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Je m'insurge!

Hommage à Stephane Hessel, récemment il avait subi la censure pour s'être exprimé contre les choix du gouvernement israëlien à l'encontre du peuple palestinien

 

ici, extrait de son indignation chez Taddeï

ses voeux de résistance 2011

en savoir plus à la fin de cette page en clic

******************************************************************************

L'homme que vous voyez sur la photo n'est pas un 'Black Block' ni un misérable retraité. C'est Manolis Glezos qui en 1941, sous l'occupation nazie, est monté sur l'Acropole et a retiré le symbole nazi, la croix gammée. Qui est-il?
 
Manolis Glezos Manolis Glezos
70 ans + tard des personnes en uniforme, serviteurs des banques, qui ne mériteraient même pas de lécher ses chaussures, ont l'audace de lever la main sur lui...
Ceux qui ne comprennent pas que nous voyons monter une nouvelle forme de fascisme financier devraient y réfléchir à deux fois.
 Un lien chez bernard

******************************************************************************

Suite aux pétitions de demande de soutien qui circulent:


Je déclare ne soutenir Eric Zemmour dans son combat pour la liberté d’expression qu'avec la réserve qui s'impose en regard du commerce qu'il fait de son impertinence dans sa posture d'opposition fanatique à ce qu'il appelle la pensée unique, opposition massive qui n'est qu'un grand fourre-tout de toutes les transgressions délétères par l'incitation à décomplexer toute forme de propos, de posture et d'investigation raciste.

Le poids de la parole publique enjoint une responsabilité et une prudence éthique qui, de toute évidence, lui pèsent dans son fantasme de toute puissance infantile tellement patent.

Ainsi, je NE CONDAMNE PAS LES PLAINTES ET PROCES QUI LUI SONT FAITS, NI LES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION CONTRE SES EXCES ET SES FRANCHISSEMENTS DE LIGNE. Les pressions et menaces dont il fait régulièrement l’objet, en revanche sont nulles et non avenues.
Vous pourrez vous informer sur la charte éthique professionnelle du journalisme sur ce lien, dont:
- Refuse et combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute confusion entre journalisme et communication
- Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge
- Respecte la dignité des personnes
- N’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée
- Prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles/répond devant la justice des délits prévus par la loi
- tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, la déformation des faits, le mensonge, la manipulation, (...) pour les plus graves dérives professionnelles
http://obeissancecanine.free.fr/images/exercice1.gif
 vous pouvez commenter ici >> page blanche
30 janvier 2019 3 30 /01 /janvier /2019 16:30
  
L'onde de choc planétaire
 
 

L’onde de choc dévastatrice qui se propage tout autour de la terre, ne pourra pas être arrêtée par des demi-mesures. Rien ne lui échappe. Fruit de la cupidité “ultra-libérale” débridée d’un système luttant pour échapper à tout contrôle démocratique, elle enfle de bulle en bulle, propage ses propres fictions et ses fantasmes, saccage les avancées de civilisation si chèrement acquises… L’empilement des dérégulations, voulu par ses propagateurs, lui a ouvert partout des brèches au sein des sociétés humaines qui peinent à résister à la violence de ses assauts. Cette fuite en avant dans le capitalisme mondialisé ouvre sur une vacuité existentielle, désormais perçue comme suicidaire pour l’humanité.

Dans le même temps, le mouvement vertigineux d’accélération de l’histoire, dopé par les réseaux planétaires ultra rapides d’échanges immatériels de données, d’informations, de flux financiers, de positions spéculatives… conjugué avec l’accélération des déplacements physiques des personnes et des marchandises, constitue de nouvelles armes de domination contre les peuples, ainsi mis entre les mains de la finance et d’impérialismes sourds et aveugles aux souffrances des hommes.

Cette mise en ébullition des rapports humains, ce formidable développement des inégalités sociales qui tire vers le bas l’essentiel de l’humanité [1], appellent d’urgence des solutions de déverrouillage de la démocratie. Celle-ci est indispensable pour affronter pacifiquement les contraintes de notre avenir commun sur la terre.

Loin de ces considérations, les forces dominantes du capitalisme accroissent au contraire leur détermination à détruire les résistances des peuples à leur exploitation. Et dans l’opacité des lieux de pouvoir illégitimes (la Commission trilatérale s’est réunie à Dublin du 2 au 6 mai, et le Groupe de Bilderberg à Sitges en Espagne du 3 au 6 juin), elles décident des orientations économiques et politiques planétaires, à charge pour les exécutants de leur politique d’arrêter les “modalités” correspondantes dans les G8 et G20 qui suivent, puis dans les instances supranationales et nationales.

Dans le domaine financier, alors qu’un risque d’effondrement majeur du secteur bancaire vient à peine d’être repoussé (aux frais des contribuables), on peut lire, dans une interview aux Échos, que Christine Lagarde, ministre de l’économie, se félicite d’une situation de nouveau resplendissante. Elle déclare à propos des banques:

"L’année 2009 a été excellente au regard des bonus et des dividendes distribués",

et à propos des réductions drastiques des dépenses annoncées pour le budget 2011:

"D’une manière générale et absolument certaine, il va falloir en faire plus que ce que pensent tous les ministres! Je peux vous le confirmer" [2].

Ce cœur de programme “repoussoir” est, bien entendu, doctement occulté à l’aide d’un matraquage idéologique qui vise à légitimer la destruction systématique des acquis sociaux, sous prétexte d’un “nécessaire retour à l’équilibre”.

Mais il y a plus grave encore: derrière les politiques régressives dites ”d’austérité” se cachent des problèmes, d’une ampleur considérable, liés au transfert à la sphère publique des dettes privées colossales constituées des dérives “hors normes” d’une pure création de capital fictif (développement des produits dérivés et de la titrisation des dettes). http://storage.canalblog.com/98/55/462193/31627484.jpg

L’acalmie n’est qu’apparente, car rien n’est réglé: la crise de la finance privée a muté en crise des finances publiques ce qui constitue un vertigineux changement d’échelle. Les plans de “sauvetage” des banques par les gouvernements conduisent à des pertes considérables de recettes fiscales (liées en particulier au brutal ralentissement de l’activité), à une explosion des dettes et des déficits publics, donc à une hausse considérable du coût des emprunts correspondants.

Pour tirer le meilleur parti de cette situation, inédite par sa rapidité et son ampleur planétaire, loin de se contenter des plans de rigueur annoncés, le système capitaliste s’engage désormais dans un programme de démantèlement de l’État: le niveau des seuils d’ajustement, dont il est désormais question, indique qu’il ne s’agit plus d’un changement de degré mais bien d’un changement de nature:

"Et là où la finance se contente de tenir le discours technique des risques de défaut souverain et des tensions sur les taux longs, l’appareil idéologique élargi (experts remis en selle, médias dévoués de longue date ou n’en étant plus à une contradiction près) a déjà commencé à offrir ses services. Impossible de passer une journée sans que se fasse entendre quelque part une voix prophétique avertissant du désastre et appelant à l’effort. Le matraquage “dette publique” est devenu un bruit de fond permanent et l’on trouverait difficilement dans le passé récent un cas de “travail” de l’opinion plus intense et plus continu (on pourra d’ailleurs y voir un indice de l’ampleur des transformations en préparation)" [3].

Or le processus qui a fait muter la crise financière privée en crise de finances publiques risque fort de déboucher sur une sévère crise politique, que la “promenade urbaine République-Nation” aura certainement le plus grand mal à contenir.

Dans l’Union européenne, l’avenir radieux, l’apothéose de démocratie et de bien-être pour les peuples, prédits par les promoteurs du traité de Maastricht, se sont mués en cataclysme. Les pays, saignés à blanc par les taux usuraires des dettes bancaires, l’évasion fiscale, la récession, les trahisons des gouvernements, toutes étiquettes confondues, pour courir au devant des exigences d’un “marché tout puissant”, prennent le chemin de la faillite et/ou de l’austérité aggravée. Le chômage est en hausse partout, les conditions d’accès et le niveau des retraites sont fortement dégradés, les salaires gelés ou en diminution, les dépenses publiques réduites (en particulier celles relatives à l’éducation et à la santé), les entreprises licencient ou ferment, les relations de travail se détériorent encore, et tandis que les impôts indirects sont en augmentation, ceux sur les profits sont réduits.

On peut déjà voir les effets de ces mesures dites de “sauvetage” ou de “soutien”, car sont mesurables dans les trois pays de l’UE où elles ont déjà été mises en œuvre, sous l’égide de la Commission Européenne, de la Banque Centrale Européenne et du Fond Monétaire International. Le tableau ci-dessous, réalisé par Nicos Catsaros en mai dernier, à l’aide de chiffres tirés, en majorité, d’articles publiés par le quotidien Grec Rizospastis, est édifiant: il montre qu’il s’agit d’un véritable carnage:

 

Hongrie. Somme prêtée : 20 milliards d’euros

Mesures prises :
• Gel des salaires pour 2 ans,
• Suppression du 13ème mois de salaire,
• Suppression du 13ème mois de retraite,
• Age de départ à la retraite augmenté de 3 ans,
• TVA à 18 % pour les articles de première nécessité, et augmentation à 25 % pour les autres,
• Diminution de 10 % des allocations maladie et des pensions d’invalidité,
• 6 % de hausse du prix des carburants, du tabac et de l’alcool,
• Annulation des subventions aux collectivités locales,
• Diminution de 5 % des cotisations patronales au régime des retraites des salariés,
• Triplement de l’échelle d’imposition des personnes physiques.

Conséquences :
• 11 % de chômage (taux officiel…),
• Chute de 17 % de la production industrielle et agricole,
• Chute de 5 % des ventes au détail,
• Triplement du pourcentage de la population qui vit au-dessous du seuil de pauvreté,
• Moyenne des pensions de retraite à 230 euros,
• Chute de l’espérance de vie de la population, la Hongrie se place désormais à la 80ème place dans le monde pour cet indicateur,
Elle est la dernière parmi les membres de l’UE pour le nombre d’années en bonne santé après 50 ans,
• 12.000 licenciements dans les collectivités locales.

Lettonie. Somme prêtée : 11 milliards d’euros

Mesures prises :
• Diminution des retraites de 10 %,
• Moyenne des pensions de retraite à 245 euros,
• Fermeture de 10 % des établissements du Secondaire,
• Diminution jusqu’à 40 % des salaires des enseignants et du personnel hospitalier,
• Licenciement de milliers de fonctionnaires et diminution de 20 % du traitement des autres,
• Jusqu’à 50 % de diminution des dépenses publiques de santé
• Abaissement du revenu exonéré d’impôts pour les salariés,
• TVA à 18 % pour les articles qui ne sont pas de luxe.

Conséquences :
• Salaires diminués de 31 % en moyenne, jusqu’à 46 % dans certains cas,
• Taux de chômage à 22,5 %, il a augmenté de plus de 7 % en un an,
• Plus de 26 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté,
• 51 % des retraités ne peuvent pratiquement pas survivre,
• Le PNB a chuté de 24 %,
• De 121 hôpitaux en 2006, le pays n’en avait plus que 59 en 2009 et n’en aura plus que 24 en 2013.

Roumanie. Somme prêtée : 20 milliards d’euros

Mesures prises :
• Gel des prêts bancaires,
• Licenciement de 137.000 fonctionnaires,
• Augmentation des taxes sur l’immobilier, l’alcool et le tabac,
• Diminution importante des subventions sociales et des services de l’État,
• Baisse de 25 % des salaires dans le public, de 15% des pensions de retraite et des indemnisations chômage.

Conséquences :
• Le PNB a chuté de 7,1 %,
• Milliers de faillites et chute généralisée du chiffre d’affaires,
• 500.000 licenciements dans le secteur privé,
• Taux de chômage (officiel…) : 9 %,
• Pauvreté enfantine : 33 %,
• Deux tiers de la population déclarent « ne pas pouvoir s’en sortir »,
• 50 % de la population ne peut subvenir à ses besoins essentiels,
• le seuil de pauvreté a été fixé à 158 euros par mois

C. AUBIN, GR, juillet 2010

 

[1] "1,02 milliard d’êtres humains souffrent de la faim", FAO, Communiqué de presse, 19 juin 2009

[2] Les Echos. 23/06/10

[3] L’urgence du contre-choc:

Gouvernements sous la coupe des banques, Frédéric Lordon 15/06/2010, www.robin-woodard.eu/

proposé par mamadomi

rééd° du 12 10 2010

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27 janvier 2019 7 27 /01 /janvier /2019 08:35

J'ai trouvé une démonstration assez percutante dans le n° d'Alternatives Economiques de nov 07 , que je vous résume autant que faire se peut:

 
Pour déterminer la richesse créée dans un pays, on combine la productivité horaire au nombre de travailleurs et à la quantité d'heures travaillées.
Si 10 millions de personnes travaillent 1700 heures avec une productivité horaire de 30 euros, alors le produit intérieur brut (PIB) sera
10 000 000 X 1 700 X 30, soit 510 milliards d'euros.

C'est cette richesse, divisée par le nombre d'habitants du pays concerné qui permet de mesurer si les uns gagnent ou non plus que les autres.

La problématique est donc plus large:
- travailler plus,
- travailler tous,
- travailler mieux (productivité),

pour gagner plus.

En focalisant son discours sur un seul de ces trois facteurs, sans mentionner les deux autres, le pdt Sarko ne fait pas le bon choix.
On vérifie en effet que,
parmi les pays de l'OCDE,

plus on mobilise les travailleurs, plus la richesse par habitant est élevée.
De même, plus la productivité horaire est importante
plus riches seront aussi les résidents.
En revanche,
rien n'indique que cette richesse progresse avec la durée individuelle du travail.
Bien au contraire,
le "travailler plus" est plutôt une caractéristique des pays les moins riches.
Ainsi en Pologne, au Mexique, en Turquie, en Hongrie ou en Grèce,
on travaille beaucoup, et plus qu'en France.
Mais ces pays se classent aux dernières places en terme de richesse par habitant.
A l'inverse, dans les pays où l'on gagne plus,
on a tendance à travailler moins,
c'est particulièrement vrai aux Pays-Bas, au Danemark, en Allemagne ou en France.
Autrement dit,
les principaux facteurs qui déterminent le "gagner plus"
sont le "travailler tous" et le "travailler mieux"
et pas le "travailler plus".
Ces résultats invitent à penser qu'en France,
il faudrait améliorer le taux d'emploi et la productivité:
 
- envisager par ex la flexibilité à la danoise, càd + de souplesse sur le marché du travail en échange de + de sécurité pour les salariés + un accompagnement efficace des chômeurs vers l'emploi,

- et pour augmenter la productivité déjà élevée en France, être capable d'innover davantage et donc augmenter l'effort de recherche (comme c'est régulièrement rappelé dans les rapports sur ce sujet).

En revanche, "travailler plus" ne semble pas de nature à répondre

à ce dont un pays moderne a besoin
pour permettre à ses habitants de "gagner plus".
Dans un contexte où le chômage touche encore plus de deux millions de personnes en France, il est également intéressant de s'interroger entre le "travailler plus" individuel et le niveau de l'emploi.
En effet, on peut craindre que les heures sup des uns soient synonymes de manque d'emplois pour les autres.

Et c'est bien ce que l'on observe dans les 28 pays de l'OCDE:
"travailler plus" et "travailler tous" tendent à s'opposer.
Norvège, Suisse, Danemark, Pays-Bas et Suède ont fait le choix du "travailler tous":
leur taux d'emploi tourne autour de 75% de la population en âge de travailler
et sont les + élevés au sein des pays de l'OCDE.
Mais ces pays sont aussi parmi ceux où l'on travaille le moins:
autour de 1500 heures par an!!
A l'inverse,
Italie, Grèce, Hongrie, Corée, Pologne, Mexique et Turquie

sont les adeptes du "travailler plus":
on y travaille 2050 heures/an,
mais avec seulement 55% d'actifs/ la pop en âge travailler.

Arithmétiquement, 1500 X 75% équivaut sensiblement à 2050 X 55%.


Autrement dit, les pays où l'on travaille bcp individuellement et ceux où l'on travaille peu,
affichent en fait la même quantité d'heures travaillées par habitant.
Mais les pays qui ont fait le choix du "travailler tous" plutôt que celui du "travailler plus"
ont une richesse par habitant + élevée,
preuve que cette réduction du temps de travail ne les a pas conduits à s'appauvrir,
bien au contraire...

Malgré les réserves exprimées ici, l'évolution démographique, avec le papy-boom, de nombreuses personnes vont quitter leur emploi créant ainsi à terme une pénurie de main d'oeuvre.
 
Pour combler ce trou et éviter que le pays ne s'appauvrisse,
il faudrait donc travailler plus!!

 
Mais c'est aller un peu vite,
car il existe en France un important réservoir qui ne se limite pas aux chômeurs
(encore très nombreux malgré le début de baisse significative),
il comprend aussi les personnes qui sont inactives aujourd'hui
et pourraient revenir sur le marché du travail
si/quand la situation de l'emploi s'améliorait/-rera; 
le taux d'emploi étant actuellement de 62%/pop en âge de travailler, en France.
 
S'il montait de 10pts, l'économie du pays bénéficierait
de près de 4 millions de travailleurs en +
Plutôt que de faire travailler + ceux qui ont déjà un emploi,
il faudrait donc s'oqp d'abord de ceux qui n'en n'ont pas,
en se fixant comme objectif central le "travailler tous".

Et en ce moment, on propose de faire travailler plus longtemps ceux qui ont déjà un emploi (plus facile)...

 
Comme quoi, je n'invente rien, l'économie justifie bien aussi la vision "dite de gauche"...
alors je précise que tous les avis sont les bienvenus,
je n'ai ma carte dans aucun parti!!!!!!!

par mamalilou
rééd° du 14 11 2008
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25 janvier 2019 5 25 /01 /janvier /2019 15:24

http://www.madinin-art.net/images/pancho_travailler_plus.jpg 

Ayant posé, ici, , et sur le site de la GR, une dizaine de questions essentielles, auxquelles nos élus sont incapables de répondre, Roland Poquet aborde ici la seconde, celle du plein emploi:

 

Travailler plus ou travailler moins?

 

"Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front."

(la Genèse)

"Pourquoi une gouttelette ne suffirait-elle pas?"

(Jacques Duboin)

 

En assimilant le travail à un instrument de torture (tripalium) les grecs anciens affirmaient la primauté du temps disponible sur le temps contraint, les tâches serviles étant dévolues à leurs nombreux esclaves.

 

 

Contrairement à une opinion largement répandue, Karl Marx n’a jamais, dans ses écrits, glorifié le travail; c’est sans aucun doute son obstination à souligner la place et le rôle du travail dans la société industrielle de son temps qui a enraciné cette croyance: mieux que quiconque il était persuadé que les progrès techniques rendraient le travail de moins en moins nécessaire et que la vraie richesse était le temps disponible. Ce n’est pas par hasard qu’il cite dans ses superbes Grundrisse (1857–1858) un écrit anonyme de 1821, intitulé The Source and Remedy:

http://economiedistributive.free.fr/IMG/jpg/1111_Fatigues.jpg

 

 

"Une nation est véritablement riche si, au lieu de 12h, on en travaille 6. La richesse est le temps disponible en + du temps nécessité dans la production immédiate".

Aussi imagine-t-on le sourire du philosophe allemand à la lecture du Droit à la paresse, pamphlet dans lequel Paul Lafargue, son gendre, réclame avec enthousiasme 3h de travail par jour. L’un comme l’autre pressentaient que les progrès de la technique, et ses applications conjuguées dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture et de l’industrie allaient entraîner la réduction conséquente de la durée du travail. Et ils n’auraient pas été surpris si un devin leur avait prédit qu’au cours du tout proche XXè s., le temps de travail diminuerait de moitié, passant par paliers de 72h/sem (6 jours de 12h) à 35 heures http://www.dugarun.de/blog/wp-content/uploads/2009/01/paul-laura.jpg(5 j. de 7h), tandis que dans le même temps la production serait multipliée par 10!

Paul Lafargue et Laura Marx►

Il n’aura donc fallu à l’homo sapiens que quelques dizaines de siècles pour, brutalement, grâce à son ingéniosité, être en mesure de sortir de la misère matérielle une partie de l’humanité. Révolution technique, révolution technologique, révolution informationnelle …tout est en place pour alléger la tâche sociale de l’homme et lui permettre de se livrer à des activités plus personnelles et plus enrichissantes.

Or, ce grand rêve de l’humanité – réalisable, palpable – tourne au cauchemar: les portes du paradis se ferment, tandis que des cerbères y affichent de mystérieux hiéroglyphes que le commun des mortels peine à comprendre: surproduction/misère – progrès/décadence – travail/chômage – paix/guerre – consommation/destruction – besoins réels/besoins factices.

Menacée par des poches de surproduction, un rétrécissement des marchés étrangers et une spéculation éhontée, la machine économique s’enraye. Qu’à cela ne tienne! Lançons une opération “gaspillage” de grande envergure. Créons de nouveaux produits, toujours + sophistiqués, à l’emballage onéreux, et excitons le désir du consommateur par une publicité omniprésente. En accord avec les concurrents, réduisons les durées d’usage afin que ces mêmes produits soient rapidement remplacés. Jetons sur le marché des biens inutiles, voire nuisibles (la France tient le 3ème rang mondial pour la vente d’armements). Tout est bon pour relancer la machine économique: ainsi l’emploi sera dynamisé, les salaires distribués, les profits dégagés. Il s’agit avant toutes choses de "sauver le soldat Ryan", à savoir l’emploi, pierre de touche de tout l’édifice. Tous les moyens sont utilisés pour y parvenir, y compris le recul de l’âge de la retraite!

Sommes-nous désormais condamnés aux travaux forcés à perpétuité?

 

Oui, le rêve tourne au cauchemar. Malgré toutes ces contorsions, peut-on espérer que l’emploi sera sauvé, le chômage éradiqué, la misère supprimée? Le progrès matériel aurait-il servi à rien, sinon à satisfaire le désir de pouvoir de quelques-uns par un enrichissement scandaleux?

 

Bref. Alors que toutes les conditions semblent réunies pour une diminution du temps de travail, ceux qui nous gouvernent nous demandent de travailler plus. Il nous faudra revenir sur ce paradoxe.

 

R. POQUET, GR, juillet 2010

 

 

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proposé par mamalilou

rééd° du 17 10 2010

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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 23:25

barre      libéralismebarre

 

Les institutions européennes sont basées sur l’idéologie libérale selon laquelle il faut laisser faire le marché pour que l’équilibre économique soit assuré et stable. L’évolution de l’économie mondiale en 2012 vient à nouveau de démentir cette croyance, mais les institutions européennes s’obstinent. Benjamin montre qu’en invoquant leur “science”, elles vont continuer à imposer concurrence et coupes budgétaires, ce qui signifie moins de solidarité et de démocratie, mais + de profits pour une infime minorité, l’oligarchie.


Les théories économiques d’inspiration libérale (comme le monétarisme, l’école du public choice, la théorie du capital humain ou celle d’Hayek) se réclament toutes de la science, mais leurs promoteurs justifient toujours a posteriori le fait que

leur hypothèse majeure

– le marché économique trouve spontanément son équilibre –

ne se vérifie jamais dans les faits!

L’ex récent le + probant d’invalidation sans appel de l’hypothèse du marché régulateur est la crise dite “financière” de 2008. On voit mal, en effet, comment un tel évènement peut intégrer des raisonnements et des démonstrations qui associent systématiquement dérégulation, stabilité et croissance.D’ailleurs, aucun des analystes libéraux ne l’avait prévu. Et pour cause: a priori, rien dans leurs théories, ne permet de rendre compte de cette crise. Pourtant, face à ce cataclysme, rares furent ceux qui, comme < Alan Greenspan, avouèrent le caractère erroné de leurs doctrines. Comme l’écrit André Orléan >,

"cette crise est donc endogène selon nous. Autrement dit, il s’agit d’en revenir à la question théorique centrale, celle de l’efficience des marchés financiers. C’est là le cœur du problème et non pas la prétendue apparition de comportements cupides ou irrationnels. La crise ne vient pas de ce que les règles du jeu financier ont été contournées mais du fait qu’elles ont été suivies. Mais notre diagnostic reste pour l’instant minoritaire. Le point de vue dominant, qui ne manque pas d’arguments solides, défend a contrario l’idée que la logique financière est, en son principe, parfaitement efficiente mais qu’elle s’est trouvée fortuitement entravée par la présence de forces perturbatrices exogènes. Est désignée en l’occurrence comme coupable une titrisation mal faite parce que trop opaque et trop complexe" [1].

 Un 2nd ex, tout aussi marquant, est la crise européenne. Elle constitue elle aussi une anomalie de taille pour les théories libérales selon lesquelles la construction de l’Union comme marché déréglementé devait assurer la prospérité et l’unité du continent. En effet, l’intégration européenne, càd la volonté de rassembler les États autour d’institutions communes et de resserrer leurs écarts de développement, est avant tout pensée par la Commission comme l’intégration à un marché économique [2]. Ce fut le cas par ex en 1986 avec la signature de l’Acte Unique qui devait redonner de la cohésion à la CEE après les chocs pétroliers:

"Afin de promouvoir un développement harmonieux de l’ensemble de la Communauté, celle-ci développe et poursuit son action tendant au renforcement de sa cohésion économique et sociale. En particulier, la Communauté vise à réduire l’écart entre les diverses régions et le retard des régions les moins favorisées" (traité relatif à l’Acte Unique, dont le principal artisan fut Jacques Delors, alors président de la Commission).

Dans un 1er temps, au cours des années 1990 et 2000, des trajectoires comme celle de l’Espagne ou de l’Irlande ont pu laisser penser que ce système fonctionnait et que l’appartenance à l’Union garantissait un décollage-rattrapage rapide [3]comparable à celui des “dragons” asiatiques (on parlait alors du “tigre celte” à propos de l’Irlande et de “miracle espagnol”) et, à terme, une convergence des économies européennes. L’oracle libéral se réalisait.

Aujourd’hui, évidemment, la situation apparaît singulièrement + compliquée, bien moins conforme aux grandes prédictions théoriques: de sommet en sommet, les dirigeants européens donnent l’impression d’une UE au bord du gouffre et qui en réchappe à chaque fois in extremis.

Même si nous faisons l’effort de croire au mythe fondateur européen de la communauté de destin,

...même si nous passons le cynisme du "ensemble-plus-forts-dans-la-mondialisation",

l’Union n’apparaît plus, c’est peu de le dire, comme un bloc prospère et homogène. La récession révèle des situations pour le moins disparates. Nous découvrons cette hétérogénéité dans la mesure où elle n’avait jamais été mise en avant de manière aussi franche par le passé. Par ex, nous savions que la zone € n’était pas homogène. Mais l’éventualité de son éclatement pour cause de trop grandes disparités n’avait jamais été sérieusement envisagée avant ces toutes dernières années. Ce constat majeur interroge près de 60ans d’intégration économique sous l’égide de la Commission Européenne. On fera remarquer que les désordres politiques ne sont pas moins graves. L’ancien Président du Conseil italien menace la Chancelière allemande, qui elle-même ne veut pas que son pays paye l’indiscipline de ceux qui vivent à crédit. Jacques Delors "suggère" au Royaume-Uni de quitter l’Union… Et ce n’est pas fini, car les années qui viennent accentueront les différences des niveaux de vie des populations, conséquence d’une Europe à plusieurs vitesses. Avec la récession, les plans de sauvetage et les faillites d’États qui guettent, justifications politiques et prétentions théoriques s’effondrent.

Mais à nouveau, les analystes libéraux, solidaires en cela de la Commission, de la BCE ou du FMI, n’ont qu’un seul réflexe: persévérer, sans jamais amorcer ne serait-ce que le début d’un commencement de réexamen des présupposés théoriques qui fondent leurs inébranlables certitudes! Pour la Commission Européenne, le marché demeure la solution universelle: compétitivité, croissance et convergence vont de pair! Signe incontestable que la crise n’infléchit en rien la ligne historique, les rapports de Bruxelles ne varient pas:

"Un marché unique intégré est un moteur essentiel de la croissance économique et de l’emploi, de même qu’il offre des opportunités élargies aux citoyens de l’Union européenne. C’est pourquoi l’intégration du marché unique joue un rôle central dans la réalisation des objectifs de la stratégie Europe 2020" [4].

L’allocation des fonds structurels (qui doit garantir la “cohésion” régionale par le “rattrapage économique” des régions les plus défavorisées) témoigne de cette association entre convergence économique et déréglementation. C’est le cas par ex. du programme 2007-2013: les deux 1ers objectifs sont:

1• Convergence (convergence des États) et

2• Compétitivité régionale et emploi (aide à la dérégulation). Le troisième,

3• Coopération territoriale européenne, n’est doté que de 2,5% du budget total. L’ordre des priorités est clairement affiché!

Selon la Commission Européenne donc, le marché n’est pas en cause. La crise vient plutôt de l’importance des déficits publics et des dettes souveraines. Bien évidemment,

aucun mot sur la finance dérégulée,

sur les mécanismes de financement des États

ou sur les contre-réformes fiscales.

C’est même le contraire! Son rapport de nov. 2012 passe en revue les "catalyseurs de la croissance et de l’emploi":

"dans sa communication sur une meilleure gouvernance pour le marché unique adoptée en juin 2012, la Commission recommande d’agir pour libérer le potentiel du marché unique dans les domaines où ce potentiel est le + grand. Se fondant sur un certain nombre d’indicateurs économiques, elle a identifié les services, les services financiers, les transports, le marché numérique et l’énergie comme étant des domaines clés pour la mise en oeuvre de mesures prioritaires et pour un renforcement du marché unique[4].

Quant à l’hétérogénéité des conjonctures économiques, elle serait liée à l’indiscipline de certains États qui n’auraient pas mis en œuvre le programme de dérégulation de l’économie, censé leur assurer la sacro-sainte compétitivité: les gouvernements auraient trop longtemps reculé devant les "réformes structurelles", pourtant incontournables qu’appelle la concurrence libre et non faussée des traités! Bref, entre les comptes publics plombés et le défaut de compétitivité, force est de constater que "les forces perturbatrices exogènes" sont toujours à l’œuvre. Heureusement, l’accumulation accélérée de traités et de mesures dont les contenus se répètent devrait finir par mater les + récalcitrants: Traité de Maastricht (1991), Pacte de Stabilité et de croissance (1999), Semestre européen (2010), 6+2-Pack (2010), Pacte pour l’EuroPlus (2010), TSCG (2012)…

Mais cette succession entre prédictions démenties et justifications idéologiques est sans fin. Par ex, la capacité de ces traités à générer de la croissance fait débat. Effectivement, les quelques pays qui appliquent les réformes structurelles plongent dans une austérité catastrophique: le remède ne serait-il pas + nocif que le mal lui-même? Qu’à cela ne tienne!

- D’une part Christine Lagarde vous expliquera qu’en passer par une phase d’austérité préalable, + ou moins longue, pour retrouver le chemin de la croissance est le prix à payer pour toutes ces années d’incurie budgétaire et de négligence fiscale (cf. ses propos en mai 2012 sur les Grecs et l’impôt).

- D’autre part, à tous ceux qui doutent des bienfaits de leur potion amère, les libéraux opposent un modèle, véritable preuve que "ça marche": l’Allemagne. Selon eux, ce pays aurait consenti + tôt que les autres, et de lui-même, des sacrifices importants qui feraient de lui la nouvelle référence européenne, après les encombrants naufrages espagnol et irlandais. Moyennant la mise en œuvre des réformes, la Grèce, l’Italie ou l’Espagne finiront donc par combler leur retard sur l’Allemagne.

Les limites du soi-disant “modèle allemand” sont partout suffisamment relevées pour que nous puissions parler de contre-modèle social [5]. Mais au-delà des critères sociaux, ce pays est un contre-modèle tout court. L’idée du rattrapage est un mythe. La concurrence des économies nationales ne peut pas bénéficier à tous car le marché n’a jamais été un système “gagnant-gagnant”. L’analyse territoriale est un terrain privilégié d’enquêtes à ce sujet:

la compétition des territoires se solde généralement

par des inégalités

que seule la puissance publique permet de compenser

en redistribuant les richesses.

Jusqu’à preuve du contraire, le marché concentre les richesses et il déséquilibre les ensembles territoriaux. Ceux qui voudraient nous convaincre du contraire, càd de la vertu de la mise en concurrence systématique des économies régionales et nationales, ont un bien gros travail de démonstration en perspective!

Par ailleurs, dans l’Europe actuelle, l’excédent des uns est le déficit des autres. C’est grosso modo la complémentarité de l’offre et de la demande. Il est évident qu’une telle situation interdit tout rattrapage: tous les pays membres ne peuvent pas devenir compétitifs en même temps et avoir tous une balance commerciale excédentaire, comme l’Allemagne aujourd’hui. Cette dernière n’est donc pas un modèle à copier ou à rattraper. Sa situation est due à l’exclusivité de sa suprématie.

Bref, les grandes prédictions sur le rattrapage, sur la convergence des économies, vont être rapidement infirmées. Quel aveuglement, direz-vous! La construction théorique ne cherche pas à rendre compte de la réalité; c’est l’inverse, on interprête les faits pour qu’ils s’adaptent à la théorie, pour la justifier!

Plusieurs explications de cette vilaine méthode sont possibles. Présentons-en les termes extrêmes.

Hypothèse n°1: c’est celle d’André Orléan dans un ouvrage passionnant [6]:

"Cette situation ne doit pas étonner. La démarche scientifique a sa propre temporalité. Les économistes ne sont pas des girouettes qui, à la demande, pourraient enseigner aujourd’hui le contraire de ce qu’ils ont professé hier. La théorie économique n’est pas un catalogue de recettes dans lequel on peut puiser au gré des circonstances, mais un corps de doctrines fortement structurées autour d’hypothèses, de méthodes et de résultats: ce qu’on nomme également un “paradigme”. En son temps, Thomas Kuhn > a montré qu’il est dans la nature même de l’organisation paradigmatique de résister aux crises."

Selon cet auteur, le champ scientifique a ses inerties et, en l’absence de modèle alternatif, la théorie dominante, même copieusement mise à mal, continue de faire autorité.

L’hypothèse n°2, moins indulgente, suggère que les économistes dominants ont troqué leur neutralité pour la défense de certains intérêts.

Il est fort tentant de retenir cette dernière. La collusion entre le monde académique et les sphères politique et économique n’est pas nouvelle. Mario Monti en est probablement le meilleur ex, placé entre l’université, Goldman Sachs, la Commission Européenne et les hauts postes au sein de l’État italien! Derrière le débat théorique (mise en cause des hypothèses libérales ou confiance reconduite envers les marchés), les enjeux sont vraisemblablement trop importants:

les profits d’un côté et le sort des populations de l’autre,

- avec la liquidation du modèle social fondé sur la solidarité,

- l’abandon de toute exigence démocratique

- et une attaque en règle du monde du travail, dont le coût, prétendu intolérable, est présenté comme la variable d’ajustement par excellence des économies européennes pour qu’elles soient + compétitives.

Espérons qu’à la convergence néolibérale et forcée

des politiques économiques,

répondra celle des luttes pour une Europe solidaire,

le seul vrai rêve européen!

Benjamin, GR, fév. 2013

[1]A. Orléan, De l’euphorie à la panique: penser la crise financière, Coll. CEPREMAP, Ed° Rue d’Ulm, Paris, 2009. L’introduction revient de manière significative sur le “cas Greenspan”

[2]D’autres options existaient comme une division du travail équitable à l’échelle continentale, càd à des relations de complémentarité productive

[3]Josefa Garcia Grande, économiste à la fondation Ortega y Gasset, à Madrid déclarait en 2003: "En soi, la croissance espagnole n’a rien de surprenant. Nous partions de très bas et nous sommes en phase de rattrapage. D’ailleurs, depuis les années 80, l’Espagne a toujours crû de 0,8 % au-dessus de la moyenne communautaire."

[4]Rapport de la Commission: État 2013 de l’intégration du marché unique, contribution à l’examen annuel de la croissance. Nov. 2012

[5]Voir bien sûr l’article de J-Pierre Mon Est-ce ce que vous souhaitez ? dans le n° précédent (GR 1138) et que les développements qui suivent ne font que prolonger. On notera qu’avant les dégâts sociaux du “modèle allemand”, la face cachée du “miracle espagnol” était … une précarité à 33% !

[6]A. Orléan, L’empire de la valeur, Coll. La couleur des idées, éd° Seuil, Paris, 2011

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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 19:28

"ECONOMIE VERTE"
 
La résistance au capitalisme vert utilise de très bons arguments contre la commercialisation des services offerts par la nature, M-L Duboin estime qu’il faut les utiliser aussi contre l’exploitation de l’activité salariée:

En juin 2012, nous évoquions ici la vaste offensive qui est menée pour offrir au capitalisme un moyen de trouver une nouvelle croissance, indispensable après la crise financière qu’il a créée et dont toutes les populations du monde n’ont pas fini de subir les conséquences. Cette offensive se masque sous le nom d’économie verte, fort bien trouvé pour faire croire à un public mal informé qu’il s’agirait de mieux protéger l’environnement…

Ce n’est qu’une perversion du langage, une de +, car il ne s’agit pas de mettre un frein aux catastrophes écologiques dues à l’exploitation productiviste de la nature, mais d’un projet élaboré par les lobbies industriels et financiers, pour s’approprier la nature, la “marchandiser”, officiellement et systématiquement, à seule fin d’en tirer toujours + de profit financier.

Pour comprendre ce qui se trame, les médias officiels n’en parlant guère, il faut se plonger

- dans les nombreux et volumineux rapports publiés par les Nations Unies (encore un terme qui fait bien illusion !!)

- ou dans la multitude des projets gigantesques qui visent

tant l’extraction massive des ressources minérales de la planète (gaz et huiles de schiste, pétrole dans les eaux profondes et les sables bitumineux),

que la conquête de la biomasse (env. 230 milliards de tonnes de matière vivante “produites”/an: plantes, animaux, et jusqu’aux micro-organismes des océans).

- Il faut aussi observer comment a évolué la prise de conscience des problèmes environnementaux engendrés par l’exploitation croissante des ressources,

- il faut se rappeler les objectifs annoncés des Sommets sur l’environnement (Stockholm en 1972, Rio en 1992, Rio+20) et comprendre les raisons de leurs échecs successifs, en particulier celui du marché carbone.

C’est cet important travail de recherche et de réflexion qui a été fait par toute une équipe, qui en présente les résultats dans

un petit livre intitulé

La nature n’a pas de prix - les méprises de l’économie verte”.

La lecture, facile, de ses 150 petites pages, dévoile l’enjeu de cette entreprise, menée au mépris de toute démocratie et à l’échelle mondiale. De quoi ouvrir les yeux de tous ceux qui n’osent pas contester la nécessité de la croissance et de la compétitivité parce qu’on leur a affirmé que c’est ce qui permettra, + tard, de mettre fin à la pauvreté!

Un autre intérêt de ce petit livre est l’annexe de 5 pages, issues d’un texte de J-Marie Harribey, qui présente des arguments contre l’idée d’attribuer une valeur économique aux services rendus par la nature. On s’aperçoit en effet que ces mêmes arguments sont tout aussi bien applicables pour contester ce qui se fait malheureusement depuis l’invention du salariat: mesurer la valeur d’un homme par les services qu’il rend.

Revenons au discours qui se développe au sein des instances internationales pour lancer le capitalisme vert: le capital, pour continuer à accumuler, a besoin de nouvelles "sources de valeurs à exploiter", on va donc “valoriser” (on dit aussi “marchandiser”) les services rendus jusque là gratuitement par les écosystèmes. Cette idée d’un capital naturel à mettre à profit est assez nouvelle, elle aurait été lancée en mai 1997 par R.Costanza (et al) dans Nature. Elle est répétée systématiquement depuis, en particulier par la Conférence sur la biodiversité qui s’est tenue à Nagoya en 2010, à la suite de laquelle un auteur a même écrit, en 2011, que le capital naturel vaut " $44 trillions", ceci étant

"la valeur commerciale des terres cultivées, des forêts, des minéraux et de l’énergie du monde".

Elle a même été reprise dans un rapport de l’Union Européenne, dont la préface débute ainsi:

"Tout ce qui est utile (l’eau par ex.) n’a pas nécessairement une valeur élevée et tout ce qui a beaucoup de valeur (par ex. un diamant) n’est pas forcément très utile. Cet ex. illustre non pas un mais deux importants défis d’apprentissage auxquels la société est aujourd’hui confrontée. Nous en sommes d’abord à apprendre la “nature de la valeur”, à mesure que nous élargissons notre concept de “capital” pour englober le capital humain, le capital social et le capital naturel. En reconnaissant l’existence de ces autres formes de capital et en cherchant à les accroître ou les préserver, nous nous rapprochons de la durabilité".

Soulignons au passage combien cette phrase est astucieusement tournée afin d’éviter de dire franchement que si commercialiser ce qui, au préalable, était gratuit est le moyen de le préserver, c’est tout simplement parce que cela en interdirait l’accès à ceux qui ne peuvent pas payer.

Le texte de l’Union Européenne poursuit:

"Par ailleurs, nous nous efforçons toujours de découvrir la “valeur de la nature”. La nature est une source de valeur importante au quotidien, mais il n’en demeure pas moins qu’elle n’apparaît guère sur les marchés, échappe à la tarification et représente un défi pour ce qui est de l’évaluation",

pour annoncer ce qui est son nouveau credo:

"Nous sommes en train de nous apercevoir que cette absence d’évaluation est une cause sous-jacente de la dégradation observée des écosystèmes et de la perte de biodiversité", tellement sous-jacente que cette affirmation est bien loin d’être démontrée!

Reprenons la saine réflexion exprimée par les résistants à cette marchandisation de la nature. Je cite l’annexe du livre:

"Cette démarche croit possible d’additionner des éléments dont la mesure résulte de la prise en compte des coûts de la production réalisée par l’homme et des éléments qui ne sont pas produits et qui, en outre, relèvent du qualitatif ou de valeurs éthiques non évaluables. Ce parti pris conceptuel a une portée catastrophique: si tout peut être économiquement évalué, alors tout peut être considéré comme du capital. Ainsi, les économistes libéraux néoclassiques considèrent que le capital économique, le capital humain, le capital social et le capital naturel sont additionnables puisqu’ils relèvent d’une procédure de calcul analogue. On voit le tour de passe-passe… On décrète que tout est réductible à de l’économique parce que la monnaie est, dit-on, capable d’homogénéiser les biens et les bienfaits…"

Pourquoi diables l’auteur de ces lignes se limite-t-il à la marchandisation des écosystèmes? Son argumentation plaide tout aussi bien contre la marchandisation du travail humain qu’est le salariat. Une fois n’étant pas coutume, je me permets de me citer dans Mais où va l’argent?, p. 209:

"Comparer tout à cet étalon unique qu’est la monnaie conduit à mesurer le travail humain comme on pèse une marchandise, il devient une matière première parmi d’autres et l’être humain un objet remplaçable. On en arrive ainsi à jeter des employés “comme des kleenex” en cas de licenciement économique".

Dans l’économie distributive que La GR a pour but de proposer et d’en débattre, il ne saurait être question de "mélanger dans une même comptabilité la “ressource humaine” avec les moyens de production", le revenu n’y est plus le salaire, ce

"prix auquel un être humain se vend sur le marché du travail, le prix de vente de son temps, de sa force, de son savoir, de ses capacités et de son expérience à une entreprise afin que celle-ci en tire une “plus-value”, ou à un capital pour l’augmenter"…

dans cette économie de partage

"le revenu versé à un individu a pour objectif… de lui donner les moyens de s’épanouir, de développer ses qualités propres et d’exercer au mieux les activités par lesquelles il assume sa participation à la société dont il est membre et qui l’entretient".

Si ces propositions sont encore utopiques, l’illusion, aujourd’hui n’est "pas du côté de ceux qui osent proposer un changement radical dans l’exploitation et le partage des ressources, elle est du côté de ceux qui croient possible de toujours fuir en avant pour ne pas avoir à l’envisager".JPEG - 22 ko

Or cette économie soi-disant verte, qui prétend que commercialiser la nature c’est la préserver, est une telle fuite en avant, dans l’espoir criminel de trouver de nouveaux moyens de “faire du fric” pour quelques uns, au détriment de tous les autres.

 

M.-L. DUBOIN, GR, déc 2012

proposé par mamadomi

rééd° 13 02 14

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9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 19:32

Sous pression

 

 

A l'automne 2012, la chronique économique [*] quotidienne de Dominique Seux, par ailleurs journaliste aux Échos, dans la matinale de France-Inter, était titrée:

"Les États-Unis proches de l’indépendance énergétique".

En fait, c’était prétexte à la promotion de cette richesse qui dort sous nos pieds, en France: les huiles et gaz de schiste. Une idée revenue dans l’actualité avec la publication du Rapport Gallois et sous la pression des intérêts industriels et financiers de notre pays, que les risques pour la santé de nos concitoyens et les conséquences pour notre environnement n’émeuvent guère. Lassé de cette injonction médiatique dès le petit matin, et stupéfait par les raccourcis de la chronique, j’ai interpellé le chroniqueur et le média en adressant un courriel à la rédaction de la matinale de France Inter, sans réponse bien entendu. En voici le texte. Deux renvois à des extraits hors texte permettent de citer exactement les propos du chroniqueur.

 

Bonjour,

On ne peut reprocher à Dominique Seux son positionnement idéologique. Le chroniqueur des Echos peut même parfois paraître timoré si on le compare à son illustre prédécesseur [J-Marc Sylvestre] dans la matinale. D’ailleurs, on n’attend pas du journal Les Echos qu’il défende les points de vue d’économistes hétérodoxes. Malheureusement, on ne l’attend pas non plus de France Inter, même si Bernard Maris tente parfois de donner le change.

 

Mais, j’ai eu le sentiment que Dominique Seux avait rédigé sa chronique sur un coin de table, sans un minimum de sérieux. J’ai d’ailleurs relu le texte dans les Echos.fr pour être sûr d’avoir bien entendu.

Extrait I: "Les Etats-Unis doubleraient l’Arabie Saoudite autour de cette date-là [2020]. La raison en est double.

•1. des économies d’énergie, notamment dans les transports, et là tout le monde applaudit.

•2. les pétroles et gaz de schiste, et là les avis sont évidemment plus partagés".

[À propos du 1er §, voir extrait 1] Que les Etats-Unis puissent un jour devenir auto-suffisants en ressources d’hydrocarbures fossiles ne devrait étonner personne. J’ai appris à l’école, à la fin des années 1950, que ce pays s’assurait des approvisionnements essentiellement extérieurs en pétrole pour préserver ses propres ressources. Vient le jour, + de 50 ans + tard, où la stratégie change, à la fois pour des raisons géopolitiques, quand on ne peut plus prétendre être le seul gendarme du monde, et parce que les ressources extérieures s’épuisent et finissent par coûter cher.

Donner comme explication

•1: ” les économies d’énergie, notamment dans les transports”, je ne comprends pas du tout le raisonnement. La consommation d’essence et de gazole n’a pas diminué dans des proportions qui permettraient de se passer à terme des importations sans le recours à d’autres sources. Sur l’explication

•2: ”les pétroles et gaz de schiste”, Dominique Seux admet que les avis sont plus partagés et il développe un peu le sujet dans les paragraphes suivants. [Sans fournir les proportions de pétrole et de gaz issus de la fracture hydraulique à partir de 80.000 puits forés sur le territoire, par rapport aux hydrocarbures conventionnels exploités. Mais le gaz serait désormais 2½ x moins cher qu’en Europe]. En effet, les avis sont très partagés! Alors, quel intérêt présente ce premier chapitre de la chronique, si ce n’est promouvoir l’idée d’un nouvel âge d’or avec ces hydrocarbures dits non conventionnels, en dépit de leur dangerosité?

 

- Au 4ème § [voir extrait II]: “ On ne peut pas à la fois baisser la part du nucléaire, diminuer les émissions de CO² et refuser toutes les recherches”. Mais il ne s’agit pas de refuser toutes les recherches, il s’agit seulement de refuser celles qui sont aussi dangereuses qu’inutiles au vu des objectifs: les gaz et huiles de schistes sont des hydrocarbures fossiles dont la combustion dégagera au moins autant de CO² que le pétrole et peut-être autant que le charbon si on tient compte des conditions d’exploitation. D’autre part, les fuites de méthane constituent également un facteur très aggravant de l’effet de serre. Ce sont donc des investissements inutiles qu’il vaut mieux consacrer aux recherches sur les énergies renouvelables.

Extrait II : "Mais en France, certaines voix, y compris de gauche, poussent pourtant François Hollande à rouvrir le dossier. Oui, il y a Claude Allègre, mais disons que le simple énoncé de son nom provoque généralement des boutons chez certains. Il y a aussi Louis Gallois. Il en parle dans son rapport. Il y a aussi Michel Rocard. Il y a aussi le scientifique J-Louis Etienne. Ceux-là, et ils ont raison, disent que la décision du gouvernement de fermer purement et simplement le dossier a peu de sens s’il s’agit seulement d’avoir le soutien des verts [à noter que la même chronique dans Les Echos est titrée: Gaz de schiste: M. Hollande, libérez-vous des verts!]. On ne peut pas à la fois baisser la part du nucléaire, diminuer les émissions de CO² et refuser toutes les recherches. Si on ne veut pas exploiter, il faudrait au moins explorer pour savoir ce qui se trouve dans le sous-sol français et chercher de nouvelles méthodes moins contestées".

Si ce peu de rigueur passe inaperçu, ce n’est ni à la gloire du chroniqueur ni à celle du média qui véhicule le propos. Mais on est si peu regardant dans la bataille idéologique!

 

Cordialement, Guy Evrard

On peut supposer que les géologues connaissent suffisamment le sous-sol de notre pays pour avoir déjà une bonne idée de ce qui s’y trouve. Faisons leur donc confiance pour continuer d’améliorer leur savoir au moyen de techniques qui nous mettent à l’abri de la fracturation hydraulique. Si, pour préciser le contenu de la roche mère et appréhender l’intérêt éventuel de son exploitation, des forages sont nécessaires, alors ce serait mettre le pied à l’étrier vers cette économie du risque que nous dénonçons. Et la réponse doit bien être politique, càd l’expression d’un choix démocratique dans lequel les citoyens ont le devoir d’intervenir. Dans cette hypothèse, nous attendons toujours la démonstration de la capacité des médias à réellement favoriser l’expression démocratique.

 

G. Evrard, GR, déc.2012 

 

[*]On pourra retrouver le texte intégral de cette chronique aux liens suivants : 

http://www.franceinter.fr/emission-... 
http://blogs.lesechos.fr/dominique-...

Incitations aux gaz

France 122 hab/km² (zones inhabitables incluses)

 vs Patagonie, moins de 4hab/km²: forage de gaz de schiste

proposé par mamadomi

rééd° du 27 01 14

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7 janvier 2015 3 07 /01 /janvier /2015 19:23

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28 décembre 2014 7 28 /12 /décembre /2014 23:11

 

Puisque c’est encore la saison d'offrir des cadeaux à vos proches et vous tenez à ce qu’ils leur soient utiles.


Le meilleur des cadeaux, sans aucun doute possible, c’est un abonnement à La Grande Relève: en l’offrant, vous dites bien que c’est une opportunité pour découvrir l’envers du décor de la société capitaliste, au-delà de la propagande dont les médias officiels nous abreuvent. Ainsi, non seulement vous aidez ce journal, mais nous serons plus nombreux à résister contre l’avenir sombre qu’on nous prépare.

Autre idée “militante”: pour moins que le prix d’une seule place au cinéma, offrez, avec le DVD intitulé La Dette, l’occasion de regarder chez soi, avec éventuellement beaucoup d’amis, un film bien fait, instructif sans être ennuyeux. Cette vidéo fait découvrir le “casse du siècle”, JPEG - 16.4 kole “hold up” des instances financières à l’encontre les peuples. Outre le film qui dure 66 minutes, il y a dans ce DVD un “bonus” de cinq courts métrages, des entretiens d’une dizaine de minutes chacun, sur lesquels il est possible de revenir si on veut approfondir pour avoir de solides arguments à utiliser dans une discussion.

Pour recevoir ce DVD chez vous, cliquez

Thierry Mettier

proposé par mamadomi

rééd° du 09 01 14

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 23:56

friend - emoticonswallpapers.com

Sardinades

nauséabondes

 

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Tout aussi révoltante est la brutalité avec laquelle les forces “de l’ordre” expulsent les Roms et autres nomades, alors qu’on aurait pu croire que les dernières élections avaient aussi témoigné d’un rejet du racisme.

Il faut hélas constater que celui-ci ose maintenant s’afficher, comme le montre ce témoignage effrayant, envoyé par C. Duc-Juveneton de Cent paroles, journal alternatif d’Aix en Provence:


http://menthereglisse.files.wordpress.com/2010/09/sucre-d-orge-2.jpg

Ce samedi soir, nous avions programmé, avec une bande de bons copains aixois, une sortie que nous imaginions festive, pleine de saveurs du Sud et de la mer… Nous sommes 12: six adultes et six enfants, nous formons un groupe coloré, à l’image d’une société que nous aimons. De la belle Fatima, grande femme mince, cheveux noirs magnifiques, en rastas, qui nous vient des Comores, à la belle Armelle, blonde aux cheveux longs, en passant par Miguel, le sémillant Sud-Américain. Nous aimons tous cette France qu’on a appelée “black-blanc-beur” et qui donne des couleurs à notre vie.

Dès notre arrivée au parking, nous comprenons que nous sommes entrés dans un autre monde. Fatima, qui a 4 enfants à bord de sa voiture, est arrivée la 1ère, elle a trouvé 2 places, elle nous a prévenus par téléphone qu’elle en retenait une pour notre 2ème voiture d’adultes, ce qui est d’autant + important que Marie, qui la conduit, est handicapée, elle ne peut pas aller se garer trop loin.

En entrant dans le parking, on a l’impression d’une insurrection. Ça klaxonne, on s’injurie. Nous apercevons Fatima de loin avec les enfants. Il nous faut quelques minutes pour réaliser que la couleur de sa peau et des enfants qui l’accompagnent n’y est pas pour rien…friend - emoticonswallpapers.com

Miguel descend à la hâte et va rejoindre Fatima avec la carte GIC de Marie, ce qui, dans un monde civilisé, aurait mis fin immédiatement à toute contestation de places. Mais là, rien à faire, le conducteur qui entend prendre la place que Fatima retient, s’avance un peu + pour couper le passage à Marie. Ce n’est qu’après l’avoir menacé d’appeler la police, que cet homme, haineux et fermé, accepte de laisser la place, mais en apostrophant lâchement les enfants: "vous venez d’où? Vous devriez vite y retourner!" (Depuis, effectivement, ils sont contents d’être revenus à Aix, les enfants!)

Car ça ne s’est pas arrêté là! Quand il a fallu nous installer à table, ce fut immonde. Regards haineux en direction de Fatima et des enfants, tous les arguments étaient bons pour ne pas nous laisser la place, même à Marie à qui l’on a reproché lâchement, au creux de l’oreille, en passant et en disparaissant aussitôt "c’est pas beau, Madame de mentir sur votre état de handicap". Nous étions accablés. Nous, les Blancs, quand nous sommes seuls, nous n’avons pas l’occasion de vivre de si près cette haine, fruit du racisme.

Du coup, un peu + tard dans la soirée, Kathy, autre membre de notre groupe de copains, se met à me raconter comment toute sa famille a disparu dans les camps de concentration… C’est dire combien pour nous, la soirée des sardinades se prête + à ce genre de confidences qu’à une fête. L’atmophère nous a plutôt fait penser à celle de l’Allemagne nazie, quand, à partir de 1933, le racisme était affiché ostensiblement. Cette haine terrorisante de l’autre et de sa différence est devenue banale!

La + digne a été Fatima, du début à la fin. Quand Marie a voulu sortir sa carte de handicapée "pour convaincre", elle lui a dit:

"laisse tomber, ça ne sert à rien! C’est rentrer dans leur jeu".

Cette jeune femme s’est placée “au-dessus”, dans une position de force de caractère, de noblesse et de grandeur d’âme.

Quant aux enfants, ils ont été choqués. Comment peut-on leur demander d’aimer la France?

friend - emoticonswallpapers.comMarie a été plusieurs fois au bord des larmes, car nous, les autres Blancs du groupe, nous avons été considérés comme “contaminés” par la présence à nos côtés de nos amis Comoriens. Et c’était, au sens propre, insupportable.

Les sardines et les fruits de mer des “sardinades” n’avaient plus de goût. Ils étaient devenus indigestes.

Dans cette ambiance de délire collectif, tout est contaminé, tout est fou. Disparues les valeurs humaines comme le respect dù aux faibles, aux handicapés. 

Mais heureusement, nous avons terminé notre soirée “au glacier Créole”, non loin de là, où une charmante serveuse espagnole s’est mise en 4 pour nous installer tous les 12 ensemble: friend - emoticonswallpapers.comnous nous sommes sentis enfin à nouveau dans un monde chaleureux et humain.

Sans solidarité ni fraternité, il n’y a plus de manifestation festive.

Il n’y a plus de France non plus, d’ailleurs.

 

C. DUC-JUVENETON, GR, nov. 2012

 

un petit témoignage, parmi tant d'autres, ça finit par donner envie à d'autres d'en faire autant avec les "Blancs"...

c'est tout aussi fatigant...  

Petit témoignage, oui, n'hésitez pas... 

Le peu est l'ennemi du rien

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proposé par mamadomi

rééd° du 11 12 13

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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 23:16

modèle allemand 

Il y plusieurs années, lorsque la social-démocratie était au pouvoir en Allemagne avec le chancelier Schröder, nous avions vivement dénoncé dans nos colonnes [1] les “réformes structurelles” du plan Hartz IV: 

- flexibilité du marché du travail,

- stagnation (ou, souvent, baisse) des salaires,

- emplois à un euro de l’heure, etc...

Bref, toutes sortes de mesures qui mettent à mal l’État-providence mais font le bonheur des économistes orthodoxes qui nous rebattent les oreilles, ad nauseam, dans l’Europe néo-libérale qu’on nous a concoctée. Car ces réformes ("douloureuse, certes" concèdent même les bonnes âmes qui nous gouvernent) expliqueraient les “performances” actuelles de l’Allemagne, devenue + forte que jamais. Toujours est-il que ces réformes ont ouvert la voie à une austérité qui n’a fait que se développer sous le gouvernement CDU d’Angela Merkel. En bref, les Allemands ne feraient que toucher les dividendes de l’Agenda 2010 de l’ancien Chancelier social-démocrate Gerhard Schröder. Ce serait donc un ex à suivre par tous les pays européens pour sortir de la crise. Les chefs d’État ou de gouvernement de l’Union Européenne ont l’air d’être tous tombés sous son charme!

Une toute autre réalité

 

 

La réalité des faits et des chiffres est pourtant là. Rappelons tout d’abord qu’il n’y a pas de salaire minimum en Allemagne, ce qui permet de limiter outrageusement le coût du travail.

Ainsi un rapport [2] de l’Institut du travail de l’Université de Duisbourg-Essen montre

- que + de 6,55 millions de personnes (soit 2,6 millions de + qu’il y a 10 ans!) touchent moins de 10€ bruts de l’heure,

- que 2 millions d’employés gagnent moins de 6€ de l’heure

- et qu’en ex-RDA de très nombreux travailleurs à temps complet reçoivent moins de 4€ de l’heure.

C’est pourquoi 15% de la population (+ qu’en France) vit en dessous du seuil de pauvreté (c’est notamment le cas de 70% des chômeurs). Entre 2000 et 2012, le pouvoir d’achat a baissé en moyenne de 2,5%. Qui + est,

les célèbres “Jobs à 1€ de l’heure”,

censés permettre aux chômeurs de garder une vie sociale

et le contact avec le monde du travail,

ne peuvent être refusés par les chômeurs

(qui, du coup, sortent des statistiques du chômage)…!

Les conséquences

 

 

Dans un entretien [3], intitulé Méfiez-vous du modèle allemand, accordé au quotidien belge Le Soir, le professeur S.Lehndorf, directeur de l’Institut du travail et des qualifications de l’université de Duisbourg-Essen, décrit ainsi le “miracle” allemand:

"La “success story” allemande est basée sur un modèle d’entreprise de + en + unilatéral. Notre industrie manufacturière exportatrice est très forte. Ce n’est pas nouveau. Ce qui est neuf, en revanche, c’est que cette locomotive est de moins en moins intégrée dans un environnement institutionnel qui permet à de + larges parts de l’économie et de la société de bénéficier de ses succès".

Il explique comment au cours des 2 dernières décennies, et surtout depuis la mise en œuvre des “réformes du marché du travail” du gouvernement Schröder, la précarisation des emplois et la baisse des salaires ont conduit à une stagnation des salaires moyens avant même qu’éclate la crise de 2007:

"L’inégalité sociale croissante en Allemagne est la source des déséquilibres économiques à l’intérieur de la zone euro, qui ont rendu les États partageant la monnaie unique particulièrement vulnérables dans la crise économique et financière mondiale actuelle. En l’absence de monnaie unique, les pays pourraient réagir individuellement – par ex en dévaluant leurs monnaies, pour le meilleur ou pour le pire. Cette porte leur est aujourd’hui fermée. Ils sont désormais l’objet de la spéculation contre leurs obligations souveraines et sont forcés de se soumettre à une dictature fiscale. Je suis malheureux de constater que le gouvernement de mon propre pays soit le moteur principal derrière cette politique".

Mais,

"tôt ou tard, cela va se retourner contre l’économie allemande, car 40% de son commerce extérieur est effectué avec la zone euro et 60 % avec l’UE. Le modèle allemand est + vulnérable que ne voudraient nous le faire croire ses défenseurs".

Lehndorf pense pourtant qu’une alternative est possible:

"Je suis convaincu, dit-il, qu’une zone euro construite sur la solidarité serait une formidable opportunité pour tous, d’un point de vue économique, social et, ce qui n’est pas moins important, politique. Je ne crois pas que la solution soit d’abandonner l’euro, même si sa conception est défaillante – avec son “monétarisme” qui date du traité de Maastricht et

cette notion folle d’une concurrence

entre des États

comme s’ils étaient des entreprises

qui pourraient être éliminées du marché

ou reprises par des concurrents.

Cette monnaie unique mal conçue est aujourd’hui au bord de l’éclatement".

 

J.-P. MON, GR, janv. 2013


[1]Voir, par ex, GR1080, oct. 2007, GR 1115, déc. 2010

[2]http://www.iaq.uni-due.de/iaq-report /2010/report2010-06.pdf

[3]Le Soir, 20-21 oct. 2012

voir ici aussi:

Éloge de l’efficacité productive du travail en France 

proposé par mamadomi

rééd° du 07 03 14

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