C’est le titre de la chronique de J.C. Guillebaud publiée dans le Nouvel Observateur paru le 30 mai 2013, où il explique que les risques de préfascisme
"s’accumulent dans une Europe meurtrie par la crise, précarisée par le chômage, déçue par les partis politiques traditionnels et tentée par les discours musclés […] Les vrais perdants seront non pas seulement les gauches du continent mais les tenants du progressisme européen en général. Un progressisme social déjà si moribond qu’on peut appliquer à notre Parti socialiste recentré la cruelle formule d’André Siegfried: une droite moderne n’est souvent qu’une ancienne gauche".
Guillebaud croit le risque préfasciste bien réel et rappelle que l’essayiste néerlandais Rob Riemen exhortait les Européens à tout tenter pour éviter que l’histoire ne se répète* en dénonçant une société … où la politique n’est plus un espace public réservé aux débats sérieux mais
"une sorte de kermesse dans laquelle les hommes politiques affichent une image et des slogans dans le seul but de s’emparer du pouvoir et de le garder. […] Comment résister aux tentations fascistes quand gouvernements et sophistes abandonnent leurs peuples à leur désarroi tout en leur répétant que l’humanisme est ringard et que l’idée de valeurs universelles appartient au passé ?".
J.-P. Mon, GR, juin 2013
* Rob Riemens, L’éternel retour du fascisme, éd. NIL, 2011
proposé par mamadomi