La sensibilité de chacun, c'est son génie.
Charles Baudelaire
Albert Einstein
Victor Hugo
c'est la capacité à sentir, à reconnaître et à distinguer
les changements les plus infimes et les plus subtils.
Svami Prajnanpad
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Appel pour la défense du droit à l’anonymat sur Internet
Soutien pour le droit à un habitat
choisi/modeste/écologique/citoyen: la yourte
Léa et Tom condamnés par l'état
- hors de toute loi spécifique, à devenir SDF, lire/signer ICI
soutenons le peuple syrien, pétition
Pour une Tunisie et une Egypte
courage aussi aux Yéménites, avec la révolution des femmes:
Hommage à Stephane Hessel, récemment il avait subi la censure pour s'être exprimé contre les choix du gouvernement israëlien à l'encontre du peuple palestinien
ici, extrait de son indignation chez Taddeï
là ses voeux de résistance 2011
en savoir plus à la fin de cette page en clic
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Le poids de la parole publique enjoint une responsabilité et une prudence éthique qui, de toute évidence,
lui pèsent dans son fantasme de toute puissance infantile tellement patent.
"La plus grande émotion qu'un être humain puisse ressentir est celle de sa propre naissance.
Comment aider un enfant à avoir conscience de ce qui se passe en lui?
Evidemment à chaque âge ses obligations...+ l'enfant grandit + il est autonome dans la gestion de ses émotions. On peut prendre quelques instants avant de se précipiter pour observer comment il se débrouille avec ce qu'il vit. S'il ne demande rien, faut lui faire confiance.
Il faut lui laisser de l'espace pour exprimer. On a tous tendance à "consoler" mais il faut se retenir un peu. Quand il pleure, il faut tenter de l'écouter d'abord. On peut reconnaître son problème, essuyer ses larmes sans les lui interdire et ne jamais demander pourquoi parce que ça peut être vécu comme culpabilisant ou dévalorisant.....sous entendre qu'il n'y a pas de raison.
Bon personnellement
je trouve qu'il faut s'adapter parfois
et qu'il peut s'avérer utile de demander pourquoi...même petit.
La question invite en effet à réfléchir or selon l'âge, l'enfant n'en est pas là.
Il a besoin d'exprimer son émotion avant de pouvoir en parler
et non de prendre l'habitude de justifier cette émotion
au préalable à toute écoute.
De +, sachant pourquoi il pleure, il faut résister à la tentation systématique de résoudre son problème, ou de lui proposer des solutions alors qu'il est probablement capable de faire face seul à son problème... Il a juste besoin que son émotion soit entendue.
Pour ma part au lieu du "pourquoi" je tente un "qu'est-ce qui se passe" ou je propose un "qu'est-ce que tu ressens?" s'il est en âge de le formuler sinon j'essaie de décoder en + d'accompagner le vécu intérieur. Il est aussi recommandé de faire diversion (passer à autre chose).
Pour l'écoute empathique abordée l'autre jour là
Elle consiste à refléter ce que l'on entend
dans ce que vient de dire l'enfant,
en retenant les aspects signifiants, c'est-à-dire
l'émotion, le sentiment ou le désir.
Il ne s'agit pas tant d'écouter les mots que d'entendre ce qui les sous-tend.
Se centrer sur le mouvement intérieur de l'enfant plutôt que sur les faits. Accompagner son enfant et non les événements extérieurs.
Bon quand on est déjà dans un jeu de pouvoir avec l'enfant,
il est probable que les efforts ne portent pas leur fruit tout de suite.
Mais, par exemple, est-il dramatique que l'enfant se couche un peu plus tard? L'apprentissage du respect de ses propres rythmes vaut bien quelques entorses à la régularité des heures de coucher. Quand ils auront compris que la fatigue du lendemain y est liée...
Il faut les laisser comprendre aussi que l'on respecte leurs sentiments sans entrer dans un jeu de pouvoir, les laisser accepter de ressentir leur fatigue et se coucher plus facilement à l'heure bonne pour eux.
On peut souvent faire confiance à nos enfants
pour savoir ce qui est bon pour eux,
sauf si nous sommes avec eux dans un rapport de force.
Autre chose, dans les reformulations, il faut faire attention à l'attitude intérieure qui est + importante encore que les mots qui sont employés. Une phrase absolument parfaite sur le plan syntaxique et détectant avec précision le vécu de l'enfant peut être totalement inefficace... Il s'agit de compatir, de montrer une écoute empathique. Càd écouter la résonance émotionnelle dans ce que l'enfant dit, se mettre un instant à sa place, sentir ce qu'il ressent, écouter de l'intérieur ce qu'il est en train de vivre.
Reformuler sans juger
- maman, est-ce que je vais ou foot, ou je travaille?
- tu hésites? Comment tu le sens?
- j'ai pas envie d'aller au contrôle de maths.
- tu es inquiet, voilà tout
Ainsi on ne juge pas, on ne commente pas, on n'intervient pas, on accueille simplement le sentiment de l'enfant. Il se sent alors reconnu, validé. Il acquiert le sentiment qu'il a le droit de sentir par lui-même, d'exprimer, et qu'il peut faire confiance à son ressenti.
Une attitude qui apporte beaucoup de bien à tout le monde bien sûr, et après seulement on peut le rassurer, lui redonner confiance et ou l'accompagner dans son travail
Oh bien sûr faut aussi respecter son jardin secret. Il est inutile de chercher à obtenir à tout prix une confidence. Il est important de ne pas forcer la parole. En toutes choses, l'excès est mauvais.
Etre à l'écoute systématique et en permanence risque d'avoir l'effet inverse
et de rendre les enfants dépendants ou agressifs
pour se défendre de cette intrusion permanente.
On peut faire confiance aux enfants car le rôle n'est pas
de résoudre leurs problèmes
ou d'aplanir les difficultés de leur route,
mais de leur fournir des ressources ou plutôt de les aider à construire la confiance en leur capacité à trouver des ressources en toutes circonstances.
Ne pas tomber non plus dans la "lecture de pensée" ou l'interprétation.
Par un mécanisme de projection de contamination par nos propres émotions,
on peut parfois se mettre à penser à la place de l'enfant.
Le décodage de l'émotion doit rester très respectueux des nuances vécues par lui. Interprêter en fonction de soi, penser à sa place, c'est à nouveau
l'enfermer dans une définition et ne pas l'écouter.
Bref, pour accompagner les émotions d'un enfant, comme en fait de toute personne, faites simplement preuve de compassion. Se mettre à sa place, tenter de ressentir ce que l'on ressentirait dans la même position et dans les mêmes circonstances.
Rien de ce qui est humain n'est étranger à l'humain.
On a été enfant, nous aussi. On peut comprendre ce qui se passe en lui.
Etre attentif à ne pas "psychologiser" à outrance - oui et ça pour moi, c'est une gageure...
La verbalisation n'est pas toujours nécessaire, elle n'est pas suffisante non plus. Ne pas absolutiser les solutions et le mode opératoire (modus operandi), la réponse par le câlin (selon l'âge), le contact physique, la satisfaction du besoin, est et demeure fondamentale.
Il ne s'agit pas d'expliquer en permanence les comportements de l'enfant, mais de l'aider à mettre des mots quand cela est nécessaire, càd pour l'aider à sortir d'une situation coincée ou pour accompagner un événement douloureux.
Bien sûr, cette écoute empathique risque de nous mettre en contact
avec nos propres émotions,
de réveiller des manques,
des détresses de notre propre passé...
Il est difficile de respecter la colère d'un enfant de manière saine. Il est quasi impossible de prendre un enfant dans ses bras pour l'accompagner dans la traversée d'une tristesse si cette dernière nous rappelle trop fort un désespoir jamais entendu par nos parents...
Or si les enfants ne peuvent se confiner dans leur vérité, ils finiront par se détourner, voire par couper les ponts avec nous. A moins que leurs ailes n'aient été si abîmées, qu'ils ne restent à vie dépendants de nous!
Tant de parents ne comprennent pas pourquoi leurs enfants devenus adultes cessent d'aller les voir alors qu'ils ont "tout fait pour eux". Ils ont seulement oublié de les respecter dans leurs affects.
De la difficulté de ne pas reproduire certains schémas vécus avec la génération suivante...
par Isabelle Filliozat et mamadomi
rééd° du 04 12 08
Le ciel de juillet n'ayant pas été clément,
voici mon septième ciel...
...de blog
voici les blogueurs -et leurs liens-
qui ont eu la bonne idée d'ensoleiller caplibre ce mois d'été
en compagnie de lecteurs et lectrices assidus
que je remercie profondément.
Souhaitons la bienvenue à
et
Faire l'amour
Je suis secrètement devenue mon amante.
J'ai enlevé mon soutien-gorge,
Embrassé mes seins,
Caressé chaque pore de ma peau.
Lorsque mon corps se réveille
De nuit comme à l'aube
Je fais l'amour avec moi-même.
Dans ce désert solitaire
J'ai dû satisfaire
Ma soif d'une rivière
Avec une seule goutte d'eau.
Taslima Nasreen.
Propositions du jour:
Clare Goodwin
- Les détails sont organisés
- Je désire changer d'avis
- L'essence des désirs est assurée
proposé par mamadomi
Maria Magdalena, sur le site de ► toni carmine salerno ◄
L'évangile de Marie
commentaire
11 Après avoir dit cela, le Bienheureux
12 les salua tous en disant
13 "Paix à vous - que ma Paix
14 soit engendrée et s'accomplisse en vous" (p.8)
"Après avoir dit cela, le Bienheureux les salua tous..."
Remarquons au passage que l'Evangile de Marie nomme encore Yeshoua, l'Enseigneur, comme étant le "Bienheureux", celui qui incarne la béatitude.
Sananda >
Rappelons à ce propos:
- que le plaisir est jubilation et accomplissement du corps (soma);
- que le bonheur est jubilation et accomplissement de l'âme (psyché);
- que la joie est jubilation et accomplissement de l'esprit (noùs)
Toutes ces jubilations et accomplissements sont les retentissements dans l'être créé de la Béatitude incréée, la participation plus ou moins limitée à l'Être du Bienheureux; en ce sens, tout plaisir, tout bonheur, toute joie sont relatifs et en même temps sacrés.
La Béatitude est jubilation et accomplissement de l'Esprit saint (Pneuma) dans l'homme, et c'est de cette Béatitude-là que l'Enseigneur est le véhicule.
Il est le créateur du plaisir, du bonheur, et de la joie comme reflets de la lumière et de la Béatitude qui l'habitent.
Sa paix en nous, Son Equanimité en sont les reflets les + intimes aux secrets de Sa Vie Vivifiante.
L'Enseigneur nous a longuement parlé du trouble (tarakhe) engendré par notre ignorance, Il évoquera davantage un autre engendrement: celui de Sa Paix.
" Paix à vous, que ma Paix soit engendrée et s'accomplisse en vous."
Cette paix, les pages précédentes nous révélaient qu'elle était d'abord eukrasia, harmonie, et + précisément équilibre d'où le: "soyez bien réglés" (soope etetnetnhet) qui invite les disciples à être des eukratoï, des personnes équilibrées dont le corps, la psyché et le nous (corps-âme-esprit) sont pacifiés.
Harmonie
Cette expérience de la krasis est signalée dans la médecine hippocratique. Elle explique toute souffrance corporelle ou psychique comme un manque d'harmonie (anarmostein) dans l'union des différentes composantes de l'être humain. Mais la paix que propose l'Enseigneur est + que cet état d'équilibre et d'harmonie, ou enocre d'entièreté (shalom, la paix, en hébreu, c'est l'état de l'être entier -dire "shalom" à quelqu'un, lui souhaiter la paix, c'est lui souhaiter de demeurer dans son entièreté, dans son intégrité).
La paix de l'Enseigneur, c'est Sa Présence même, c'est le contact permanent avec la Source joyeuse et paisible de Ses informations et de Son Souffle.
Universal Christ >
Cette Paix, c'est le Père qui engendre en nous son Fils dans l'Esprit.
Ce n'est pas une paix physique ou psychique, toujours ± dépendante d'un environnement favorable particulier, c'est une paix non dépendante, que rien ni personne ne peut nous enlever:
" Je vous laisse ma paix,
je vous donne ma paix,
je ne vous la donne pas comme le monde la donne"
(Jn 14,27)
Le monde offre des tranquillisants, des assurances, des euphorisants, il ne donne pas "la paix qui ne passe pas"; cette Paix, c'est un Autre, c'est "Je suis", la Présence de l'Être qui demeure quelles que soient les bonnes heures et les mauvaises heures à vivre.
Le parallélisme qu'établit Anne Pasquier, dans son interprétation de l'Evangile de Marie avec les autres Evangiles, n'est pas inutile à rappeler:
Ev | Mr | Autres Évangiles |
8,14: | Paix à vous | "Paix à vous!": Lc 24,36; Jn 20,19.21.26 (Premières apparitions de Jésus après sa résurrection.) |
8,14-15: | Que ma paix s'engendre en vous | "Je vous laisse ma paix, c'est ma paix que je vous donne": Jn 14,27. (Adieux du Sauveur après la Cène: annonce de son départ vers le Père et de l'envoi de l'Esprit saint.) (Discours sur les signes précurseurs et la venue du Fils de l'Homme"): |
8,15-16: | Veillez à ce que personne ne vous égare | "Prenez garde qu'on ne vous égare. Car il en viendra beaucoup sous mon Nom, qui diront: "C'est moi, le Christ" ": Mt 24,4-5. Cf Mc 13,5: Lc21,8. |
8,16-18: | en disant "Le voici" ou "Le voilà" | "Alors, si quelqu'un vous dit:"Voici: le Christ est ici!" ou bien: "Ici!" n 'allez pas le croire": Mt 24,2". Cf. Mc13,21 "Et on vous dira: "Le Voici là!" Le voici ici!": Lc 17,23. (Discours sur la présence du Royaume): Les Pharisiens lui ayant demandé quand viendrait le Royaume de Dieu, il leur répondit, et il dit: "Le Royaume de Dieu ne doit pas venir de façon à être épié, et on ne dira pas: "Le voilà ici! ou là!: Lc 17,20-21. |
8,18-19: | car c'est à l'intérieur de vous qu'est le Fils de l'Homme | "Car voilà que le Royaume de Dieu est à l'intérieur de vous" :Lc17,21. |
8,19-20: | Suivez-le | "Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, et qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive": Mt 16,24. Cf. Mc 8,34; Lc 9,23. (Après une première annonce de la Passion.) |
8,20-21: | Ceux qui le chercheront, le trouveront | "Cherchez, et vous trouverez": Mt 7,7. Cf. Lc 11,9. (Recherche du Royaume et du trésor qui est dans le ciel.) |
8,21-22: | Allez donc et proclamez l'Évangile du Royaume | "Et cet Évangile du Royaume sera proclamé dans le monde entier, en témoignage pour toutes les nations. Et alors arrivera la fin...": Mt 24,14. Cf. Mc 13,10. (Discours sur lessignes précurseurs et la venue du Fils de l'Homme.) "Allez dans le monde entier, proclamez l'Évangile à toute la création": Mc 16,15. |
8,22-9,4: | N'imposez aucune autre règle hormis celle que je vous ai fixée et ne donnez pas de Loi à la manière du Législateur afin que jamais vous ne soyez dominés par elle | "Mais maintenant nous avons été dégagés de la Loi, étant morts à ce qui nous dominait": Rm 7,6. |
La paix que vient nous proposer l'Enseigneur est une semence. Après avoir pris racine en nous comme dans une bonne terre, elle doit encore grandir*. Nous ne sommes pas encore en paix, cette paix est un devenir, une oeuvre à accomplir ou plutôt à "laisser s'accomplir" en nous, car la paix est à chercher nulle part ailleurs qu'en nous-mêmes, nul ne peut nous la vendre, ou nous la louer. Il y a peut-être des marchands de bonheur dont les tranquillisants peuvent apaiser uninstant les troubles de nos jours et de nos nuits, il n'y a pas de marchands de Béatitude. Il y a une Présence à découvrir au coeur de soi-même et à laisser croître.
A ce propos, on raconte l'histoire d'une femme qui cherchait son trésor sur la place du village. Les villageois, bien intentionnés à son égard, l'aident à chercher son trésor sur cette place et dans les rues. Jusqu'au moment où l'un de ses amis lui demande:
"Mais où l'as-tu perdu, ton trésor?"
La femme lui répond:
"Dans la chambre."
"Mais tu es folle! Tu cherches et tu nous fais chercher dans la rue ce que tu as perdu dans ta chambre!"
Eternity
"Et toi, mon ami, lui répond la femme, tu cherches la paix, le bonheur sur la place, dans la rue. Tu parcours en vain le monde, pour chercher ce que tu as perdu dans ta chambre... dans ton coeur, c'est là qu'il faut chercher. Chercher ce qui depuis toujours déjà s'y trouve."
Certaines versions de l'histoire précisent: "Je cherche mon trésor dans la rue parce que là il y a + de lumière; ma chambre est obscure."
" Certains cherchent la paix là où il y a de la lumière, la lumière des explications, des raisonnements, des justifications. La lumière relative de nos "petits mondes" et de nos prétendus savoirs. Mais là il n'y a pas la paix.
A night on earth >
Il faut s'aventurer parfois dans l'obscurité de sa chambre, fouiller quelques recoins inconscients. Il y a des obscurités plus brillantes que nos lucioles ou que nos lampadaires.
Il y a des "nuits étoilées" et ceux qui en sont éclairés, + que par des néons, s'y trouvent parfois étrangement pacifiés.
Evangile copte du IIè s.
traduit/commenté par J.-Y. Leloup
*voir les paraboles du semeur Mt13,3;Mc4,3;Lc8,9
...à suivre
▼Timeless sacriz création
artiste henry lamy
Les épreuves forment + que les parfaites démonstrations d'éminents scientifiques ou de pédagogues engoncés dans leurs schémas. Ce n'est pas faire l'apologie de la souffrance. Je dis simplement qu'il faut tout mettre en oeuvre pour parvenir à tirer profit, même de la situation la + destructrice. J'insiste sur les épreuves parce que celles-ci restent inévitables. Rien ne sert de discourir, d'épiloguer des heures durant sur la souffrance. Il faut trouver des moyens pour l'éliminer et, si on ne le peut pas, l'accepter, lui donner sens.
Je me souviens de cette fille rayonnante à la piscine publique. Paisiblement, elle nageait sur le dos. Quel contraste avec son histoire, la + atroce que j'aie jamais entendue. Elle avait vécu en Afrique dans un pays en guerre. Des soldats avaient envahi son village et découpé à la hache sa mère et son père. Ils l'avaient laissée au milieu d'un tas de cadavres sanguinolents les bras et les jambes coupés. Y a-t-il situation + horrible? Pourtant à la regarder flotter, avec son sourire éternel, elle incarnait à mes yeux la joie la plus totale, une joie unique. Merveilleuse faculté d'adaptation de l'homme!
Dans les centres hospitaliers, le personnel se réunit souvent: que de réunions, de synthèses, de contrôles, de colloques! J'ai toujours été frappé par le nombre d'heures que nos éducateurs passaient dans leur bureau, à boire des café et avaler des biscuits. Ils parlaient sans économie... Un bon moyen de résoudre les problèmes... mais un moyen souvent mal utilisé.(...) Une foule de professionnels élaborant un échafaudage théorique impressionnant. Peut-être ressemntaient-ills le besoin de disserter, de spéculer, pour combler un vide, un manque d'expérience, pour cacher une impuissance certaine...
Que de tentatives pour expliquer des broutilles! Un simple mal de tête déclanchant des investigations dignes de Lacan. Chacun s'escrimant à donner sa version des faits.
J'ai connu des personnes handicapées qui ont développé une maladie grave, et cela, en partie, parce que leur médecin n'a pas poussé les investigations assez loin, se contentant de donner une explication pseudo-psychologique. Une fois de plus, un exemple concret peut amorcer une réflexion sur notre condition humaine.
Pascal affirme que l'homme est esprit et corps et ne saurait se réduire ni à l'un ni à l'autre. Ces deux entités interagissent.
"L'homme n'est ni ange ni bête, mais le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête".
Nier le corps, loin de s'élever, c'est s'abaisser.
Nier le spirituel, même résultat!
Viser l'harmonie entre ces 2 dimensions, savoir la gérer, là réside précisément le difficile apprentissage du métier d'homme; il faut toujours se dépasser, sans cesse aller au-delà de soi-même, s'engendrer, parfaire ce qui est déjà réalisé en soi. Cette intuition revêtit très tôt une importance radicale. Le bonheur, s'il existe, s'oppose ainsi diamétralement à un confort quiet, tranquille, tiède. Il réclame une activité intense, une lutte sempiternelle; il s'apparente à une plénitude désintéressée acquise dans un combat permanent...
Voilà précisément la tâche du philosophe...
Souvent on s'interroge sur la définition de la sagesse. Il faut être prudent, surtout ne pas tomber dans le cliché. J'ignore à peu près tout de ce concept de sagesse. J'avancerais toutefois que pour moi, être sage exige de connaître, de "faire avec" ses possibilités et ses faiblesses, de gérer la réalité. Pour y parvenir, il faut un long apprentissage. Comme disaient les stoïciens, la sagesse réclame une constance dans l'engagement et ne s'acquiert que rarement. Accepter, cela nécessite un travail sur soi rigoureux qui, à mon avis, dépasse de beaucoup l'introspection psychanalytique.
De nombreux patients analysés avouent se trouver dans un mal-être, dans une perplexité totale après leur cure.
A.Jollien
proposé par mamadomi