3.Beaucoup plus de fonctionnaires
au contraire !
Ce qui se met en place, "quelques fonctionnaires pour une majorité de privés", est un non-sens total en économie vitaliste: le "moins de fonctionnaires" est bien une idée stupide, car les besoins immatériels à combler sont immenses, et ils ne peuvent l'être qu'en harmonie de l'ensemble des cellules, dans la perspective du bien commun. La volonté acharnée que certains politiques ont de vouloir privatiser est un véritable suicide, nous venons de le voir.
Si l'on réfléchit de manière vitaliste, au contraire, un corps social sain ne pourrait avoir QUE des fonctionnaires, chacun accomplissant au mieux un travail dans l'intérêt de tous.
Réellement, nous nous porterions extrêmement bien en n’ayant QUE des fonctionnaires, à condition bien sûr que chacun soit adulte et solidaire, ce qui demanderait une autre éducation que l’éducation concurrentielle… Il est bien évident qu'un peu de privé ne nuirait pas à l'ensemble, et correspondrait bien à cette part de la population humaine qui a besoin d'indépendance, de la stimulation intellectuelle que procure l’œuvre personnelle, mais l'immense majorité des gens ont besoin de stabilité matérielle pour vivre en famille et combler leurs besoins fondamentaux. Un récent sondage montre que 75 % de nos jeunes souhaitent travailler dans la fonction publique, et pourtant, quel avenir leur offrons-nous?
En bioéconomie les fonctionnaires peuvent être les plus nombreux possibles, et couvrir l’ensemble des besoins vitaux.
Pour la survie de tous, il est fondamental que l’Etat soit maître de tout ce qui fait notre tissu social.
L’Etat doit donc avoir des services publics et des entreprises avec un nouvel esprit, celui du respect de l’employé comme de l’utilisateur.
Pour la bioéconomie, il est logique et désirable que l'Etat possède et gère totalement les entreprises de services publics.
L'Etat peut gérer aussi, si la volonté populaire le désire par référendum d’initiative, des entreprises chargées de mettre à la disposition de tous les biens de première nécessité, soit par elles-mêmes, soit en partenariat. Ceci afin de permettre l'autonomie et la survie de chaque endroit du territoire.
Ces services publics sont là pour rendre des services sociaux et ne doivent avoir comme maîtres mots qu’accueil et efficacité, et non rentabilité et diminution des coûts. Par contre, service public ne veut pas dire nécessairement service gratuit, car, pour une circulation monétaire cohérente, chaque heure travaillée doit recevoir son signe monétaire en échange. Le service public est donc là pour mettre à la disposition de chacun des services de qualité, au coût réel, contrairement au privé dont l’unique obsession est le profit.
Tout ce qui est services et biens de première consommation peut être assuré localement par des fonctionnaires.
Les biens de consommation secondaires ou de luxe peuvent être, eux, assurés sans problèmes par des entreprises privées.
Ce qui importe avant tout c'est que le corps social soit autonome, c'est-à-dire qu'il ne compte que sur lui-même pour répondre à ses besoins fondamentaux.
Dans l’absolu, puisque l’argent est créé par l’Etat en correspondance exacte avec la capacité de travail de sa population, on pourrait parfaitement avoir un pays qui n’aurait que des employés fonctionnaires ou assimilés… c’est évident. Mais la bureaucratie serait un peu lourde et certaines personnes ont besoin d’une sensation de liberté, de possession personnelle, où ils se sentent plus créatifs… Le fonctionnariat ne doit pas s'accompagner d'une lourdeur administrative, voire d'un totalitarisme étatique tel qu'ont pu l'engendrer les systèmes communistes, qui privilégiaient l’état et non le corps social et l’individu.
Il ne s'agit pas de tout mettre en commun, mais d’œuvrer ensemble pour le bien commun tout en respectant les propres besoins de chacun.
Les systèmes collectivistes ont oublié cette notion de besoins personnels, c’est une des raisons de leurs faillites. Ces systèmes ont privilégié le collectivisme en oubliant la pulsion individuelle, le besoin de sécurité qui engendre des comportements égocentriques.
A l’opposé, le système fondé sur le culte de l’individualisme détruit tout sens collectif au profit d’un égoïsme dément, illustré tragiquement par les sans-abri, les personnes âgées abandonnées, les enfants sous-alimentés…
Pour que notre société vive enfin, il est nécessaire de coupler l’intérêt général à l’intérêt particulier. On peut, par exemple, intéresser aux bénéfices ou donner des avantages aux salariés.
La gestion locale des besoins doit être assurée par des fonctionnaires autonomes.
L'attribution des besoins en fonctionnaires est déterminée par référendum au niveau local.
L'objectif prioritaire du travail fonctionnaire est de travailler pour le bien commun.
Il est nécessaire de coupler l’intérêt collectif à l’intérêt privé, toujours et en tous lieux.
Comme un vieux corps qui durcit ses artères et ses articulations, le système en place oblige à un verrouillage de ses structures et à une cristallisation préjudiciable, loin d’apporter la liberté de mouvement et la souplesse adaptative pour une vie sociale longue et harmonieuse. Il nous oblige à garder des industries polluantes et destructrices, malgré le désir de millions de gens conscients des risques sanitaires ou environnementaux.
Puisque qu’il faut gagner de l’argent à tout prix, la Guilde des Marchands provoque des besoins artificiels pour ouvrir des créneaux de vente, vierges. Au chômage pour cause de restructuration ou de délocalisation, de nombreux travailleurs vont retrouver là un travail. Si l’objet fabriqué n’est pas trop nuisible à autrui et à la nature, au fond peut importe, il est heureux que chacun puisse gagner son pain. Mais si l’objet créé est toxique pour la société, il devient impossible de faire machine arrière: plus le temps passe et plus de personnes s’engouffrent dans le créneau. Les parlements ne peuvent plus légiférer pour interdire le produit dommageable, simplement parce que cela mettrait des cadres ou des ouvriers au chômage. C’est ainsi que l’on continue à produire des produits anti-écologique comme de l’amiante ou des radiateurs électriques alors qu’on pourraient parfaitement les remplacer par des isolants naturels ou des chauffages biorespectueux. On pose à l’entrée des magasins des "murs" anti froid illusoires, car le froid passe par en dessous, mais qui flatte le visiteur, même si ces appareils augmentent dramatiquement l’effet de serre. Pareillement, on poursuit la technologie nucléaire parce que des milliers de travailleurs défendent leurs gagne-pain, et on le comprend aisément. De même on continue une industrie du bâtiment obsolète, extrêmement gourmande en énergie, parce qu’on ne forme pas les constructeurs aux technologies renouvelables. Pour la même raison, nos dirigeants vendent leur âme au diable, visitant avec forces courbettes des états coupables de génocides, contre la vente de quelques airbus ou de quelques trains. La nécessité de mener des guerres naît également ainsi, afin de nourrir le ventre des marchands d’armes. On voit ici la parfaite incohérence, l’ambiguïté imbécile du fonctionnement mortifère de notre économie: d’un côté, on cultive le chômage comme une denrée nécessaire, afin de disposer d’une main d’oeuvre docile, on permet les délocalisations sans l’ombre d’une légalisation, mais de l’autre, on est pieds et poings liés à des lobbies qui veulent perdurer, alors qu’ils pourraient naturellement muter.
En bioéconomie, cela ne peut avoir lieu, d’abord parce que la Taxe BioEcoSociétale rend la création même de ce type de produit tout à fait inintéressant, financièrement, ensuite parce que l’Etat, en émettant l’exacte quantité de monnaie, peut recycler facilement de tels travailleurs pour des productions plus utiles et leur offrir des formations.
Quand une production est nuisible à la société, l’état a le devoir de recycler les travailleurs liés à cette production en leur offrant formation et nouvel emploi.
proposé par mamadomi