Nous sentons, nous éprouvons que nous sommes éternels
B. Spinoza
Béatement heureux... Voilà la caricature dans laquelle sont enfermés ceux et celles qui affirment trouver leur bonheur dans la foi. D'ailleurs, béat et béatifier dérivent de la même étymologie latine: "beatus, "heureux". comme si toute croyance en une transcendance était un passeport assuré pour la félicité, une assurance-vie heureuse. Comme si les grands mystiques, toutes religions confondues, n'avaient pas crié leurs angoisses au mitan de leurs nuits de doute.
Cachée au coeur de toute aventure humaine, la quête du bonheur est intrinsèquement celle de chacun d'entre nous. Qu'on la poursuive à travers un recours à un dieu, à une utopie politique ou à un modèle de société, elle ne varie que dans ses moyens d'y parvenir. D'un côté, les religions monothéistes incitent juifs chrétiens et musulmans à se construire un bonheur fait d'ascèse et de tempérance pour mieux accéder à l'extase suprême d'un paradis. D'un autre côté, les philosophies et autres sagesses orientales nous poussent à rechercher ici-bas une satisfaction immédiate, dans l'ici et le maintenant. Mais quelque soit le nom qu'on leur donne, sagesses, spiritualités ou religions se rejoignent toutes pour affirmer que l'on ne saurait être heureux tout seul. Parce qu'elles reposent sur l'incessant affrontement d'un bien et d'un mal, elles imposent à leurs adeptes de témoigner de leur foi en répandant le bien autour d'eux. Chacun peut dans sa vie personnelle et dans ses rencontres, avoir une démarche spirituelle qui insuffle du bonheur dans sa vie.
Trois exemples:
- Le zen m'a appris à réenchanter le quotidien
J'ai non seulement réalisé que le bonheur était possible, mais qu'il ne fallait pas attendre pour le saisir. Vivre est déjà une bonne raison d'être heureux! En appliquant, au jour le jour, les principes de cet enseignement, j'ai appris à réenchanter le quotidien, à savourer le présent en le vivant "réellement", sans être absorbée par les soucis de la veille ou les inquiétudes du lendemain. Avant, je vivais des moments heureux sans leur donner vraiment de valeur. Aujourd'hui, je trouve un bonheur simple et entier dans des petites choses. en regardant mon chat qui dort ou en me levant le matin avec le plaisir d'avoir vingt-quqatre nouvelles heures à vivre. Quand il m'arrive d'être triste ou en colère, j'accepte l'émotion, je l'acccueille, je prends le temps dela regarder un moment, puis de la comprendre. Je ne lutte pas contre elle. C'est très apaisant de savoir que je peux la vivre pleinement, que cela m'aide à mieux me connaître, donc à être encore plus apte au bonheur.
(je suis bouddhiste)
- Ma recette, c'est le don absolu de soi
Croire me rend heureux, car je sais où se trouve mon bonheur et comment l'atteindre: iol s'agit de parvenir à la sinteté, càd au don absolu de soi. C'est un but, mais aussi une rectte de bonheur au quotidien, car tendre vers cet idéal est, en soi, très épanouissant. En plus d'adopter un comportement altruiste, j'essaie, dans tout ce que j'entreprends, de donner plus que je ne reçois. Bien sûr, le fait que cet objectif de sainteté soit probablement au-dessus de mes forces pourrait me déprimer. Sauf que je crois que Dieu me guide, qu'Il m'acompagne et me soutient, même dans mes moments de faiblesse. Cela motive de savoir que quelqu'un vous aime suffisamment pour considérer vos erreurs comme des faux pas! Et quand le réel semble désespérant, bien loin du rè-gne d'amour, je garde l'espérance, la confiance en Dieu. Je considère la vie à travers le prisme de Son amour pour l'homme et je reste optimiste. J'ai la chance de croire, de sentir que Dieu m'aime infiniment et qu'Il s'est donné pour moi. Comment ne pas être heureux?
(je suis catholique)
- Ma spiritualité ne m'empêche pas d'être triste
C'est en piochant dans plusieurs religions et sagesses que j'ai élaboré ma propre spiritualité -celle qui, je crois, a les moyens de me rendre heureuse. Par ex, j'ai gardé du shintoïsme japonais le caractère sacré de la nature et l'idée que l'homme est un élément du "grand tout". Quand j'ai besoin de me resourcer, je vais dans la forêt, j'essaie de me mettre à l'écoute de mes sensations et des énergies qui m'entourent. De la sagesse ayurvédique indienne, j'ai appris que le bien-être est une question d'équilibre; il s'agit de tendre vers l'harmonie entre mes dimensions physique, mentale et spirtituelle. La méditation bouddhique et la philosophie yogique sont aussi de puissants outils pou m'aider à me détacher d'un réel difficile. Evidemment, ces sagesses ne m'empêchent pas d'être triste parfois. Mais comme toutes l'affirment, meême les événements tragiques sont riches en enseignement. Cela m'aide à être, sinon plus heureuse, en tout cas confiante en ma capacité à le redevenir.
(je suis agnostique)
C.G., psycho mag oct.2010
Qui vit en paix avec lui-même vit en paix avec l'Univers
M. Aurèle
proposé par mamadomi