Pendant toute leur scolarité, les Israéliens reçoivent dans leurs classes des militaires qui leur expliquent le rôle et l’importance de l’armée. Aujourd’hui, env. la moitié des Israéliens est enrôlée à l’âge de 18 ans (3 ans de service pour les hommes, 2 ans pour les femmes), à l’exception des Arabes israéliens (18 % de la population) et de la plupart des Juifs Haredim qui se consacrent à l’étude religieuse. On peut être exempté pour problèmes physiques ou mentaux. Les refuzniks sont objecteurs de conscience, pacifistes ou refusent de combattre dans les territoires occupés. S’ils déclarent refuser la politique d’occupation sur les territoires palestiniens lors de leur incorporation, ils sont envoyés en prison militaire pour désobéissance. En 2014, 50 jeunes ont pris cette décision et devraient être incarcérés en octobre prochain.
Daniel, 24 ans, étudiant: "Étant socialiste, je n’ai pas voulu faire l’armée parce que je suis contre l’impérialisme. Par ailleurs, au niveau de la société israélienne, la guerre a toujours été synonyme d’injustice sociale. N’importe quel problème social majeur passe à l’arrière-plan du débat public si l’État décide que l’armée doit attaquer le Liban ou Gaza. Mes parents ne voulaient pas de drame pour leur fils unique. J’ai finalement été réformé pour problèmes psychologiques." Haïfa, 2009
Martin Barzilai, Médiapart, juillet 2014
Le Parlement israélien a voté en mars 2014 la loi controversée qui devrait contraindre certains jeunes juifs ultra-orthodoxes à faire leur service militaire.
En juillet 2013, le gouvernement de Benyamin Netanyahou avait approuvé ce projet de loi visant à mettre un terme au système ayant permis à des dizaines de milliers d’ultra-orthodoxes étudiant dans les écoles talmudiques d’échapper à l’armée et à obliger les membre de cette communauté, qui représentent 10% des 8 millions d’Israéliens, à effectuer au moins un service civil.
La loi a été votée en 2ème et 3ème lecture par 65 voix contre 1, celle du député Yoni Chetboun, membre du parti nationaliste Foyer juif qui a voté contre les directives de son parti, à l’origine du projet de loi.
L’opposition a refusé de participer aux débats sur la loi et a boycotté le vote.
"L’Etat d’Israël a perdu le droit de se qualifier d’Etat juif et démocratique", a dénoncé le député ultra-orthodoxe Moché Gafni, du parti Judaïsme de la Torah.
"Le monde ultra-orthodoxe n’oubliera pas et ne pardonnera pas à Netanyahou et à ses complices ce qu’ils nous ont fait", a-t-il averti.
La loi, qui entrera en vigueur dans 3 ans, prévoit de sanctionner les jeunes refusant d’effectuer le service militaire, 3 ans pour les hommes et 2 pour les femmes, donc.
Le "Mouvement pour la probité du pouvoir", une association israélienne, a cependant déposé un recours en justice contre cette loi, estimant qu’elle pérennisait de manière illégale et inégalitaire l’exemption pour la majorité des étudiants des yechivot (séminaires talmudiques).
Depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948, les étudiants des yechivot pouvaient obtenir une dispense tant qu’ils étudient à plein temps, sans travailler, entre 18 et 26 ans.
Début mars, + de 300.000 juifs ultra-orthodoxes ont manifesté contre le projet de réforme, dénonçant une persécution religieuse.
Le gouvernement n’est pas contre le monde orthodoxe mais veut "tendre la main à ce secteur de la population pour les intégrer à la société israélienne", a déclaré avant le vote le ministre de l’Education Shay Piron, qui est également rabbin orthodoxe.
source (site pro israélien)
proposé par mamadomi