Qu'est-ce que la mode éthique?
Depuis que l'industrie dicte les codes vestimentaires, la coquetterie et la séduction n'ont jamais engendré autant d'impacts sociaux et environnementaux qu'aujourd'hui.
Le documentaire de Michael Moore The Big One, en 1997, fait partie des premiers signaux d'alarme lancés aux consommateurs, afin que chacun prenne conscience de l'impact de ses achats vestimentaires. Il dévoile les rouages de l'esclavage moderne et crée un tollé, à tel point que la marque Nike s'est vue obligée de mettre fin au travail des enfants dans ses usines indonésiennes. Malgré cela, de nombreuses multinationales persistent dans une démarche qui consiste à délocaliser la production dans les pays où la main-d'oeuvre ne leur coûte presque rien. Chacune se cache désormais derrière de multiples sous-traitants qui se chargent de la fabrication et endossent lesresponsabilités. Les noms qui s'étalent sur les spots publiciaires représentent alors moins des fabricants que des marques sans outil de production, qui se contentent d'apposer leur logo sur des produits fabriqués par d'autres. Ce fonctionnement opaque, qui se joue des frontières nationales, est mis à nu et illustré de nombreux exemples dans un livre explosif paru en 2000: No logo, la tyrannie des marques, écrit par la journaliste canadienne Naomi Klein et édité chez Babel.
Ces deux documents posent sans le savoir les bases de la mode éthique. Cette dernière compose ses produits en tenant compte, à chaque étape, de critères visant à la protection des ouvriers autant que des ressources naturelles. Le coton cultivé selon les règles de l'agriculture biologique ainsi que les fibres naturelles (chanvre, lin, laine, soie...) représentent aujourd'hui l'un des emblèmes de la mode éthique. Ces textiles moins polluants doivent aussi être fabriqués dans des conditions de travail décentes, et qui offrent au salarié un revenu juste et la possibilité de recourir à un syndicat. Mais l'idéal, pour limiter l'empreinte écologique d'un vêtement, reste la fabrication locale, qui ne nécessite pas de trajets long-courriers.
Enfin, privilégions les vêtements ou accessoires qui évitent le gaspillage: les indémodables et ceux conçus à partir de matériaux ou de fripes récupérés. Sans oublier de valoriser nos propres vêtements qui, s'ils utilisent des matières solides et durable, peuvent être portés longtemps, puis donnés ou transformés. Quant aux marques qui ont le courage de renoncer à suivre le renouvellement infernal des collections, elles méritent tout notre soutien.
Source GoodPlanet.org