Car nul ne sait à l'avance
la durée de vie d'un amour...
Nous avons tous rêvé d'amours passionnées, durables et éternelles. Nous avons tous été porteurs d'une inspiration puissante à rencontrer celui ou celle qui saura vivifier, agrandir nos sentiments, pour les accorder aux siens et les magnifier en une fête permanente. Mais nous pressentons cependant au + profond, au + secret de nous que les amours humaines sont vulnérables, imprévisibles et parfois périssables.
Au travers d'une succession de textes poétiques et de liens pleins d'humanitude, l'auteur nous invite à parcourir le cycle de l'amour, en nous décrivant les éblouissements, les élans, les découvertes de toute relation amoureuse mais aussi les souffrances, l'injustice profonde du désamour quand il traverse notre vie. Il nous invite ainsi à approfondir nos engagements.
Les calligraphies de Lassaâd Metoui v sont une invitation à lier ensemble les manifestations de l'amour à la beauté d'une création sans cesse en devenir.
Il n’y a pas, me semble-t-il, de règles, de lois, qui puissent régir, contrôler, ou guider l’amour.
S’il y en a…, je ne les ai pas encore découvertes. Cependant beaucoup s’acharnent autour de moi à les découvrir, certains, même, voudraient se les approprier pour tenter d’être + heureux, pour pouvoir moins souffrir, se faire mieux aimer ou apprendre à mieux aimer… Le cœur ayant des raisons et des mouvements, que la raison et la liberté ignorent… Nous sommes les uns et les autres confrontés, à ce qui peut ressembler pour certains à l’irruption d’un cataclysme qui bousculera toutes leurs habitudes, pour les autres à un tremblement de terre qui transformera la totalité de leurs paysages intimes et pour bien d’autres encore cela ressemblera à un raz-de-marée émotionnel qui emportera toutes leurs certitudes et transformera des croyances, vécues jusque là comme inébranlables en trahisons injustes.
Haboub, "se dit de qqn qui aime trop et qui s'épanche facilement sur ses états d'âme". ^
Calligraphie Lassaâd Métoui, extrait de 100 noms de l'amour
L’amour est un ensemble de sentiments totalement irrationnels, et donc, incontrôlables, qui vont surgir en nous sans prévenir, sans précautions particulières, sans préparations…
Ce qui, par contre, peut être + conscientisé, + apprivoisé et donc faire l’objet d’un ajustement, ce sont les conduites relationnelles, les comportements et l’incroyable décalage, qui va naître à l’intérieur d’une relation amoureuse, créant un fossé, une faille immense entre les attentes de l’un et les réponses de l’autre.
Ce qui menace le + l’amour, n’est pas l’amour, ce sont 2 phénomènes universels. L’un, imprévisible, que j’appelle le désamour, càd la mort de l’amour, et l’autre, c’est la mauvaise qualité de la relation proposée par celui ou celle qui aime, par celui ou celle qui est aimée.
Pour le 1er phénomène, je sais que je vais irriter, car je vais toucher là, à un ensemble de croyances fortes, auxquelles beaucoup s’accrochent, comme celles-ci “que l’amour est éternel”, ou encore " quand on aime vraiment c'est pour la vie, c'est pour toutjours", "que cet amour-là, c'est le bon et qu'il est immortel!"
< 'Amîd, "affaibli par l'amour".
Calligraphie Lassaâd Métoui, extrait de 100 noms de l'amour
Nous avons du mal à accepter, de n’avoir aucun pouvoir sur l’amour, sur nos sentiments, et surtout, sur ceux de l’autre. Nous aimons, nous sommes habités de sentiments forts, émerveillés par des désirs, remplis de perceptions bonnes, et un jour, c’est le réveil, une sorte de vide, de manque… Notre amour a disparu, il n’est plus présent. Nous prenons conscience, que cet amour-là, ne nous habite plus, ne nous dynamise plus, qu’il est mort de sa belle mort. Car, nul ne sait à l’avance la durée de vie d’un amour.
photo Guillaume Plisson, calligraphie Julien Breton
Pour le 2ème phénomène, si nous avons échappé au 1er, il est + directement accessible, et peut être un peu + compréhensible.
Ce qui blessera le + l’amour, au-delà de la trahison, c’est le non-respect de quelques règles d’hygiène relationnelle qui sont la sève avec laquelle un amour se vivifie, s’amplifie et se construit.
Nous découvrons ainsi, que l’amour, tel un navire, est confié trop souvent à des mains inexpérimentées, maladroites et quelquefois même trop brutales… Quelque fois aussi, qu’ il y a trop de capitaines pour conduire le navire, pour affronter les risques des tempêtes inévitables qui le maltraiteront, de mains fermes et tendres pour le guider harmonieusement dans le beau temps ou l’accalmie, de présence dense pour l’embellir avec des partages dynamiques. Il y a aussi des aveuglements sincères qui le plongeront dans l’incertitude ou le conduiront à sa perte.
Ainsi, l’amour garde-t-il, cette part de mystère qui nous attire tellement, nous émerveille et nous comble, ou parfois nous égare et nous perd. C’est par l’amour, que j’ai découvert ce que j’appelle mon humanitude, cette vulnérabilité douce et bienveillante, ces émotions à fleurs de cœur, qui parfois m’emportait vers cette part de moi, qui m’agrandissait jusqu’à l’infini.
J. Salomé
proposé par mamadomi