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L'évangile de Marie
commentaire
23 Il [l'Enseigneur] continua et dit:
24 "Voici pourquoi vous êtes malades
25 et pourquoi vous mourrez:
26 c'est la conséquence de vos actes;
27 vous faites ce qui vous éloigne...
28 Comprenne qui pourra."
Après avoir parlé de la matière, de son impermanence, du péché, de l'attachement et de l'identification à cette impermanence, l'Enseigneur montre les conséquences de l'ignorance et de l'attachement:
La soif appelle la Source.
"Voici pourquoi vous êtes malades
et pourquoi vous mourrez:
c'est la conséquence de vos actes..."
◄Ask an angel
La maladie, la souffrance, la mort sont les conséquences de nos actes. Il n'y a personne à accuser, il est inutile de se plaindre et d'épiloguer sur ce monde, la matière, l'homme qui seraient mauvais. Non! Il a été qu'il n'y a pas de mal, pas de péché; le mal, le péché,
c'est "l'Accusateur", qui est en nous!
Il est intéressant de remarquer que les Pères du désert verront, à la suite du livre de l'Apocalypse, un signe de "délivrance" dans cette non-accusation d'autrui, du monde et des événements: "Il est mort l'accusateur de nos frères." L'Accusateur, c'est le shatan (l'obstacle en hébreu), le diabolos (le diviseur en grec). S'il est mort en nous, s'il n'y a plus de place pour lui, nous sommes libres. Ce n'est plus l'esclave, la victime, et donc l'accusateur des circonstances qui vit en nous; C'est le Fils, le vivant, celui qui se fait responsable de ce qui lui arrive, ne culpabilise pas les autres et ne se culpabilise pas soi-même, mais observe dans l'enchaînement des causes et des effets ce qui a pu le conduire dans cet état de maladie, de souffrance et de mort;
et c'est de la réforme de ses actes
et de la transformation de son mode de vie
qu'il peut attendre une amélioration de son état
- de personne d'autre.
Le Sauveur est à l'intérieur de lui-même, nulle part ailleurs.
Metamorphosis
La source des informations qui lui permettont de comprendre ce qui lui arrive est à l'intérieur de lui, personne d'autre ne peut lui dicter un comportement, une attitude, qu'il lui faudrait suivre "aveuglément".
L'Enseigneur aime les yeux ouverts. Il est ce qui, en nous, ouvre l'intelligence, le coeur et les yeux qui leur servent de fenêtre vers l'extérieur: le monde dans lequel il nous faut "pour un temps", "encore un peu de temps", vivre, penser, souffrir, pleurer, rire, aimer...
La parole de l'Enseigneur est exigeante et libératrice; vous êtes malades, arrêtez d'accuser votre petite enfance, vos parents, la société, l'Eglise, "le monde mauvais" etc..., ne vous accusez pas vous-mêmes: c'est la grande parole qui revient dans les autres Evangiles:
"Ne jugez pas.
Car du jugement dont vous jugez
Vous serez vous-mêmes jugés."
(MT 7, 1; Lc 6, 37)
Observez, soyez attentifs, et voyez ce que vous pouvez faire, ne perdez pas votre temps, votre énergie et votre âme dans une accusation quelconque; vous êtes la conséquence de vos actes. C'est par vos actes que vous vous transformez et que vous pouvez espérer une vie meilleure; la mort, ou ce que vous appelez ainsi, est également la conséquence de vos actes. Bien sûr, puisque par un acte d'intelligence désordonné vous vous identifiez à votre "corps mortel", à ses pensées, à ses émotions et à ses attachements mortels. C'est là la conséquence ou le fruit de votre comportement "adultère", comme il a été dit précédemment.
"Vous faites ce qui vous éloigne..."
Une information importante nous est ici communiquée, et une interrogation transformatrice... Ce que nous faisons -travail, relations, mode de vie- nous rapproche-t-il de l'Être, ou au contraire nous en éloigne-t-il?
Ce que nous faisons éveille-t-il en nous le Bien, un comportement où le vrai, le bon, le beau sont "un", ou au contraire vivons-nous de + en + dans le mensonge, l'amertume, la méchanceté, la violence, la jalousie, le dégoût, la laideur, le malpropre?
Ce que nous faisons nous rapproche-t-il du Fils en nous, de son intimité avec le Père, dans le souffle de l'Esprit, ou au contraire vivons-nous dans l'éloignement, l'exil de notre identité essentielle, esclaves des circonstances, coupés de la Source dans l'Instant, qui nous donne d'être ce que nous sommes?
En bref, mon "faire" est-il l'expression de mon Être ou sa caricature, son refoulement, son oubli ou sa manifestation?
Mes actes expriment-ils ma parole?
Ma parole exprime-t-elle ma pensée?
Ma pensée exprime-t-elle mon désir?
Mon désir exprime-t-il mon être?
Mon être exprime-t-il l'Être qui Est (YHWH),
le Je Suis que je suis appelé à être?
Kuan yin face, feminine face of Buddhism
Il ne s'agit pas là d'un banal examen de conscience, mais de la conscience même, la conscience d'être, la conscience d'être un chemin, un chemin de Retour ou un chemin d'Eloignement; un acte de Présence dans lequel tout devient étrangement présent, agréable ou désagréable, peu importe, présent de la Présence même de l'Être qui fait tout être.
Ou un acte d'Absence dans lequel tout devient étrangement absent:
"L'Être nous manque et tout est dépeuplé."
tout prend la sale saveur de l'exil, de l'insatisfaction devant tout ce qui est, agréable ou désagréable, peu importe; tout est vidé de sa substance. Ce n'est pas la province, c'est l'éloignement de notre être capital, et parfois la complaisance dans des croyances où nous nous disons que le retour est impossible, que l'absurdité, l'éloignement du Sens, est la condition humaine.
C'est là un choix, une façon d'utiliser notre intelligence et notre imagination, auquel nul ne peut s'opposer.
◄surrender
L'Enseigneur lui-même le dit: votre malheur est la conséquence de vos actes, vos actes la conséquence de votre choix; vous faites ce qui vous éloigne.
"Vous ne faites pas le Bien que vous désirez,
vous faites le mal que vous ne désirez pas",
dira Paul de Tarse.(Rm 7, 19)
"Comprenne qui pourra"
Celui qui ne veut pas comprendre, rien ni personne ne pourra lui faire comprendre.
De nouveau l'Enseigneur, sans complaisance, mais avec quel amour, nous replace devant notre liberté.
Ce n'est pas nous qui faisons le chemin, c'est nous qui donnons l'orientation à ce chemin. Il est là notre pouvoir, celui de nous diriger, au coeur même du mal, de la maladie, et de la souffrance, vers le Bien...
Le monde n'a peut-être pas de sens, il nous est donné de lui en trouver un.
Cela demande sans doute du courage.
Cela demande surtout beaucoup d'imagination
Cette belle imagination dont témoignent certaines pensées qualifiées de "folies" par ceux qui les ignorent: certaines poésies, certains messages angéliques, et la plupart des textes sacrés.
Evangile copte du IIè s.
traduit/commenté par J.-Y. Leloup
...à suivre
▼The seekers sacriz création
proposé par mamadomi