXCES ET SES FRANCHISSEMENTS DE LIGNE. Les pressions et menaces dont il fait régulièrement l’objet, en revanche sont nulles et non avenues.
Vous pourrez vous informer sur la charte éthique professionnelle du journalisme sur ce lien, dont:
- Refuse et combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute confusion entre journalisme et communication
- Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge
- Respecte la dignité des personnes
- N’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée
- Prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles/répond devant la justice des délits prévus par la loi
- tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, la déformation des faits, le mensonge, la manipulation, (...) pour les plus graves dérives professionnelles
http://obeissancecanine.free.fr/images/exercice1.gif
 vous pouvez commenter ici >> page blanche
13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 17:04

http://marchestobrussels.takethesquare.net/files/2011/09/liberte_egalite_fratermite.jpg 

 

Barres

Le motif de la résistance, c'est l'indignation

Barres

 

On ose nous dire que l'Etat ne peut plus assurer les coûts de ces mesures citoyennes. Mais  comment peut-il manquer aujourd'hui de l'argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes alors que la production dehttp://files.lesdiplomates1984.com/200000162-87cf188c95/feddees.jpg richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l'europe était ruinée? sinon parce que le pouvoir de l'argent, tellement combattu par la Résistance, n'a jamais été aussi grand, insolent, égoïste, avec ses propres serviteurs jusque dans les + hautes sphères de l'Etat. Les banques désormais privatisées se montrent d'abord soucieuses de leurs dividendes, et des très haut salaires de leurs dirigeants, pas de l'intérêt général.

L'écart entre les + pauvres et les + riches

n'a jamais été aussi important;

et la course à l'argent, la compétition, autant encouragée.http://autrou.20minutes-blogs.fr/media/01/00/281062954.jpg

Le motif de base de la Résistance était l'indignation. Nous, vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la Résistance et ses idéaux. Nous leur disons: prenez le relais, indignez-vous! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous, d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux. Quand quelque chose vous indigne comme j'ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé. On rejoint ce courant de l'Histoire et le grand courant de l'Histoire doit se poursuivre grâce à chacun. Et ce courant va vers + de justice, + de liberté mais pas cette liberté incontrôlée du renard dans le poulailler. Ces droits, dont la Déclaration universelle a rédigé le programme en 1948, sont universels. Si vous rencontrez quelqu'un qui n'en bénéficie pas, plaignez-le, aidez-le à les conquérir.


Stéphane Hessel

Barreshttp://polographiste.com/files/voolp-accueil.png
Barres

Le silence devient un péché

lorsqu’il prend la place qui revient

à la protestation et,

d’un homme, il fait alors un lâche. 

 

A.Lincoln

Barres
http://static.mediapart.fr/files/media_126718/noeud5.jpg
Barres

  proposé par mamadomi

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 17:45

BarresVous trouverez chez gdblog des synthèses d'analyse fulgurantes du genre:

http://gdblog.20minutes-blogs.fr/media/01/02/1422127268.pngBarres

Le sens du cosmiqueBarres

 

"A quoi jugeait-on, jusqu'à présent, une société, une civilisation? A ses critères de beauté, de création, de sagesse, d'éthique, http://r-eveillez-vous.fr/wp-content/uploads/2011/05/journal35-2.jpgde justice, de morale, d'honnêteté... Eh bien, désormais, les valeurs du marché -la rentabilité, le profit, l'efficacité- s'imposent partout et remplacent tout le reste. Elles président aux décisions des gouvernements, régissent le fonctionnement des familles, s'imposent à l'école, règnent au sein des médias. L'individu n'est admis à occuper une palace dans la société que s'il est apte à produire et à acheter."

 

Marcos, interviewé par Ignacio Ramonet, Marcos, la dignité rebelle

 

"Lui [l'homme] et la nature ne font qu'un. Si la nature est blessée, c'est l'homme qui souffre. Si elle est détruite, c'est l'homme qui meurt. En revanche, quand, par une une action individuelle ou collective, nous rendons à la nature ses droits, c'est à nous-mêmes que http://storage.canalblog.com/37/41/599939/70375260.jpgnous rendons la liberté la plus fondamentale: celle d'exister."

 

Luc Hoffman, président du WWF France 

 

"Il a suffi de la folie d'un Führer, et il a suffi de quelques millions de citoyens bien éduqués, pour anéantir en quelques années la vie d'innombrables innocents."


Alice Miller, C'est pour ton bien, Racines de la violence dans l'éducation de l'enfant

 

"Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent."

  http://www.centre-presse.fr/images/articles/800x600_86734.jpg

F.R. de Chateaubriand

 

"Alors que tout un chacun aspire au respect, à la considération des autres, au droit au travail, à la santé, à l'épanouissement affectif et spirituel, la société (il conviendrait plutôt de dire: quelques grosses sociétés...) répond par les plantes transgéniques et le téléphone portable!"

 

J.-Marie Pelt, Plantes et aliments transgéniques

 

"Pour la première fois dans l'histoire, les êtres sont conscients de vivre dans une culture malade.(...) Nous avons fait un pacte avec la mort et nous nous efforçons de nous y tenir. Nous http://a4.idata.over-blog.com/311x400/1/87/57/51/consumerism.jpgsommes engagés dans un vaste programme de dégradation des conditions de vie. Et pourtant, parfois, dans l'après-midi pollué, par la fenêtre entrouverte, filtre un rayon de soleil, comme une invitation subtile à un pacte pour la vie."

 

Rolando toro Araneda

 

"Nous sommes face à un problème de taille où nos intérêts s'opposent: continuer à vivre en consommant ce que nous voulons, comme nous le voulons, ou admettre que nos excès et les déchets que nous produisons sans y regarder de + près sont d'ores et déjà en train de nous intoxiquer."

 

Lionelle Nugon-Baudon, Maisons toxiques

  http://ww2.ac-poitiers.fr/arts_app/IMG/gif/poussin_jaune.gif

"Cette nouvelle morale du respect de la vie devrait permettre à notre pensée de transcender les raisonnements anthropocentriques où elle se cantonnait jusqu'ici pour découvrir la profonde unité du monde vivant et la solidarité des choses et des êtres d'un bout à l'autre de la chaîne des organismes. Il faut retrouver ce que l'homme moderne a depuis longtemps perdu, le sens du cosmique."

 

Théodore Monod, Révérence à la vie

BarresA propos de révérence...

Barres

http://deesse.feminin-sacre.org/wp-content/uploads/2010/04/WebofWyrd.jpg

Barres
Pour suivre ce fil, vous trouverez
un excellent et court billet chez Miche
Barres
proposé par mamadomi
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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 09:56

http://www.medium4you.be/local/cache-vignettes/L550xH229/ratatouille-d1f1-b82b7.jpg

"Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale

que d'être bien adapté à une société malade"

 

Jiddu Krishnamurti

http://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpg

Le texte  de cette vidéo est celui du discours de Charlie Chaplin à la fin

du film Le Dictateur.

La musique derrière est celle du récent film Inception

- dites-moi si je me trompe.

Et, je signale que ce billet m'a été soufflé par ... mamzelle ma fille

comment? moi, fière?... rien qu'un peu...

http://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpg

Chez mes parents (qui devine où?):

Chez bibi (et d'autres vues sur le site en lien):

http://storage.canalblog.com/05/92/93554/61053935.jpg

En Provence (et tant de belles vues sur le site en lien):

http://www.vincent-formica.com/Provence%20cabanons/bin/images/small/Provence%20sous%20la%20neige%20036.jpg

http://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpg

http://lescreasdekathy.l.e.pic.centerblog.net/efhcgrvf.gifhttp://2.bp.blogspot.com/-ImAsGcxPMBY/TmqPVXybu7I/AAAAAAAAK5A/6Lqc9L_ZDoQ/s1600/giraffe.jpg

Aleksandra Harizma Parhomenko

http://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpghttp://www.clipart-fr.com/data/wallpaper/abstrait/TN_fond_ecran_wallpaper_abstrait_207.jpg

proposé par mamadomi et lamiss-suerte80

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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 14:30

http://pecheurdeetoiles.files.wordpress.com/2010/10/cropped-divers0851.jpg

Néolibéralisme après libéralisme:

Autant confier son âme au diable!

 

Le néolibéralisme vient déjà d’une des tendances les + extrémistes de l’héritage du libéralisme présentes au Colloque Lippmann (1938), alors que règne parmi les participants, qui craignent la disparition du libéralisme, une ambiance d’urgence, de peur, voire de panique. La peur étant toujours mauvaise conseillère, que pouvons-nous attendre d’un tel nouveau courant, né d’une doctrine déjà bien infréquentable et malade?

http://encerclement.info/top-try-fr.gif

Utopie contre délire

Je ne suis pas d’accord avec le terme d’utopie pour le qualifier: il ne s’agit pas d’une utopie, mais d’un délire. Pour moi l’utopiste (contrairement au délirant) ne perd pas le contact avec la réalité.

L’utopie peut être un rêve, un projet irréaliste,

une illusion, mais elle n’ignore pas le réel.

Le délire, lui, ne voit pas le réel, il le déforme, le façonne pour les besoins d’un psychisme malade.

L’utopie refuse la réalité telle qu’elle est,

le délire en a une perception erronée.

En quoi le libéralisme et davantage encore le néolibéralisme décrochent-ils complètement du réel?

- Être persuadé que, dans la réalité, l’harmonie des égoïsmes amène le + grand bien, c’est nier l’évidence, faire fi de l’histoire, des crises, du chômage, de la pauvreté.

- Dire que des millions de chômeurs sont un petit mal qui permet un grand bien, c’est être sourd et aveugle.

Dans le délire, l’esprit critique ne remplit plus ses fonctions, et nous voilà plongés dans une croyance immédiate, qui s’impose à la conscience et une foi quasi mystique dans ce Marché, considéré comme le Bien absolu, la solution magique et incontournable à tous nos maux. Et les néolibéraux, au colloque Lippmann en 1938, savent pourtant, aussi bien que nous, qu’après la crise de 29, amenée par ce merveilleux marché, c’est Hitler qui est venu au pouvoir (1933).


Quand le délire devient fureur

Le glissement entre libéralisme et néolibéralisme, c’est que ce délire ne peut plus se confondre avec la croyance en Dieu. Dieu n’est plus là. L’illusion naturaliste portant à croire que le marché est organisé de façon naturelle ne tient plus.

Mais le délire demeure:

le marché reste la seule chose importante à sauver. Autrefois Dieu était garant du bon fonctionnement de ce joyau qu’est le parfait engrenage du monde des échanges, mais que faire maintenant?

- Qu’à cela ne tienne, remplaçons Dieu!!

http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQdl7YfN8WV_iKrdFZ6VokYONDK_Yl9rf7j0ZptILwSEG8xjkICa14mssIjFQ[dieu? vraiment?!]

- Prenons l’État en otage, en continuant d’occulter la réalité de la pauvreté, des injustices, sacrifions tout (et surtout les intérêts privés syndiqués tellement dangereux!) sur l’autel du marché et de la lubrification des rouages. Que de poésie, que d’humanisme! 

- Et le délire devient fureur. Il ne s’agit pas seulement d’adorer le marché dans les échanges financiers, mais il faut que son Esprit infiltre et mette désormais au pas tous les domaines de la société (l’hôpital, l’école).

C’est une des capacités du délire d’infiltrer, de proche en proche, toute le psychisme. On s’identifie de + en + à Dieu et, comme Lui, on va créer un homme à son image, un homme nouveau “adapté”, l’ancien n’étant pas compatible avec la division du travail et l’ordre du marché, il faut combler l’écart (eh oui! L’homme rechigne à vouloir toujours être efficace, performant… ).

Seulement voilà, à trop vouloir faire l’Ange, on fait la Bête, et à vouloir remplacer Dieu, on devient l’apprenti sorcier qui vend son âme au Diable. Nul étonnement que la notion de totalitarisme, englobant tout ce qui n’est pas libéralisme (fascisme, communisme, “l’axe du Mal”) et donc le Mal absolu, par opposition au Bien absolu, qu’on appellera démocratie, apparaisse dans ces années-là, alors que fleurissent ces délires. Les délires, en effet, tout autant que cette vision manichéenne du monde, appartiennent à la partie psychotique de notre psychisme, une partie liée à des périodes très précoces de l’enfance, celle où il n’existe encore que du noir et du blanc, comme nous disons en langage psychanalytique,http://voltaireathome.hautetfort.com/media/00/00/568826184.gif “la bonne et la mauvaise mère”, ”le bon et le mauvais objet”. Pour faire court, le petit enfant croit qu’il a 2 mères: celle qui le satisfait (lui donne à manger) et celle qui ne le satisfait pas (le fait attendre). Il lui faudra très longtemps pour comprendre que sa mère réelle est les 2: car pour qu’il s’humanise, il lui faut à la fois de bonnes choses, mais aussi quelques frustrations. Et tant qu’un homme ne sait pas que les humains peuvent aller du noir au blanc en passant par toutes les couleurs de gris, de jaune, de rouge et que ce sont toujours les mêmes humains, c’est preuve qu’il n’a pas grandi dans son humanité, qu’il est encore à l’âge du nourrisson. Ce qui ne l’empêche en rien d’être intelligent, voire très intelligent. Mais "Science sans conscience (que j’entendrai ici dans les 2 sens du terme), n’est que ruine de l’âme".

Une image de l’homme toujours très dévalorisée Le vieux “libéralisme de Papa”, si je puis dire, s’appuyait sur la Main Invisible et le Grand Horloger, à l’époque où l’on pensait que le rôle de l’homme était d’être un rouage dans le grand Ordre de l’Univers. Comment aurait-il pu prétendre à autre chose, cet homme qui ne savait rien de l’infinie sagesse divine et qui avait une si courte vue? Pour que la Grande Horloge marche bien, il fallait juste qu’il s’astreigne à faire toujours la mêmehttp://www9.georgetown.edu/faculty/spielmag/images/AncienRegime.gif chose, à la même place, en se gardant bien de bousculer quoi que ce soit. Sinon il risquait de tout mettre en péril. Est-ce là une image de l’homme bien valorisante? Face à un Dieu tout-puissant, l’homme était écrasé, dévalorisé, impuissant. Seuls quelques privilégiés (les rois, la noblesse) avaient le droit de refléter l’image divine et d’asservir les autres, qui n’avaient que le devoir de se taire et de porter le fardeau.

http://resize.over-blog.com/150x100-ct.png?~aHR0cDovL2ltZy5vdmVyLWJsb2cuY29tLzE1MHgxMDAtZmZmZmZmLzMvMzcvMTUvNDQvL3NvYm5hbWJ1bGUuZ2lmCependant, si l’apanage d’une bonne horloge est effectivement sa capacité de répéter le même mouvement indéfiniment, il n’en va pas de même lorsqu’il s’agit de réalité humaine: la répétition chez l’homme est signe de pathologie!

Sauf à être malade, nous ne sommes décidément pas des machines…

Mais comment des nourrissons pourraient-ils savoir ce qu’est un humain accompli? La grande famille des Libéraux veut maintenir à tout prix cette image de l’homme agrippé à la répétition:

- au départ, assigné à la même tâche, à la même place, dans le mécanisme de la Grande Horloge;

- ensuite, maintenu dans le même comportement, celui qui consiste à penser éternellement à son profit égoïste, à son petit gain, et permettre ainsi au Marché-Manège enchanté, qui remplace la Grande Horloge, de tourner harmonieusement, régulièrement, au profit des “Meilleurs“;

- jusqu’à ces dernières décennies enfin, où l’on veut assigner à l’homme le rôle de celui qui veut gagner toujours +, pour consommer +, amasser +, se remplir encore et toujours +, dans la + triste addiction…

http://3.bp.blogspot.com/_EdZ8ncSnOHY/TPIlKLdqhJI/AAAAAAAAAI0/WJHsY2G4B9o/s1600/neoliberalisme.jpg

Entre compulsion de répétition
et conduite addictive

L’homme a un destin passionnant, celui d’un homme gravement malade! Et l’image qui lui est renvoyée de lui-même est dégradante à souhait. Il est tiré vers le bas, continuellement, jamais reconnu pour ce qu’il est, à peine + enviable qu’un outil ou un mouton. Demandons-nous pourquoi nous acceptons d’avoir si peu de valeur, au point de nous abandonner en de si mauvaises mains et de confier notre destin à de dangereux délirants.

Souvenons-nous qu’on n’a pas besoin de Dieu pour inventer l’Enfer…

http://storage.canalblog.com/19/22/565303/41846599.jpgQuelques pistes
pour sortir de cette imprégnation

 

Parler, en revanche, d’un homme qui a des droits et des devoirs, qui a des capacités de solidarité, de justice, de révolte, de singularité, c’est avoir une bien + haute vision de lui et le reconnaître aussi pour ce qu’il est, pour ce dont il est porteur; c’est le reconnaître aussi pour un humain capable de désir, d’évolution, de création, qui peut sortir de la répétition la tête haute, qui peut surprendre, avoir du respect pour lui-même, donc pour les autres, aimer rencontrer l’autre, construire des choses avec lui, prendre avec lui son destin en main. Il faut lutter pour qu’on ne fasse pas le choix de l’humain le + mauvais, car c’est la base de tout.

L’homme a vocation à autre chose qu’à s’identifier à des machines 

Foule sentimentale
On a soif d’idéal
Attirée par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales!

Alain Souchon

ou des moutons.

Il doit pouvoir s’estimer.

C’est ce que nous apprend aussi la psychanalyse: ceux dont on dit, dans le langage courant, qu’ils ont un “ego surdimensionné” sont ceux-là même qui manquent le + d’estime de soi (narcissisme). Et ceux qui ont une estime de soi suffisamment bonne sont ceux qui auront le moins besoin de se faire valoir et d’imposer leur pouvoir.


http://morningbull.blog.tdg.ch/media/00/00/1022228755.gifC’est l’Homme qu’il faut défendre!

Défendre nos valeurs est essentiel dans ce combat pour une image valorisée de l’homme.  http://medias.lepost.fr/ill/2009/06/27/h-20-1597212-1246137731.jpgPlus important que de défendre un pouvoir d’achat, qui reste dans la même logique, il faut défendre l’Homme. À la condamnation condescendante des malheureux qui se font happer par cette folie ambiante, préférons en appeler à la fierté de l’homme, à sa dignité, à sa générosité. Ranimons cette belle tolérance, réduite aujourd’hui à l’état du World Trade Center, càd au degré zéro!

Nous avons juste besoin de redevenir des humains, dignes bénéficiaires de la Déclaration universelle des droits de l’homme, pour que l’air soit à nouveau respirable. Redevenir cet homme qui a des droits inhérents à sa personne, inaliénables et sacrés,http://3.bp.blogspot.com/_CUXlQXCDTJI/TL2lYfLGKNI/AAAAAAAABHU/pkAvmGLn7YQ/s1600/rich_poor_neoliberal.jpg

- incompatibles avec les systèmes et les régimes fondés sur la supériorité d’une caste, d’une croyance, ou d’un quelconque groupe social ou individu.

- Incompatibles tout autant avec l’idée que la construction d’une société meilleure justifie l’élimination ou l’oppression de ceux qui sont censés faire obstacle à cette édification.

  http://nanou69.n.a.pic.centerblog.net/mwrrvo56.gif

C. JUVENETON, GR, juin 2011

...vous pouvez aussi trouver une Justification ici 

http://pussycatdreams.p.u.pic.centerblog.net/osz6zzvv.jpg

proposé par mamadomi

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 06:49

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1142.gifhttp://c.imdoc.fr/private/1/private-category/photo/8986812898/6328292c80/private-category-hello-img.jpg

Changez tout! oui mais...

Combien de commentaires* aquoibonistes, de découragements...

et bien si, ça bouge, ne vous méprenez pas,

n'abandonnons pas en si bonne voie...

relayons, transmettons...

* pas tous aquabonistes je vous rassure,

mais bientôt le 45000ème!!

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1142.gif

 

Le 7 avril dernier, Marie-Louise Duboin était invitée à Aix-en-Provence pour montrer qu’une véritable alternative au capitalisme est imaginable. Elle expliqua donc comment une monnaie qui ne circule pas, afin d’empêcher que l’argent puisse “faire de l’argent”, rend possible la démocratie en économie.

Compte-rendu(exposé et débat) par Christiane Juveneton.


http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1142.gif

Pour une alternative démocratique au capitalisme

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1142.gif

 

 

 

Plusieurs associations s’étaient réunies pour inviter M-Louise Duboin, ce jeudi 7 Avril, à la Maison des Associations d’Aix-en-Provence: le Repaire du Pays d’Aix, l’Université Populaire, La ligue pour les Droits de l’Homme, Démocratie et Émancipation et Attac. Nous voulions qu’elle nous parle de cette question qui nous anime beaucoup dans ces associations: comment “penser” l’alternative ?

* Une alternative politique, cela nous paraissait faisable (Étienne Chouard, membre du Repaire, et professeur à l’U.P. d’Aix, nous a beaucoup fait réfléchir sur l’importance de repenser la Constitution et l’élection par tirage au sort).

* Démocratie participative, auto-gestion nous semblaient aussi “concevables” à partir de nos réflexions historiques et de l’étude de ce qui s’est fait de + alternatif en d’autres temps et en d’autres lieux (que nous avons souvent visités à l’U.P. grâce à André Koulberg).

* Mais une alternative économique… alors là, comme dit M-Louise Duboin, il faut "sauter la barrière et imaginer autre chose …"

C’est ce à quoi nous étions invités, et nombreux ont été ceux qui ont répondu à l’appel des associations: la salle du Ligourès était pleine comme un œuf! Et "l’excitation animait le public qui, de toute évidence, était avide d’en savoir davantage" (A. Koulberg). Il est vrai que nous avons rarement vu une telle animation, faite non pas seulement de critique et de désespoir face à l’état actuel des choses, mais surtout d’un véritable intérêt pour “autre chose”! Et dès le "1er saut de barrière", les questions ont fusé de la salle, pour faire préciser à Mme Duboin tel ou tel aspect, ce qu’elle a fait facilement.http://www.images-chapitre.com/ima2/original/564/1262564_3166297.jpg

J’ai été frappée par le contraste entre les mécanismes économiques actuels, fous et d’une extrême complexité dans leur perversité, et ce que nous a proposé Mme Duboin, sage, simple, limpide, réaliste, propre à nous faire respirer un autre air. Comme cela fait du bien! Merci à elle: qu’elle revienne quand elle voudra, nous serons ravis de l’entendre encore et de débattre avec elle.

http://www.le-livre.fr/photos/RO3/RO30105214.jpg

 

J’ajoute que nous avons tous été très émus quand le maire d’une commune voisine a tenu à dire publiquement son admiration pour Jacques Duboin: depuis qu’il a lu son œuvre, nous a-t-il dit, tout s’est éclairé, "il est devenu intelligent".

 

(du Repaire du pays d’Aix)

C. JUVENETON, GR, mai 2011

proposé par mamadomi

 

http://www.noosfere.com/images/couv/e/editionsnouvelles-duboin1934.jpg

http://www.memoiredudroit.fr/images/1635632501.jpg

http://www.le-livre.fr/photos/R15/R150120982.jpg

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 21:01

 

Ne virons pas au fascisme

 

 

Les médias s’étonnent du "poids croissant de l’extrême droite qui perturbe le fonctionnement de l’Union européenne" [1]. Dernier arrivé en date, Timo Soini, chef des “Vrais Finlandais” dont le parti s’est classé en 3ème position, avec 19% des voix, lors des élections législatives du 17 avril, et qui veut rompre avechttp://bxl.attac.be/spip/IMG/png_dessin_traites_europeens_Lisbonne_Nice_Maastricht.png la politique proeuropéenne de la Finlande. Comment s’en étonner alors que depuis des années, les gouvernements des membres de l’UE, actuellement en majorité de droite mais bien longtemps, ne l’oublions pas, socio-démocrates, n’ont pas cessé de piétiner la “démocratie”:

- 1992, traité de Maastricht instituant une Banque Centrale Européenne indépendante, non respect du résultat des référendums qui rejetaient le projet de traité Constitutionnel (France, Pays-Bas, Irlande),

- adoption à la sauvette du traité de Lisbonne, et tout cela pour institutionnaliser définitivement, pensent-ils, la ”concurrence libre et non faussée”, si chère au capitalisme. J’en passe…

- Survient la crise des “subprimes” et tous les gouvernements européens viennent au secours des banques gonflées de crédits toxiques.

- Il faut alors “sauver” les États dont la dette et les déficits explosent. Et pour cela une seule solution: la rigueur…(mais pas pour tout le monde!)

glitters scintillantsIl ne reste alors plus qu’à se tourner vers l’extrême droite… sans voir que ses solutions démagogiques ne se traduiront que par une rigueur encore + grande… pour les + faibles. Quelques chiffres: aux élections européennes de 2009, l’extrême droite dépasse les 5% dans presque la moitié des pays et 10% dans 8 d’entre eux, à l’Est comme à l’Ouest, au Nord + qu’au Sud. Bien qu’au Parlement européen, ces élus soient très loin d’avoir une quelconque influence, il n’en est pas de même dans leur pays. Le cas le + récent est celui de la Hongrie qui vient d’adopter une Constitution aux dispositions liberticides.

L’extrême droite n’est associée au pouvoir que dans un seul pays de l’UE, l’Italie, avec la Ligue du Nord, mais elle tient entre ses mains le sort de plusieurs gouvernements minoritaires comme les Pays-Bas, le Danemark, la Belgique et la Finlande. Il est donc grand temps de modifier de fond en combles les traités et les institutions européennes pour que l’UE ne vire pas au fascisme.

 

J.-P. MON, GR, mai 2011
 

[1] Le Monde, 21/04/2011

 

proposé par mamadomi

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16 octobre 2011 7 16 /10 /octobre /2011 12:31

  http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gif

Réflexion:

...ou comment on veut dissuader le citoyen de réfléchir (entre paresse et manipulation)...sous couvert que la terre a toujours tourné...

et puis tout savoir sur le GIEC aussi...

http://mjsaube.fr/wp-content/uploads/dotclear/images/think_tank.jpg

La controverse trop médiatisée sur la réalité du changement climatique et ses causes principalement anthropiques, en franchissant l’enceinte de l’Académie des sciences, en France, a frôlé le ridicule. Pour Guy Evrard, outre qu’elle peut justifier l’inaction, son instrumentalisation évite surtout une autre controverse, bien + politique, sur la responsabilité du libéralisme économique, son incapacité à remédier aux désordres qu’il génère et, pire encore, sa volonté d’ouvrir un nouveau domaine marchand. De façon + générale, elle masque l’incurie du productivisme. Il s’agit bien d’esquiver un véritable débat sur notre système économique et social, qui jetterait les bases d’un autre avenir. C’est donc la démocratie qui est interrogée dans la 2ème partie de cet article

- Précédemment

 

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gifChangement climatique:

de la controverse au débat démocratique


http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gif

 

 

Un regard ponctuel sur 2 sites Internet de la presse écrite généraliste révèle la difficulté d’un débat serein et constructif sur le sujet dans le grand public, par média interposé, sans organisation de la discussion, même si l‘on peut se réjouir d’une participation significative. Ainsi, 3 ex qui ont donné lieu chacun à + d’une centaine d’échanges entre lecteurs:

http://www.decitre.fr/gi/45/9782742795345FS.gif

- le dossier publié dans le blog du Monde Diplomatique en déc 2009 [24], à la veille de la conférence de Copenhague, qui tentait une synthèse des données, réfutant en introduction le scepticisme sur la réalité du réchauffement climatique lié aux activités humaines;

- une interview du glaciologue Claude Lorius, dans le blog du Monde.fr, jan. 2011 [25], à l’occasion de la publication de son livre Voyage dans l’anthropocène;

- enfin, un art. du Monde.fr, Le changement climatique aurait contribué à la chute de l’Empire romain,-également jan. 2011 [26], reprenant une étude publiée dans le magazine Sciences.

La plupart des lecteurs, parfois péremptoires, affichent leur camp. Certains tentent une approche réellement constructive. D’autres généralisent à la crise environnementale. D’autres encore se positionnent d’emblée sur le terrain politique.

Alors,

a-t-on avancé ou seulement alimenté la controverse?

Recueillir l’avis des lecteurs en les laissant débattre entre eux sans intervenant qualifié et sans synthèse progressive reste un simulacre de démocratie. Les échanges sont mieux structurés sur le site de discussion Wikipédia [27] ouvert sur le sujet, mais aident-ils davantage les internautes à forger leur opinion?

- Pour que les citoyens exercent leur responsabilité sur des bases solides, ils doivent puiser les savoirs aussi à d’autres sources, éviter de se laisser piéger dans un débat de pure forme. Chacun doit pouvoir apporter sa pierre à l’édifice, mais il faut un maçon.

- Trouver des données sur Internet n’est pas si difficile, juger seul de leur fiabilité et les mettre en cohérence impose d’acquérir les connaissances requises, de les éprouver et de les valider continuellement au contact de spécialistes.

- Demander l’avis des gens, comme le font souvent les sondages, à chaud d’une actualité qui a déversé des informations en boucle et les commentaires de chroniqueurs patentés, est peu crédible. Mais n’est-ce pas sur ce mode que s’est établie la relation entre le monde politique, les médias et les citoyens, invitant ces derniers à emprunter des voies toutes tracées? icon_rolleyes.gif

http://static2.dmcdn.net/static/video/886/491/24194688:jpeg_preview_medium.jpg?20110807195655Que les scientifiques aient quelque difficulté à faire comprendre leur travail n’est alors plus surprenant. Hervé Le Treut, l’un de nos éminents climatologues, au cours d’une récente conférence au pays de La Grande Relève [28], s’étonnait qu’aucune adresse aux citoyens sur le sujet n’ait émergé de groupes de réflexion, et pas davantage au sein des formations politiques, à l’approche d’une échéance électorale majeure.

 

Notre démocratie a sans doute besoin

de nouvelles structures d’échanges, institutionnelles ou non,

pour de nouvelles avancées.

 

[24] Ph. Rekacewicz, Changements climatiques: le grand tournant, Le Monde Diplomatique, Les blogs du Diplo, 04/12/2009

[25] Interview de Claude Lorius (glaciologue, membre de l’Académie des sciences), à propos de son livre avec Laurent Carpentier, Bienvenue dans une nouvelle ère géologique, l’anthropocène, blog Le Monde.fr, 14/01/2011

[26] Revue de presse, Le changement climatique aurait contribué à la chute de l’Empire romain, blog Le Monde.fr, 19/01/2011

[27] Wikipédia, Discussion: Controverses sur le réchauffement climatique

http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion :Controverses_sur_le_r%C3%A9chauffement_climatique

[28] Hervé Le Treut, Le changement climatique. Réalité? Conséquences? Urgence? Quelles mesures mettre en œuvre localement? Conférence-débat organisée par le mouvmnt associatif (CADEB), le 09/02/2011 au Vésinet-78

http://www.prismedetete.net/wp-content/uploads/2010/10/Climategate-V%C3%A9rit%C3%A9.jpg 

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gifUne dimension politique révélatrice de la controversehttp://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gif

 

 

La controverse suscite une mobilisation soutenue des sciences humaines, au-delà de la confrontation sur les données scientifiques proprement dites. Ainsi, le colloque international Controverses climatiques, tenu à Bruxelles et à Paris en oct 2010 [29], visait à apporter un éclairage à la fois

- sur le fond (l’interprétation des données, les incertitudes),

- les acteurs (le GIEC, sa composition, son mode de fonctionnement, les sources de financement, l’action publique)

-et la forme (la médiatisation, les représentations et les réactions de la population).

Cependant, de telles rencontres concentrent principalement un public universitaire et laissent la question ouverte du dialogue avec les citoyens.

Sur le fond, selon la conclusion de la 1ère partie, -ici- le consensus est à peu près rétabli entre spécialistes. Mais on apprend comment les incertitudes inhérentes aux données scientifiques servirent à construire le doute, et pour quelles raisons.

- D’abord aux États-Unis, précurseurs dans la défense de l’environnement et dont la communauté scientifique était pratiquement unanime sur la reconnaissance du réchauffement climatique et de ses causes anthropiques possibles, lors de la formation du GIEC [*], en 1988. D’ailleurs, on imagine bien que sans ce consensus américain le GIEC n’aurait jamais vu le jour. C’est à ce moment-là que le doute a été instillé par 4 personnages, scientifiques influents [30], qui avaient auparavant soutenu le projet de guerre des étoiles, dans le contexte de la politique ultralibérale mise en place par R.Reagan et M. Thatcher.

Ils avaient déjà contesté les dangers du tabac pour la santé, la réalité des pluies acides, l’importance du trou dans la couche d’ozone et la nocivité du DDT. icon_rolleyes.gif

S’opposant à toute intervention de l’État, leur motivation, essentiellement idéologique, reposait sur le fondamentalisme du marché libre, tout mécanisme de régulation conduisant, selon eux, au socialisme!icon_lol.gifhttp://storage.canalblog.com/36/12/216743/54202770_p.jpg

- À partir de 1992, le président G.H.W. Bush, qui avait pourtant appelé à l’action contre le réchauffement climatique, renonça et l’on sait qu’ensuite le protocole de Kyoto ne fut jamais signé par les Américains, sous la pression notamment des lobbies de l’énergie. En particulier Koch Industries, dont les frères Koch financent une multitude de think tanks [31] qui militent pour l’ultralibéralisme et le mouvement Tea Party [32].

- Depuis, les sociologues ont observé que les réticences dans la population américaine persistent en majorité chez les électeurs républicains et, + généralement, dans les milieux conservateurs. De toute façon, le président démocrate Barack Obama déclarait, dans son discours d’investiture, le 20 janv2009, comme nouveau décideur environnemental [33]:

"La question qui se pose à nous n’est pas […] de savoir si le marché est une force qui œuvre pour le bien ou pour le mal. Sa capacité à produire de la richesse et à propager la liberté est sans égale".

En France, où la pratique des think tanks n’est pas développée comme aux États-Unis, le mouvement de scepticisme s’est appuyé sur des personnalités scientifiques de l’Institut de Physique du Globe de Paris, dont les travaux de géodynamique ne concernent pas spécifiquement l’étude du climaticon_rolleyes.gif. Jalousant peut-être, pour certains, les crédits de recherche publics dont bénéficient les climatologues en cette période, sans exclure non plus les querelles d’ego, leur motivation profonde est sans doute d’abord à rechercher également sur des bases idéologiques [34], [35], [36]. La prise en charge publique et collective de l’action au service de l’intérêt général, qui devient une exigence tant à l’échelle régionale que planétaire, face au réchauffement climatique et face à la crise écologique dans son ensemble, apparaît comme une menace sérieuse pour le dogme libéral. D’ailleurs, la conférence de Copenhague [37], en déc 2009, a montré que la manipulation des pouvoirs politiques au service des grands intérêts privés pouvait, sur ces sujets, être remise en question par la contestation populaire et par les dirigeants de certains pays en développement. Mais, en même temps, on observe en France dep. quelques années une certaine défiance envers les expertises publiques, sur laquelle surfent “allègrement”icon_lol.gif les climato-sceptiques. Un paradoxe qui reflète la double revendication d’un engagement effectif des pouvoirs publics au service de l’intérêt général et de l’indispensable contrôle citoyen, càd de la démocratie.

La stratégie du doute, le dénigrement à la fois du travail scientifique, de l’organisation et des finalités du GIEC, et jusqu’à la récupération du déni de démocratie, ont donc été mobilisés, avec l’aide des grands médias, en France comme aux États-Unis, pour émousser la motivation des citoyens face aux changements des modes de vie auxquels nous allons devoir faire face; en espérant maintenir le statu quo d’un capitalisme tout juste à repeindre en vert-modeicon_evil.gif,

mais qui ouvrirait progressivement de nouveaux domaines marchands en toute liberté.icon_rolleyes.gif

http://liberte.typepad.com/.a/6a00e54ef28dc18834014e893e5486970d-800wi

Objectivement, les climato-sceptiques évitent ainsi non seulement la remise en cause du système économique et social dominant, mais ils contribuent à son renforcement.icon_lol.gif Rappelons-nous aussi que Claude Allègre avait déjà minimisé les dangers de l’amiante, y compris sur le campus de Jussieu, lorsqu’il en était le ministre de tutelle [38]. Enfin, des relations se sont établies de toute évidence entre climato-sceptiques de part et d’autre de l’Atlantique [35], [36], [39].

"Si le GIEC [*] n’existait pas… il faudrait l’inventer!"

 

1119_Climat.jpg

C’est en ces termes que s’achève le livre Climat, une planète et des hommes [40], suggéré à la fin de la 1ère partie de l’article. Les auteurs (26 scientifiques autour de la discipline) ne négligent pas la dimension sociologique de la controverse, mais ils renvoient à la société les raisons probables de son scepticisme:

"La réalité, c’est que le message du GIEC gêne. Il gêne tous ceux qui produisent ou utilisent les énergies fossiles, aussi bien les lobbies énergétiques et industriels que la majorité des citoyens (qu’ils soient propriétaires de voitures ou amateurs de vacances lointaines, entre autres). Il gêne ceux qui affirment que les progrès technologiques permettront toujours à l’homme de s’en sortir. Il gêne ceux, parmi les écologistes, qui rêvent de décroissance et qui, détournant le principe de précaution de son véritable sens, ont déclaré la guerre au progrès technologique comme moyen de lutte contre le changement climatique. Il gêne enfin les politiques en les forçant à agir en fonction du long terme".

Tous ceux-là accusent le GIEC de travestir la réalité scientifique,

"… alors que la quasi-totalité des scientifiques spécialistes du sujet pensent au contraire que les rapports du GIEC sont le reflet fidèle de leurs travaux".

Sans vouloir décrire en détail la genèse, la composition et le fonctionnement du GIEC, la procédure de production des rapports et les interactions avec les États, qui sont le résultat d’une construction complexe mais avec une volonté d’excellence scientifique et d’équilibre dans la sélection des experts, essayons néanmoins de fournir quelques repères essentiels [1], [41]:

Ce sont les chercheurs eux-mêmes qui, à force de confrontation de leurs travaux dans leurs propres instances, càd principalement dans les revues à comité de lecture et dans les colloques, ont pris l’initiative d’interpeller la société, notamment à la Conférence de Stockholm en 1972, puis à Rio en 1992. C’est le Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE), formé à l’issue de la conférence de Stockholm, et l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) qui décidèrent la création du GIEC, en 1988, dans le but d’anticiper les conséquences possibles du réchauffement climatique sur les activités humaines. Il s’agit d’une décision politique, pour une mission d’expertise inscrite dans la durée, à l’échelle mondiale.

Le GIEC lui-même ne conduit ni ne décide

aucun programme de recherche.

Sa structure permanente est limitée à un secrétariat d’une dizaine de personnes. Les experts font acte de candidature dans les différents pays et ne sont pas rémunérés (des moyens de financement sont toutefois assurés pour la participation des experts des pays en développement).

http://a34.idata.over-blog.com/499x404/0/26/61/54/giec-method.jpgLe principal travail du GIEC consiste à élaborer, à intervalle régulier (1990, 1995, 2001, 2007, le prochain prévu en 2014), un rapport d’évaluation des informations scientifiques, techniques et socio-économiques disponibles dans la période sur les changements climatiques. Cette production obéit à des règles de procédure qui garantissent 3 finalités:

1• les représentants des États sont impliqués dans le processus,

2• la fiabilité scientifique des énoncés est assurée et

3• les degrés de certitude sont précisés.

- L’association étroite des États à la mise en place des instances d’expertise, à l’élaboration, l’approbation et l’adoption des rapports est justifiée par la possibilité qu’ont tous les membres du PNUE et de l’OMM de contribuer au GIEC, et par l’utilisation des rapports dans les négociations internationales.

- Les instances d’expertise sont mises en place au cours de sessions plénières dans lesquelles les États occupent une place centrale et où sont associés, comme observateurs, des représentants des associations environnementales et des secteurs industriels intéressés.

- Les membres du bureau du GIEC et son président sont élus pour la période d’élaboration d’un rapport, sur des listes proposées par les États. Les personnes retenues doivent être des scientifiques reconnus pour leurs compétences, en veillant à la diversité de leurs domaines de spécialité, de leurs points de vue et de leurs origines géographiques.

- Le bureau du GIEC établit le programme de travail et précise les missions de chacun des 3 groupes de travail, dont les bureaux désignent à leur tour les experts chargés de l’expertise, auxquels pourront être associés, de manière + informelle, des spécialistes de renom non signalés par les États. Sur ces listes sont identifiés, pour l’élaboration du rapport, les auteurs principaux coordinateurs, les autres auteurs principaux, les contributeurs, les examinateurs et les responsables éditoriaux. Les coordinateurs et les autres auteurs principaux rédigent une 1ère version du rapport de leur groupe de travail. Ces pré-rapports doivent offrir

"une évaluation complète, objective, ouverte et transparente des informations scientifiques, techniques et socio-économiques pertinentes pour la compréhension des fondements scientifiques du risque d’un changement climatique d’origine humaine, de ses impacts potentiels et des options disponibles pour s’y adapter et en atténuer les conséquences".

- Après une 1ère revue par les experts examinateurs et la prise en compte de leurs observations par les auteurs principaux, les représentants des gouvernements membres du GIEC et les organisations non gouvernementales admises comme observatrices sont invités à faire connaître leurs commentaires sur chaque pré-rapport au groupe de travail concerné. Les principales conclusions retenues par les groupes de travail dans leur rapport complet, puis dans les résumés à l’intention des décideurs politiques doivent ensuite être approuvées et adoptées en séance plénière du groupe de travail et/ou du GIEC. L’approbation des résumés, en particulier, prend la forme d’un accord par consensus après une discussion ligne par ligne par les experts. Si des désaccords importants subsistent à l’issue de la séance plénière du GIEC, ils doivent alors être consignés. Il ne saurait toutefois y avoir de déconnexion entre le rapport scientifique complet et le résumé à l’intention des décideurs. Enfin, un rapport de synthèse est rédigé sous la responsabilité directe du président du GIEC. Il comprend le résumé pour décideurs et doit être écrit dans un style non technique. Il est soumis au même processus de révision qui associe les spécialistes et les représentants des gouvernements.

Ce regard sur le GIEC montre que l’objectif d’apporter des informations aussi fiables que possible aux États, à l’abri des manipulations de blocs géographiques ou politiques, ou même de points de vue scientifiques hégémoniques, a bien été au cœur de son organisation. Mais la controverse a mis aussi en évidence la nécessité d’échanges directs entre le monde scientifique et la société, comme la meilleure garantie de transparence lors des décisions politiques à venir. Ni le GIEC, ni les décideurs, bien sûr, ne les avaient envisagés et les grands médias, pour la plupart, se sont révélés incapables de les organiser de manière sereine et constructive. En France, ce sont les climatologues qui en ont pris eux-mêmes l’initiative.

 

[29] Colloque international Controverses climatiques, sciences et politique, organisé conjointement par la Faculté des sciences de l’Université libre de Bruxelles et Sciences Po Paris, 27-28-29 oct 2010.

http://climatecontroversies.ulb.ac.be/francais http://www.iddri.org:80/Activites/Conferences-internationales/Controverses-climatiques-sciences-et-politique/

[*] * GIEC = Groupe d’experts inter gouvernemental sur l’évolution du climat

[30] Naomi Oreskes et Erik Conway, Merchants of doubt. How a handful of scientists obscured the truth on issues from tobacco smoke to global warming, dans réf 29. La stratégie du doute fut conduite par 4 hauts responsables scientifiques américains, initialement impliqués dans le soutien au projet star wars (Strategic Defense Initiative) de R. Reagan. Robert Jastrow (astrophysicien), Frederick Seitz (physicien, pdt de la National Academy of Sciences) et William Nierenberg (physicien nucléaire), fondèrent le George C. Marshall Institute en 1984, à Washington DC, un think tank destiné à contrer le boycott de nombreux scientifiques américains contre le projet (une pétition rassembla 6500 signatures de scientifiques et d’ingénieurs, fait sans précédent aux E-U); ils furent rejoints par S. F. Singer (spécialiste des fusées, partisan de la guerre froide). F. Seitz était consultant auprès de la RJ Reynolds Tobacco

[31] James Hoggan, Climate cover-up. The crusade to deny global warning, dans réf 29

[32] Jane Mayer, Covert operations. The billionaire brothers who are waging a war against Obama, The New Yorker, 30-08-2010.

http://www.newyorker.com/reporting/2010/08/30/100830fa_fact_mayer

[33] Pascal Acot, Climat, un débat dévoyé?, éd. Armand Colin, 2010, p.93. P. Acot est philosophe et se consacre à l’histoire de l’écologie scientifique et des sciences environnementales au CNRS

[34]Olivier Godard, Ce q. distingue expertise & controverses scientifiques de la campagne climatosceptique enFrance rf29

[35] Stéphane Deligeorges, Controverses climatiques. A propos du GIEC et des climato-sceptiques, émission de France culture, avec Stéphane Foucart, Olivier Godard et Michel Petit, le 25/10/2010, à 14 h.

http://www.franceculture.com/emission-continent-sciences-controverses-climatiques-2010-10-25.html

[36] Stéphane Foucart, Le populisme climatique. Cl. Allègre &cie, enquête sur les ennemis dla science, éd. Denoël 10/2010

[37] Voir La Grande Relève 1105, spécial Copenhague, janv2010

[38] Comité anti-amiante Jussieu, Cl. Allègre: un vrai danger pour la santé publique! Communiqué de presse 17/10/97

http://amiante.eu.org -/ComPresse/971017comp.html

[39] Gilles Toussaint, Controverse climatique. Un climat de défiance, à partir des doss. Notre planète - lalibre.be 30/11/10

http://changer-le-reve.blogspot.com/2010/11/controverse-climatique-un-climat.html

[40] Pierre Bacher et Michel Petit, Et si le GIEC n’existait pas?, dans réf 23, p 299

[1] Portail du GIEC: http://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.htm 23. Présenté par Erik Orsena et Michel Petit, Climat, une planète et des hommes, éd. Cherchemidi, Paris, 2011

[41] Olivier Leclerc, Chap 2:Les règles de production des énoncés au sein du GIEC, dans R. Encinas de Munagorri, Expertise et gouvernance du changement climatique, Paris, LGDJ, coll. “Droit et société”, tome 51, 2009, p.59-92

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gifLe nécessaire débat démocratiquehttp://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gif

 

 

On le voit, une pratique démocratique est d’autant plus nécessaire que les enjeux sont déterminants pour l’avenir de nos sociétés. La controverse climatique a d’abord été suscitée, justement, pour éviter toute remise en cause de l’ultralibéralisme, au moment où un engagement collectif paraît indispensable pour un changement radical de nos modes de vie, qui ne pourra se faire sans aborder la question sociale. En développant dans l’univers médiatique une stratégie du doute sur les faits eux-mêmes, on ne risquait pas d’en discuter les causes, ni même, momentanément, les effets.icon_rolleyes.gif

On doit aux climatologues, non seulement d’avoir lancé l’alerte sur les risques liés au réchauffement climatique, mais aussi d’avoir compris l’importance du dialogue avec les peuples comme moyen de faire bouger les États. Exerçant leur responsabilité de citoyens, de nombreux scientifiques ont ainsi décidé de transmettre aux autres citoyens les moyens de comprendre la situation, afin d’agir en toute connaissance de cause.

 

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gifUne main tendue à la vraie démocratiehttp://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gif

 

 

Ce dialogue entre sciences et société, s’il est aujourd’hui de + en + à l’ordre du jour, n’est pourtant pas admis par tous, aussi bien parmi les scientifiques qu’au sein des populations, sous le prétexte des indispensables compétences. Jacques Testart, éminent biologiste, président militant de l’association Fondation sciences citoyennes, nous met en garde [42], [43]:

"Dans un monde de + en + technologique, l’exercice des droits démocratiques n’est pas possible sans accès aux développements technologiques, que ce soit en participant à leur production ou en décidant de leurs grandes orientations".

+ exigeant encore:

"Aujourd’hui, l’enjeu de la citoyenneté n’est plus d’avoir accès à la science faite, mais bien à celle en train de se faire".

Sans méconnaître les contrainte:

"Ouvrir les questions technologiques au débat démocratique implique donc de disposer d’outils pour permettre des discussions et prises de décisions éclairées sur des questions techniques, en y incluant des projections à long terme, ainsi que des capacités à évaluer les bénéfices et les risques des technologies, y compris en termes de compatibilité avec le respect de la démocratie. Certains considèrent que ces pré-requis sont impossibles et y voient même la preuve que les questions technoscientifiques ne peuvent pas s’ouvrir au processus démocratique […].http://abcmaths.free.fr/blog/uploaded_images/shadok2-759388.jpg

Pourtant, des dispositifs et des pratiques sont proposés, expérimentés, qui ouvrent la porte à une nouvelle ingénierie sociale adaptée à ces besoins (par ex les conventions de citoyens)".

En effet, faudrait-il admettre qu’un monde de + en + technologique échappe toujours davantage à une vraie démocratie? C’est ce que suggère le consumérisme. Le décorticage des mécanismes à l’origine de la controverse climatique a démontré que ce risque est bien réel. Pensons également à toutes les fictions que le pouvoir de la science a pu alimenter. Nous devons donc nous convaincre que chaque citoyen doit aussi revendiquer les moyens d’accéder aux connaissances, de l’école à l’université, un autre combat de la démocratie. Ilya Prigogine, prix Nobel de chimie en 1977, dans son ouvrage La nouvelle alliance [44], voulait déjà, lui aussi, fondre la science dans la société, en 1979:

"Il est urgent que la science se reconnaisse comme partie intégrante de la culture au sein de laquelle elle se développe. [… les hommes] ont besoin d’une science qui ne soit

- ni un simple instrument soumis à des priorités qui lui seraient extérieures,

- ni un corps étranger qui se développerait au sein d’une société substrat et n’aurait aucun compte à rendre".

Il serait aujourd’hui terriblement dangereux pour l’humanité que la démocratie abandonne ce territoire:

1119_labo_nature.jpg

"L’humanité intervient désormais de façon majeure sur sa nature propre, sur son évolution et sur l’ensemble de la biosphère. Cette situation interroge la recherche scientifique et technique. Pour autant, les acteurs de la technoscience n’ont aucune légitimité à définir seuls les programmes. Ce que sera le monde demain dépend de ce qui se passe aujourd’hui dans les laboratoires. C’est pourquoi les orientations scientifiqbues comme les développements technologiques ne peuvent plus être laissés entre les mains de quelques spécialistes, ni pilotés par les seuls désirs de profit et de puissance. L’heure est à une mobilisation des consciences et à un dialogue renouvelé entre scientifiques et citoyens"[42].

Ce n’est sans doute pas un hasard si la science participative s’est d’abord développée dans les sciences naturelles, l’observation de notre environnement étant la 1ère source de connaissances accessible à tous. Les clubs naturalistes sont en effet une tradition ancienne, et aujourd’hui le grand public peut participer officiellement au recensement de la biodiversité, y compris dans les villes [45]. Mais cette participation est parfois ressentie par les chercheurs académiques comme une piètre compensation de l’insuffisance des moyens que la puissance publique leur attribue, soulevant donc en même temps la question des compétences. C’est en tout cas l’objet d’un débat intense que relaient Telabotanica et la Fondation sciences citoyennes.

Quoi qu’il en soit, il est logique et rassurant que dans les rapports de l’homme à son environnement, alors que le cordon ombilical est menacé, resurgisse le besoin de + de démocratie et, singulièrement, la nécessité du dialogue entre sciences et société, parce que chacun mesure combien les sciences sont devenues indispensables à la compréhension de notre biosphère et à la maîtrise de notre avenir. Analysant les dispositifs institutionnels actuels, Yannick Rumpala remarque ainsi:

"L’objectif de développement durable tend à constituer un appui pour remettre en cause des routines démocratiques [46]".

Dominique Bourg et Kerry Whiteside, dans leur ouvrage Vers une démocratie écologique [47], dont nous avons déjà commenté un article dans la GR [48], s’appliquent davantage à la réflexion politique:

"Confier notre salut au progrès technologique et à l’économie relève de l’illusion. Car la solution est politique: c’est à la refondation de notre démocratie représentative qu’il nous faut tendre".

À côté d’un Sénat qui aurait à cœur de préserver l’avenir en se dégageant du conservatisme des situations acquises, ces auteurs revendiquent une intervention + institutionnelle des ONG et, + généralement, celle des citoyens:

"la démocratie écologique multiplie les possibilités de contribution du public à l’élaboration des normes environnementales, non seulement par le biais d’audiences de pure forme, mais grâce à des dispositifs tels les sondages délibératifs et les conférences de citoyens. Dans ces forums, les gens parviennent à une réflexion sur les conséquences futures du développement et sur les décisions de réglementation prises en leur nom".

Cependant, si D.Bourg dénonçait déjà [49], l’organisation libérale de la société, les auteurs ne semblent pas considérer la crise sociale et la crise écologique comme 2 conséquences liées du capitalisme. C’est donc finalement aussi la mécanique institutionnelle de la démocratie qui semble être davantage leur projet.

Jean Gadrey [50], sur son blog d’Alternatives économiques, ouvert aux échanges avec les lecteurs, voit dans certaines des propositions de D.Bourg, notamment celle d’une académie du futur, composée de chercheurs internationalement reconnus ayant pour mission de veiller à l’état de la planète, en quelque sorte la mission du GIEC concernant le réchauffement climatique, le risque d’une expertocratie, qui se limiterait à la question écologique et tiendrait à l’écart la société civile. Cette critique recouvre, selon nous, 2 axes essentiels pour une avancée décisive de la démocratie:

1• imaginer quels mécanismes, institutionnels ou non, -au-delà de la représentation d’une part et de la spontanéité occasionnelle d’autre part-, permettraient d’associer avec davantage de continuité la société civile à la démarche scientifique, et pas seulement sur les questions environnementales,

2• montrer comment la crise sociale et la crise écologique sont intimement liées et résultent de la même stratégie économique et politique imposée par le capitalisme. Il s’agit bien d’une bataille politique.

http://www.praccis.fr/uploads/Praccis/logo_praccis2.jpgOn pourra lire également le compte-rendu d’un colloque organisé en nov dernier par l’hebdomadaire Politis, associé à 3 associations, dont la Fondation sciences citoyennes, sur le thème La science face aux citoyens, publié par l’association Global Chance [51].

 

G. ÉVRARD, GR, avril 2011

 

[42] Cath. Bourgain, Agnès Sinaï et Jacques Testart, Le peuple peut investir le débat scientifique, à condition d’être formé, l’Humanité dimanche, du 24/02-02/03/11, pp.42-43. Les mêmes auteurs, Labo Planète ou comment 2030 se prépare sans les citoyens, éd Milles et une nuit 2010. On doit à J. Testart les 1ers succès de la fécondation in vitro en France

[43] Association Fondation sciences citoyennes. http://sciencescitoyennes.org/

[44] Ilya Prigogine et Isabelle Stengers, La nouvelle alliance (éd. Gallimard, 1979), Folio essais, 1986, Introduction. Métamorphose de la science, pp. 46 et 51

[45] Voir par ex:- Fédération des clubs CPN (Connaître et protéger la nature)

http://www.fcpn.org/federation- Telabotanica, le réseau de la botanique francophone

http://www.tela-botanica.org/site :accueil - Institut de formation et de recherche en éducation à l’environnement (Ifrée)

http://ifree.asso.fr/papyrus.php ?menu=11&site=1 Qui vient d’éditer un livret: Sciences participatives et biodiversité

http://ifree.asso.fr/UserFiles/Livret_Ifree_n2_Sc-participatives_Coul.pdf

[46] Yannick Rumpala, Le développement durable appelle-t-il davantage de démocratie? Quand le développement durable rencontre la gouvernance, Vertigo, La revue électronique en sciences de l’environnement, vol.8, n°2, oct 08, pdf 20p

http://vertigo.revues.org/4996

[47] D. Bourg et Kerry Whiteside, Pour une démocratie écologique, art. dans La vie des idées, essais et débats 01/09/2009

http://www.laviedesidees.fr/Pour-une-democratie-ecologique.html D. Bourg et Kerry Whiteside, Vers une démocratie écologique, Le citoyen, le savant et le politique, éd. du Seuil, collection La République des idées, oct 2010

[48] Guy Evrard, L’écologie, nouveau fondement de la démocratie? GR 1106, p.9

[49] D. Bourg, Pour une éthique planétaire, research*eu, magazine le l’espace européen de la recherche, n°52 juin07

[50] Blog de Jean Gadrey, La "démocratie écologique" de D. Bourg n’est pas la solution, Alternatives économiques, lettre d’information du 22/11/2011

http://www.alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2011/01/18/la-%C2%AB-democratie-ecologique-%C2%BB-de-dominique-bourg-n%E2%80%99est-pas-la-solution/

[51] Les cahiers de Global Change, La science face aux citoyens, publié avec Politis, n°28, déc 2010

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gifhttp://www.association4d.org/IMG/jpg/giec01.jpghttp://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1047.gif

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 09:27

http://photo.ma-bimbo.com/7/3278/gd/2621943.jpg

Seul, on marche plus vite.

Ensemble, on marche plus loin.

proverbe africain

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1134.gif Un jour, j'ai écrit:

"Si t'es tout seul devant ton gâteau, c'est tout ton repas qu'est moche."

http://www.dontmiss.fr/images/biog/grand-corps-malade-g.jpgOn a souvent la naïveté de penser que, seul, on est plus efficace, mais c'est tout le contraire. La force d'être à plusieurs se joue dans l'interaction et l'alchimie entre les individus plus que dans l'addition des expériences. Non seulement on va plus loin, on unit nos forces, mais on prend surtout plus de plaisir. Quand je sors d'une séance de cinéma qui m'a plu ou quand je vois mon fils sourire, le premier truc que j'ai envie de faire, c'est de le dire à tout le monde. C'est là que je prends le plus de plaisir. Tout est mieux à plusieurs, parce que même les choses bassement matérielles prennent de l'ampleur et deviennent plus riches.

 

Grand Corps Malade, alias Fabien Marsaud, auteur et slameur français

http://soleilimg1.free.fr/gifs/lignes/1couleur/line1134.gif proposé par mamadomi

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6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 01:53

Il urge d’inventer la démocratie


europe, démocratie

 

Ni la montée, énorme, du nombre d’abstensions, ni celle des votes FN aux élections cantonales, ne doivent étonner. D’abord la “gauche de gouvernement” a profondément déçu, depuis 1984, quand elle s’est soumise aux impératifs du capitalisme. Car c’est elle qui a commencé les privatisations en série et les remises en question de progrès sociaux qu’on pouvait croire acquis. La déception a peut-être été encore + évidente quand elle a soutenu le projet de traité constitutionnel européen qui imposait une Europe bâtie sur la rivalité, cette “compétitivité du marché libre et non faussé”, contre la volonté des peuples, pourtant clairement exprimée par référendum. La droite ensuite a fait bien pire encore, et le comble semble atteint, avec Sarkozy aux commandes.

La majorité absolue des électeurs a donc choisi de s’abstenir. Mais, hélas, une proportion croissante des autres a cru faire un “vote-sanction”, oubliant, dans une totale inconscience, à quoi mènent le racisme, le sectarisme et la xénophobie qui constituent toujours le socle sur lequel est bâti le parti d’extrême-droite français.

Et ainsi, on n’aura pas entendu ce que propose une nouvelle gauche, qui se cherche, et que les médias ont d’autant + facilement réussi à occulter qu’elle n’a pas le culte de la “vedette” qui éblouit par de belles promesses.

Dans cet engrenage funeste, c’est la démocratie qui apparaît encore + gravement malade, alors même que la seule issue possible à la crise totale, financière, économique, sociale, écologique, c’est bien que les citoyens retrouvent le vrai pouvoir, celui de décider de leur sort.

Notre République a eu, jadis, une certaine avance en ce domaine… Avons-nous rétrogradé au point de bientôt devoir passer le flambeau à des peuples qu’on disait “en développement”, ou “moins avancés” ?

D’urgence, partout, c’est la démocratie qu’il faut sauver. La réflexion à ce sujet est fondamentale, et depuis longtemps, pour La GR, Guy Evrard y revient encore à propos du changement climatique.

Heureusement, nous ne sommes pas seuls, il semble que nombreux sont les groupes de réflexion et les associations qui l’ont compris, et qu’ainsi beaucoup de combats convergent.

Je m’en aperçois, par ex, par des livres que j’ai lus récemment et que j’aimerais recommander.

Publié par le mouvement Utopia et préfacé par Edwy Plenel, il y a d’abord eu Réinventer la politique avec Hannah Arendt, un petit livre mais un gros travail accompli par Thierry Ternisien d’Ouville, pour aider à découvrir l’œuvre formidable de H.Arendt, qui se posait déjà les problèmes essentiels que nous devrions aborder, tels que, par ex:

- Quelles forces sans contrôle ont déchaîné l’action de l’homme sur la nature?

- Savons-nous encore distinguer le public et le privé?

- Comment développer notre capacité à rénover le monde ou à le remettre en place?

- Existe-t-il encore aujourd’hui des risques de totalitarisme?

- se situent-ils?

L’un des ouvrages les + importants de Arendt, bien qu’ils le soient tous, étant peut-être The Human condition (= La condition de l’homme moderne), l’auteur s’y attache particulièrement, en insistant sur la distinction qu’elle fait entre les 3 activités humaines fondamentales que sont travail, œuvre et action. Et il conclut de son étude que ce qu’il faut surtout retenir de l’itinéraire de ce “penseur des temps sombres” c’est une triple exigence:

l’obsession de comprendre,

le lien indéflectible entre l’action et la pensée,

et le souci de penser par soi-même et en relation avec le monde.

On croit aujourd’hui que disposer comme bon nous semble de notre temps libre est naturel. C’est oublier d’abord qu’en 1850 le travail occupait 70% du temps de vie éveillée, qu’il n’en prenait déjà + que 18% en 1980 et qu’il a encore baissé depuis. C’est ensuite méconnaître tout ce qui a été fait pour que nous ne soyons pas libres, en fait, de l’utiliser à notre convenance. Il faut lire l’ouvrage collectif coordonné par Alain Corbin, L’avènement des loisirs (1850-1960) pour le découvrir [1]. Ce n’est pas sans arrière pensée que l’adage selon lequel l’oisiveté serait mère de tous les vices a été savamment exploité… Le pêcheur solitaire qui avait ses propres “trucs” pour appâter le goujon ne gênait personne, mais ne rapportait guère non plus. Alors que la pêche sportive, qui demande un tout autre équipement, est commercialement beaucoup + intéressante. Pour les auteurs, "au lendemain de la victoire des Alliés (1919) triomphe un loisir-marchandise perçu, avant tout, comme un temps disponible pour la consommation".

Ce combat pour la “libéralisation” du temps libre est rejoint et complété par celui de J-Louis Sagot-Duvauroux, qui, en 1995, publiait chez Desclée de Brouwer Pour la gratuité [2]. Rééditant cet essai pour le compléter, il l’introduit par cette citation d’un ancien ministre de la culture chiraquien, Renaud Donnedieu de Vabres: "J’ai en face de moi un ennemi redoutable, le rêve de la gratuité", qui en dit long sur l’horreur qu’est pour certains l’idée que la gratuité pourrait s’étendre! L’auteur s’attache à montrer quels enjeux de civilisation couvent sous la question de la gratuité qu’il présente comme une frontiére de l’empire marchand, et fait une analyse approfondie tant des fausses gratuités (les journaux dits gratuits par ex) que des gratuités socialement organisées (qui sont payées au prix du marché par les contribuables). Il dénonce avec d’excellents arguments aussi bien les méfaits de l’extension du financement local de l’enseignement que ceux de la part de + en + grande qu’accaparent les compagnies d’assurance, en particulier lorsqu’elles sont intéressées sur les compléments de frais de santé: le consommateur est incité à faire une “bonne affaire”, au prix de toute solidarité avec les + fragiles. Il faut lire sa condamnation du salariat et du “lavage de cerveau“ exercé sur le salarié pour obtenir de lui qu’il épouse l’intérêt de son employeur.

Autre réédition, dans la collection Les Increvables des éditions du Sextant, celle d’une conférence sur l’anarchie prononcée en 1894 [3], à Bruxelles, par l’un des + grands géographes français, Élisée Reclus, qui, pour défendre une société sans chef (ce qui est la définition de l’anarchie), posait à son auditoire cette question pleine d’humanité: "Qui de vous, dans son âme et conscience, se dira le supérieur de son voisin, et ne reconnaîtra pas en lui son frère et son égal?". Cette réédition est complétée par un cri du cœur, celui d’Isabelle Pivert, Et maintenant? qui rappelle que si, au cours du XXème s., nos sociétés ont progressé sur la voie de la liberté, de l’égalité et de l’entraide, qui sont à la base de la pensée anarchique, il n’en est, hélas, plus de même aujourd’hui. Ayant observé comment fonctionne la société capitaliste (elle a publié ses entretiens avec des décideurs et avec des licencieurs, et ils sont édifiants), elle constate qu’"en 2 décennies, …peu à peu, insidieusement, la peur remplaçant l’esprit de liberté, la soumission et la domination remplaçant l’idée d’égalité, le tous contre tous ou le chacun pour soi remplaçant la solidarité", toutes les règles du jeu ont changé… parce que nous l’avons accepté, parce que les dirigeants économiques et politiques ont failli à leurs responsabilités et sacrifient le bien commun à leurs ambitions personnelles:

"de nos jours, il faut se montrer cupide, égoïste et pervers

pour réussir".

Comment résister? Que faire pour “remettre le monde à sa place,” selon l’expression de Hannah Arendt? La réponse publiée par Les Désobéissants, J-P. Abelsohn et M. Sanders, se résume en 3 mots: Désobéir à l’argent. Dans leur tout petit livre, après avoir souligné l’arbitraire de la création monétaire et ses conséquences: "le mouvement hégémonique de la finance s’en prend désormais aux derniers bastions de la gratuité et du bien commun encore soustraits aux logiques du marché. L’argent… détermine jusqu’aux aspects les + privés de notre vie familiale ou affective", ils rappellent qu’à toutes les époques des communautés ont vécu sans se référer à l’argent, dont l’usage n’était pas nécessaire dans les villages, et qu’un très grand nombre d’expériences de monnaies alternatives ont eu pour objectif de résister à des pénuries de monnaie dues à des crises économiques. Évoquant la réussite du Familistère de Guise, conduite par J-B Godin, la création des coopératives par Robert Owen, le modèle du kibboutz, les communautés Emmaüs, de Longo Maï, de l’Arche, d’Auroville et les villages alternatifs qui fonctionnent en marge des Sommets mondiaux, ils montrent que ces expériences prouvent que le partage des richesses peut se substituer sans mal à l’échange monétaire. Ils aboutissent ainsi à "l’approche distributive" dont ils rappellent la naissance, et celle de La Grande Relève, dans les années 1930, et expliquent qu’il s’agit de remplacer l’échange marchand par la répartition démocratique des richesses produites, ceci à l’aide d’une monnaie qui n’a pas les défauts de l’argent parce qu’elle est anticapitaliste par construction: on ne peut pas l’accumuler. Leurs conclusions sont pour nous un encouragement:

"Le socialisme utopique et la pensée distributiste, les réflexions d’Ivan Illich et d’André Gorz ont largement inspiré les réflexions et les actions du mouvement autogestionnaire et, + récemment, l’économie solidaire et le courant de la décroissanceL’argent nous a volé la démocratie… on peut choisir de s’en indigner… ou passer à l’action"

 
M.-L. DUBOIN, avril 2011

[1] éd Flammarion, 2009

[2] éd . L’Éclat, 2006

[3] éd . du Sextant, 2011

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 11:24

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L’une de ces aspirations les plus étouffées par l’idéologie des dominants, mais aujourd’hui sans doute la plus nécessaire à la survie de l’humanité, est celle d’égalité économique. Or en juin, un chapitre d’égalité économique de J.Duboin était réédité, le 12 juillet la Fédération Protestante de Paris donnait L’Égalité pour titre à son émission sur France-culture et le pasteur O. Besse y faisait état d’une étude statistique montrant que c’est dans les sociétés les plus égalitaires que les gens vivent le plus longtemps, le 13 juillet l’Humanité publiait L’aspiration à l’égalité revient en force de Laurent Etre et Égalité et liberté de Maurice Ulrich. Tous ces faits récents ne sont-ils pas des raisons d’espérer qu’un des effets de la crise est de lever ce tabou ?

 

L’idée d’égalité économique n’est plus un tabou


Certes, le chef de l’État a senti venir le vent. Il tente donc d’imposer sa version personnelle de l’égalité. Il donne le change en mettant l’accent sur des expériences limitées, l’essentiel étant pour lui de ne pas rompre avec les fondamentaux du libéralisme.

Par ex, les “quotas ZEP” de Sciences-Po,

ou bien des mesures de “discrimination positive” comme le quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration des grandes entreprises.

Il n’empêche, souligne Laurent Etre, que "le racisme peut être structurel, comme en témoigne la perpétuation d’une économie de type colonial dans les Antilles" et les femmes françaises qui travaillent perçoivent toujours des salaires inférieurs d’environ 21 % à ceux des hommes. Il ne s’agit donc pas là de faire progresser l’égalité entre hommes et femmes mais plutôt d’égaliser formellement l’accès au club de celles et ceux qui tirent profit d’un système social inégalitaire. Ce que confirme l’analyse d’un universitaire américain Walter Benn Michaels*:

"Il n’y a aucune contradiction entre la perpétuation des élites et leur diversification : on s’efforce de les diversifier pour les légitimer, pas pour les faire disparaître".

*Journal du dimanche 29/3/2009.


Parmi les multiples formes d’inégalités, la crise financière fait peu à peu découvrir celle des revenus.

Le grand public a même du mal à en concevoir l’immensité, qu’un dossier tel que celui du Canard enchaîné intitulé Les petits et les gros profiteurs de la crise montre dans son ensemble. Il faut le lire, car les références de ce journal sont soigneusement contrôlées, ses chiffres sont donc fiables. Citons quelques exemples.

◘ Salaires bruts : le patron de la banque d’affaires Goldman Sachs émargeait, au premier janvier dernier, à $53,5 millions.

◘ Primes : la banque Merrill Lynch ayant perdu 27 milliards (il s’agit toujours de dollars) a été achetée en janvier par la Bank of America (qui a reçu pour cela 45 milliards du Trésor public) mais on a appris début février que ses patrons avaient au préalable avancé la date du versement des primes, lesquelles s’élevaient à la bagatelle de 3,6 milliards (dont 121 millions pour seulement 4 salariés) !

◘ Retraites dorées : le banquier Pierre Richard a démissionné en octobre dernier de son poste de Président du conseil d’administration du groupe Dexia en affirmant qu’il n’aurait pas de parachute doré, mais il touche depuis 2006 une retraite (ce qui ne signifie pas qu’il cesse toute activité), dite “sur complémentaire”, qui s’élève à €583.000 annuels et qui est provisionnée jusqu’en 2026 !

◘ Prix du transfert d’un joueur de foot : avec celui de Ronaldo à Madrid on peut se payer 7.340 Clio, 2 Airbus, 5.929 années de smic mensuel, selon les calculs du Parisien du 12 juin …

Ces publications, bien que partielles, rendent plus difficile le discours vertueux des défenseurs de cette politique foncièrement inégalitaire. Le dossier du Canard raconte à quel point elles ne font pas du tout l’affaire de la patronne des patrons. Et son prédécesseur, Ernest-Antoine Seillière, en grinçant à un journaliste²: "Nous passons d’un monde où triomphait la liberté à un monde où domine l’égalité", a laissé échapper sa haine des valeurs de la République.

²La diversité contre l’égalité, éd. Raison d’agir, 2009.


Alors que l’égalité n’est pas le contraire de la liberté, commente Laurent Etre : "Pour que l’égalité domine vraiment, il faudrait peut-être, justement, que la liberté triomphe, non pas la fausse liberté du maître de forge, bien dépendant de ceux qui travaillent pour lui, mais celle de se réaliser soi-même. Cela implique de passer du refus de l’inégalité à l’offensive pour une égalité positive".

Ce journaliste nous rejoint tellement qu’il écrit : "parler égalité c’est parler démocratie" et qu’il évoque les luttes pour “la récupération des biens communs”, depuis celles d’Amérique du sud auxquelles de référait le manifeste des altermondialistes réunis à Belem en janvier dernier, jusqu’en France où une étude récente de l’INSEE montrait que les “transferts en nature” qui étaient réalisés par les services publics (santé, éducation, logement social) concouraient pour plus de deux tiers à la réduction des inégalités ¤. Soulignons que ce journaliste fait bien la distinction entre l’égalitarisme, que la droite brandit comme un épouvantail quand elle croit que ses privilèges sont remis en question, et l’égalité qu’il rapporte à l’intérêt général. Mais quand il ajoute : "la question de savoir qui est habilité à définir l’intérêt général ou l’utilité commune n’est pas tranchée", il montre qu’il ignore les propositions distributistes.

Ce même journaliste est pourtant l’auteur d’un entretien# avec le président du Conseil national des sociétés coopératives de production, qui était intitulé

"Une véritable démocratie économique se doit d’être décisionnelle",

et qui est joindre à notre présentation♥des “Révolutions silencieuses” à partir de l’étude “Produire de la richesse autrement” du CETIM. En effet, à sa question :

"Pourquoi parle-t-on aujourd’hui plus volontiers de démocratie économique

que d’autogestion?",

son interlocuteur lui a clairement répondu : "La démocratie économique va beaucoup plus loin que l’autogestion, son champ ne se limite pas à l’entreprise. La démocratie économique concerne certes les salariés, mais aussi les citoyens. Par ailleurs, en renvoyant à l’idée d’une entreprise où tout le monde s’occuperait de tout, où il n’y aurait plus de hiérarchie, l’autogestion a pu être facilement dévoyée dès qu’il s’agissait de passer à la pratique. Les SCOP sont des exemples concrets de démocratie économique. Ce sont des sociétés où perdure une “hiérarchie”, une division du travail, comme dans les entreprises classiques, mais où les dirigeants sont élus et donc révocables, et où surtout, les richesses créées sont réparties d’une manière équitable. La Révolution française a posé le principe de la citoyenneté politique avec “un homme, une voix”. Le mouvement coopératif, né quelques années après, introduit ce principe dans l’entreprise. Ce sont les premiers pas de la démocratie économique".

Soulignons également cette autre réflexion de Gérald Ryser :

"Aujourd’hui, ce qui fait le cœur d’une entreprise, c’est son capital. Celui qui détient ce capital décide de tout, de la vie de l’entreprise et du sort de ses salariés. Cette réalité, de mon point de vue, ne peut être dépassée par la seule exigence de droits nouveaux pour les salariés, dans les comités d’entreprise… La question est de savoir si l’on veut une démocratie consultative ou une démocratie décisionnelle dans l’entreprise. Dans le premier cas, on n’attaque en rien la logique capitaliste ; dans le second, on ouvre au contraire sur une autre forme de propriété collective des moyens de production… Doit-on limiter l’enjeu des luttes à l’obtention de davantage de droits dans le cadre de l’entreprise capitaliste classique, ou bien poser d’emblée la question du pouvoir de décision ?".


A lire: les mémoires de Jean Grave ♦ publiées aux éditions du sextant. La “quatrième de couverture” dit de son auteur que ce militant, qui vécut enfant la Commune de Paris, restait à la fin de sa vie "persuadé que les idées d’égalité, de liberté et de bien-être pour tous reviendront un jour en force". Je n’ai encore que parcouru, mais déjà été séduite par la sobriété du style : ces Mémoires d’un anarchiste m’ont donné l’impression que je recevais une lettre envoyée de son XIXème siècle par un ami proche, pour me donner de ses nouvelles.

 

¤Portrait social de la France, INSEE, 2008.

♦540 pages, 28 euros

#L’Humanité des débats, 4/07/2009.

♥GR 1099, page 3.
M.-L. DUBOIN, 31 août 2009

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proposé par mamadomi
rééd° du 22 10 09
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