Mais c'est en donnant une part plus importante au bouddhisme et surtout en développant le rituel des Maîtres Célestes qu'il affirme sa propre originalité.
En ce sens, il marque une évolution -pour ne pas dire un renouveau- après l'époque du Shangqing, qui marquait l'apogée des méthodes et de l'esprit des chercheurs d'immortalité. Le but affirmé du Lingbao est de permettre à l'homme de "monter au ciel en plein jour" pour y trouver le salut universel.
On y reconnaît la conception du monde à partir d'un Souffle unique, lequel a généré le Ciel et la Terre. Mais il faut désormais y ajouter, dans une parfaite complémentarité, les trois souffles originels des Maîtres Célestes que sont xuan, yuan et shi.
Trois souffles qui ne forment fondamentalement qu'un, et sont mis en correspondance avec trois divinités lors de trois ères cosmiques successives dans trois cieux du taoïsme et apportant trois enseignements.
Du point de vue du rituel, la pratique du maître consiste à organiser harmonieusement la circulation du "souffle véritable" dans les différents organes et parties du corps, par le biais de "souffles corrects" ayant la fonction de divinités sacrées, lesquelles, à leur sortie du corps, se transforment en messagères chargées de communiquer avec le Ciel.