Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bienvenue!

  • : caplibre
  • : lieu d'échanges et de convivialité, en toute simplicité sur tous les sujets qui vous intéressent, des débats, de l'actualité, musique, poésie, humour, partage... bienvenue à tous les gourmands de la vie et aux adeptes de la pensée sans frontière!...ou de la non-pensée :) n'hésitez pas, proposez vos questions/sujets en cliquant sur "contact", en bas de page...ce sera publié!
  • Contact

T'entends quoi?

http://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gifhttp://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gifhttp://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175
Oscar 2012 dans la catégorie du 
 court métrage documentaire
pour "Saving Face":la réalisatrice pakistanaise
Sharmeen Obaid-Chinoy lance sa campagne
contre les attaques à l'acide qui chaque année
défigurent + d'une centaine de femmes.
http://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175
Pour suivre les décisions et les changements
voulus par le peuple et pour le peuple
c'est ICI, dossier ALUR pour ex
►oops ça coupe, suite ici 
+ de zik ici [les notes que j'aime]

HOME
...pour voir le film de Yann Arthus-Bertrand
et une critique ici
; autre film (7'30):
Des fOrêts et des hommes
horloge mondiale
un moment Ted ici, avec Jill Bolte
hymne à la beauté de la nature ici
à lire absolument:
comprendre l'histoire d'Israël
par le grand universitaire Ilan Pappe
août 06 et toujours actuel...
138 pays reconnaissent la Palestine
en tant qu'état, 179 pays maintiennent leurs relations
diplomatiques, le pays est devenu membre de l'ONU
en 2011 (actuel statut d'observateur) mais
la demande d'adhésion n'aboutit pas à cause
du véto des E.U. et des pressions d'Israël
le 31 oct 2011:
la Palestine siège enfin à l'UNESCO
le 29 nov 2012
la Palestine devient
"un ETAT observateur
'non-membre' de l'ONU"

alerte huiles frelatées, à lire d'urgence
lexique pour les achats de poisson
dossier Red Bull, chez terre et mer
(plusieurs liens) ne pas consommer
Champs électromagnetiques et santé -
les REM, rayonnements électromagnétiques
les limites de la liberté d'expression:
incitations sans équivoques...
attention Printemps de Bourges en observation
HADOPI,
ses sanctions son vote aléatoire
pédagogie, pourquoi craindre Hadopi
sitôt votée, sitôt contournée, *ICI*
héhé...
riposte graduée censurée
les bibliothèques numériques sur Internet
Les 10 multinationales les + dangereuses
ICI
tout OGM = dépendance,...
moratoires nationaux et mobilisation

fruits et légumes de saison
chez Pol  merci 
scandale écologique de la fraise espagnole
chez
 Béa K

Où Qu'il Est, L'article?

Cap à citer

earth hour
 Samedi 29/03/14:
20h30/21h30
 ...merci à tous 
www.earthhour.be.
le 23/03/2013
on a aussi éteint les lumières!
http://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gifhttp://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gifhttp://i54.photobucket.com/albums/g108/chrisnature/MERYCHRISTMASGold3.gif?t=1165322175

Tunisie-drapeau.jpg

Pour une Tunisie et une Egypte
libres & démocratiques
calligraphie
bravo aux Lybiens, ya du travail encore...:

 courage aussi aux Yéménites, avec la révolution des femmes:

Drapeau du Yémen
...aux Syriens, qui paient cher:
aux Maliens, en proie au mal anti-éducation qui fait le lit de toutes les dominations:
et, que partout où
la liberté est bafouée,
la révolution se propage:
Algérie,Bahrein,Burkina Faso,Chine,
Djibouti,Haïti,Irak,Iran,Japon, 
Jordanie,Kenya,Koweit,Liban, 
Maroc,Mauritanie,Nigeria,Oman,
Palestine et Israël,Somalie,Soudan 
 ...France!
...Ukraine qui choisit des valeurs de démocratie dans le rapprochement à l'Europe, au détriment d'avantages économiques à rester liée à la Russie! Avec les risques extrémistes que ça comporte...
Thaïlande...
http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gif
l'origine du  mot  bug
Severn, la voix de nos enfants
 http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gif
de notre ami Vladimir Vodarevski
ZEM apprenti maître zen
ici

cannabis, attention quand même...
dangers, alerte, qlqs infos
chez cardamome
http://nsm02.casimages.com/img/2009/11/23/091123092629330824919416.gif
lettre ouverte d'un gendarme au président
de la république M. Hollande:

Couches Absorbées

Caplibreurs et surfeurs

Blog animé depuis bientôt 7ans

792 000 visites au 13 jan 2015
merci à tous et à toutes
...pour tous vos commentaires:
le 55 000ème, mercredi 5 nov 2014
déposé par:
bouquet rose et mauve
MERCI DE VOTRE VISITE

Je m'insurge!

Hommage à Stephane Hessel, récemment il avait subi la censure pour s'être exprimé contre les choix du gouvernement israëlien à l'encontre du peuple palestinien

 

ici, extrait de son indignation chez Taddeï

ses voeux de résistance 2011

en savoir plus à la fin de cette page en clic

******************************************************************************

L'homme que vous voyez sur la photo n'est pas un 'Black Block' ni un misérable retraité. C'est Manolis Glezos qui en 1941, sous l'occupation nazie, est monté sur l'Acropole et a retiré le symbole nazi, la croix gammée. Qui est-il?
 
Manolis Glezos Manolis Glezos
70 ans + tard des personnes en uniforme, serviteurs des banques, qui ne mériteraient même pas de lécher ses chaussures, ont l'audace de lever la main sur lui...
Ceux qui ne comprennent pas que nous voyons monter une nouvelle forme de fascisme financier devraient y réfléchir à deux fois.
 Un lien chez bernard

******************************************************************************

Suite aux pétitions de demande de soutien qui circulent:


Je déclare ne soutenir Eric Zemmour dans son combat pour la liberté d’expression qu'avec la réserve qui s'impose en regard du commerce qu'il fait de son impertinence dans sa posture d'opposition fanatique à ce qu'il appelle la pensée unique, opposition massive qui n'est qu'un grand fourre-tout de toutes les transgressions délétères par l'incitation à décomplexer toute forme de propos, de posture et d'investigation raciste.

Le poids de la parole publique enjoint une responsabilité et une prudence éthique qui, de toute évidence, lui pèsent dans son fantasme de toute puissance infantile tellement patent.

Ainsi, je NE CONDAMNE PAS LES PLAINTES ET PROCES QUI LUI SONT FAITS, NI LES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION CONTRE SES EXCES ET SES FRANCHISSEMENTS DE LIGNE. Les pressions et menaces dont il fait régulièrement l’objet, en revanche sont nulles et non avenues.
Vous pourrez vous informer sur la charte éthique professionnelle du journalisme sur ce lien, dont:
- Refuse et combat, comme contraire à son éthique professionnelle, toute confusion entre journalisme et communication
- Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge
- Respecte la dignité des personnes
- N’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée
- Prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles/répond devant la justice des délits prévus par la loi
- tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, la déformation des faits, le mensonge, la manipulation, (...) pour les plus graves dérives professionnelles
http://obeissancecanine.free.fr/images/exercice1.gif
 vous pouvez commenter ici >> page blanche
17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 22:25

  Photo en ligne au meilleur prix globePhoto en ligne au meilleur prix globePhoto en ligne au meilleur prix globePhoto en ligne au meilleur prix globePhoto en ligne au meilleur prix globe

La situation particulière de notre temps, à l’orée d’un nouveau millénaire et affecté de désordres globaux d’une ampleur inégalée jusqu’ici, incite Bernard Blavette à interroger :

comment et pourquoi en sommes nous arrivés à la situation actuelle,
dans laquelle dominent le désarroi et un sentiment d’impuissance face aux maux
(crise économique, écologique, éthique) directement générés par notre agir ?

 

 

Répondre à cette question pourrait ensuite permettre de formuler quelques hypothèses sur le futur, sur les dangers et les chances qui se profilent. Il faudra pour cela jeter un coup de projecteur sur le passé, sur 2000 ans de civilisation dite "judéo-chrétienne" pour s’efforcer de cerner les origines, les fondements et la signification de l’idéologie capitaliste aujourd’hui dominante. Bernard Blavette nous engage donc dans un survol, dont il avertit qu’il est sans doute un peu risqué, de quelques moments fondateurs qui ont marqué et orienté notre civilisation jusqu’à ce jour.

 L’imposture capitaliste

¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯

L’Empire Romain n’a certes jamais été un modèle de démocratie, mais tous les historiens s’accordent sur le fait que sa vitalité, son exceptionnelle extension dans l’espace et dans le temps, reposaient notamment sur une rare capacité à intégrer les peuples conquis en respectant les diverses coutumes, cultures et religions qui avaient le loisir de se répandre librement.

Or en 313 après Jésus-Christ se produit un événement dont nous n’avons pas fini de mesurer la portée : sentant l’Empire vaciller et dans une tentative pour en restaurer l’unité et la cohérence, l’Empereur Constantin se convertit au christianisme. Très vite l’Empire se couvre d’églises, chaque ville possède son évêque. Bientôt seuls les baptisés jouiront des droits de citoyens, les coupables d’hérésie seront exclus des fonctions publiques, et les cas de païens martyrisés ne seront pas rares¹. Le christianisme, qui depuis Paul se déclare Église Catholique, ce qui signifie universelle, s’est transformé en religion d’État.

¹Sur ce dernier point, peu connu, voir le beau roman de l’historienne Monique A. Berry

La fête Alexandrine, Ed. Albin Michel, (1990).


Un millénaire de domination


Pendant plus d’un millénaire l’Église Catholique et Romaine va alors exercer une domination sans partage que l’on peut qualifier de totalitaire au sens où elle va s’imposer dans la totalité de la vie de chaque individu, réglementant les comportements les plus intimes (manière de se nourrir, pratiques sexuelles…) de la naissance à la mort. De leurs côtés, l’art et la science seront soumis à ses dogmes et à sa censure.

Alors que les diverses philosophies de l’Antiquité avaient jusque-là cohabité harmonieusement, chacune apportant sa contribution à la compréhension de l’Univers, la volonté d’universalité de la doctrine chrétienne va servir de prétexte à quelques-uns des plus grands massacres de l’Histoire : éradication de toutes formes de déviances et d’hérésies, croisades, conquête de l’Amérique, colonisation…, à chaque fois la volonté déclarée d’évangéliser servira de paravent à la volonté de domination.

Mais le pire est ailleurs : la religion va absorber la philosophie telle que la concevaient les penseurs grecs et substituer ainsi la croyance à la raison. Les conséquences vont en être immenses et se faire sentir jusqu’en ce début du XXIème siècle : les peuples vont désapprendre à réfléchir, à exercer leurs capacités d’analyse, leur sens critique. La soumission à une idéologie, à son oligarchie dirigeante, à son appareil répressif, à sa bureaucratie, va devenir la norme. Le passage de la philosophie à la religion révélée est donc une formidable régression.

De plus, bien qu’au cours de sa longue histoire l’Église ait parfois développé des conflits d’intérêts et des luttes d’influences avec les pouvoirs laïques, on peut dire que, globalement, et à la suite des premiers Apôtres, ses responsables ont toujours prêché la soumission aux pouvoirs temporels, les rois tenant leur autorité de la puissance divine.

http://www.theharbinger.org/xvi/971111/bruno.gifMais aucune domination n’est éternelle et l’esprit de la Renaissance avec la redécouverte de la pensée Antique, certains progrès scientifiques, le retour de la philosophie dans le cadre de la période dite des Lumières, vont sérieusement ébranler la puissance religieuse. L’Église va alors se crisper sur ses Portrait de Galileo Galilei par Giusto Sustermans en 1636.dogmes et tenter de faire barrage à une évolution pourtant inéluctable: on brûlera quelques penseurs trop audacieux (Giordano Bruno), d’autres seront forcés d’abjurer (Galilée). Mais rien n’y fera.

De la même façon, l’élite laïque, la noblesse d’Ancien Régime, va s’accrocher à son pouvoir et à ses privilèges, mais en vain….

Ici l’Histoire va bifurquer, le monde ancien s’effondrer,

la domination changer de visage

 

Portrait de Galileo Galilei par Giusto Sustermans en 1636.


Les fondements de la bourgeoisie capitaliste


Pendant que l’Église et la noblesse s’acharnaient à tenter de perpétuer un ordre révolu, une nouvelle classe, la bourgeoisie, aspirait de toutes ses forces à prendre la relève. Dans le cadre d’un capitalisme balbutiant, elle avait déjà acquis l’essentiel du pouvoir économique, mais surtout elle avait compris que pour assurer un nouveau pouvoir, son propre pouvoir, une Révolution était nécessaire suivant la fameuse phrase de Giuseppe Tomasi dans son roman Le Guépard

"Il faut tout changer pour que rien ne change".

 

Cependant, pour asseoir sa légitimité la bourgeoisie ne peut plus compter sur la puissance divine, il lui faut donc inventer une nouvelle idéologie laïque qui lui permette de mettre en place une nouvelle domination. Elle n’aura que l’embarras du choix pour "aire son marché" idéologique. En effet nombre de penseurs et de philosophes vont tenter de combler l’effritement de la pensée religieuse…

portrait par John Michael Wright

Thomas Hobbes: portrait par John Michael Wright (National Portrait Gallery, Londres)On peut estimer que Thomas Hobbes (1588–1679) va, en quelque sorte, poser les fondements de la conception capitaliste de l’homme. Dans son ouvrage principal Léviathan Hobbes va développer une vision extrêmement pessimiste de l’être humain, dominé par des désirs insatiables "je mets au premier rang, à titre d’inclination générale de toute l’humanité, un désir perpétuel et sans trêve d’acquérir pouvoir après pouvoir, désir qui ne cesse qu’à la mort [….] la félicité humaine est une continuelle marche en avant du désir d’un objet à un autre, la saisie du premier n’étant encore que la route qui mène au second" ². De plus Hobbes va surenchérir dans le pessimisme en inventant une formule qui devait passer à la postérité en alimentant tous les fatalismes, tous les renoncements :

"l’homme est un loup pour l’homme".

 

Obsession de l’accumulation matérielle, lutte de tous contre tous, qui ne verrait ici les mécanismes de notre actuelle société de consommation néo-libérale ? Cette sombre vision de l’être humain est d’ailleurs dans le droit-fil de la "chute" de l’homme, de l’omniprésence de la culpabilité et du péché développés par le christianisme.

Mais il ne s’agit encore ici que de considérations philosophiques et morales qui, par la sauvagerie qu’elles impliquent, sont bien évidemment incapables de "faire société". Manque un principe régulateur capable d’orienter, d’utiliser, de tirer profit des passions humaines.

²Léviathan , Chap XI De la variété des mœurs.


Lumières écossaises

 

 

Et nos candidats à la domination vont alors jeter leur dévolu sur le philosophe écossais Adam Smith (1723-1790). Mais ce choix va s’avérer particulièrement malvenu car il va contraindre les économistes classiques à toute une série d’interprétations fallacieuses de la pensée du philosophe, ce qui constitue la première grande imposture de l’idéologie capitaliste. Car Adam Smith n’est pas du tout dans le sillage du pessimisme de Hobbes. Il appartient à cette école de pensée, que les historiens nomment les "Lumières Écossaises" qui, au contraire, va partir en guerre contre la théorie du "tous contre tous" avec une vision beaucoup plus large de l’Homme, considéré comme un être avant tout social, capable de "civiliser son intérêt personnel". Dans cette optique Smith publie en 1759 son premier ouvrage, la Théorie des Sentiments Moraux, dans lequel, dès les premières lignes, il s’emploie à réfuter la conception d’un égoïsme généralisé : "Aussi égoïste que l’homme puisse être supposé, il y a évidemment certains principes dans sa nature qui le conduisent à s’intéresser à la fortune des autres et qui lui rendent nécessaire leur bonheur, quoiqu’il n’en retire rien d’autre que le plaisir de les voir heureux" ³. La Théorie sera complétée à six reprises tout au long de la vie de son auteur, signe de l’importance que Smith attachait à un ouvrage que l’on ne peut considérer comme une œuvre de jeunesse.

Et pourtant, et ce n’est pas un hasard, la Théorie va être mise au second plan, pratiquement ignorée. Pour s’en convaincre il suffit de consulter l’actuelle Encyclopédie Universalis qui ne fait que citer la Théorie, sans même s’attacher à son contenu alors qu’elle consacre un long développement à l'Enquête sur les causes et la nature de la richesse des nations (1776), l’autre ouvrage de Smith, considéré comme la "bible de l’économie moderne" qui consacre l’avènement du Divin Marché. Adam Smith va alors placer l’égoïsme et la recherche de l’intérêt personnel comme fondement de l’économie : "ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais du souci qu’ils ont de leur propre intérêt". Par la grâce de "la main invisible du marché", la somme des intérêts particuliers va coïncider avec l’intérêt général, les vices privés se transformant par miracle en vertus publiques.

Il y a donc dans l’œuvre de Smith une contradiction apparente, connue sous la dénomination de "problème Adam Smith" et qui suscitera jusqu’à aujourd’hui nombre d’interprétations dans le détail desquelles nous n’entrerons pas.

Soulignons les manipulations auxquelles vont se livrer les théoriciens de l’économie classique afin de s’approprier la pensée d’Adam Smith :

³Pour un panorama des différentes interprétations

voir Revue du MAUSS La Découverte n°31: L’homme est-il un animal “sympathique” ? (déb 2008).


Les manipulations
des théoriciens de l’économie classique


Tout d’abord, on fera passer pour un fait avéré ce qui n’est qu’une simple opinion énoncée par Smith. En effet nul ne peut démontrer que la somme des intérêts particuliers débouche obligatoirement sur l’intérêt général. Il s’agit là d’une croyance que plus de deux siècles de domination capitaliste a fermement infirmée.

Par ailleurs l’économie classique va mettre en avant l’égoïsme ainsi que la recherche exclusive de l’intérêt personnel des agents économiques en ignorant délibérément l’importance des correctifs apportés par Smith dans la Théorie des sentiments moraux.

Enfin, contrairement à Smith qui souligne l’importance de l’estime de soi et du regard des autres, la théorie classique n’envisage l’intérêt personnel que sous l’angle de l’intérêt matériel, de l’accumulation infinie de biens et de richesses.


Contradictions et incohérences


Les contradictions générées par cette série de mystifications ne vont pas cesser de hanter la théorie économique classique. Les économistes orthodoxes vont donc, jusqu’à nos jours, tenter sans grand succès de surmonter les tensions nées d’un certain nombre d’incohérences :

Si le marché est auto-régulateur comment expliquer la nécessité d’interventions répétées et massives des États ?


Si chacun ne recherche que son intérêt personnel immédiat, qui garantira le respect des contrats qui sont le fondement de toute activité économique ? Pourquoi le juge rendrait-il des jugements équitables ? Au nom de quels principes respecterait-on les lois indispensables à toute vie en société ?


Si les agents économiques ne sont qu’à la recherche d’un intérêt matériel pourquoi sont-ils si nombreux ceux qui, chercheurs, travailleurs sociaux, enseignants…, embrassent des carrières qui leur laissent peu d’espoir d’atteindre un jour une abondance matérielle ?

 

Notre bourgeoisie demeure donc toujours insatisfaite, car les écrits de quelques philosophes, de surcroît interprétés de façon opportuniste, ne sauraient être suffisants pour asseoir solidement sa domination. Nous sommes à une période de l’histoire où les sciences dites exactes (astronomie, physique, chimie….) commencent à prendre leur essor et jouissent d’un grand prestige et le manque d’une théorie solide reposant sur des expérimentations irréfutables, capable de remplacer la transcendance par une loi naturelle, se fait cruellement sentir.


L’homme providentiel


L’homme providentiel se nommera Charles Darwin… En 1859, il publie L’origine des espèces, ouvrage qui devait révolutionner les sciences du vivant, mais aussi avoir de profondes répercussions dans ce que nous nommerions aujourd’hui les Sciences Sociales.

On peut résumer le darwinisme par deux propositions complémentaires :

• Les espèces descendent les unes des autres et se modifient. Lorsqu’une modification est positive au sens où elle apporte un avantage pour la survie de l’espèce concernée, elle va devenir pérenne et l’espèce va se développer, souvent au détriment de congénères moins bien pourvus.

 

• Pour sa survie, chaque être vivant doit lutter en permanence contre les obstacles que lui opposent son environnement y compris les autres représentants de sa propre espèce. Seuls survivent les plus "aptes".Herbert Spencer.jpg

 

La théorie de Darwin connaît immédiatement un immense succès et les capitalistes ne vont pas être longs à réaliser qu’ils détiennent enfin une justification scientifique à leur domination. Dès 1860 l’ingénieur-philosophe Herbert Spencer va appliquer mécaniquement la théorie de Darwin au fonctionnement des sociétés humaines. À la faveur de l’ultra-libéralisme qui domine la société victorienne, Darwin va être lu à travers le regard de Spencer : seuls les plus forts, les plus doués ont le droit à la vie, et les moins adaptés doivent être éliminés sans pitié, toutes mesures visant à leur venir en aide étant à proscrire, car elles contreviennent au processus naturel de la sélection.

Darwin, personnalité profondément humaniste, qui récuse farouchement l’esclavage et toutes formes d’exploitation, va être horrifié par cette interprétation de sa pensée.


Le plus "apte"… à coopérer


En 1871, il publie La Descendance de l’Homme où il traite expressément de la civilisation humaine. Pour Darwin l’évolution va elle-même se transformer au cours du temps jusqu’à faire naître des instincts sociaux et notamment l’éthique et la morale qui constituent des "outils" permettant à une société qui le souhaite vraiment de contrecarrer la sélection brutale. Finalement le plus "apte" sera le plus coopératif car la coopération est le comportement le plus susceptible d’assurer la stabilité et la pérennité d’un groupe social.

Mais comme la Théorie des Sentiments Moraux de Smith, la Descendance de l’Homme de Darwin va être escamotée, ce qui constitue la seconde grande imposture du capitalisme. Le philosophe Patrick Tort évoque "cette invraisemblable confusion qui a dénaturé pendant plus d’un siècle l’interprétation complète et rigoureuse de la pensée de Darwin moyennant l’ignorance ou le travestissement résolu de son anthropologie"4.

Il faut souligner que les penseurs qui ont sciemment instrumentalisé l’œuvre de Darwin portent au regard de l’Histoire une écrasante responsabilité, car au-delà de Spencer, on assistera bientôt à la naissance de l’eugénisme qui devait déboucher sur les pratiques monstrueuses que chacun connaît.

4 Darwin et le Darwinisme de Patrick Tort (PUF) p.64. Lire aussi du même auteur

Le Darwinisme, entre innovation et dérives / revue dossier spécial sur l’évolution, Avr-juin 2009

& La solidarité chez les plantes, les animaux, les humains (p.151-159) de Jean-Marie Pelt (Ed. Fayard).

 

Manipulations intellectuelles


Il apparaît donc que cette idéologie arrogante qui se présente comme indépassable, comme la fin de l’Histoire, qui prétend, comme le christianisme, s’imposer au monde entier (avec un peu d’humour ne pourrait-on pas parler de capitalisme catholique ?), n’est qu’une forme particulière de domination reposant, d’Adam Smith à Darwin, sur des manipulations intellectuelles, sur des interprétations superficielles ou volontairement erronées, ce qui justifie la formule d’imposture capitaliste.

Le plus grave est que, la propagande aidant, un certain nombre de lieux communs particulièrement pernicieux ont profondément marqué l’imaginaire populaire : la toute puissance du marché, la supériorité de l’initiative privée sur l’action collective, le droit légitime du plus fort

...ce qui rend le combat idéologique d’autant plus difficile.

 

Nous avons affaire à une philosophie sombre et inquiète, qui tire sa puissance de conviction de l’exacerbation des passions humaines, de la haine de soi et des autres, de l’absence de sens lié au sentiment d’impuissance qu’elle a su introduire dans le temps de vie qui nous est imparti…

http://membres.lycos.fr/xaumtom/_NOTES/PaulAries.gifQue pourrait être la suite de l’aventure humaine?

 

L'évolution la plus probable sera-t'elle en direction de ce que l’économiste et politologue Paul Ariès nomme le "Capitalisme vert". Il s’agit d’un monde dont la domination est l’élément constitutif essentiel, d’un monde où le naturel a été éradiqué et remplacé par l’artificiel (artefact) à l’aide des ressources des sciences et techniques poussées jusqu’à la démesure, d’un monde où tout ce qui est authentiquement humain a disparu, il s’agit du pire des mondes possibles.
à lire▲
[video de P. Ariès ici: capitalisme vert/gratuité]

Pouvons-nous définir une alternative fondée sur des valeurs capables de s’opposer à la tragédie annoncée : gratuité, sobriété volontaire, coopération sont des notions qui, par leur clarté, par leur simplicité même, sont particulièrement toxiques pour le capitalisme débridé. Constitutives de l’économie distributive, dont se réclame La Grande Relève, ces valeurs pourraient nous donner les clefs d’une société réellement humaine, où l’humiliation cèderait le pas à la reconnaissance, où chacun pourrait trouver sa place, une utopie qui donnerait jour après jour du sens à nos vies ainsi que le désir de se battre pour elle.

Pourrons-nous finalement échapper
au cercle infernal des dominations successives ?

 

- Peut-être, mais à la condition impérieuse que notre engagement personnel et collectif possède cette sincérité, cette profondeur, cette modestie, qui déjà dans le passé ont permis, à de multiples reprises, l’émergence de l’improbable. Car comme l’affirmait Jean Giraudoux :

"La fatalité n’existe que par la veulerie des êtres".

 

 

 B. BLAVETTE, 31 juillet 2009
Photo en ligne au meilleur prix globePhoto en ligne au meilleur prix globePhoto en ligne au meilleur prix globePhoto en ligne au meilleur prix globePhoto en ligne au meilleur prix globe

proposé par mamadomi

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
-->> ouf j'ai eu peur un instant qu'avec ta joyeuse habitude de mélanger les mots et les syllabes tu nous dises<br /> je flatule devant le capitalisme .... ooops c'est dit...<br /> ne capitule pas, mais si tu dois capitaliser, que ce soit de l'nrj pour construire sainement un autre chose positif, viable et profitable à tous.<br /> bisous
Répondre
T
T'chao mama...<br /> Je capitule devant le fatalisme qu'offre le capitalisme... Je sais pas si j'ai tout compris !!!
Répondre
M
L'article est très intéressant! <br /> Le capitalisme comme le socialisme est une idéologie, elle s'applique tout d'abord sur le plan économique puis elle se répand. Mais dans ce monde il n'y a rien de parfait, donc c'est normal qu'on découvre de plus en plus d'incohérences, de contradictions. Evidemment ce n'est pas suffisant puisque la majorité du monde mène une politique capitaliste et cela ne change pas. Mais avec le temps il commence à dégrader, a se détruire lui meme. Comme c'était le cas du socialisme et du communisme. Ceci implique que ce n'est pas un système qui peut durer longtemps. Alors c'est le temps de penser aux dégats qui vont surgir, c'est le temps de repenser la condition humaine et de l'améliorer d'une façon qu'elle puissent s'adapter à chaque changement du cours de l'histoire.<br /> Amicalement!
Répondre
M
<br /> oui le temps d'aller de l'avant, de comprendre ce qui nous a<br /> mystifiés, de ne plus jamais se laisser "enfariner" en confiance, de ne plus se déresponsabiliser face aux choix faits en nos noms, de participer aux changements nécessaires, de renoncer aux<br /> leurres de confort qui font que nous acceptons des choses durablement dommageable à la vie de chacun et de la planète toute entière....<br /> il va falloir un peu de détermination et de courage même...<br /> amitiés<br /> et belle fin de journée à toi<br /> <br /> <br />
C
on en revient toujours à le même chose: investissement de soi, vision positives dans ses objectifs, rejet du système "mouton"
Répondre
M
<br /> oui, c'est ça, l'intention. Non seulement dans le sens mais déjà dans la possibilité d'une intention volontaire, et non d'une intention offerte en procuration à des<br /> tiers très peu scrupuleux...<br /> et ça fait toujours la différence.<br /> <br /> <br />
M
je te remercie de ce long article si bien documenté; je suis effarée que, de nos jours, les religions attirent autant de monde, que le fanatisme prenne le pas sur la raison, l'altruisme.Le bien vivre ensemble? le capitalisme a repris du poil de la bête après la chûte du communisme qui fut dévié de ses objectifs primitifs et qui n'en était pas vraiment un..beaucoup à dire, je ne suis pas assez savante ni documentée mais tu me fais réfléchir et entrevoir ce que pourrais être un monde juste! où chacun aurait sa place...un monde vers lequel l'on pourrait tendre !<br /> bon WE
Répondre
M
<br /> oui, juste si nous pouvions regrouper un tout ti peu de notre nrj vers ce mieux que nous envisageons tous avec plus ou moins d'idées précises, déjà je suis sûre qu'on<br /> avancerait dans al bonne direction, mais faut surtout pas baisser les bras... surtout pas...<br /> bon WE à toi aussi<br /> bisou<br /> <br /> <br />